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Guerre en Irak, la presse se réveille : « tout le monde à la maison ».



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Il manifesto, mardi 10 juillet 2007.


«  Le moment est venu pour les Etats-Unis de quitter l’Irak sans d’autre délais que ceux nécessaires au Pentagone pour organiser un retrait en ordre ». Voilà comment le New York Times a - tardivement- pris son courage à deux mains et constaté dans un long éditorial le désastreux échec de l’aventure militaire lancée il y a quatre ans par Cheney, Rumsfeld et Bush, et indiqué l’unique issue : le retrait des forces armées Usa.

La prise de position de l’important quotidien suit de quelques jours la défection d’influents soutiens républicains à la guerre, comme les sénateurs Lugar et De Domenici, et un nouvel écroulement de la popularité du président au-dessous des 29 %, mais la procédure suggérée s’annonce longue, tortueuse et grondante de sang supplémentaire.

Le texte de l’éditorial publié à usage européen par l’International Herald Tribune n’est pas le même que l’original paru sur le quotidien new-yorkais, mais l’un et l’autre se rejoignent sur un corollaire alarmant : « Le Pentagone devra laisser derrière lui des forces suffisantes pour soutenir des incursions terrestres efficaces et des attaques aériennes contre les forces du terrorisme en Irak ».

On en revient ainsi à la formule de l’ « intervalle décent » de mémoire nixonnienne qui, de 1973 à 1975, provoqua la mort de sept cent mille vietnamiens et 18. 000 militaires étasuniens supplémentaires.

Aucune mention dans l’éditorial de la dramatique inconnue d’une offensive aéronavale contre l’Iran, soutenue à couteaux tirés par les dirigeants israéliens et programmée dans tous les détails propagandistes et militaires par l’administration Bush comme « solution finale » qui, avec une nouvelle flambée patriotique genre 11/9, sauverait les néo et théo-conservateurs républicains de la débâcle de novembre 2008. Aucune mention de la bombe à retardement de Gaza, de l’insurrection qui s’étend toujours plus en Afghanistan et de la plus que probable reprise de l’agression israélienne contre le Hezbollah libanais.

L’éditorial du NYT est accompagné dans la page « opinions » par un article de Franck Rich au titre significatif : « Un profil en couardise » ; c’est la couardise flagrante de George W. Bush non seulement quand, l’autre jour, il a changé la peine de prison de Scooter Libby en amende de 250.000 dollars, mais en toute autre occasion de sa carrière politique depuis qu’il a soutenu la guerre au Vietnam et s’est planqué dans la Garde Nationale au Texas.

Couard ou pas, Bush et le prince des ténèbres Dick Cheney continuent à faire confiance - à condition que l’opposition du Congrès ne devienne moins invertébrée- à l’échéance du 15 septembre, quand un rapport des militaires sur le terrain devrait enregistrer l’improbable succès du surge (déferlante, NDT) en Irak. On dit que le président serait très préoccupé par la difficulté de préserver sa bonne réputation dans l’histoire du pays.

Cependant, sur les rives du Potomac, nombreux sont ceux qui attribuent une autre intention aux comportements de Bush : tout simplement la peur de la prison, qui troublerait ses rêves et ceux d’une trentaine de hauts fonctionnaires de son administration.

«  L’Irak en vente », le documentaire de Robert Greenwald mentionne par des données irréfutables et jamais réfutées la corruption qui a accompagné et conditionné l’affaire irakienne avec la vol de milliards de dollars par des compagnies liées à la famille Bush et à Cheney, telles, par exemple, que Halliburton, Blackwater, Bechtel, Flour, Bearingpoint et Dyncorps ; et puis, sur Bush, pèse aussi l’accusation de haute trahison pour avoir violé la Constitution américaine et le Bill of rights avec le Patriot Act I et II.

Il en résultera quasiment l’impossibilité, pour quiconque en 2008 délogera de la Maison Blanche son actuel locataire, de lui accorder une immunité préventive des inévitables incriminations de la part des magistratures d’état et fédérales.

Voilà pourquoi la solution finale contre l’Iran n’est pas qu’une hypothèse, mais presque une certitude.

Lucio Manisco


Lucio Manisco, journaliste, député européen élu sur les listes de Rifondazione commuista www.luciomanisco.com

 Source : il manifesto www.ilkmanifesto.it

 Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio




Mettre fin à la guerre en Irak. Deux plans rivaux, par Immanuel Wallerstein.

La situation en Irak et au Liban, par Gilbert Achcar.


Tambours de guerre et reality show préparent l’attaque contre Téhéran, par Lucio Manisco.

Iran : compte à rebours, par Alain Gresh.






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