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Hugo Chavez VS Juan Carlos - "Chavez dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas" / La Monarchie face à la République, Maurice Lemoine, Jaume d’Urgell.













"Chavez dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas"


Obs.com, lundi 12 novembre 2007.


En réponse aux provocations du président vénézuélien, qualifiant de "fasciste" l’ancien Premier ministre espagnol Jose-Maria Aznar, le roi d’Espagne Juan Carlos a sommé Hugo Chavez de "se taire".
Pourquoi le ton monte-t-il entre l’Espagne et le Venezuela ?

Maurice Lemoine - Chavez a, en effet, prononcé des mots durs, mais il s’agit de remettre son intervention dans le contexte. Le président vénézuélien a pris la parole après les interventions des présidents du Nicaragua et de la Bolivie : Daniel Ortega et Evo Morales. Ceux-ci, qui venaient de dénoncer le modèle néolibéral, ont été aussitôt réfutés par le Premier ministre espagnol Jose-Luis Zapatero, qui a critiqué les nationalisations.

Hugo Chavez, intervenant juste après, a mis en cause, tout comme le président argentin Nestor Kirchner précédemment, l’action des multinationales espagnoles en Amérique latine. Puis, il a tenu à rappeler la reconnaissance immédiate apportée par l’ancien Premier ministre espagnol Jose-Maria Aznar, au coup d’Etat mené par Carmona, contre lui, le 11 avril 2002. Je ne me prononcerai pas sur le mot "fasciste", mais il est vrai que Jose-Maria Aznar (tout comme Washington à l’époque) avait tout de suite apporté son soutien au coup d’Etat (dès le 12 avril).

Après, les réactions de Jose-Luis Zapatero et du roi Juan Carlos sont normales : Ils se devaient de ne pas perdre la face devant l’opinion espagnole.

Sur le fond, c’est la distance entre la vision de l’Espagne et des antilibéraux latino-américains sur l’économie qui pose problème. Il y a là un net affrontement idéologique.
Du point de vue des dirigeants latino-américains, l’hostilité envers les multinationales espagnoles est assez compréhensible.

Prenons l’exemple de l’Argentine : lorsque Nestor Kirchner est arrivé au pouvoir, en 2001, il a remis en cause nombre d’avantages qu’avaient obtenus des multinationales, notamment espagnoles, lors des privatisations d’entreprises nationales. Il s’est passé la même chose au Venezuela et en Bolivie, après les élections d’Hugo Chavez et d’Evo Morales. Les responsables espagnols défendent les entreprises ibériques.

Globalement, on assiste à un affrontement entre deux modèles économiques.



Hugo Chavez, connu pour ses nombreuses provocations publiques, avait notamment traité, lors d’un discours à l’ONU ( le 20 septembre 2006), le président américain Georges W. Bush de "diable". Quel but recherche-t-il à travers ses provocations ?

- On peut contester les formulations brutales d’Hugo Chavez. Mais cette différence de langage est intéressante car elle témoigne bien, là aussi, de l’affrontement entre deux mondes.

Lorsqu’il tient ces propos devant l’assemblée générale des Nations Unies, le président vénézuélien s’en prend plus à la politique de Georges W. Bush qu’aux Américains.

Force est de constater que, sur un plan commercial, les relations marchent bien entre le Venezuela et les Etats-Unis.

Le président Hugo Chavez a le verbe facile, il met moins de gants que certains. Cependant, il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.

Après, on peut toujours se poser la question des conséquences de l’emploi d’un tel langage : est-ce que les Etats-Unis lui seraient moins hostiles, si Hugo Chavez mettait plus de gants ?
Je n’en suis pas sûr. S’agissant de l’Espagne, c’est plus circonstanciel. C’est presque anecdotique.



L’altercation, en fin de rencontre, entre le président vénézuélien et le roi d’Espagne, semble avoir quelque peu éclipsé le 17e Sommet Ibéro-Américain, qui s’est achevé samedi 10 novembre. Sur quoi a-t-il débouché ?

- Comme tous ces grands sommets, cela n’a pas débouché sur grand-chose. Beaucoup de déclarations de bonnes intentions qui n’apportent pas de réponses concrètes. Du vide.

D’où, finalement, le ton un peu vif employé par certains intervenants agacés : le Nicaragua, la Bolivie, l’Equateur et le Venezuela. Ces Etats veulent des transformations rapides et radicales pour eux et pour toute l’Amérique latine. L’Espagne, elle, ne partage pas ce point de vue.

Si, au final, les médias ont surtout raconté l’altercation entre le roi Juan Carlos et le président Hugo Chavez, c’est qu’il n’y avait pas grand-chose à dire du sommet lui-même.

Interview de Maurice Lemoine, par François Miguet


 Source : Obs.com http://tempsreel.nouvelobs.com




Espagne : la Monarchie face à la République


Rebelión, 11 novembre 2007.


La phrase préférée de tout censeur fasciste : « Toi.... Mais tais-toi donc ! »


Comment le complice de Franco peut-il avoir l’audace de tutoyer un président élu ? Un militaire a-t-il le droit de s’immiscer impunément dans les affaires de politique étrangère ? Quels intérêts cet autocrate défend-il ? Qu’est-ce que ce franquiste couronné ne veut pas que nous entendions ? Eh bien, voici la réponse : Non, nous ne voulons pas nous taire, parce que nous sommes en train de changer le monde de base.

Stupeur et honte en voyant les images : un usurpateur fasciste a réussi à se faufiler dans les rangs des membres de la délégation espagnole qui s’est rendue au sommet Ibéro-américain (à Santiago du Chili). L’individu dont il s’agit - un militaire - n’a pas réussi à cacher son intolérance sectaire après avoir entendu l’intervention du président de la République Bolivarienne du Venezuela et, contre toute attente, il a osé interrompre ce dernier et bramer la censure.

«  Toi... » le monarque interpelle le Président Chavez en l’interrompant et en le tutoyant « ... mais veux-tu bien te taire ! » lâche-t-il enfin en pensant, apparemment, qu’à l’étranger on va obtempérer à son ordre de faire silence comme on obtempère à l’intérieur des frontières de l’Espagne.

Le franquiste exige qu’on se taise... Eh ! bien, ce n’est pas une nouveauté. Nous savons tous, en Espagne, comment fonctionne le tabou bourbonien. Nous tous, les représentants de la presse espagnole, nous savons parfaitement bien sur quoi peut et sur quoi ne peut pas informer la presse lorsqu’il s’agit de la couronne.

La couronne exige le silence... et c’est logique : ce qui est arbitraire requiert l’ombre, parce que si des millions de citoyens savaient, s’ils réfléchissaient et s’exprimaient sur le caractère injuste de ce suprême symbole de l’inégalité, ils se rendraient parfaitement compte qu’une chose de cette nature-là ne peut pas et ne doit pas représenter une nation.

Un Bourbon donnant l’ordre de se taire à un légitime et authentique chef d’Etat élu. Quelle audace que celle du fascisme ! Quel spectacle ridicule ! Quelle honte pour un citoyen de Madrid ! Et c’est à cet individu-là à qui je suis tenu de payer 10 millions d’euros tous les ans ? Pourquoi ? C’est cet individu-là qui serait en droit de demander à nos plus hauts représentants élus de faire preuve de modération ? Pourquoi ? Un militaire occupe la plus haute charge de mon pays ? Pourquoi ?

A la porte le Roi ! Assez d’ignominie ! Nous exigeons des élections authentiques ! Personne n’est au-dessus de personne ! Il n’existe pas de sujets inférieurs ! Aucun sperme ne doit conférer le droit d’être à la tête d’un Etat ! Ce n’est pas éthique ! Une charge publique non-élue n’est pas une véritable charge publique, c’est autre chose. Ni par hasard, ni par menace, ni par inertie, ni par tradition, ni par religion, ni par les armes, ni par intérêt... Ce qui est arbitraire ne peut pas être juste ! Nous exigeons tout le pouvoir au Peuple !

Vive la République !

Jaume d’Urgell


 Source : Rebelión www.rebelion.org

 Traduction : Manuel Colinas






Enfin ! TOUTE la vérité sur l’affaire Chavez / Zapatero / Ortega / Juan Carlos, par Romain Migus.




Venezuela : les provocations contre-révolutionnaires se multiplient, un nouveau coup d’ état se prépare-t-il ? par Jorge Martin.


"Democracy-building" au Venezuela : la nouvelle stratégie des USA pour pour évincer le président Chavez, par Tom Barry.


Petit manuel critique d’ un Venezuela galvaudé : à l’usage des curieux, des néophytes et des citoyens... par Romain Migus et Albert Mondovi.






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