RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Qui a peur d’une révolution démocratique ?

Institutions démocratiques et le socialisme au Québec

Le manque de confiance dans les institutions démocratiques du Québec ne me semble pas très inquiétant à première vue. Il pourrait bien être la condition préalable à leur évolution. Quand les piliers de la démocratie se fissurent, l’occasion est belle d’en restaurer la solidité par du neuf sans craindre les innovations qui percent souvent dans l’opinion publique.

Ce qui pourrait effrayer les réactionnaires de tout acabit, ce sont justement ces opportunités de progrès politique qui peuvent être présentés à ceux qui ont accédé au pouvoir avec la promesse de voir à l’évolution du Québec en attendant que le projet indépendantiste soit plus populaire. Il ne manque pas d’idées nouvelles pourtant.

Le paradoxe, c’est que toutes ces nouveautés pourraient ramener au coeur du débat public une réforme profonde du code du travail que bien des gens finiraient par souhaiter et qui leur donnerait du pouvoir pour constituer eux-mêmes un lieu de débat autour de thèmes aussi larges que l’opportunité de procéder à l’élection d’une Constituante, par exemple.

Ces conquêtes démocratiques rapprocheraient le Québec de son émancipation en élargissant les possibilités, pour bien du monde et de toute condition, mais surtout pour les salariés, de s’y exprimer sur le Québec qu’ils veulent. Ce serait posé comme un questionnement sur le type de société à laquelle nous voudrions que notre travail contribue.

Sur les lieux de travail, en régime salarial, une saine et certaine distance s’installe entre citoyens (les travailleurs sont aussi des citoyens) et les plus palpables des pouvoirs qui s’exercent sur eux. En effet, le salarié subit une autorité qu’il n’a pas choisie. Chercher un autre lieu de travail ne fait que remplacer un problème par un autre. Créer sa petite entreprise mettrait le salarié à la merci des banques. Et il restera tout de même toujours une masse de gens insatisfaits à s’inscrire dans un mode de production dominant, le salariat, et à laisser, si je puis dire, leurs droits démocratiques à la porte de l’usine ou du milieu de travail.

Une démocratie exercée sur le lieu de travail permettrait, par exemple, de remettre au salarié le pouvoir de discuter le plan de l’État pour son milieu. Il deviendrait ainsi un sujet politique, seulement redevable devant une assemblée générale souveraine, qui prendrait des décisions sur la masse salariale, sur la sécurité-santé, sur la recherche technologique, sur la nécessité d’inscrire dans les projets à plus long terme la construction d’une nouvelle usine en remplacement de l’ancienne vieillissante, sur les droits spécifiques pour les femmes, sur les avantages liés à la retraire, … Ces assemblées délibérantes pourraient se tenir tous les ans sur une période de quelques semaines de manière à ce que tous les sujets à l’ordre du jour aient le temps d’être traités. Ce serait sûrement la forme de démocratie la plus proche de ce à quoi on s’occupe dans la majorité de nos sociétés modernes : le travail.

Et cela donnerait un socialisme bien de chez nous associant émancipation sociale et libération nationale. La conjoncture politique au Québec mettra sans doute ce projet de société à l’ordre du jour de tous les débats sur la progression d’une démocratie élargie octroyée, et aux citoyens, et aux travailleurs salariés.

Cette nouvelle forme d’hégémonie politique des travailleurs pourrait très bien circonscrire le projet indépendantiste dans un cadre libérateur qui élargirait les institutions d’un autre pouvoir à d’autres couches populaires. Ce que nous osons appeler un socialisme pour le Québec.

En effet, comment restaurer la confiance sans penser à donner à plus de citoyens-travailleurs les moyens et les instruments politiques pour y exprimer et trancher sur ce à quoi devrait tendre leur milieu de travail et leur société en général ?

Sans cette forme de « démocratie participative », comment rendre légitime un pouvoir trop restreint qui voit se corrompre, à intervalles réguliers, une partie des représentants dont le mandat était pourtant de voir au bien commun ? Pourquoi ne serait pas offert aux citoyens-travailleurs le moyen de gérer eux-mêmes leurs affaires, partiellement au début pour l’expérimenter, et puis massivement par la suite si l’expérience est concluante ?

Des institutions à caractère municipal ou régional devraient aussi permettre aux citoyens d’un quartier ou d’un village cette démocratie participative où une partie du budget serait mis à la disposition d’assemblées citoyennes pour débattre et trancher sur les meilleurs moyens de faire vivre leur entourage urbain ou leur village.

Guy Roy

membre de la FTQ et de Québec solidaire (collectif PCQ) dans Lévis

URL de cet article 18382
  

Venezuela – Chronique d’une déstabilisation
Maurice LEMOINE
A la mort de Chávez, et afin de neutraliser définitivement la « révolution bolivarienne », les secteurs radicaux de l’opposition ont entrepris d’empêcher à n’importe quel prix son successeur Maduro, bien qu’élu démocratiquement, de consolider son pouvoir. Se référant de façon subliminale aux « révolutions de couleur », jouissant d’un fort appui international, ils ont lancé de violentes offensives de guérilla urbaine en 2014 et 2017 (45 et 125 morts), dont une partie importante des victimes, contrairement à ce (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La provocation est une façon de remettre la réalité sur ses pieds.

Bertolt Brecht

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.