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Qui a peur d’une révolution démocratique ?

Institutions démocratiques et le socialisme au Québec

Le manque de confiance dans les institutions démocratiques du Québec ne me semble pas très inquiétant à première vue. Il pourrait bien être la condition préalable à leur évolution. Quand les piliers de la démocratie se fissurent, l’occasion est belle d’en restaurer la solidité par du neuf sans craindre les innovations qui percent souvent dans l’opinion publique.

Ce qui pourrait effrayer les réactionnaires de tout acabit, ce sont justement ces opportunités de progrès politique qui peuvent être présentés à ceux qui ont accédé au pouvoir avec la promesse de voir à l’évolution du Québec en attendant que le projet indépendantiste soit plus populaire. Il ne manque pas d’idées nouvelles pourtant.

Le paradoxe, c’est que toutes ces nouveautés pourraient ramener au coeur du débat public une réforme profonde du code du travail que bien des gens finiraient par souhaiter et qui leur donnerait du pouvoir pour constituer eux-mêmes un lieu de débat autour de thèmes aussi larges que l’opportunité de procéder à l’élection d’une Constituante, par exemple.

Ces conquêtes démocratiques rapprocheraient le Québec de son émancipation en élargissant les possibilités, pour bien du monde et de toute condition, mais surtout pour les salariés, de s’y exprimer sur le Québec qu’ils veulent. Ce serait posé comme un questionnement sur le type de société à laquelle nous voudrions que notre travail contribue.

Sur les lieux de travail, en régime salarial, une saine et certaine distance s’installe entre citoyens (les travailleurs sont aussi des citoyens) et les plus palpables des pouvoirs qui s’exercent sur eux. En effet, le salarié subit une autorité qu’il n’a pas choisie. Chercher un autre lieu de travail ne fait que remplacer un problème par un autre. Créer sa petite entreprise mettrait le salarié à la merci des banques. Et il restera tout de même toujours une masse de gens insatisfaits à s’inscrire dans un mode de production dominant, le salariat, et à laisser, si je puis dire, leurs droits démocratiques à la porte de l’usine ou du milieu de travail.

Une démocratie exercée sur le lieu de travail permettrait, par exemple, de remettre au salarié le pouvoir de discuter le plan de l’État pour son milieu. Il deviendrait ainsi un sujet politique, seulement redevable devant une assemblée générale souveraine, qui prendrait des décisions sur la masse salariale, sur la sécurité-santé, sur la recherche technologique, sur la nécessité d’inscrire dans les projets à plus long terme la construction d’une nouvelle usine en remplacement de l’ancienne vieillissante, sur les droits spécifiques pour les femmes, sur les avantages liés à la retraire, … Ces assemblées délibérantes pourraient se tenir tous les ans sur une période de quelques semaines de manière à ce que tous les sujets à l’ordre du jour aient le temps d’être traités. Ce serait sûrement la forme de démocratie la plus proche de ce à quoi on s’occupe dans la majorité de nos sociétés modernes : le travail.

Et cela donnerait un socialisme bien de chez nous associant émancipation sociale et libération nationale. La conjoncture politique au Québec mettra sans doute ce projet de société à l’ordre du jour de tous les débats sur la progression d’une démocratie élargie octroyée, et aux citoyens, et aux travailleurs salariés.

Cette nouvelle forme d’hégémonie politique des travailleurs pourrait très bien circonscrire le projet indépendantiste dans un cadre libérateur qui élargirait les institutions d’un autre pouvoir à d’autres couches populaires. Ce que nous osons appeler un socialisme pour le Québec.

En effet, comment restaurer la confiance sans penser à donner à plus de citoyens-travailleurs les moyens et les instruments politiques pour y exprimer et trancher sur ce à quoi devrait tendre leur milieu de travail et leur société en général ?

Sans cette forme de « démocratie participative », comment rendre légitime un pouvoir trop restreint qui voit se corrompre, à intervalles réguliers, une partie des représentants dont le mandat était pourtant de voir au bien commun ? Pourquoi ne serait pas offert aux citoyens-travailleurs le moyen de gérer eux-mêmes leurs affaires, partiellement au début pour l’expérimenter, et puis massivement par la suite si l’expérience est concluante ?

Des institutions à caractère municipal ou régional devraient aussi permettre aux citoyens d’un quartier ou d’un village cette démocratie participative où une partie du budget serait mis à la disposition d’assemblées citoyennes pour débattre et trancher sur les meilleurs moyens de faire vivre leur entourage urbain ou leur village.

Guy Roy

membre de la FTQ et de Québec solidaire (collectif PCQ) dans Lévis

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