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Lettre ouverte à Guy MOLLET, via Pierre LAURENT

Je ne garderai pas la vielle maison

Mon cher Camarade,

J’espère que tu ne m’en voudras pas de passer par toi pour m’adresser à Guy MOLLET, mais c’est que je pense qu’en cette année 2017, où tant de choses se jouent sur le plan politique pour le siècle en cours, qu’il nous faut utiliser le miroir de l’histoire. 2017, c’est le début du nouveau siècle comme la Révolution Bolchévique de 1917, fut la matrice du XXème siècle, d’où sa difficulté d’accoucher.

Saches d’abord que j’ai adhéré à la jeunesse communiste quand j’avais 14 ans et au Parti à l’âge de 16 ans. Etre communiste ce n’est pas facile, c’est accepter les premières années de ne rien comprendre aux positions défendues par les responsables, c’est comprendre « qu’on ne sait rien de la politique », c’est « rester dans le silence pour comprendre et apprendre » de ceux qui par leur histoire ont appris, par le vécu, la signification profonde ce que signifie « la lutte des classes », notamment de la part de ceux qui ont fait la Résistance. On apprenait alors en cellule, de nouveaux mots (Exploitation, Plus-Value, paupérisation, Travail vivant, armée industrielle de réserve) qui nous permettait de tenir la lutte idéologique de haut niveau, car la sémantique, c’est la première barricade de la « lutte des classes ». Désormais, en parlant de « Révolution numérique », comme le Patronat du MEDEF, tu utilises les mots du libéralisme de marché, là où nos économistes et sociologues continuent d’utiliser le concept de « Révolution Informationnelle ». Cette « défaite des mots », ne peut déboucher que sur une défaite matérielle, car « Révolution Numérique » ne peut conduire qu’à Ubérisation…

Mais on apprend vite, quand on n’a la motivation et je me rappelle que nous étions alors plus de 600.000 et 100.000 à la J.C. Quelle désastre de savoir qu’aujourd’hui nous ne sommes plus que 55.000…et encore heureusement qu’il y a les anciens qui restent, par fidélité aux dirigeants…

J’ai recréé l’U.E.C à la fac d’économie d’Aix en Provence en 1983, au moment où l’on commémorait la mort de Marx (« Marx est mort, mon œil ») et j’ai poursuivi mes études jusqu’en D.E.A. Puis j’ai milité dans le 93 où nos initiatives de « débats publics » amenaient beaucoup de salariés de la Mairie de Blanc-Mesnil. Je participais alors à l’activité de la section économique avec Paul BOCCARA de qui, j’ai tant appris. En revenant dans le sud, j’ai subi comme militant l’arrivée du F.N à Vitrolles et j’ai pu en étudier précisément les causes, et leur gestion…J’ai participé au Conseil Départemental du 13 et j’étais l’animateur du collectif économique de la Fédération. Au moment des « licenciements boursiers » nous avions pris l’initiative d’un débat public que j’animais et la salle du conseil départemental était pleine. En vain…

J’ai rendu une première fois ma carte, car je me rendais compte que tous ceux qui militaient pour innover étaient freinés dans leurs initiatives. Cette année-là le P.C.F fit 1,92 % aux élections Présidentielles….

Je suis revenu au Parti en 2012, car j’ai eu l’impression, enfin que les choses avaient changé et que le « front de gauche » renvoyait à notre histoire de recherche d’unité, « l’union est un combat » écrivait Etienne FAJON. Le choix de mettre JLM comme candidat commun en était la formalisation communicante. J’ai alors vécu une campagne extraordinaire, où les « assemblées citoyennes » étaient remplies et dans lesquelles des jeunes se mettaient à revenir…Je mettais tout mon cœur à la réussite des initiatives. Et puis une fois de plus, effectuant avec maestria la « danse du ventre » éternelle, la direction du P.C.F a préféré reprendre langue avec le P.S, dans des « accords locaux à géométrie variable » que poursuivre avec le trublion MELENCHON.

L’objectivité m’oblige à te dire que j’ai senti venir le coup en te regardant cher Pierre, lors des meetings de 2012, dans lesquels excellait déjà JLM. On te voyait chagrin devant les longs applaudissements qui venaient confirmer les envolées du tribun. Il faut dire que les dirigeants du P.C.F n’ont jamais aimé les tribuns. Pourtant Marx écrivait : « la forme est un concentré du fond ».

Après l’élection Présidentielle de 2012, vous aviez déjà décidé de la fin du Front de Gauche, car ne voulant pas dépendre de la « mélenchomania  » potentielle… Damned encore loupé, voilà « qu’il part tout seul maintenant  ». Et par le travail militant horizontal, il fédère et engrange au point de faire peur au « Hollande-Macron show ». Imagines que les médias ont dénoncé le danger MELENCHON comme auparavant ils dénonçaient les communistes du « couteau entre les dents ». A se demander qui était le plus communiste à ce moment-là ??? En fait de « tout seul », lui se retrouve désormais avec plus de 540.000 adhérents et 7 millions de voix… renvoyant le « Hammon club » au score du P.C.F des années 90. Un score de 20 %, que n’a plus jamais atteint le P.C.F depuis les années 60 et qui semblaient impossible à atteindre. « Damned, encore loupé ».

Pire, 30 % des jeunes de 18 à 24 ans votent pour l’insoumission. « Damned, encore loupé ».

Encore plus pire que pire, il fait baisser l’influence du F.N dans les quartiers populaires des Métropoles, notamment à Marseille, car lui n’appelle pas au barrage, mais à la confrontation et à la lutte.

Durant la campagne des Présidentielles, l’attitude de la Direction du P.C.F a été lamentable, mais ne voulant pas développer l’analyse, tu pourras trouver ci-dessous les références de l’article qui explicite votre stratégie suicidaire de Direction. Je te souhaite par avance un bon congrès à venir de « dégagisme » …car je pense et j’espère que les communistes qui restent vont enfin commencer à demander des comptes…

https://www.legrandsoir.info/parti-communiste-apres-l-explosion-l-implosion.html

Rajoutons-y toutes les erreurs de diagnostic (primaires, solitaire, Hamon) qui vous ont transformé en « girouette de l’Histoire », là où la fonction du Parti est « d’écrire l’Histoire ». Soulignons que pour les Législatives, vous êtes donné à 2 % et F.I à 15 %... Qui écrit l’Histoire ???

Rajoutons que sur le plan départemental du 13, je ne supporte plus les « grands dirigeants » du Parti, qui n’ont qu’une idée en tête, se faire élire, pour abandonner le Parti et ce mécanisme dure depuis Robert BRET (COPPOLA et maintenant DHAREVILLE), oubliant ainsi que l’une des raisons essentielles de l’implosion de l’URSS fut la confusion Etat-Parti, question qui n’est même plus abordée sur le plan théorique.

A cette matrice politique, rajoutons les cadavres successifs qui s’entassent dans les placards, de la 9 ème Circonscription perdu par TARDITO-BELVISO, du fait de l’annulation pour « triche électorale  » patentée, l’affaire BELVISO élu « communiste  » pris par la justice en flagrant délit de détournements de fonds publics [1], l’obligeant de ce fait à démissionner de ces mandats. Pourtant c’est lui qui à l’époque faisait la loi sur la circonscription, jusqu’à me déglinguer professionnellement, car trop authentique. Il faudrait y rajouter aussi les effluves de la gestion d’Aubagne, pactisant avec les marchés financiers mondiaux : « Aubagne la communiste jongle avec les dollars  » (Le Monde-Janvier 2000), débouchant par la suite sur les « crédits pourris » dont Aubagne fut l’une des villes le plus touchées, tout en adhérant à l’association ATTAC… On n’est pas à une contradiction près. Sans compter les multiples exclusions politiques ou professionnelles de camarades, y compris ouvriers, qui n’avaient comme seul tort que de dire des vérités interdites (Patrick C). Il faut avoir la tête dure pour résister à ces saloperies. Tout ceci d’ailleurs expliquant davantage le déclin inexorable du P.C sur le 13 que toute autre raison (Implosion de l’URSS).

On pourrait y rajouter « l’étoile filante » Robert A, rentré directement aux J.C puis permanent au Parti qui n’a jamais travaillé et qui désormais préside la société Façonéo, ayant évidemment jeté et foulé au pied la banderole du communisme. Et je n’ose parler de la 16ème circonscription « donnée  » à l’ennemi social-démocrate du P.S moyennant la réciproque sur la 13ème etc…

Sur un plan plus personnel j’ai pu voir combien les « communistes authentiques » sont mis de côté et détruits. Je fais partie de ceux qui par mes qualifications et compétences ont alerté le Parti et la C.G.T sur la Métropole à venir, comme axe stratégique du Capitalisme mondialisé, il y a plus de 15 ans…. J’ai du fait de mon positionnement professionnel et mes engagements politiques et sociaux payés fort chers ces engagements (placard-Harcèlement). J’ai alors demandé un soutien de la part de mes dirigeants et élus. Le problème était simple à régler. Je n’ai eu aucun soutien effectif réel. Pour moi et j’en suis la preuve vivante, il y a le discours et il y a les actes. Dans l’Histoire, un communiste se voit aux actes, pas aux déclamations d’intentions, dont on sait qu’y compris l’enfer est pavé. Je ne parle pas ici des militants dont le dévouement au Parti est insondable et qui ne savent pas ou refusent de voir les manipulations managériales des Directions.

J’en reviens alors à mon introduction, et des raisons qui me poussent à te demander de communiquer ce courrier à Guy MOLLET…

Derrière nos discussions de 2017, se retrouve la même question que celle posée en 1920 au moment du congrès de Tours, quand Léon BLUM déclarait ; ’il faut savoir garder la vielle maison’. La ’vielle maison’ étant à l’époque la S.F.I.O qui, après l’assassinat de Jaurès, militant de la Paix, vota la guerre des deux mains, déclenchant ce que les ’poilus’ appelèrent : ’la grande boucherie’ qui fit plusieurs millions de morts, souvent Paysans et ouvriers, et il faut s’en rappeler, était une forme de vengeance des généraux car la Révolution de 1871 (La commune) avait fait peur à la Bourgeoisie de l’époque.

Les années 1910 voient les échanges financiers mondiaux atteindre leur optimum (https://www.legrandsoir.info/l-histoire-brule-a-nouveau.html), au même niveau qu’aujourd’hui (comme par hasard). C’est le fondement même de la concurrence économique entre les deux puissances dominantes de l’époque (France Allemagne) qui engendra la première guerre mondiale.

Jaurès a écrit : ’Le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage’.

Quelles sont les deux premières puissances économiques de l’Europe aujourd’hui et ne sont-elles pas aussi en concurrence, via des budgets d’austérité imposé par la ’Merkel company’ ???? Sans compter les destructions industrielles sous-jacentes à cette concurrence fiscale et sociale sans fin ...Les bruits de bottes et le canon qui tonne en périphérie en sont les éléments avancés...du danger de guerre. Combien JLM a eu raison à Marseille, de nous alerter sur cette question et d’avoir déclamé un hymne à la paix...

C’est pour avoir trahi la paix et envoyer les prolétaires à la mort qu’au congrès de Tours de 1920 la majorité des paysans et ouvriers, ossature de la SFIO décida la création de la S.F.I.C. (Section Française de l’Internationale Communiste), Léon BLUM refusant les 21 conditions de la première Internationale. 

Observons au passage, comment la ’charte des insoumis’ de faible niveau (en rapport aux 21 conditions de Lénine) renvoie à cette histoire.

2017, se situe justement un siècle après la révolution Bolchevique de 1917 qui imprima son cours au 20 ème siècle jusqu’en 1989...

Marx historien philosophe nous dit : ’Celui qui ne connait pas l’Histoire est condamné à la revivre’. Et Albert EINSTEIN souligne : ’On ne règle pas un problème avec le système de pensée qui l’a engendré’... en d’autres termes on ne réglera pas les crises actuelles (sociales, écologiques, institutionnelles, démocratiques) ni avec le libéralisme, ni avec le social libéralisme ou autre variante, qui accepte la logique du système actuel. La nécessité de Rupture, de ’Bifurcation radicale’ (selon le mot de JLM, plus fort que Révolution) est la condition indispensable de l’émancipation humaine...

Un dernier mot, pour moi « être communiste » signifie d’avoir en permanence un regard critique sur le monde tel qu’il est, et non tel que le médiatise les dominants médiatiques et le Parti, désormais. Comme communiste je me définis, d’abord comme insoumis à tout ce qu’on cherche à m’imposer de l’exploitation à la pensée, et ce depuis Spartacus. C’est pourquoi en 2017, comme l’on fait nos camarades en 1920, je ne garderai pas la ’vielle maison’.

Désormais les chemins de l’émancipation de ’ l’humanité universelle’ se situent ailleurs, nécessitant de nouveaux défrichements qu’il s’agit de construire dans une démarche « d’horizontalité créatrice » et féconde, ce que la matrice de 1920 est incapable de concevoir, de penser et de réaliser, du fait même de sa fondation et du mouvement de l’Histoire qui le sublime...expliquant en retour à quel point rapidement le programme ’l’avenir en commun’ fut plébiscité par les jeunes (30 % des 18-24 ans votant JLM) là où le P.C.F ne pèse plus rien. Il ne s’agit pas d’une appréciation mais d’un fait.

Alors si « le communisme est la jeunesse du monde », il se trouve plus chez les insoumis, que dans la structure ossifiée qu’est le P.C.F, dont la stratégie profonde, fondée sur la logique de « lutte des places », mets en déroute l’ensemble du mouvement social et politique. Ton choix délibéré de tenter un rapprochement de ce qui reste du P.S et de EELV est désormais clairement établi, il suffit de lire l’Humanité tous les jours pour s’en rendre compte. Derrière « l’union des apparences » et des sigles se cache la volonté de conserver le « vieux monde », dont vous êtes, comme dirigeants, les dignes reproducteurs patentés.

Définitivement, le communisme se trouve hors du P.C.F, ce qui explique ma décision de le quitter, pour rejoindre le communisme authentique, celui que définit Marx : « Pour nous, le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. Nous appelons communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement. »

Le communisme ne se trouve donc pas dans la défense d’une structure dépassée par l’Histoire, mais dans le mouvement de la société elle-même. Il y a donc plus de communisme chez les insoumis, que dans le tréfonds du P.C.F. Cette décision est une brulure profonde, un déchirement de mon passé, une déchirure de ma vie, mais une fidélité à mes engagements de jeunesse, car communiste, je reste.

Cher Pierre, je pense que tu as compris que ce courrier ne s’adressait pas à Léon BLUM, mais bien à toi, dont tu portes en définitive tous les oripeaux de ce passé qui ne cesse de mourir…

Bien à toi,

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Fabrice AUBERT

Martigues, le 15 Mai 2017

Lu, corrigé et relu le 24 Mai 2017 et certifié conforme à ce que je pense, Fabrice AUBERT

Lu, corrigé et relu, certifié conforme à ce que je pense, ce 2 juin 2017, jour anniversaire de ma naissance, pour mes 59 printemps de lutte [2].

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COMMENTAIRES  

02/06/2017 13:22 par Geb.

Merci Fabrice.

Je pense que tous nos Camarades du 13, (Et d’ailleurs), se retrouveront dans ton analyse et au travers des événements que tu décris avec autant de brio. Evénements qui furent aux Communistes sincères autant de crève-coeurs tragiques et de coups de poignards dans le dos.

Je préciserai, si tu le permets, simplement une chose essentielle : Je ne garderai pas moi non plus la "Maison Commune".

Mais le moment est venu, pour les jeunes en particulier, d’en recréer une. Comme surent le faire en leur temps les Compagnons de Lutte et Camarades de Cachin, Monmousseau, et autres vrais responsables communistes face à la Social-Démocratie complice des assassinats de masse de 14/18.

Le Mouvement des Insoumis a réveillé quantité de consciences chez nombre de Jeunes qui ne demandent qu’à apprendre à combattre comme tu l’as fait en ton temps.

Et ça ne pourra se réaliser qu’à travers une organisation structurée.

Et merci encore mille fois.

02/06/2017 15:34 par Irae

Très bel article d’une grande lucidité.
Reste le salut par les insoumis.

02/06/2017 17:37 par Geb.

Reste le "salut" par les Communistes et leur capacité de mobilisation des Masses. Par les vrais "Communistes" qui sont dans la nature en mal de Parti révolutionnaire.

Les "Insoumis" ont surtout prouvé la volonté des Masse de trouver une alternative à ce système pourri et délétère sans passer part la case FN comme on voudrait les y contraindre.

Ils ont prouvé par le concret avec l’aide de Mélenchon, que si on dit ce qu’il faut et si on agit comme il faut avec des buts précis et des paroles justes les Masses ne sont pas si aveugles que ça.

Ils ont aussi démontré le pourquoi du "suicide" en interne du Parti par ses dirigeants. Mais ceci pour l’instant est un problème interne que seuls ceux qu sont encore dans le Parti peuvent et doivent régler s’il pensent pouvoir survivre en tant qu’entité politique.

02/06/2017 20:32 par mandrin

ce témoignage a de la valeur et vraiment merci a l’auteur qui me fait découvrir se qu’est un communiste et je me dis que le monde est vraiment sans dessus dessous comment se fait t’ il que des gens comme lui ne sont pas a l’avant de se parti...quel gâchis !

02/06/2017 21:05 par François

Excellent article.
Je doute que cela ait une quelconque influence sur Pierre Laurent.
Avec des amis comme ça, on n’a pas besoin d’ennemi.
On se libère d’un poids quand on abandonne de telles relations.

05/06/2017 07:59 par CN46400

La comparaison Mollet-Hollande n’est pas idiote. Tous les deux, après avoir très mal géré leur parti ont accouché d’un microparti, bien sous tous rapport, à gauche et même plus qui ambitionnait de remplacer la maison mère. Ce fût Rocard et son PSU qui n’avait pas de mots assez durs sur la vieille maison avant d’évoluer tranquillement, avant la lettre, mais avec tous les contenus, vers une variante du "macronisme". Sauf que si en 1960 Rocard était jeune (plus jeune que Macron en 2017) il était vieux, très vieux, en 88.
Le cas Hollande n’est pas très différent, son bilan, à la tête du PS, et de la République n’est guère plus brillant que celui de Mollet en 1958. Et la nature ayant horreur du vide , c’est Mélenchon qui, à 65 balais, est entré dans le costume de Rocard. L’objectif est le même ; remplacer, ou ravaler, au choix, la vieille maison, pour assurer à la social-démocratie, qui est increvable, une chance de revenir plus tard se mettre au service de la bourgeoisie moyennant des changements, limités, pas chers, et sans risques...
Ceux qui n’analysent pas correctement l’histoire, sont "condamnés à la revivre"....

05/06/2017 10:38 par hf

Dans les meetings de JLM cette année, c’était vous qui chantiez l’internationale et portiez les drapeaux rouges ? (humour). Nouvelle maison, bien sur et espérons le, mais attention a ne pas vous tromper d’auberge.

05/06/2017 11:00 par legrandsoir

Chanter l’Internationale c’est une chose. Liquider le secteur international du Parti en est une autre. A chaque critique de JLM et de la FI on peut (malheureusement) opposer la même (parfois puissance 10) au PCF, sans parler de son "allié" de longue date, le PS. "Quand on veut monter au cocotier, il faut avoir les fesses propres" (proverbe africain, paraît-il).

05/06/2017 13:36 par Geb.

Ceux qui n’analysent pas correctement l’histoire, sont "condamnés à la revivre"...

OK, CN42400...

Mais commençons alors par "analyser" en interne l’histoire de notre PCF depuis le début et surtout des 30 dernières années avant d’aller "analyser" celle des soc’dem d’en face.

Et mettons celle de nos 30 dernières années en concurrence avec l’"histoire" de la social-démocratie au siècle dernier...

On pourra alors s’apercevoir qu’un Pierre Laurent et la direction du PCF d’aujourd’hui se trouvent, à tous les niveaux, nationaux et internationaux, à la droite de la SFIO de Guy Mollet en 56.

Pour ce qui est de ton amalgame Rocard/Mélenchon ne crois surtout pas que la majorité d’entre nous n’y ait pas pensé. Ca n’est pas nouveau et c’est même un principe fondateur de la Social-Démocratie que de mettre en place une roue de secours à gauche à chaque fois qu’elle se "droitise" trop pour la compréhension de sa base. De même que le Capitalisme met en place ou favorise l’émergence de "créatures" plus présentables et dociles, (Ou qu’il pense telles) à chaque fois qu’un de ses tyrans devient trop gênant ou indocile.

Mais si on compte de nombre de fois ou ça lui a pété au nez, de Lénine et Trotsky et la Révolution bolchevique, à Castro et le Ché à Cuba, ou même Mao étudiant bourgeois formé à l’Université américaine de Yale à Pékin, ou même Khomeyni tenu au chaud à Neaufles le Château, pour ne citer que les exemples les plus connus du siècle dernier, rien n’indique que Mélenchon suivra le même cursus que Rocard et qu’il ne suivra pas sa voie originale d’autant plus s’il a une base politisée, radicalisée et consciente, qui le pousse au cul.

Et de toute façon, en dehors de la FI ou du suicide collectif, tu peux me dire qu’est-ce qu’on nous a laissé de rationnel pour sortir la tête de l’eau ?

Au contraire, même si par hasard il évolue comme tu le penses, penses tu qu’il ne va RIEN rester de l’expérience collective que nous vivons actuellement ?

05/06/2017 14:06 par hf

OK LGS
Alors faites le bilan législatif des 15 dernières années du député communiste Chassaigne, ses combats, ses propositions, ses votes sans bien sûr rien oublier de ses trahisons, et vous le comparez identiquement, avec la même grille, avec le bilan législatif des 30 ans passés au Luxembourg par le sénateur Mélenchon. On se retrouve ?
Par ailleurs ne vous sentez pas obligés d’intervenir à chaque fois derrière moi, ça m’amuse mais ça vous fatigue.

05/06/2017 16:29 par legrandsoir

Vous voulez casser du JLM et la FI, libre à vous. Mais pour vous exprimer ici, choisissez mieux vos arguments. Nous sommes/avons été tous membres/sympathisants du PCF. Nous connaissons son histoire, son fonctionnement - et on pourrait écrire des livres là-dessus. Ce n’est pas comme si nous ne savions pas...

Si on pouvait appuyer sur un bouton, il n’y aurait (en gros) que des Chassaigne à l’Assemblée. Vous mentionnez le bilan de Mélenchon. C’est un contre-argument (ne vous en rendez-vous pas compte ?), car, rappel, le PCF était allié avec le PS. Tous les reproches que vous pouvez faire à Mélenchon (et au PS) ne font que souligner l’erreur tragique de la stratégie d’alliance du PCF avec le PS... Plus vous en rajoutez, et plus vous chargez votre propre barque (ne vous en rendez-vous pas compte ?).

Le PCF est exactement là où nous disions à longueur de réunions de cellule et de section qu’il se retrouverait, en s’alliant avec ce parti de droite. Et pour l’avoir annoncé, nous avons été (gentiment) écartés. Un comble.

JLM a eu la lucidité de rompre avec le PS (sincère, pas sincère ? On verra... Les gens changent après tout. La preuve : on a bien vu un secrétaire national du PCF - entre autres - rejoindre Macron). Mais son programme est bon et sa campagne présidentielle fut excellente. Tant pis pour le PCF dont le programme est inconnu et qui semble tout à fait incapable de présenter un candidat.

Personne ne remet en cause les députés, ni les militants du PCF. Mais cessez de chercher un nième bouc-émissaire pour une situation qui a été annoncée depuis longtemps. Ca fait bien 35 ans qu’on entend "c’est à la faute à Staline", puis "c’est la faute à Mitterand", puis "c’est la faute à l’URSS", puis "c’est la faute à la crise", et maintenant "c’est la faut à la FI" (liste non-exhaustive) quand ce n’est pas "ils sont pas gentils avec nous". Comme analyses, on a connu plus profond. Mais c’est vrai que ceux qui les faisaient ont été écartés au profit d’une stratégie électoraliste. L’autocritique a parfois du bon, vous savez ?

05/06/2017 15:28 par joel

et pour avoir les fesses propres, quoi de mieux qu’un traité de Maastricht, ou le papier de celui de barcelone ou encore de l’agenda de Lisbonne ?

05/06/2017 19:17 par CN46400

@ Geg
Pour moi ce sont les intérêts des deux principales classes sociales, prolétariat et bourgeoisie, qui, en gros, font l’Histoire. Si Lénine a joué un si grand rôle dans la révolution russe c’est parce qu’il a su prendre en charge, au bon moment, les intérêts principaux des prolos : la paix et la terre.
"Au contraire, même si par hasard il évolue comme tu le penses, penses tu qu’il ne va RIEN rester de l’expérience collective que nous vivons actuellement ?"
Si il va rester évidemment la leçon : "Prolétaire, unissez-vous" Mais pour cela on n’avait pas besoin ni de Mélenchon, ni même de Laurent, ni de Geb, ni de moi-même, Marx, et son Manifeste de 1847, suffisait...

05/06/2017 23:47 par francois

Incroyable, cet article vient d’un membre du PC, il démonte le PC, et les 2 anti Melenchon de service viennent ici ramener leur fraise sur tout autre chose que le sujet de fond.
Vous venez défendre votre beefsteack, dire ce qui ne va pas de votre point du vue dans cet article, défendre pierre laurent ?
Non, rien. Si tout le PC est a l’image angelique que vous dressez de chassaigne pourquoi cet article ? Il a peté un plomb l’auteur ?
Un argument à lui opposer ?
Rien, vous n’avez aucun argument, ce qui ne va pas c’est encore et toujours la FI pour vous.
Vous volez à 10 000 pied au dessus de l’article et venez ressasser vos critiques qu’on a deja lu dans vos interventikns en long en large et en travers, en faisant fi de ce que vous êtes sensé avoir lu puisque, puisque c’est une réponse à l’article.
Le pire c’est que je vous soupçonne les 2 d’êtres convaincu d’oeuvrer pour le bien commun alors que vous militez activement contre le programme politique le plus humaniste et progressiste jamais rédigé.
Des idiots utiles au système, voila ce que vous êtes, au contraire de pierre laurent, qui lui sait tres bien ce qu’il fait.

Rien, ce qui ne va pas pour vous c’est Mélenchon,

06/06/2017 19:20 par joel

A patrice Aubert
Tu as sur raison sur de nombreux points, notamment sur les manques politiques du parti. Mais ces manques se retrouvent également dans la FI. Je te rappelle que son programme est quasiment un copié collé de l’humain d’abord, corédigé par le PCF. Ton amertume et ton envie de solution se comprennent aisément et tout communiste les partage. Je ne comparerai pas la structure du PCF avec celle de la FI mais je crois que la plus démocratique n’est pas celle que tu défends, je pense que notre faiblesse repose sur un abandon dans l’analyse historique.L ’histoire doit etre comprise comme l’articulation de ce qui change avec ce qui ne change pas et ne considerer qu’un seul de ces deux volets condamne à l’incompréhension. C’est la tâche première des communistes de mettre en évidence cette articulation

07/06/2017 11:00 par AUBERT

A CN46400, et A Joel,

A CN 46400
Parfois je me demande si ce que j’écris est compréhensible, car je ne compare pas « Hollande à Guy Mollet », mais j’analyse une situation historique passée avec celle qui se présente sous nos yeux, sous la forme conjoncturelle de Pierre Laurent et je dis que la démarche est identique, à celle de Léon Blum, de garder la vieille maison. D’ailleurs le fait d’envisager le changement de nom, après déjà avoir lâché la faucille et le marteau, me semble révélateur de l’abandon total du communisme comme objectif et démarche. Le fait de lâcher nos concepts celui de « Révolution Informationnelle », pour entériner celui des marchés « Révolution numérique », est encore plus révélateur sur le fond. Quand à MELENCHON, ce serait donc la deuxième fois que les « grands dirigeants » du Parti se trompent (et nous trompent) après François Mitterrand. A ce niveau ce n’est plus une erreur ou « une tragédie » mais une « farce » comme l’analysait Marx : « tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois », la première comme tragédie, la seconde comme farce ». Je pense que le prochains congrès devrait se traduire par l’implosion définitive, ce qui reste de la Structure dirigeant rejoindra le mouvement en cours de création de Hamon. Ainsi ce qui reste de Colonel Fabien sera fusionné avec ce qui reste de Solférino…Tout ceci n’étant que du béton et en aucun cas du mouvement. Je ne sais si F.I, après son éclosion de printemps, trouvera les racines de son développement, mais je suis sûr par contre que la vielle maison s’écroule et je préfère hisser la voile de l’aventure, que de rester avec les fantômes de l’opéra…

A Joel,
J’ai apprécié ta contribution, car je la sens respectueuse. Saches que là où je suis c’est plutôt la haine, car les soldats n’aiment pas voir l’un des leurs les quitter, ils prennent cela comme de la trahison, alors que c’est eux qui en acceptant les oukases des Directions trahissent l’idéal et la démarche. Les défauts de F.I, je les ai déjà perçus, mais ils sont comme tu le dis si bien inhérents à toute structure, notamment celles issues de la Vème République. Cela tombe bien, la première proposition est la 6ème République, pour sortir du système monarchique. Tu dis que l’avenir en commun, est un copié collé de la France en commun », c’est l’inverse, avec un sous contenu, puisque justement cette proposition de 6ème République n’apparait nullement, montrant ainsi que le PCF se satisfait de la Vème République, sachant par avance qu’en effet une 6ème République signifierait sa disparition. C’est parce que justement, rien ne change au P.C.F, que je décide de partir. Une fois de plus, à 59 ans, je n’ai plus d’illusion, juste l’espoir que ce qui a éclot en avril, produise les fruits nécessaires, indispensables au mouvement de l’émancipation.

Bien à toi, Fabrice

07/06/2017 13:43 par hf

Aubert
Sur la sixième république, tu ne devrais pas dire ce que tu dis. Le PCF a été et reste l’adversaire résolu de ces institutions. En 1958 il fut le seul parti à s’y opposer. de Gaulle affirmant même qu’autour de la table : "il ne manquait que Fehrrat Abbas et le PCF."
Nous sommes des opposants de toujours au présidentialisme et n’en jouant jamais le jeu. Que d’autres nous rejoignent sur cette ligne, tant mieux.
J’ai déjà eu ici l’occasion de le dire. En outre dans cette monstrueuse dérive dont on voit à présent les fruits vénéneux, avec un gouvernement qui vote des lois sans aucune légitimité parlementaire, personne ne semble s’interroger sur le vide institutionnel créé par la réforme de Jospin en 2000 sur ce point. Rappelons le, il s’agit d’un véritable coup de force qui viole la constitution, le parlement sortant aurait dû aller jusqu’aux prochaines législatives car élu démocratiquement.
Enfin les propositions de JLM sur ce point me plaisent moins que les remarques d’Anicet le Pors (va sur son blog) ; une constituante par les temps qui courent, ce serait 70% de voix à droite et à l’extrême droite, tu fais quoi avec ça, le référendum révocatoire proposé a été utilisé au Brésil contre Djilma Roussef par les forces de droite, faut-il remettre ça ?...

L’important à mes yeux est de reconstruire une organisation communiste moderne, ouverte, déterminée et formatrice comme elle sut l’être à d’autres époques. Il y a du travail, je te l’accorde, mais la perspective que tu dessines ouvrirait alors sur une gauche a-communiste dans notre pays.

07/06/2017 17:09 par joel

A fabrice Aubert
Merci pour ta réponse courtoise. Mais je crains de n’etre d’accord avec toi ni sur le diagnostic ni sur les remèdes. Je ne fais pas de psychologie et les mimiques de Pierre Laurent ne m’intéressent pas. Par contre je rappelle que depuis la menace fasciste et la décision de constituer un "front populaire" (soutien sans participation), le PCF s’est toujours tenu à cette ligne unitaire. Ainsi, à deux reprises, alors qu’il était la force largement dominante à gauche, il a laissé la candidature à Mitterrand le scelerat ; puis en 2007, apres le référendum de 2005 il fut à l’initiative des collectifs antilibéraux dont tu connais le dénouement : Bové, largement battu par le vote des collectifs par MGB décida quand même de se présenter. On connait le résultat. Puis en 2012 toujours avec cette même volonté d’union et d’élargissement les communistes ont choisi Mélenchon alors qu’il ne représentait que lui même. Les communistes savent quELECTORALEMENT, rien n’est possible sans une démarche unitaire, ils savent aussi que dans le cadre de la cinquieme, jamais un communiste ne sera élu président. Il est vrai qu’aujourd’hui la possibilité d’une union s’est conpliquée et peut etre même impossible. Mais c’est alors la victoire assurée de la droite pour tres longtemps. Alors que faire ? L’éventualité d’une plate forme avec la gauche du PS, les composantes du FDG et les verts qui acceptaient cette plateforme était la seule solution pour éviter la catastrophe qui arrive sur les plus fragiles. NI Hamon, ni Mélenchon n’en ont voulu. Voilà où nous en sommes en attendant la prochaine catastrophe dimanche prochain, par l’obstination des responsables de la FI.

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