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Kit mains libres pour remplir les charters en été et deux enfants seuls la nuit en centre de rétention.


Kit mains libres pour remplir les charters en été : le délit de solidarité


Paris, le 28 juillet 2005


Le Réseau Éducation sans frontières a appris avec stupeur et la plus vive indignation l’interpellation et la mise en garde à vue à la gendarmerie de Sarralbe (Moselle) de Nicole Mussle, militante du MRAP et fortement engagée dans le réseau ESF 57.

Nicole était intervenue auprès de la gendarmerie après l’interpellation de Mme Joséphine MATONDO demandeuse d’asile congolaise que les gendarmes sont venus arrêter à l’Hôtel Santa Maria de Willerwald où elle était hébergée avec ses deux enfants, Gladys 15 ans et Samuel 7 ans. Les deux enfants ont été « oubliés » lors de cette interpellation. Des personnes ont pris en charge ces enfants pour les sécuriser et ne pas les laisser livrés à eux-mêmes.La gendarmerie a contacté Nicole sur son portable le lendemain matin, 27 juillet, pour lui demander de ramener les enfants. Nicole a répondu qu’elle n’avait pas les enfants et s’est rendue ensuite à la gendarmerie pour obtenir les documents nécessaires pour faire un recours à l’APRF de Mme MATONDO. Elle a été à ce moment mise en garde à vue pour séquestration d’enfants, sans preuve et sans plainte.

Elle a été libérée ce matin 28 juillet, pour raisons médicales.

La mise en garde à vue de Nicole est une attaque contre l’ensemble des militants et des associations que nous ne pouvons tolérer, qu’aucune organisation ne doit accepter. Sa garde à vue est une première et non des moindres. Pour la première fois en Moselle et à notre connaissance en France, le fameux délit de solidarité est mis en oeuvre contre une militante.

Les pouvoirs publics, pressés d’assurer les expulsions massives annoncées à grand renfort de coups médiatiques et de remplir les charters européens du G5, multiplient les rafles et font le plein des centres de rétention. Pour mieux avoir les coudées franches, ils s’attaquent aujourd’hui directement à ceux qui défendent les sans-droits, criminalisent leur action et incarcèrent ces militants.

Lorsque le Ministère de l’Intérieur propose aux différentes associations d’aide aux sans papiers de discuter, envisage-t-il en même temps de mettre en garde à vue les représentants des associations qu’il reçoit ?

C’est oublier que la solidarité n’est pas un mot creux qui se vide de sens à la première tentative d’intimidation. Des villages entiers, Nouvoitou (Ile et Vilaine), Chaumont (Aisne), des quartiers de ville, des familles se sont mobilisés massivement et courageusement quand ils ont découvert qu’un jeune, une famille, qui n’avait rien de différent d’eux-mêmes, en dehors d’être sans papiers, se trouvait menacé d’expulsion.

Après s’en être pris aux militants, les pouvoirs publics envisagent-ils d’interpeller des villages entiers, des quartiers, tous les gens ordinaires qui défendent des valeurs de solidarité et qui ont su opposer leur volonté à l’application de lois injustes ?

RESF, avec tous les enseignants, parents d’élèves, militants syndicalistes, associatifs et politiques ou simples citoyens qui soutiennent son action, condamne fermement cet acte scandaleux et lâche. Il exprime son entière solidarité avec Nicole Mussle et avec l’ensemble des militants et dénonce le double langage des pouvoirs publics.

Nous dénonçons ces pratiques inadmissibles, exigeons l’arrêt de toutes poursuites judiciaires éventuelles et de toutes les intimidations contre les militants des associations de solidarité.


Deux enfants seuls la nuit en centre de rétention


Paris, le 28 juillet 2005


Le Réseau Éducation sans Frontières constitué de collectifs d’enseignants, de parents d’élèves, de militants syndicalistes, associatifs et politiques et de soixante-dix organisations (syndicats, fédération de parents d’élèves, associations de défense des droits de l’homme) qui agit pour la régularisation des jeunes sans papiers scolarisés en France, a dénoncé le placement en rétention de Madame Fanta DIABY et de ses trois enfants depuis le 21 juillet 2005

Il vient d’être informé des faits suivants : hier après-midi, la plus jeune enfant, Cadidiatou-Coubra, (2 ans), malade, a été vue par le médecin du centre pour une fièvre persistante, et le soir sur l’avis du médecin conduite avec sa mère, à l’hôpital d’Aulnay sous Bois.

Les deux enfants : Ibrahima - 5 ans -, Mariama-Sari - 4 ans- ont donc passé la nuit seuls, sans leur mère, une autre femme en détention du centre passant de temps en temps dans la chambre. En cours de matinée, la maman n’était pas revenue, les enfants qui ont pleuré toute la nuit, se montrent très inquiets.

Quelles sont les lois de la République qui justifient l’accumulation délibérée de traumatismes envers de si jeunes enfants ? Leur père a été expulsé il y a plus d’un an, ils ont été arrachés à leurs copains, à leur maison, leur mère arrêtée, passée en jugement, humiliée. Ils sont détenus dans une chambre du centre de rétention, menacés de repartir dans un pays où ils n’ont jamais été et dont ils ne parlent pas la langue. Aujourd’hui, alors que l’on sait l’importance de la présence maternelle, seul élément restant de stabilité au milieu du chaos, ces deux enfants sont abandonnés toute une nuit, et peut-être plus.

Nous dénonçons avec indignation ces pratiques indignes, et la violation du droit des enfants à la sécurité la plus élémentaire.

Fanta Diaby et ses trois enfants doivent être libérés sans délai. Un titre de séjour Vie privée et familiale doit lui être délivré afin que ses trois enfants puissent reprendre leur scolarité à la rentrée 2005 et que la famille puisse vivre enfin normalement dans le pays qu’elle a choisi.


 Source : www.educationsansfrontieres.org


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Claud Cockburn

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