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L’Autorité palestinienne devrait être renouvelée d’urgence !

L’actuel président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, exerce son pouvoir de manière non démocratique. En effet, son mandat a expiré en janvier 2009, quatre ans après son élection de janvier 2005. Depuis cette date, les instances de l’OLP lui ont proposé de rester en poste – ce qu’il a accepté (ben, tiens...) – jusqu’à de nouvelles élections... qui semblent, euh, comment dire... tarder. Il faut dès lors constater que M. Abbas préside sans l’aval des urnes, ce qui revient à dire qu’il se maintient au pouvoir par un tour de force. Un de plus, serait-on tenté de dire, dans une région où plus qu’ailleurs, la force fait loi.

Mahmoud Abbas fut l’un des principaux rédacteurs des Accords d’Oslo. Au cours des dizaines et dizaines de pages de cet Accord mal ficelé il n’utilisa pas une seule fois le terme « occupation » en parlant de l’Etat israélien... Loin des micros et des tapis rouges, nombreux sont les Palestiniens qui fulminent et maudissent cette équipe gouvernementale, constatant qu’aucune éclaircie ne se profile à l’horizon malgré leur infinie patience et leur exemplaire résistance. Tout au contraire, leur situation ne fait que se détériorer au fil du temps, au point de devenir insoutenable. Et la plupart de ceux qui s’expriment sur la question ne croient absolument plus aux 2 Etats promis aux temps d’Oslo. Cette carotte avec laquelle le peuple palestinien a été mené pendant des décennies est un soporifique qui a permis à l’occupant de s’approprier plus de terres et d’habitations palestiniennes, en toute impunité. Et ceux qui aujourd’hui pensent et promeuvent encore 2 Etats se moquent des Palestiniens. Sur le terrain, c’est tout bonnement devenu impossible. D’ailleurs, qui, d’entre ceux-là, voudraient vivre dans un tel délabrement d’Etat disloqué, démantelé !? Il me semble pour le moins confortable d’envisager pour les autres ce que l’on ne supporterait pour soi-même...

Par ailleurs, les nombreux accords mis en place ces dernières années par M. Abbas avec les forces d’occupation sioniste dont celui de contrôler pour l’empêcher d’agir la résistance palestinienne en Cisjordanie, relève d’une provocation accablante dans le chef de la présidence, faisant de ceux qui le soutiennent des collabos, au même titre que l’était le gouvernement français de Vichy ayant accepté de collaborer avec l’occupant nazi de l’époque.

Il est clair qu’en toute autre circonstance, les gouvernements américain, israélien et européens n’accepteraient jamais telle situation, et que si celle-ci perdure, c’est bien parce que M. Abbas et sa clique font le jeu de l’occupant et de ses soutiens. M. Abbas toujours, qui n’a pas levé le petit doigt – que du contraire – quand la nouvelle dictature égyptienne a ordonné que soient rasées en plein hiver les frêles habitations encore debout de la localité de Rafah, seul point de passage entre l’Egypte et la Palestine, pour isoler encore un peu plus la Bande de Gaza déjà dévastée lors du carnage mené contre elle cet été... Avec à la clé, une aumône d’environ 250 € par famille, pour se reloger. Quelle honte !

Et comme si cela ne suffisait pas, au-delà des aspects morbides et lourds de conséquences d’une telle situation pour le peuple palestinien, M. Abbas en a rajouté une couche, et laissé entendre de manière à peine voilée lors du sommet des pays arabes à Sharm-el-Sheikh en Egypte, fin mars dernier, qu’il souhaitait une intervention militaire arabe du même type que celle lancée par l’Arabie saoudite contre le Yémen, à Gaza pour renverser le Hamas pourtant élu de manière démocratique mais que l’Occident a rejeté, avec les conséquences que l’on sait depuis !

... où l’on voit l’absolue et immonde hypocrisie de nos ‘démocraties éclairées’ s’il fallait encore la souligner...

La question de l’unité palestinienne est pourtant fondamentale. Tant que les dissensions seront aussi fortes dans les affaires intérieures du pays, et particulièrement entre le Hamas et le Fatah, l’occupant peut dormir tranquille. Et il est clair que la ‘nomenklatura palestinienne’ au rang de laquelle figure la plupart des pontes du gouvernement Abbas ne semble pas prête à lâcher la ligne collaborationniste au risque de perdre ses prérogatives.

En d’autres mots, si les Palestiniens veulent être plus forts dans leur résistance à l’occupation de leurs terres par l’entité sioniste, il faut impérativement que le peuple retrouve son droit de vote et que des élections soient organisées au plus vite pour savoir si l’équipe actuelle et son président sont toujours reconnus comme les dignes représentants de la population qui, chaque jour se voit harcelée, brimée et massacrée par l’occupant dont l’impunité est plus que révoltante, tant elle dépasse toute limite.

Ce qui éclairerait sans doute aussi les nombreux militants et soutiens de la cause palestinienne de par le monde, quand ils ne savent parfois qui suivre dans les déclarations des autorités palestiniennes qui tirent à hue-et-à-dia lors de leurs interventions médiatiques, et n’en sont pas à une contradiction près !

Daniel Vanhove –
18.04.15 -
Observateur civil -
Auteur -
« Si vous détruisez nos maisons, vous ne détruirez pas nos âmes » - 2005 – Ed. M. Pietteur
« La démocratie Mensonge » - 2008 – Ed. M. Pietteur

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COMMENTAIRES  

25/04/2015 02:44 par Dwaabala

Et ceux qui aujourd’hui pensent et promeuvent encore 2 Etats se moquent des Palestiniens. Sur le terrain, c’est tout bonnement devenu impossible. D’ailleurs, qui, d’entre ceux-là, voudraient vivre dans un tel délabrement d’Etat disloqué, démantelé !?

Et celui qui aujourd’hui pense et promeut encore que dans ces conditions :

il faut impérativement que le peuple retrouve son droit de vote et que des élections soient organisées au plus vite

comme remède miraculeux , de qui se « moque- »t-il ?

25/04/2015 16:32 par D. Vanhove

...il me semblait vous avoir déjà dit ce que je pensais de vos "imprimatur"... mais p-ê ’Alzheimer’ guette-t-il déjà...

et plutôt que de soulever à chq fois la vétille dont vous semblez vous délecter dans les papiers des auteurs, proposez donc une solution pour que le peuple palestinien retrouve dans les conditions actuelles, une esquisse d’ouverture à l’isolement dans lequel il se trouve... en lieu et place de décider en son nom ce qui lui conviendrait à travers des Accords qui ne font qu’enraciner la colonisation de leur territoire... avec les résultats que l’on voit...

25/04/2015 19:19 par Dwaabala

La « vétille » ? mais c’est que vous vous sentez aussi fort en politique.qu’en gérontologie !

25/04/2015 22:22 par Vagabond

Dwabala, depuis quelque temps tu sembles bien suffisant. Je pense qu’il y a d’autre façon plus productive de commenter ce que Daniel a posté. Ton commentaire n’est pas clair ? Pourras-tu nous l’expliquer ?
Je suis contre une solution à deux états mais plutôt pour un seul état avec emprisonnement des assassins et de leurs compliances. D. Vanhove intervient sans faillir pour la cause palestinienne, je ne crois pas qu’il le fasse pour se moquer de quiconque.

25/04/2015 23:07 par Dwaabala

La Palestine accédé à l’Unesco en 2011 grâce à une demande algérienne introduite à l’ONU et sera admise une année plus tard comme État observateur non-membre de l’ONU le 29 novembre 2012 par 138 voix pour et 9 contre et 41 abstentions.
Certains de ces États reconnaissent la Palestine dans ses frontières de 1949.
Source Wikipédia.

26/04/2015 11:10 par Dwaabala

@ Vagabond
Vous pratiquez l’attaque ad personam de manière doucereuse, sans vouloir avoir l’air d’y toucher, quand @ D. Vanhove, lui, a au moins le mérite de carrément me traiter d’Alzheimer.
Vous demandiez des éclaircissements avec votre lanterne allumée en plein jour, ils vous ont été apportés par anticipation ci-dessus : 139 États reconnaissent l’État de Palestine à l’ONU.
Et je fais mien le principe du site sur

les attaques contre les pays en état de résistance.

26/04/2015 12:20 par legrandsoir

Vus du côté de la modération, les coups de griffe "personnels" entre pseudos ont toujours un côté surréaliste... Merci à tous de recentrer les échanges sur le sujet.

27/04/2015 02:05 par Dwaabala

@ legrandsoir
Votre intervention me pose un sérieux problème.

27/04/2015 11:55 par chb

Cet article rappelle une exigence démocratique à priori élémentaire, tout en restant très mesuré quant aux bénéficiaires du statu quo.
On se souvient que lors des obsèques d’Arafat, les critiques s’étaient à peine étouffées sur la corruption de l’administration palestinienne, ses compromissions avec l’occupant, le processus « de paix » qui entérinait à chaque épisode de nouveaux reculs sur les droits palestiniens... Le successeur a effectivement bien peu à présenter, que ce soit en termes de légitimité ou d’efficacité face à l’apartheid.
Sans préjuger de la faisabilité d’un nouveau round électoral, lequel ne pourrait se mettre en branle qu’avec une pression internationale importante, quel en serait l’impact sur le fragile « équilibre » en CisJordanie et à Gaza ? Israël n’a-t-il pas encore toute liberté de lancer une nouvelle attaque préventive et disproportionnée ? Les soutiens régionaux sont achetés ou affaiblis, Yarmouk montre la cruauté des antagonismes entre palestiniens, l’Iran est dans une position très délicate...

[EDIT DU MODERATEUR : lorsqu’on demande aux intervenants un peu de retenue, ça concerne tout le monde. Merci...]

27/04/2015 17:59 par Dwaabala

RAMALLAH, 26 avril (Xinhua) — La commission électorale palestinienne a annoncé dimanche qu’elle était prête à tenir les élections parlementaires et présidentielle dans les territoires palestiniens.
...
La dernière élection présidentielle palestinienne a eu lieu en 2005, au cours de laquelle Mahmoud Abbas l’avait emporté face au défunt Yasser Arafat, tandis que les dernières élections parlementaires ont eu lieu en janvier 2006.

En juin dernier, un gouvernement d’union palestinien a été formé entre le Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, et le mouvement islamique du Hamas, ce dernier ayant remporté les élections parlementaires en janvier 2006.

L’accord entre les deux groupes rivaux consistait à former un gouvernement d’union nationale puis, après six mois, à organiser des élections et parlementaires et présidentielle.

Pourtant, des querelles profondes entre les deux camps avaient empêché le processus pour la tenue d’élections.

27/04/2015 20:40 par Dwaabala

Les seuls États qui parlent encore d’Autorité palestinienne sont les États impérialistes et leurs médias, et encore certains d’entre eux hésitent. Le Sénat français a voté pour la reconnaissance de l’État de Palestine en décembre.
On peut reprocher ce que l’on veut aux dirigeants palestiniens actuels, mais on ne peut effacer le fait qu’ils mènent non sans succès la bataille politique la plus importante : la reconnaissance de l’État de la Palestine (actuellement État observateur non-membre de l’ONU) , sans lequel aucun progrès ultérieur ne peut être envisagé.
Un peuple sans État reconnu internationalement n’est qu’une population.
Ces dirigeants et ceux qui, nombreux par le monde, les soutiennent ont, eux, un certain sens de la politique.

28/04/2015 01:02 par D. Vanhove

@ Dwaabala : que d’affirmations hâtives... je suis trop impliqué dans la défense du peuple palestinien que pour vous laisser dire de telles contre-vérités (pour rester poli et mesuré)...

non, il n’y a pas que les "seuls pays impérialistes et leurs médias qui parlent encore de l’Autorité palestinienne"... ses dirigeants eux-mêmes et la population palestinienne utilisent régulièremt ce vocable...
mais, vous mélangez les plans... et quand certains pays votent pour la reconnaissance de l’Etat palestinien ce n’est pas en opposition à l’Autorité palestinienne mais bien à la terminologie des Territoires palestiniens occupés (TPO)...

par contre, il y a assurémt bcp d’adeptes de l’idéologie sioniste qui soutiennent l’idée de cet archipel que vous nommez Etat de Palestine...
dont pas un seul de ceux qui ont voté pour le soutenir, désirerait y exercer le pouvoir, y travailler ou simplement y vivre... mais p-ê, soutenez-vous le sionisme, ce qui n’est pas mon cas, et je l’ai exprimé de manière régulière et sans ambiguïté aucune...

quant au "sens politique" que vous attribuez à "ces dirigeants et ceux qui les soutiennent", cela me paraît de bien courte vue... et totalement erroné... pcq si ceux-là avaient comme vous l’affirmez une once de sens politique, ils n’auraient pas attendu que la Palestine soit démantelée jsq’au point de non-retour... ils n’auraient pas attendu les massacres à répétition à Gaza et l’encagement de sa population qui se poursuit... ils ne perpétueraient pas des Accords spéciaux avec la puissance occupante... ils feraient pression sur Israël afin de se conformer au Droit international, et p. ex. au démantèlement du Mur voté à une écrasante majorité... et surtout, surtout, ils ne légifèreraient pas (comme en France que vous citez en exemple !) contre les militants du BDS...

il est des moments où, se réfugier derrière des formules officielles tjr proches de "l’impérialisme" que vous dénoncez par ailleurs, me paraît un peu court comme argumentaire...

enfin, si vous ne l’avez pas lu, je ne peux que vous conseiller le livre de Ziyad Clot (l’un des négociateurs palestiniens des soi-disant "Accords de Paix"...) dont le titre est exhaustif : "Il n’y aura pas d’Etat palestinien"...
ça change évidemt de Wikipédia...!

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