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« L’effondrement de l’Irak réalisé par les États-Unis a été un désastre »

Mohsen Abdelmoumen : Dans votre livre remarquable The Freedom : Shadows And Hallucinations in Occupied Iraq, vous racontez les enquêtes que vous avez effectuées sur le terrain en Irak. Ne pensez-vous pas que l’intervention des États-Unis marque un tournant historique non seulement au Moyen Orient mais aussi aux USA avec les crimes impunis de l’administration Bush ?

Dr. Christian Parenti : Merci pour les mots gentils à propos de The Freedom. Alors que le rôle des États-Unis en Irak a été une catastrophe humanitaire pour l’Irak et toute la région, et a gravement endommagé la position des États-Unis dans l’opinion publique mondiale, il y a néanmoins une logique impériale malade par laquelle certains des résultats de l’invasion font avancer un programme impérial américain. Appelez cela dominer par le chaos, effondrement de l’État comme stratégie impériale. La Russie, la Chine et l’Iran se sentent tous menacés par le chaos. Les membres de l’establishment sécuritaire israélien d’extrême droite sont conscients du fait que l’effondrement des États arabes signifie que ces États sont maintenant incapables d’attaquer Israël. Et rappelons-nous que des coalitions d’États arabes ont attaqué Israël trois fois au XXe siècle.

Du point de vue de l’industrie pétrolière mondiale, la crise au Moyen-Orient est une aubaine. Comme Timothy Mitchel le montre dans son excellent livre Carbon Democracy, le problème économique central pour l’industrie pétrolière mondiale a toujours été la menace d’une offre excédentaire et de l’effondrement des prix, et donc des profits réduits. La destruction de l’Irak, et maintenant de la Libye, a contribué à maintenir le pétrole hors du marché, ce qui a augmenté les prix et les profits en période d’offre excédentaire mondiale, en partie à cause de la révolution de la fracturation hydraulique américaine.

Mais d’un point de vue plus humain, l’effondrement de l’Irak réalisé par les États-Unis a été un désastre. Même à partir d’une perspective impérialiste plus rationnelle mais toujours américaine, l’invasion était mauvaise. La crise irakienne – alors qu’elle menace indirectement la Chine, qui achète beaucoup d’énergie à la région – n’a pas empêché la Chine de se développer. L’invasion de l’Irak n’a pas relancé ou renouvelé le leadership mondial des États-Unis. Au contraire, cela a miné la crédibilité des États-Unis. L’hégémonie américaine est lentement mais sûrement en déclin et la production d’États défaillants et semi-défaillants en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye et maintenant au Yémen sont des symptômes violents de son déclin.

Le spectre de l’effondrement de l’État et son lien avec la politique étrangère des États-Unis est Implicite dans votre question. En réfléchissant à cela, il est important de comprendre comment la fin de la guerre froide a façonné la crise plus large de la région.

Pendant la guerre froide, les vides politiques et économiques – des espaces d’effondrement de l’État – étaient déstabilisateurs parce qu’il y avait toujours la menace que des projets de construction d’État communistes et nationalistes de gauche remplissent ces vides. Ainsi, l’empire américain était certainement très violent pendant la guerre froide, mais cela impliquait aussi un engagement pour le « développement » et la « stabilité ». Les États-Unis ont attaqué les mouvements et les États de gauche, mais ils ont aussi cultivé des États clients prospères. La menace du « socialisme réellement existant » sous la forme de l’URSS et de ses alliés signifiait que les États-Unis étaient engagés dans le développement capitaliste réel. Il faut se rappeler qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’URSS était plutôt bonne si vous étiez une personne pauvre en Amérique latine ou en Afrique. Les Soviétiques ont battu les nazis, sont allés dans l’espace, avaient des métros, des universités, des usines, des scientifiques, des arts de renommée mondiale. La menace de cet exemple a contraint les États-Unis à investir pour faire fonctionner le capitalisme, au moins un peu, pour les masses du Sud mondial. Partout dans le monde, les États-Unis ont adopté des formes plutôt étatiques de développement capitaliste.

Souvent, ses États clients dans le sud global, bien que fondamentalement répressifs, aux projets de droite, sont néanmoins engagés dans la réforme agraire limitée, par exemple Marcos aux Philippines, Diem dans le sud du Vietnam, Duarte au Salvador. De nombreux alliés américains ont imposé des contrôles de capitaux qui ont entravé la libre circulation des capitaux flottants spéculatifs ; de nombreux accords internationaux visaient à assurer la stabilité des prix sur les marchés des produits de base, par exemple l’accord international sur le café de 1962. Ces intrusions légères sur la logique du marché ont été conçues pour limiter la misère de la paysannerie mondiale et ainsi les empêcher de se rebeller. L’économie orthodoxe du laissez-faire n’était pas encore hégémonique. Les pays alliés en Europe et en Asie de l’Est ont reçu des aides et des accords commerciaux préférentiels qui ont aidé leurs économies à atteindre une industrialisation rapide – par exemple, la Corée du Sud. Le but était de faire du capitalisme mondial, avec les États-Unis comme principal État et économie, un meilleur choix que le socialisme.

Cette stratégie est illustrée par la façon dont les États-Unis ont traité l’Allemagne après la Seconde Guerre mondiale. L’administration Roosevelt envisageait en réalité la désindustrialisation forcée de l’Allemagne de l’Ouest occupée. Un secteur industriel faible signifierait une armée faible. Mais cela signifierait aussi une Allemagne pauvre et mécontente qui pourrait regarder vers l’Est avec plus d’intérêt que ne le ferait une Allemagne industrielle prospère.

Cependant, à partir de la fin des années 1970 et du début des années 1980, la logique développementaliste de l’Empire américain s’est érodée en raison de la montée du néolibéralisme, qui était en partie une réaction à la crise de l’accumulation et du profit des années 1970. La désindustrialisation américaine et l’assaut de la droite contre l’État providence se sont accélérés au cours des années 1980. Alors que le capitalisme américain se désindustrialise et devient de plus en plus financiarisé, son changement de politique étrangère a aussi changé. L’austérité est devenue le nom du jeu, à l’intérieur et à l’étranger. Partout les États développementalistes ont été attaqués au nom du libre-échange et cela a radicalement réduit la stabilité et la cohésion sociale. Ensuite, l’effondrement de l’URSS en 1991 a éliminé la menace d’un autre exemple de développement.

Ainsi, dans les années 1990, la politique étrangère américaine était moins préoccupée par la création d’États clients stables, et c’est en 1991 avec l’effondrement de la Somalie que surgit le premier État moderne défaillant. Avec le socialisme vaincu et le développementalisme keynésien banni des universités et remplacé par une fixation fanatique de Hayek au marché, il n’y avait aucune raison d’empêcher ce genre d’effondrement d’État. En fait, les États défaillants ont bien été en prise avec la logique de « l’intervention humanitaire » de l’ère Clinton. Dans l’esprit de nombreux Américains, l’horrible spectacle de l’anarchie lointaine semblait prouver que le monde était un endroit dangereux qui avait grandement besoin de l’armée américaine pour jouer au flic mondial. Adieu le « dividende de la paix » de l’après-guerre froide. Bonjour à ce qu’on appelle la « guerre éternelle ».

Vous avez qualifié la reconstruction de l’Irak comme un racket à ciel ouvert. Pouvez-vous nous expliquez le fonctionnement de ce racket ?

Je n’ai pas parlé de ce sujet depuis de nombreuses années, mais lorsque j’étais en Irak et en Afghanistan, des firmes américaines comme Halliburton et Bechtel se sont vu confier des contrats de reconstruction énormes et très lucratifs, souvent sans appel d’offres. Ce que j’ai vu sur le terrain, c’est que très souvent les entrepreneurs n’ont pas fait le travail promis ou ont fait un travail extrêmement médiocre.

Ne croyez-vous pas que la déstabilisation du Moyen Orient n’est que la conséquence de l’intervention américaine en Irak ?

L’invasion américaine de 1991, la décennie de sanctions qui a suivi, puis la deuxième invasion de 2003 et l’occupation qui a suivi sont des causes extrêmement importantes de la crise plus vaste de la région. Mais je ne réduirais pas tout au seul rôle des États-Unis. La France a pris les devants dans l’invasion de la Libye. L’Arabie saoudite est en tête au Yémen. Il y a d’autres acteurs importants dans la région.

S’ils sont condamnés par le tribunal de l’Histoire, George Bush et les néocons ne devraient-ils pas être jugés par le tribunal des hommes pour leurs crimes en Irak, au même titre que Sarkozy qui a détruit le Libye ?

Ce serait juste. Cependant, le pouvoir et la justice coïncident rarement. Le droit international n’est fort que dans les États souverains qui l’imposent. Je doute beaucoup que Bush et ses néo-cons soient punis.

Vous avez fait des reportages dans des zones de guerre en Irak, en Afghanistan, etc. Quelles sont les choses qui vous ont marquées lors de votre séjour dans ces zones de conflit ?

Le meurtre de mon ami et collègue Ajmal Naqshbandi a été tragique et profondément triste. Ajmal a été enlevé et décapité par les Talibans en 2007. Le cinéaste Ian Olds et moi avons réalisé un documentaire sur la mort d’Ajmal. Il est appelé « Fixer : The Taking of Ajmal Naqshbandi » et explique ce qui s’est passé. De plus, voir l’effondrement de l’État de près m’a rendu politiquement pessimiste. Mais je dois dire que le pessimisme a commencé à s’estomper. Les années suivantes, j’ai passé plus de temps en Amérique latine et les victoires de la gauche m’ont encouragé. Maintenant, la résurgence de la gauche socialiste aux États-Unis est également très inspirante.

Je trouve votre livre Tropic of Chaos : Climate Change and the New Geography of Violence, très utile et même indispensable pour la compréhension des dégâts occasionnés par le réchauffement climatique dans le monde. L’ultralibéralisme n’est-il pas la matrice qui a généré tous les phénomènes que vous décrivez dans votre livre ?

Si, par ultra libéralisme, vous parlez du fanatisme du marché libre, oui, c’est une grande partie de ce que j’ai analysé dans Tropic of Chaos. Cependant, l’utilisation des combustibles fossiles est ce qui entraîne le changement climatique. La combustion du charbon et du pétrole est nuisible à l’environnement, indépendamment des relations de production. Les émissions de gaz à effet de serre causent les mêmes dommages, peu importe qui produit ces émissions. Malheureusement, une centrale électrique au charbon émet la même pollution, que cette usine soit détenue par un investisseur cupide ou par un gouvernement socialiste qui redistribue le revenu et l’investisse dans des biens publics comme l’éducation.

Le socialisme ne conduit pas automatiquement à un secteur énergétique décarbonisé. Regardez la Bolivie où au cours de la dernière décennie, le gouvernement d’Evo Morales a fait d’énormes progrès, ramenant les taux de la pauvreté modérée et extrême de 66 et 45% à 39 et 17% respectivement. Mais il n’a pas fait beaucoup de progrès en brisant sa dépendance économique de la vente de gaz naturel.

L’orthodoxie néolibérale qui repose sur la dangereuse utopie de la possibilité d’un « marché autorégulateur » s’oppose à la planification étatique. Cependant, tant l’adaptation climatique que la réduction climatique exigent la planification d’État. La restructuration de l’économie de marché libre et l’austérité qui sont imposées par les États créanciers riches aux débiteurs minent systématiquement la capacité d’organisation et de planification de ces gouvernements. Les pays dotés de gouvernements faibles, ineptes et corrompus ne sont pas préparés au changement climatique. Des problèmes tels que l’élévation du niveau de la mer exigent une coordination et une planification de l’État.

Pour moi, ce livre Tropic of Chaos démontre à quel point le capitalisme et son stade suprême l’impérialisme ravagent le monde. Ne pensez-vous pas que le capitalisme est la négation de la vie ?

Il est facile de condamner le capitalisme, mais nous devons aussi le comprendre. Je commencerais par établir une distinction entre capital et capitalisme. En termes marxistes classiques, le capital est une relation sociale. Il existe quand les moyens de subsistance, les moyens de production, sont la propriété privée et utilisés pour commander la force de travail dans le but de produire toujours plus de valeur d’échange, c’est-à-dire de l’argent. Le capitalisme, d’un autre côté, est l’ensemble complet des institutions qui composent la société mondiale. Bien que dominé par le capital, le capitalisme (ou la société capitaliste) n’est pas seulement réductible à la logique du capital. Fait intéressant, dans Le Capital Vol.1, Marx ne fait référence qu’à la « bourgeoisie » et au « capital », jamais au « capitalisme ».

La société dans son ensemble comprend des forces compensatrices importantes, telles que l’État et le secteur public, les mouvements sociaux, les formations sociales précapitalistes et les normes telles que les religions. Le capital (le rapport social de la marchandisation et de l’exploitation de la force de travail par le travail salarié) exige des pratiques précapitalistes et non-capitalistes, des institutions et des formations sociales pour le soutenir. Le capital dépend toujours d’un « extérieur » pour ainsi dire.

Cela dit, le capital comme relation sociale de domination et d’expansion infinie implique quelque chose d’une négation de la vie. C’est, comme Marx l’a dit, la domination du « travail vivant », c’est-à-dire le peuple actuel, par le « travail mort », le produit de la force de travail humaine cristallisé sous forme d’argent.

The Soft Cage : Surveillance In America From Slavery To The War On Terror. Ce que vous décrivez dans ce livre : téléphoner sur un téléphone cellulaire, retirer de l’argent dans un guichet automatique, visiter le centre commercial et faire un achat avec une carte de crédit… sont des actions quotidiennes qui permettent une surveillance de chaque instant. Ne vivons-nous pas aujourd’hui dans une société fasciste ?

Non, je ne pense pas que nous vivons sous le fascisme. Une meilleure description, au moins pour les États-Unis, est le néolibéralisme autoritaire. Vivons-nous dans un État de surveillance ? Oui.

L’empire n’a-t-il pas besoin de sociétés fascistes pour ses profits multiples ? Des concepts comme démocratie, droits de l’homme, liberté d’expression ne sont-ils pas seulement des leurres ?

Non, ces termes sont des terrains de lutte. Des éléments traditionnellement organisés du peuple ont lutté pour inscrire la promesse de telles phrases dans la réalité, tandis que les élites économiques ont cherché à vider de telles phrases de leurs possibilités progressives. Aux États-Unis, l’action démocratique des personnes mobilisées dans les mouvements sociaux a remporté des victoires significatives. Bien que le capitalisme américain subisse une période de réaction et de retranchement dans laquelle les riches ont le dessus, il y a eu aussi des périodes où les riches ont été forcés par la société dans son ensemble, agissant par l’intermédiaire des mouvements sociaux et de l’État, à renoncer à certains de leurs privilèges. Le mouvement ouvrier dans les années 1930, le mouvement des droits civiques et le mouvement environnemental de la fin des années 1960 ont tous remporté des victoires significatives. Des victoires qui s’érodent maintenant, mais toutefois de vraies victoires.

Que pensez-vous du scandale Facebook où les données personnelles de millions d’abonnés ont été vendues ?

C’est ce qu’il semble être. Facebook est une société de surveillance géante. C’est une chose dégoûtante. C’est pourquoi je ne l’utilise pas. En fait, tous les soi-disant « tech bros » de la Silicon Valley sont de sinistres mais auto-illusionnés galopins adolescents forts en gueule qui, je dois l’avouer, m’ont fait développer à contrecœur un certain respect pour les vieux barons industriels voleurs de l’âge d’or. Au moins, Andrew Carnegie a fabriqué de l’acier. Ces clowns utilisent principalement la technologie de développement du gouvernement – les ordinateurs et Internet – pour mettre en ligne des catalogues de shopping et des albums photos. Et pendant leur temps libre, lorsqu’ils ne perdent pas de vue des générations d’investissements publics dans la technologie ou ne demandent pas des allégements fiscaux, ils pontifient sur la façon dont ils prévoient de guérir les maladies dans les villes sur Mars. Ils sont, pour le dire crûment, des artistes de merde totale. Parler des tech bros me rappelle l’anarchiste britannique, Ian Bone, le fils d’un majordome socialiste. Sous Thatcher, Bone a créé un groupe appelé Class War (Guerre des Classes). Une partie de leur ligne était de haïr les riches non seulement en tant que classe, mais aussi en tant qu’individus. C’est ce que je ressens à propos des tech bros : je ne méprise pas seulement ce qu’ils sont, je méprise qui ils sont.

Ne pensez-vous pas que la presse alternative offre des perspectives qui n’existent pas dans la presse grand public caractérisée par la désinformation systématique ?

Oui, mais plus est nécessaire.

Lors de sa campagne, le président Trump s’est fait passer pour un homme au service du peuple américain avec son slogan « America first ». Ne pensez-vous pas que ce président, comme tous ses prédécesseurs, ne sert que la minorité du 1% ? Son véritable slogan n’est-il pas plutôt « The 1% first » ?

Juste après l’élection, j’ai écrit un essai intitulé « Listening to Trump« , pour lequel j’ai regardé beaucoup de discours de Trump. Ce qui m’a vraiment frappé, c’est que sa rhétorique de campagne était pleine de faux populisme économique. Il a promis de sauver la sécurité sociale et l’assurance-maladie, et de ramener de bons emplois de la classe ouvrière. C’étaient tous des mensonges, mais beaucoup de gens le croyaient. Maintenant, ce que nous avons, c’est un gouvernement de droite, pro-business, qui, comme l’a dit Steve Bannon, cherche à « démanteler l’État régulateur ». La réduction d’impôt massive de Trump était essentiellement une aubaine pour le 1%. Il déplace plus de coûts de la reproduction de la société – l’asphaltage des routes, l’éducation des enfants – sur la classe ouvrière. Il aide les riches à piller le secteur public en augmentant notre dette fédérale déjà importante. Au lieu de taxer les riches, nous leur empruntons de plus en plus d’argent et leur payons des intérêts. Ainsi, la dette massive de Trump, créée en partie pour acheter les réductions d’impôt, est l’aubaine offerte par le gouvernement fédéral aux rentiers ultra-riches et aux rentiers propriétaires d’actifs.

Avez-vous un livre en préparation ? Pouvez-vous nous en parler ?

J’ai un livre sur les origines du développement économique américain qui sortira l’année prochaine. Il traite en particulier du rôle essentiel du gouvernement dans la création du capitalisme américain ou plutôt du « début du développement économique américain ».

Interview réalisée par Mohsen Abdelmoumen

Qui est le Dr. Christian Parenti ?

Christian Parenti a un doctorat en sociologie (co-supervisé en géographie) de la London School of Economics et est professeur au Global Liberal Studies Program de l’Université de New York. Son dernier ouvrage, Tropic of Chaos : Climate Change and the New Geography of Violence (2011), explore comment le changement climatique est déjà à l’origine de la violence en interagissant avec les héritages du néolibéralisme économique et du militarisme de la guerre froide. Le livre a impliqué plusieurs années de voyages et de recherches dans les zones de conflit des pays du sud.

Les trois premiers livres de Christian Parenti sont The Freedom : Shadows and Hallucinations in Occupied Iraq (2005), un travail de reportage analytique et ethnographique sur les premières années de l’occupation militaire américaine en Irak ; The Soft Cage : Surveillance in America from Slavery to the War on Terror (2002), une histoire de surveillance de routine, quotidienne, qui retrace le développement des technologies politiques, comme les empreintes digitales et l’identification photographique, de leurs origines dans l’avant-guerre contre le Sud jusqu’à aujourd’hui ; et Lockdown America : Police and Prisons in the Age of Crisis (2000/2008). Considéré comme un classique des sciences sociales, Lockdown explore l’histoire de la prison aux États-Unis et le renforcement de la police depuis les années 1960 et soutient que le renforcement est enraciné dans les changements d’économie à l’échelle mondiale et les projets discursifs nationaux de contrôle de la classe racialisée et du théâtre politique.

Le Dr. Parenti a terminé une série de bourses de recherche postdoctorale au Centre des études supérieures de la City University of New York, où il a travaillé en étroite collaboration avec les géographes Neil Smith et David Harvey. Il a également reçu des bourses de l’Open Society Institute, de la Ford Foundation et de la Rockefeller Brothers Foundation.

La recherche actuelle de Christian Parenti se concentre sur l’histoire environnementale de l’implication de l’État dans le développement économique américain, dès les premiers jours de la république.

En tant que journaliste, il a beaucoup écrit sur l’Afghanistan, l’Irak et diverses régions d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Ses articles ont été publiés dans Fortune, The Washington Post, le New York Times, le Middle East Report, London Review of Books, Mother Jones et The Nation (où il est collaborateur de rédaction). Il a également participé à la réalisation de plusieurs documentaires et a remporté de nombreux prix journalistiques, notamment le prix Lange-Tailor 2009 et le prix du meilleur magazine 2008 de la Society for Professional Journalists. Il a également reçu une nomination aux Emmy 2009 pour le documentaire Fixer : The Taking of Ajmal Naqshbandi.

Son site officiel

»» https://mohsenabdelmoumen.wordpress...
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Le Capital a horreur de l’absence de profit. Quand il flaire un bénéfice raisonnable, le Capital devient hardi. A 20%, il devient enthousiaste. A 50%, il est téméraire ; à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines et à 300%, il ne recule devant aucun crime.

Karl Marx, Le Capital, chapitre 22

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