25 

L’ère du Zugzwang : l’emprise impitoyable de la logique géostratégique

Big Serge

[Note : Je m’excuse d’avance pour le caractère potentiellement décousu de cet article, qui est en quelque sorte une méditation géostratégique en flux de conscience. Il est possible que ce texte soit trop abstrait pour être intéressant. Si c’est le cas, n’hésitez pas à me réprimander dans les commentaires.]

Je suis un grand amateur d’échecs. Bien que je ne sois pas plus qu’un joueur moyen, je ne cesse de m’amuser des innombrables variations et artifices stratégiques que les grands joueurs du monde peuvent créer à partir de ce même point de départ familier. Bien qu’il s’agisse d’un jeu ancien (les règles que nous connaissons aujourd’hui sont apparues au XVème siècle en Europe), il a résisté à l’énorme puissance de calcul qui lui a été attribuée ces dernières années. Même avec les puissants moteurs d’échecs modernes, il reste un jeu « non résolu », ouvert à l’expérimentation, à l’étude et à la contemplation.

Un adage des échecs, que j’ai appris très tôt dans le club d’échecs de mon enfance, est que l’un des plus grands avantages aux échecs est d’avoir le coup suivant – une sorte de leçon de prudence pour éviter d’être trop arrogant avant que votre adversaire n’ait une chance de répondre. Un peu plus tard, cependant, on apprend un concept qui inverse et pervertit cet aphorisme : ce que nous appelons le Zugzwang.

Zugzwang (un mot allemand qui signifie littéralement « contrainte de mouvement ») désigne toute situation aux échecs dans laquelle un joueur est contraint de jouer un coup qui affaiblit sa position, comme un roi acculé dans un coin pour échapper à l’échec – chaque fois qu’il sort de l’échec, il se rapproche de l’échec et mat. Plus simplement, le Zugzwang fait référence à une situation où il n’y a pas de bons coups disponibles, mais où c’est votre tour. Si vous vous retrouvez à fixer l’échiquier en pensant que vous préféreriez simplement passer votre tour, vous êtes dans une situation de Zugzwang. Mais bien sûr, vous ne pouvez pas passer votre tour. Vous devez vous déplacer. Et quel que soit le mouvement que vous choisissez, votre position empire.

Cette idée de ne pas avoir de bonnes options tout en étant contraint d’agir est devenue un motif dans l’ère de flux géopolitique qui se dessine. Les acteurs du monde entier se trouvent dans des situations où ils sont contraints d’agir en l’absence de bonnes solutions. Zbigniew Brzezinski a écrit que la géopolitique était comparable à un échiquier. Si tel est bien le cas, le moment est venu de choisir les pièces à conserver.

Jérusalem

Il est presque impossible de trouver une analyse impartiale du conflit israélo-arabe, tout simplement parce qu’il repose directement sur une concaténation de lignes de fracture ethno-religieuses. Les Palestiniens sont l’objet de préoccupations pour une grande partie des quelque deux milliards de musulmans que compte la planète, en particulier dans le monde arabe, qui a tendance à considérer les souffrances et l’humiliation de Gaza comme les siennes. Israël, quant à lui, fait l’objet d’un rare consensus entre les évangélistes étasuniens (qui pensent que l’État-nation d’Israël a un rapport avec l’Armageddon et le destin de la chrétienté) et les gouvernants des EU plus laïques, qui considèrent Israël comme un avant-poste étasunien au Levant. À cela s’ajoute la religion émergente de l’anticolonialisme, qui considère la Palestine comme le prochain grand projet de libération, à l’instar de la fin de l’apartheid en Afrique du Sud ou de la campagne de Ghandi pour l’indépendance de l’Inde.

Mon objectif n’est pas de convaincre l’une ou l’autre des personnes susmentionnées que leur point de vue est erroné. Je voudrais plutôt faire valoir que, malgré ces nombreux et puissants courants émotionnels et religieux, une grande partie du conflit israélo-arabe peut être comprise en termes géopolitiques assez banals. Malgré les énormes enjeux psychologiques que des milliards de personnes ont dans ce domaine, il se prête encore à une analyse relativement dépassionnée.

La racine des problèmes réside dans la nature particulière de l’État israélien. Israël n’est pas un pays normal. Je ne veux pas dire par là qu’il s’agit d’un pays spécial et providentiel (comme pourrait le dire un évangéliste étasunien), ni qu’il s’agit d’un germe singulièrement toxique à l’origine de tous les maux. Il est plutôt extraordinaire à deux égards importants qui ont trait à sa fonction et à son calcul géopolitique, plutôt qu’à son contenu moral.

Premièrement, Israël est un État-garnison eschatologique. Il s’agit d’une forme particulière d’État qui se perçoit comme une sorte de redoute contre la fin de toutes choses et qui, par conséquent, devient très militarisé et très disposé à déployer les moyens militaire. Israël n’est pas le seul État de ce type à avoir existé dans l’histoire, mais c’est le seul qui existe manifestement aujourd’hui.

Une comparaison historique peut aider à l’expliquer. En 1453, lorsque l’Empire ottoman s’est enfin emparé de Constantinople et a mis fin à l’Imperium romain millénaire, la Russie du haut Moyen Âge s’est trouvée dans une position unique. Avec la chute des Byzantins (et le schisme précédent avec la chrétienté papale occidentale), la Russie était désormais la seule puissance chrétienne orthodoxe restant dans le monde. Ce fait a créé un sentiment de siège religieux historique mondial. Entourée de toutes parts par l’islam, le catholicisme romain et les khanats turco-mongols, la Russie est devenue le prototype de l’État-garnison eschatologique, avec un degré élevé de coopération entre l’Église et l’État et un niveau extraordinaire de mobilisation militaire. Le caractère de l’État russe a été de façon indélébile formé par ce sentiment d’être assiégé, d’être la dernière redoute du christianisme authentique, et par la nécessité qui en résultait d’extraire un volume élevé de main-d’œuvre et d’impôts pour défendre l’État-garnison.

Il en va de même pour Israël, bien que son sens de la terreur eschatologique soit d’une nature plus ethno-religieuse. Israël est le seul État juif au monde, fondé à l’ombre d’Auschwitz, assiégé de tous côtés par des États avec lesquels il a mené plusieurs guerres. La question n’est pas de savoir si cela justifie les aspects cinétiques de la politique étrangère israélienne. Le simple fait est qu’il s’agit là de la conception innée qu’Israël a de lui-même. Il s’agit d’une redoute eschatologique pour une population juive qui considère qu’elle n’a nulle part où aller. Si l’on refuse de reconnaître la prémisse géopolitique centrale d’Israël – à savoir qu’ils feraient n’importe quoi pour éviter un retour à Auschwitz – on ne pourra jamais donner un sens à leurs actions.

Toutefois, la nature de garnison eschatologique de l’État n’est pas le seul aspect anormal d’Israël. Il est également tout à fait inhabituel dans la mesure où il s’agit d’un État colonisateur du XXIème siècle. Israël maintient des centaines de colonies dans des territoires à annexion souple comme la Cisjordanie, où vivent un demi-million de Juifs. Ces colonies constituent un effort d’étranglement démographique et d’assimilation des terres palestiniennes, et ne peuvent être décrites autrement que comme du colonialisme de peuplement. Là encore, toutes sortes d’arguments religieux seront avancés pour savoir si cela est justifié ou non, mais la réalité que tous doivent reconnaître est que ce n’est pas normal. Le Danemark n’a pas de colonies. Aucun village danois n’est construit dans le nord de l’Allemagne pour étendre la domination danoise. Le Brésil n’a pas de colonies. Pas plus que le Vietnam, l’Angola ou le Japon. Mais Israël en a.

Ainsi, Israël se développe selon une logique géopolitique unique parce qu’il s’agit d’un État unique, ayant à la fois une nature de garnison eschatologique et de colonie de peuplement. La viabilité du projet israélien dépend de la capacité de Tsahal à maintenir une dissuasion puissante et à protéger les colonies israéliennes et les colons contre les attaques. Ce fait crée un sentiment de vulnérabilité asymétrique pour Israël.

« Mais Serge, petit malin érudit, me direz-vous, n’utilises-tu pas un jargon géopolitique trop élaboré pour brouiller les pistes ? » Oui, mais laissez-moi vous expliquer. Il existe une asymétrie de sécurité en Israël parce que Tsahal doit maintenir une supériorité massive et complète sur ses adversaires, à la fois dans une guerre conventionnelle contre des acteurs étatiques *et* une défense préventive qui peut filtrer efficacement les acteurs non étatiques de faible intensité. La sécurité d’Israël s’est construite sur la base de victoires écrasantes sur les États arabes environnants – la guerre des Six Jours, la guerre du Kippour, et ainsi de suite, mais le pays doit aussi constamment filtrer et se défendre contre les attaques de faible intensité. La viabilité du projet de colonisation israélien n’est garantie que par la supériorité des forces de défense israéliennes et la menace d’attaques punitives.

Plus important encore, les FDI [armée israélienne] doivent non seulement maintenir une supériorité dans les guerres de haute intensité (guerres avec les États voisins), mais aussi filtrer efficacement les menaces de faible intensité telles que les attaques épisodiques à la roquette et les incursions transfrontalières du Hamas. La viabilité des colonies israéliennes dépend particulièrement de ces dernières, rendues possibles par les services de renseignement israéliens, un système de surveillance dense et des barrières physiques.

Une analogie peut être utile.

Saviez-vous que l’Empire romain ne défendait pas ses frontières ? Cela peut paraître étrange, mais c’est vrai. En particulier à l’époque des Julio-Claudiens (d’Auguste à Néron), Rome disposait de moins de 30 légions, dont le déploiement laissait de vastes espaces frontaliers dépourvus de troupes romaines. Alors, comment l’Empire est-il resté en sécurité ?

Au premier siècle, Rome est confrontée à une révolte juive dans sa province de Judée. Au sommet de sa puissance, Rome n’a jamais été confrontée à une véritable menace de la part des rebelles juifs, et plusieurs années de contre-insurrection ont permis d’éradiquer en grande partie le mouvement. À la fin de l’année 72, les Romains ont piégé quelques centaines de rebelles dans une forteresse située au sommet d’une colline, à Massada. Les rebelles n’avaient que des réserves limitées. Rome aurait pu laisser un détachement faire le siège de la forteresse et attendre que les défenseurs se rendent. Mais ce n’était pas le style romain. Au lieu de cela, une légion entière a été engagée pour construire une énorme rampe sur le flanc de la colline, qui a été utilisée pour hisser d’énormes engins de siège sur la pente et défoncer la forteresse.

Pourquoi ? Pour Rome, cet engagement apparemment démesuré (une légion entière pour déloger quelques centaines de rebelles juifs affamés) en valait la peine, car il entretenait la crainte généralisée que toute attaque, toute désobéissance contre l’Empire entraînerait un énorme coup de massue. « Contrariez-nous, et nous vous traquerons et vous tuerons ». D’une certaine manière, l’engagement excessif de la force était le but recherché et servait de démonstration ostentatoire de la prodigalité militaire. Rome a pu sécuriser les frontières d’un immense empire pendant des siècles avec des forces étonnamment faibles en maintenant la menace d’une surenchère et en punissant de manière fiable (nous pourrions dire excessive) ceux qui envahissaient ou se rebellaient. Dans le cas des Juifs du 1er siècle, leur temple a été détruit, une grande partie de Jérusalem a été saccagée et leurs dirigeants ont été dévastés et dispersés.

Ironiquement, Israël se trouve aujourd’hui dans une nécessité similaire à celle de ses anciens suzerains romains : maintenir une supériorité à tous les niveaux et avoir la volonté politique d’exercer son pouvoir de manière punitive afin de maintenir la dissuasion et de protéger son projet d’implantation de colons. À l’instar de la Rome du 1er siècle, Israël perçoit que sa capacité à interdire les menaces de faible intensité a été remise en question par la surprise stratégique du Hamas en octobre et, comme Rome, les FDI tentent de faire preuve d’une débauche militaire ostensible.

C’est pourquoi, le 7 octobre, Israël s’est retrouvé dans une situation de Zugzwang. Il devait agir, mais le seul mouvement possible était une invasion massivement destructrice de la bande de Gaza, car la logique stratégique israélienne impose une réponse asymétrique. L’attaque du Hamas a nécessairement déclenché une invasion terrestre et une campagne aérienne concordante dans le but ostensible d’éliminer l’organisation, malgré la certitude évidente que cela entraînerait des pertes massives à Gaza et des pertes anormalement élevées au sein des FDI. Il s’agit d’une zone très peuplée, densément peuplée et peuplée de civils qui n’ont nulle part où aller. Toute riposte israélienne était vouée à tuer et à blesser un grand nombre de civils, mais la nécessité d’une riposte est dictée par la nature de l’État israélien.

En fin de compte, j’ai toujours pensé qu’il n’y avait pas de solution durable au conflit israélo-arabe sans une victoire militaire de l’une ou l’autre des parties. Ni une solution à deux États ni une solution à un État ne sont viables compte tenu de la construction actuelle de l’État israélien et de son contenu idéologique. La solution d’un seul État (qui accorde la citoyenneté aux Palestiniens au sein de l’État israélien) a peu de chances de satisfaire qui que ce soit, mais elle serait particulièrement odieuse pour les Israéliens qui la percevraient, à juste titre, comme l’abandon de facto de leur État par le biais d’une écrasante démographie. Une solution à deux États nécessiterait un retrait stratégique israélien de ses colonies. En bref, tous les arrangements diplomatiques potentiels constituent une défaite stratégique israélienne et ne peuvent se concrétiser qu’une fois qu’Israël a effectivement subi une telle défaite stratégique sur le champ de bataille.

Le sang d’Israël n’a donc fait qu’un tour. Dans le cadre des paramètres particuliers de la logique stratégique israélienne, il doit écraser Gaza par la force militaire sous peine de voir la dissuasion des FDI irrémédiablement discréditée et, par voie de conséquence, le projet de colonisation s’effondrer. Soit la capacité des Palestiniens à offrir des menaces de faible intensité sera anéantie, soit la population s’enfuira dans le Sinaï. Probablement, pour Jérusalem, l’un ou l’autre, ça n’a pas beaucoup d’importance.

Finalement, les observateurs étrangers doivent comprendre que le conflit israélo-arabe est pratiquement prédestiné par la nature particulière de l’État israélien. En tant qu’État-garnison eschatologique et entreprise coloniale, Israël est incapable d’entretenir des relations normales avec les Palestiniens (qui n’ont pas d’État du tout), et la seule façon de sortir de l’impasse est soit une défaite stratégique israélienne, soit l’éclatement de la bande de Gaza. Il ne s’agit pas d’un puzzle dont la solution est toute trouvée.

Washington et Téhéran

Parallèlement à l’effondrement de cet état de stabilité temporaire en Israël, les États-Unis sont confrontés à l’effritement de leur position dans la région, en particulier en Irak et en Syrie. Cette situation, peut-être plus encore que celle d’Israël, représente un exemple idéalisé de Zugzwang géopolitique.

Pour commencer, il faut comprendre la logique stratégique des déploiements stratégiques étasuniens. Les EU ont fait un usage généreux d’un outil de dissuasion stratégique connu sous le nom familier de « force du fil piégé ». Il s’agit d’une force sous-dimensionnée, déployée à l’avant et située dans des zones de conflit potentiel, dans le but de dissuader la guerre en signalant un engagement à y répondre. L’exemple classique de la force « du fil piégé » est le minuscule déploiement américain à Berlin pendant la Guerre froide. Bien trop petite pour faire dérailler ou vaincre une offensive soviétique (et d’ailleurs de manière évidente), la garnison étasunienne de Berlin avait pour but, en quelque sorte, de se présenter comme une victime potentielle, privant ainsi les EU de toute latitude politique d’abandonner l’Europe dans un conflit. Les forces EU en Corée du Sud servent un objectif similaire : étant donné qu’une incursion nord-coréenne dans le Sud tuerait nécessairement des troupes étasuniennes, Pyongyang comprend qu’il déclarerait ipso facto la guerre aux États-Unis en même temps qu’au Sud.

Dans l’ensemble, la force « du fil piégé » est un moyen utile et bien établi de dissuasion stratégique, utilisé à la fois par les États-Unis et par l’Union soviétique (comme dans ses déploiements à Cuba) tout au long de la Guerre froide.

Aujourd’hui, les États-Unis adoptent une stratégie similaire au Moyen-Orient, vis-à-vis de l’Iran. Les objectifs stratégiques de l’Amérique au Moyen-Orient ne sont en fait pas particulièrement complexes, même s’ils sont souvent perçus comme tels simplement parce que la politique étrangère des EU est à la fois peu encline à se justifier et peu douée pour le faire.

L’objectif stratégique étasunien, en quelques mots, est de mener une politique de déni de zone et d’empêcher l’hégémonie iranienne au Moyen-Orient. Il s’agit d’une extension de la grande stratégie étasunienne plus large, qui consiste à empêcher les hégémons régionaux prééminents ou potentiels de consolider leurs positions de domination dans leurs régions : La Russie et l’Allemagne en Europe, la Chine en Asie de l’Est, l’Iran au Moyen-Orient. L’histoire géopolitique du monde moderne est celle d’un triple endiguement par les États-Unis, à l’aide d’un ensemble de satellites régionaux, de mandataires et de déploiements avancés. L’Iran étant le seul État du Moyen-Orient susceptible de devenir un hégémon régional, il est l’objet de l’endiguement étasunien.

Les déploiements persistants de l’Amérique dans des pays comme l’Irak et la Syrie doivent donc être considérés avant tout comme des efforts visant à perturber l’influence iranienne et à offrir un déploiement avancé pour combattre les milices iraniennes (ces déploiements sont eux-mêmes nécessaires parce que l’aventurisme EU au cours des deux dernières décennies a créé des Poubellistans vacants en Irak et en Syrie qui sont vulnérables à l’influence occulte de l’Iran). Ces déploiements peuvent être considérés comme une forme de force de déclenchement dont la valeur opérationnelle est également limitée.

Malheureusement, les États-Unis ont découvert les limites de ces déploiements squelettiques. La présence étasunienne dans la région est trop faible pour dissuader de manière crédible une attaque, mais suffisamment importante pour l’inviter.

Le problème, pour le dire très simplement, est que la boîte à outils EU standard est relativement inefficace pour dissuader l’Iran et ses mandataires, et ce pour diverses raisons. Les représailles EU habituelles en cas d’attaques contre ses installations et son personnel – les frappes aériennes – ont peu de valeur dissuasive face à des combattants irréguliers qui sont à la fois prêts à subir des pertes et mentalement acclimatés à une longue lutte d’attrition stratégique et de survie. L’Iran et ses mandataires ont de longs horizons temporels qui résistent à des réprimandes brèves et brutales.

En outre, l’Iran et ses alliés prospèrent dans des conditions de désordre gouvernemental, ce qui les familiarise avec la capacité des EU à détruire des États (en créant ce que j’appelle des « poubellistans »). La création d’un poubellistan peut être stratégiquement utile dans de nombreuses circonstances – en créant intentionnellement un État défaillant, on peut créer un vide de désordre aux portes de l’ennemi. Dans les bonnes circonstances, il s’agit d’un levier puissant pour créer un déni de zone géostratégique. Dans le cas de l’Iran, cependant, les centres en faillite (ou du moins déstabilisés) créent des vides que l’Iran est le moyen le plus naturel de combler. C’est la raison pour laquelle la folie géopolitique des EU au Moyen-Orient a coïncidé avec des décennies de croissance régulière de l’influence iranienne.

En d’autres termes, les leviers étasuniens au Moyen-Orient ne constituent pas un moyen de dissuasion crédible pour l’Iran ou ses mandataires. La preuve en est faite en temps réel, avec des démonstrations de force EU qui ne parviennent absolument pas à freiner les activités iraniennes. Les bases EU ont subi d’incessantes attaques à la roquette de la part de mandataires iraniens (attaques qui ont tué des soldats EU), et le mouvement Ansar Allah (les Houthis) continue d’entraver la navigation en mer Rouge malgré une campagne aérienne limitée. Dans un environnement géostratégique où la dissuasion n’est plus crédible, les forces « de fil piégé » (comme les bases EU d’Al-Tanf et de Tower 22) ne sont plus du tout dissuasives et deviennent de simples cibles. En outre, la mort de soldats américains ne suscite plus l’indignation de l’opinion publique et la fièvre guerrière comme autrefois. Après des décennies de guerres au Moyen-Orient, les Américains sont tout simplement habitués à être informés de pertes dans des endroits dont ils n’ont jamais entendu parler et dont ils ne se soucient pas. Ainsi, en tant qu’instrument géostratégique et de politique intérieure, le fil piégé est rompu.

Une fois de plus, nos bons amis les Romains nous offrent une analogie instructive.

Dans les premières années du IIème siècle (environ 101-106 après J.-C.), le grand empereur romain Trajan a mené une série de campagnes qui ont permis de conquérir l’État indépendant de Dacie. Si l’interview de Poutine avec Tucker Carlson a peut-être contribué à normaliser les digressions historiques verbeuses, nous éviterons les particularités des origines indo-européennes des Daces et nous dirons simplement que la Dacie doit être considérée comme la Roumanie antique. Quoi qu’il en soit, le grand Trajan conquit la Dacie et ajouta à l’Empire de nouvelles provinces vastes et peuplées. Pourtant, cette conquête a été perçue comme un signe de faiblesse romaine. Comment ? Pourquoi ?

Pendant des siècles, Rome a contrôlé indirectement la Dacie comme une sorte de royaume client-proxy à ses frontières, maintenu en ligne avec les expéditions punitives et la menace qu’elles représentaient. Lorsque les Daces se comportaient de manière problématique pour Rome (par exemple en menant des raids sur le territoire romain ou en devenant trop indépendants ou trop sûrs d’eux), Rome lançait des attaques punitives, brûlait les villages daces et tuait souvent les chefs et les rois daces. Au premier siècle, cependant, la Dacie était devenue de plus en plus puissante et politiquement consolidée, et Rome s’est sentie obligée d’agir de manière plus agressive. En bref, Trajan dut conquérir la Dacie – une campagne militairement coûteuse et compliquée – parce que la force de dissuasion de Rome disparaissait et que la menace d’incursions punitives limitées était devenue de moins en moins effrayante pour les Daces.

C’est un exemple classique de paradoxe stratégique. L’évaporation de l’avantage stratégique a affaibli la dissuasion de Rome, l’obligeant à adopter un programme militaire beaucoup plus coûteux et expansif pour compenser sa faiblesse croissante. Le paradoxe ici est que la conquête de la Dacie était un exploit militaire impressionnant, mais rendu nécessaire par l’effondrement de la dissuasion et de l’intimidation romaines. Si Rome avait été plus forte, elle aurait continué à contrôler la Dacie par des méthodes indirectes (et moins coûteuses), qui ne nécessitaient pas le stationnement permanent de plusieurs légions sur place. Ce fut une grande victoire (qui apporta de nombreux avantages tangibles à l’Empire), mais à long terme, elle contribua indéniablement à la surcharge et à l’épuisement des Romains.

Une dynamique similaire est à l’oeuvre au Moyen-Orient, où la baisse du pouvoir de dissuasion des EU pourrait bientôt l’obliger à prendre des mesures plus agressives. C’est pourquoi les voix qui appellent à la guerre contre l’Iran, aussi dérangées et dangereuses qu’elles puissent être, sont en fait axées sur un aspect crucial du calcul stratégique des EU. Les mesures limitées ne suffisent plus à intimider, ce qui pourrait ne laisser rien d’autre dans l’écurie que la pleine mesure.

Ainsi, les EU sont confrontés au Zugzwang. Comme il semble que la boîte à outils traditionnelle des États-Unis n’a que peu ou pas de valeur dissuasive et que les bases EU dans la région ressemblent davantage à des cibles qu’à des fils piégés. De même, la campagne aérienne limitée menée contre le Yémen ne semble pas avoir réduit de manière significative la volonté ou la capacité des Houthis à attaquer les navires. Une récente frappe de décapitation contre le groupe Kataib Hezbollah – sur le papier une démonstration impressionnante du renseignement étasunien et de la capacité de frappe – n’a conduit qu’à une nouvelle explosion de violence contre la zone verte à Bagdad. De manière plus générale, l’intensification des déploiements stratégiques américains (sous la forme d’une présence terrestre renforcée et de l’arrivée de moyens navals) n’a pas semblé dissuader l’axe iranien de manière significative.

Les États-Unis seront bientôt confrontés à un choix difficile, entre le repli stratégique et l’escalade. Dans un cas comme dans l’autre, un déploiement famélique dans la région devient obsolète, et les EU doiventt soit se retirer, soit s’enfoncer davantage. C’est la raison pour laquelle des alarmes retentissent aujourd’hui dans les milieux de la politique étrangère, qui craignent un retrait américain de Syrie, parallèlement à des appels de plus en plus dérangés à « bombarder l’Iran ». C’est le Zugzwang : deux mauvais choix.

Kiev

Enfin, nous en venons au front européen, où les États-Unis sont confrontés à un choix difficile. La prémisse stratégique des EU en Ukraine a été sérieusement remise en question par deux événements importants survenus au cours de l’année écoulée. Il s’agit 1) de l’échec lamentable de la contre-offensive ukrainienne et 2) de la mobilisation réussie par la Russie d’une main-d’œuvre supplémentaire et de son complexe militaro-industriel, en dépit d’une tentative d’étranglement par les sanctions occidentales.

Soudain, l’idée d’un affaiblissement asymétrique de la Russie par l’Amérique semble de plus en plus fragile, puisqu’il est désormais très douteux que l’Ukraine puisse reprendre des territoires significatifs et qu’il est évident que l’armée russe est sur la bonne voie pour sortir du conflit à la fois plus étendue et considérablement endurcie par son expérience. En effet, il apparaît aujourd’hui que les résultats les plus importants de la politique ukrainienne de Washington ont été la réactivation de la production militaire russe et la radicalisation de la population russe.

Aujourd’hui, Washington est confronté à un choix. Sa préférence initiale était de soutenir l’armée ukrainienne avec du matériel moins coûteux (anciens stocks du bloc soviétique provenant des membres de l’OTAN d’Europe de l’Est et excédents disponibles de systèmes occidentaux), mais cette solution a clairement fait son temps. Les efforts déployés au sein du bloc de l’OTAN pour accroître la production de systèmes-clés, tels que les obus d’artillerie, sont largement au point mort, le Pentagone réduisant discrètement ses objectifs de production au fil du temps. Entre-temps, un consensus s’est dégagé sur le fait que les efforts de la Russie pour augmenter la production d’armes ont été remarquablement fructueux, le complexe industriel russe bénéficiant d’un avantage significatif à la fois en termes de production totale et de coût unitaire des systèmes-clés.

Alors, que faire ?

L’Occident (c’est-à-dire les EU) a trois options :

- Diminuer le soutien à l’Ukraine, en effectuant une retraite stratégique et en considérant Kiev comme un atout géostratégique voué à l’échec.

- Maintenir le soutien selon les lignes actuelles, dans le but de maintenir le minimum de puissance de combat de l’AFU, ce qui permet à l’Ukraine de rester sous perfusion alors qu’elle souffre d’épuisement stratégique.
- Accroître massivement le soutien à l’Ukraine par le biais d’une politique militaro-industrielle de grande envergure, ce qui aurait pour effet de faire passer partiellement l’Occident à un état de guerre au nom de l’Ukraine.

Le problème est que la Russie a une longueur d’avance dans la transition vers une économie de guerre et qu’elle n’a guère de difficultés à vendre ce choix à la population parce que le pays est, en fait, en guerre. La Russie bénéficie d’avantages considérables, tels qu’une structure de coûts plus faible et des chaînes d’approvisionnement plus compactes. En cette année électorale, alors qu’une part croissante de l’électorat et du Congrès semble lasse d’entendre parler de l’Ukraine, il est difficile d’imaginer les États-Unis s’engager dans une restructuration économique de facto et une économie de guerre perturbatrice au nom de l’Ukraine. En fait, il semble que l’on craigne de plus en plus que l’aide militaire des États-Unis ne soit purement et simplement interrompue, le dernier programme d’aide ayant peu de chances d’être adopté par le Congrès dans le contexte du dernier imbroglio sur la sécurité des frontières.

Les EU sont donc confrontés à un autre Zugzwang en Ukraine. Ils peuvent choisir de tout miser, mais cela signifie à la fois vendre un réarmement rapide et perturbateur à leur public en temps de paix, et parier sur une pièce chancelante à Kiev (qui est maintenant confrontée à un bouleversement du commandement et à un autre bastion défensif brisé à Avdiivka). La retraite stratégique sous la forme de l’abandon de Kiev est peut-être la plus logique d’un point de vue purement bénéfice-risque, mais il y a sans aucun doute des facteurs de prestige qui entrent en jeu. Se retirer complètement de l’Ukraine et la laisser se faire écraser serait perçu, à juste titre, comme une victoire stratégique de la Russie sur les États-Unis.

Il reste donc la troisième porte, à savoir le type d’aide au compte-gouttes qui maintient la perception du soutien étasunien à l’Ukraine, mais qui n’offre aucune perspective réelle de victoire ukrainienne. Il s’agit d’un jeu cynique, qui prépare les Ukrainiens à une mort plus lente dont ils peuvent être tenus pour responsables – « nous n’avons jamais abandonné l’Ukraine, c’est elle qui a perdu ».

Pas de bonnes options ? C’est ça, le Zugzwang.

Conclusion : entrer ou sortir

Le problème géostratégique de base auquel sont confrontés les États-Unis (et leur partenaire ectopique, Israël) est que la capacité à mener des contre-mesures asymétriques peu coûteuses est désormais épuisée. Les États-Unis ne peuvent plus soutenir l’Ukraine avec des obus excédentaires et des MRAP, ni dissuader l’axe iranien avec des réprimandes et des frappes aériennes. Israël ne peut plus maintenir l’image de ses défenses préventives impénétrables, dont dépend son identité particulière.

Il reste donc le choix difficile entre repli stratégique et engagement stratégique. Les demi-mesures ne suffisent plus, mais existe-t-il une volonté pour une mesure extrême ? Pour Israël, qui n’a aucune profondeur stratégique et une conception unique de lui-même dans l’histoire du monde, il était inévitable de choisir l’engagement plutôt que le retrait stratégique (qui, dans leur cas, est beaucoup plus métaphysique que purement stratégique et revient à déconstruire la conception israélienne de soi). Ainsi, l’opération israélienne immensément violente à Gaza – une opération qui n’aurait jamais pu se dérouler autrement, compte tenu de la densité de la population et de sa signification eschatologique.

Les États-Unis, pour leur part, disposent d’une grande profondeur stratégique, la même qui leur ont permis de se retirer du Vietnam ou de l’Afghanistan avec peu d’effets néfastes significatifs dans le pays. La possibilité d’EU prospères et sûrs subsiste très certainement longtemps après le retrait de la Syrie et de l’Ukraine. En effet, les célèbres scènes chaotiques d’évacuation frénétique de Saigon et de Kaboul représentent des moments remarquablement clairvoyants de la politique étrangère étasunienne, où le réalisme l’a emporté et où les pièces d’échecs perdantes ont été laissées à leur sort. C’est cynique, bien sûr, mais c’est ainsi que va le monde.

Il s’agit là d’un motif classique de l’histoire mondiale. Les moments les plus critiques de la géopolitique sont généralement ceux où un pays est confronté au choix entre le repli stratégique et l’engagement total. En 1940, la Grande-Bretagne a dû choisir entre accepter l’hégémonie de l’Allemagne sur le continent ou s’engager dans une longue guerre qui lui coûterait son empire et conduirait à son éclipse définitive par les États-Unis. Aucune de ces options n’était bonne, mais ils ont choisi la seconde. En 1914, la Russie a dû choisir entre l’abandon de son allié serbe et une guerre avec les puissances germaniques. Ni l’un ni l’autre ne semblaient bons, et ils ont opté pour le second. La retraite stratégique est difficile, mais la défaite stratégique est pire. Parfois, il n’y a pas de bons choix. C’est le Zugzwang.

* * * * * * * *

Dans l’article de Big Serge, les sources sont en anglais. J’ai donc pris la liberté, quand c’était possible, de les remplacer par leur équivalent dans la presse francophone. (XP)

 https://bigserge.substack.com/p/the-age-of-zugzwang

COMMENTAIRES  

18/02/2024 19:19 par Auguste Vannier

Je suis impressionné par cet exposé limpide et facile à lire qui démêle des situations complexes de manière convaincante (si l’auteur considère que cet article est décousu, je me demande quelle allure aurait un article bien construit !).
Je m’interroge depuis longtemps sur la géopolitique US, aurait-on affaire à des incompétents, des cyniques ou des fous furieux...?
L’hypothèse développée par la métaphore du jeu d’échec est très éclairante. Le Zugzwang donne du sens là ou il est difficile d’en trouver...
Je pense par ailleurs que la culture orientale des jeux d’échec et de go , et de la stratégie (Sun Tzu), peut expliquer les avancées géopolitiques (BRICS+, dédollarisation, ...) de La Russie et de la Chine.

18/02/2024 19:58 par Censure

C’est une étude "eschatologique "pas plus mauvaise ni originale qu’une autre et donc audible et surtout prémonitoire :"Si l’on refuse de reconnaître la prémisse géopolitique centrale d’Israël – à savoir qu’ils feraient n’importe quoi pour éviter un retour à Auschwitz – on ne pourra jamais donner un sens à leurs actions."De ce que j’entends dire autour de moi(et ce malgré l’ignoble putréfaction médiatique),ils font tout pour y retourner à Auschwitz,et ça ,au delà de l’horreur,ça me fait vraiment peur,parce que "ce sens de leur action" c’est dans un mur qu’il mène tout le monde et pas seulement eux.Moi je crois en un seul état protégé le temps qu’il faudra par un encadrement onusien très strict,et des "oliviers" rendus à leur propriétaires qui croupissent à Sabra Chatila ou dans tous les camps de Jordanie ou d’ailleurs.

19/02/2024 00:11 par Aquarius15

Concernant l’Ukraine, c’est la seconde option qui semble se profiler : maintien sous perfusion, avec l’Europe seule en salle de réa.
Une autre déclinaison globale de la stratégie du choc, après la fausse pandémie, cette fois-ci pour détourner des milliards au profit de l’industrie de l’armement et de la construction, tout en rendant nécessaires de nouvelles mesures d’austérité. Pour preuve, Micron donne 3 milliards au poudré de Kiev, dans un accord qui n’a de bilatéral que le nom, tandis que Le Maire annonce une coupe budgétaire de 10 milliards.
Prochain épisode à suivre : après le feu vert de l’UE, Micron va-t-il tirer une balle dans la tête de l’économie nationale en décidant de saisir illégalement les avoir Russes gelés ?

Je ne sais pas si on peut considérer les pays occidentaux zugzwang, car ce sont eux qui ont initié une partie qu’ils n’étaient pas obligé de jouer aux frontières de la Russie. De plus, ils peuvent très bien ne plus "jouer" car les opinions publiques sont divisées et il n’y a pas, pour eux, d’enjeu de vie ou de mort. En février 2022, la Russie était zugzwang, car contrainte de "jouer" malgré 2 options défavorables, après avoir épuisé toutes les voies diplomatiques.

19/02/2024 08:49 par CN46400

Ce texte est original, mais la notion de colonie supporte mal la parenté avec la colonisation connue ailleurs qu’en Israël. En Algérie le capitalisme français volait le travail des indigènes, en Israël les juifs veulent aussi expulser les palestiniens de leur terre. Cette parenté entre palestiniens et indiens d’Amérique explique la mansuétude dont bénéficie Israël sur ce sujet dans le Monde, et pas qu’aux USA...
En Ukraine, Poutine veut effacer la construction de Lénine qui cherchait à surmonter la contradiction Russie blanche-grand-russien qui finalement a survécu à 70 année d’URSS. L’Ukraine est une autre Russie qui s’est, suite au Pacte germano-soviétique, agrandie à l’Ouest, et qui veut profiter de la distribution du gaz de l’autre Russie dans l’Ouest européen, (voir Nordstream 1 et 2).

19/02/2024 09:07 par John V. Doe

Ce genre d’article de fond est passionnant et ouvre la réflexion au lieu de l’assommer de morts et de blessés qui ne peuvent que nous détruire par leur horreur quotidienne : amis ou ennemis, ce sont des êtres humains et leur perte anesthésie nos capacités de raisonnement. C’est l’avantage du théoricien sur le politicien. Ce dernier a "le nez dans le guidon". Braqué sur le court terme, le monde lui devient incompréhensible et sa nécessité constante d’agir font de lui-même un obstacle à notre compréhension. Sans elle, sans but nous ne savons vers quoi tourner notre volonté ni notre recherche permanente qui doit être confortée par un minimum de stabilité.

19/02/2024 09:42 par Salim Metref

Cet article me semble finalement n’être qu’un plaidoyer de plus pour Israël. L’acte de colonisation ne se décline pas par le début de l’implantation de nouvelles colonies de peuplement en Cisjordanie mais par l’acte fondateur d’Israel lui-même qui va constituer à substituer un peuple à un autre et un pays à un autre. L’analyse ne met pas en exergue cette vérité historique et ne mentionne non plus que la création de ce foyer national usurpé à d’autres n’est en fait et en réalité dans l’esprit des puissances qui l’ont pense, soutenu et encouragé à l’époque et dont on connaîssait l’antisémitisme virulent qu’un artifice pour éloigner une population dont on ne voulait plus.

19/02/2024 11:32 par D.Vanhove

Puisqu’au départ, il s’agit de stratégie & méditation à partir du jeu d’échec, au risque d’apparaître comme le chat dans un jeu de quilles, je pense que le postulat de base affirmant le particularité que constitue l’Etat d’Israël est une erreur et que dès lors, tout le développement qui s’ensuit est erroné...

à mes yeux, Israël n’est pas un Etat, mais un régime colonial imposé dans un espace géographique ayant pour fond de commerce des références bibliques, alors qu’au moment du choix de son implantation il était question de l’Ouganda ou de l’Argentine... (et ces références bibliques, sont l’un des jokers régulièrement utilisés par les sionistes dont les ténors sont pour la plupart athées !... mais tout le monde sait que ceux-là n’en sont pas à un mensonge près)

enlevez cette malheureuse décision de l’époque (et relativement récente aux yeux du temps long de l’Histoire) , et vous constaterez que les problèmes qui semblent insolubles que l’on rencontre actuellement n’existaient pas (je n’ai pas dit qu’il n’y en avait pas, je dis qu’ils n’étaient pas de la gravité actuelle)... quant à la panique (complètement surjouée) de se retrouver à nouveau un jour dans un Auschwitz imaginaire, cela me paraît un fantasme des plus improbables... (autre joker)

plusieurs erreurs sont régulièrement entretenues qui nourrissent la confusion générale sur la question... d’abord, la notion de "peuple juif" est complètement fallacieuse (je renvoie à l’ouvrage de Shlomo Sand : Comment le peuple juif dut inventé)... y -t-il un "peuple musulman" ou un "peuple chrétien" ?... tant sur le plan sociologique qu’ethnologique, évidemment que non... il n’y a donc aucune raison de s’inquiéter de savoir où devraient vivre les juifs (comme c’est le cas des musulmans, chrétiens, bouddhistes et autres adeptes de telle ou telle croyance)... ils vivent dans les pays où ils sont nés et pratiquent leur religion en toute liberté dans des Etats de Droit qui le permettent... ce qui se voit d’ailleurs dans quantité de pays à travers le monde

une fois ceci accepté, cet "Etat" israélien n’a aucune raison d’être, sinon le repentir européen des atrocités qu’ils ont infligées aux juifs durant la période nazie... et qu’ils font payer par une population palestinienne en rien concernée par l’affaire... si les Européens devaient/voulaient être conséquents, ils n’avaient qu’à proposer un espace en Europe pour se racheter de leurs crimes anti-sémites et non faire payer l’ardoise par une population étrangère à l’affaire

j’ajoute que non seulement je considère Israël comme un régime colonial... mais, terroriste de surcroît, comme le sont tous les régimes coloniaux qui régulièrement s’en prennent aux civils, quand les mouvements de la résistance s’en prennent tant que faire se peut, aux forces armées qui les oppressent... (nous nous trouvons une fois de plus dans cette inversion accusatoire fréquente en Occident, où l’occupant qui tue des civils au nom de son droit à se défendre - dont il ne bénéficie pas aux yeux du Droit psq puissance occupante - accuse l’occupé de terrorisme, alors que ce dernier s’en prend la plupart du temps et avec ses maigres moyens, aux forces armées occupantes)... ainsi, le régime colonial israélien est bien terroriste, quand les mouvements de libération palestiniens sont des résistants

enfin, puisque l’auteur évoque une solution à la situation actuelle, à mes yeux, la seule solution est de suivre et de soutenir les décisions de la résistance palestinienne unie à travers ses différentes factions qui sont des mouvements politiques structurés, ayant un plan et un programme pour l’avenir de la future nation palestinienne : cette odieuse colonie occidentale soutenue essentiellement pour des raisons économiques par les USA et l’UE doit donc être démantelée au profit de la Palestine historique dans ses frontières d’origine où toutes les confessions vivront dans un Etat de Droit, comme dans nos pays dits démocratiques... et ceux à qui cela ne convient pas, n’auront qu’à retourner d’où ils sont venus

19/02/2024 20:01 par Koui

Big Serge résume bien la situation.
Le seul point qu’il oublie est l’instabilité psychologique des dirigeants américains ainsi celle du peuple juif israélien traumatisé par l’holocauste et échauffé par des croyances religieuses aberrantes. C’est pourtant assez essentiel.

De Gaulle a su abandonner l’Empire colonial de la France, bien qu’il l’ai considéré pendant la plus grande partie de sa vie comme une composante essentielle de la "grandeur francaise". A un moment, il a compris que la décolonisation était la seule façon de sortir notre pays par le haut du "Zugzwang" colonial, pour reprendre l’expression de l’auteur.

Gorbatchev, confronté à la décadence de l’idéologie communiste, a choisi la voie de la glaznost. Deng Siao Ping a fait un choix différent.

Mais ces 3 dirigeants étaient des hommes politiques intelligents et rationnels.

Les dirigeants américains et israéliens semblent moins doués pour les décisions rationnelles difficiles. La victoire russe en Ukraine semble inacceptable pour Biden. Nethanyaou et les autres dirigeants israéliens ne vont jamais permettre la création d’un état palestinien. On se dirige donc tout droit vers un grand massacre en 2024.

19/02/2024 20:04 par Xiao Pignouf

je pense que le postulat de base affirmant le particularité que constitue l’Etat d’Israël est une erreur et que dès lors, tout le développement qui s’ensuit est erroné...

à mes yeux, Israël n’est pas un Etat, mais un régime colonial imposé dans un espace géographique ayant pour fond de commerce des références bibliques

Tout d’abord, si, M. Vanhove, qu’on soit d’accord ou pas avec cela, Israël est un état. On peut le juger illégitime, criminel ou génocidaire, mais c’est un état. Libre à chacun de le nommer comme il le souhaite : régime ou autre.

Vous dites donc que le postulat de l’auteur est faux mais vous répétez exactement le même postulat que l’auteur, à savoir :

Israël est un état militarisé en raison de son statut biblique auto-proclamé (= état-garnison eschatologique) et c’est un état colonisateur. Exactement ce que dit Big Serge.

Au-delà de cela, je peux comprendre que certains réagissent à la froideur d’analyse de l’auteur, mais c’est son modus operandi. Si j’avais eu le sentiment qu’il légitimait ou qu’il plaidait en faveur d’Israël, je ne l’aurais pas traduit et proposé à publication.

19/02/2024 21:30 par marc27

En faisant à peu près le tour du monde à toutes les époques on voit beaucoup de choses intéressantes, mais je ne crois pas avoir vu le mot « sionisme » qui ne me semble pourtant pas superflu.l

20/02/2024 08:19 par CN46400

@ D Vanhove,
(et ces références bibliques, sont l’un des jokers régulièrement utilisés par les sionistes dont les ténors sont pour la plupart athées !... mais tout le monde sait que ceux-là n’en sont pas à un mensonge près)
SVP, laissez la religion et l’athéisme au vestiaire, si je suis français, c’est parce que je suis né, et ai grandi, en France, pas à cause de mon athéisme contre lequel vous semblez avoir une prévention. Cette guerre, comme plusieurs autres, devraient, au contraire, provoquer un vaste dégoût des croyances plus ou moins "bibliques". Quand au "colonialisme" d’Israël il est relatif puisque là bas, tout en l’exploitant, les colons veulent expulser, ou éliminer, la main-d’oeuvre palestinienne, ce qui est parfaitement original ( sauf en Amérique du nord) par rapport au colonialisme classique.

20/02/2024 08:53 par cunégonde godot

salim metref :
Cet article me semble finalement n’être qu’un plaidoyer de plus pour Israël. L’acte de colonisation ne se décline pas par le début de l’implantation de nouvelles colonies de peuplement en Cisjordanie mais par l’acte fondateur d’Israel lui-même qui va constituer à substituer un peuple à un autre et un pays à un autre. L’analyse ne met pas en exergue cette vérité historique et ne mentionne non plus que la création de ce foyer national usurpé à d’autres n’est en fait et en réalité dans l’esprit des puissances qui l’ont pense, soutenu et encouragé à l’époque et dont on connaîssait l’antisémitisme virulent qu’un artifice pour éloigner une population dont on ne voulait plus.

Bien vu !...

20/02/2024 11:44 par pierreauguste

Merci Mr Vanhove de ne pas tourner autour du pot.Les criminels sont ceux(les sionistes) qui emprisonnent les palestiniens depuis 70 ans au moins,au nom d’un livre peut être bien écrit par les mêmes fanatiques que les pires des islamistes,qui servent l’hégémonie américaine et qui comme l’a toujours dit sharmine Narwami pour la énième fois :"Israel n’a aucun droit d’exister". Qu’ils s’en aillent ou ils veulent,et s’ils souhaitent rester qu’ils se plient à la règle de ceux qui ont toujours vécu là hors du droit soit disant international qui n’a toujours protégé que les colons et les esclavagistes..........................................

20/02/2024 15:30 par sylvain

parfois on se sent plus intelligent a la fin d’un article, c’est le cas de celui ci. Merci

21/02/2024 11:36 par D.Vanhove

> CN46400 : merci de relire calmement ce que j’ai écrit, cela vous éviterait de mal interpréter ce que j’exprime au niveau des ’références bibliques’ (que l’on ne peut, en ce cas précis, manifestement pas "laisser aux vestiaires" psq’elles sont régulièrement invoquées par les partis au pouvoir pour justifier leurs actes les plus abjects, sans compter qu’elles sont revendiquées par les plus cinglés sionistes d’entre tous, à savoir, les évangéliques américains)... ce que je dénonce, précisément !

ensuite, n’essayez pas de diminuer l’exécrable aspect ’colonial’ de cette entreprise sous prétexte que les colons ont pour objectif de chasser les Palestiniens de leurs terres... cela s’appelle un ’colonialisme de peuplement’, largement démontré par quantités d’analyses sur la question

21/02/2024 13:37 par CAZA

HéHé
Bravo Sylvain pour ton intelligence .
Comme je n’ ai jamais dépassé le niveau du jeu de Dames ou de l’ Oie , au jeu d’ Echecs je connais surtout les miens .
Encore un article qui fait du mal aux mouches et j’ ai rien compris .
C’est pourtant simple .
Les occidentaux ont fait coloniser par les sionistes la Palestine pour foutre la merde chez les Arabes , leur piquer leur pétrole et interdire une grande puissance régionale Arabe conccurente .
Les assassins sionistes sont comme des poissons dans l’ eau et ça durera tant que les capitalistes des USA les porteront à bout de bras sinon ce serait fini depuis longtemps .
Peut il y avoir dans un même échantillon de population le gène du génocidé et du génocideur par exemple chez le peuple juif qui a volé le terre des Palestiniens ?
Bien sur que non .
Ceux qui ont été génocidés par les nazis n’ ont rien a voir avec ceux qui génocident les Palestiniens . C’est juste une instrumentalisation opportuniste pour s’ en mettre plein les fouilles .

21/02/2024 19:32 par Xiao Pignouf

Je ne sais pas combien de commentaires j’ai en attente, mais tout ça commence à (re)devenir gonflant. Les commentaires ou les réponses à d’autres commentaires réapparaîtront à la faveur d’un administrateur qui voudra bien les publier... ou pas. Ça n’aura aucun sens. Et moi qui suis encore assez con pour traduire et proposer un long article... pour être traité comme une merde... Basta !

22/02/2024 16:59 par legrandsoir

On vint d’en poster un paquet. Dont certains avec des liens, qu’il faut qu’on regarde. Si chaque contributeur envoie autant de commentaires que vous, on n’aura plus le temps de lire les articles en attente (dont tous ne sont pas publiés), sauf à renoncer encore un peu plus à dormir.
Soyez indulgent et... moins prolixe ?

22/02/2024 09:04 par CN46400

@Vanhove,
Les mots ont un sens. Le colonialisme consiste à dévaliser un peuple de son travail et des richesses de son territoire. C’est le cas des colonialismes dit classiques, français, anglais, belge, allemand etc.. Les israëliens veulent expulser, voire génocider comme les yankées en Amérique du nord, les palestiniens. C’est une autre définition, bien pire à mon sens.....

22/02/2024 14:54 par njama

Les raisons essentielles qui ont présidé à la colonisation de la Palestine, par une simple lecture prosaïque, utilitaire, matérialiste.

L’idée du canal de Suez qui était en germe dans la première moitié du XIX°, mais peu adaptée pour les navires à voile, hormis avec les modestes felouques, main d’œuvre peu corvéable par les grands armateurs, Ferdinand de Lesseps (Consul de France en Égypte), etc, etc… elle se concrétise entre 1859 et 1869, « concomitamment » au progrès technologique, les premiers bateaux à vapeur, roues a aubes, puis hélices qui vont révolutionner la navigation fluviale et maritime jusque WW2 et permettre l’ouverture de cette Nouvelle Route des Indes et l’essor de la thalassocratie, anglaise, française, néerlandaise,…pour dominer le commerce maritime international.
Un couloir hautement stratégique était né, tant pour le commerce que pour des questions militaires et politiques — empêcher l’émergence d’une grande alliance des pays arabes après la dislocation de l’empire ottoman dans le fil de la Nahda— , lequel nécessitait de contrôler la région, de la coloniser pour y mettre son administration. L’ensemble débouchant sur les Accords Sykes-Picot, redécoupage du Moyen-Orient, la Palestine mandataire britannique et française…
Un foyer national pour les Juifs, l’antisémitisme, ... ne furent que des faire-valoir à postériori pour maintenir une pseudo-légitimité à ce Dominion UK, devenu UK_US et de squelette au "roman national sioniste".

L’histoire actuelle n’en est que le prolongement. Il suffit de voir le soutien indéfectible de l’occident à ce Dominion colonial pour comprendre les attaques récurrentes pour diviser le moyen-orient, et la complaisance vis à vis de l’apartheid qui sévit depuis 1948 dans cette "entité politique" sans Constitution, le Talmud tenant lieu de boussole, sans frontières définies, celles de 1967 leur servant de paillasson ! Se souvenir de la réaction fulgurante à la Crise du canal de Suez en 1956, par une coalition française, anglaise et israélienne.

La Commission Européenne aurait-elle acquis des pouvoirs militaires supra nationaux ? ça vient de sortir ! L’U€ envoie "sa flotte" (?) en Mer Rouge !
« L’Europe garantira la liberté de navigation dans la mer Rouge en coopération avec ses partenaires internationaux », a déclaré Ursula von der Leyen. https://reseauinternational.net/lue-envoie-une-escadre-navale-sur-les-cotes-du-yemen/

EUNAVFOR OPERATION ASPIDES
19.02.2024 Strategic Communications
The European Union´s Naval Force (EUNAVFOR) OPERATION ASPIDES is an EU defensive maritime security operation under the EU Common Security and Defence Policy (CSDP).
https://www.eeas.europa.eu/eeas/eunavfor-operation-aspides_en

22/02/2024 20:54 par Xiao Pignouf

@GS

Si chaque contributeur envoie autant de commentaires que vous

Effectivement, il y a un principe qui fait qu’avec le temps, les choses s’accumulent si on ne s’en occupe pas.

J’ai posté 5 ou 6 commentaires dans les 4 ou 5 derniers jours. La majorité sont très courts, une phrase. Le plus long, c’est ma réponse à D. Vanhove, qu’il ne verra probablement pas car il lui faudra remonter le fil de commentaires. De toute façon, je ne répondrai pas à la réponse qu’il ne manquera pas de me faire s’il voit la mienne, je déteste débattre avec quelqu’un à propos d’un sujet sur lequel il croit avoir raison sur tout et être plus vertueux que quiconque. Au bout du compte, nous sommes tous ici, chez nous, aussi impuissants les uns que les autres face au massacre des Palestiniens, à tergiverser sur ce qu’il faudrait dire ou ne pas dire, avec telle ou telle émotion... Ça fait une belle jambe aux Palestiniens, en tout cas à ceux qui ont encore une... J’ai traduit l’article ci-dessus par pur intérêt intellectuel, pour faire réfléchir, les mous du bulbe qui trouvent plus simple à comprendre les analyses de TVL ou de Sud-Radio appellent déjà cela de « l’enculage de mouches »... Trop dur à lire qu’il disent, et pis, sacrilège, y manque le mot « sionisme » ! C’est juste ridicule.

Mes commentaires sont bloqués quand ceux des autres passent, notamment ceux qui m’éreintent, à intervalles réguliers, en particulier de ceux que j’appelle la covid team. Vous et moi savons très bien pourquoi, ce n’est pas nécessaire de prétendre que c’est parce que je commente trop, certains ici sont beaucoup plus prolixes que moi sans que ça vous dérange.

Mais rassurez-vous, vous venez de perdre définitivement un lecteur (et un auteur, pour peu que vous en ayez quoi que ce soit à foutre), ça vous fera une charge de travail en moins.

24/02/2024 13:47 par D.Vanhove

> X.P. : cher Xiao, non, je ne dis pas du tout la même chose que l’auteur... et merci de ne pas me faire dire ce que je ne dis pas ou d’interpréter ce que j’aurais dit...

par ailleurs, vous affirmez que peu importe la manière dont on le qualifie, Israël est bien un Etat...
permettez-moi de vous dire que même aux yeux du Droit international (ce paravent commode derrière lequel tous ceux qui s’imaginent avoir qq profondeur de réflexion s’abritent) la question reste ouverte... pourquoi ?
voici ce que j’ai écrit sur le sujet :

"Peut-être convient-il à ce stade, de revenir sur la déclaration de Yasser Arafat au Parlement européen de Strasbourg le 13 septembre 1988 et au paragraphe 7 de la Déclaration d’indépendance de l’Etat de Palestine :
« En dépit de l’injustice historique imposée au peuple arabe palestinien, qui a abouti à sa dispersion et l’a privé de son droit à l’autodétermination au lendemain de la Résolution 181 (29.11.1947) de l’Assemblée générale des Nations Unies recommandant le partage de la Palestine en deux Etats, l’un arabe et l’autre juif, il n’en demeure pas moins que c’est cette Résolution qui assure aujourd’hui encore les conditions de légitimité internationale qui garantissent également le droit du peuple arabe palestinien à la souveraineté et à l’indépendance. »

Ce qui pourrait être compris de la façon suivante : l’Etat d’Israël ne peut exister et donc, être reconnu officiellement, qu’à la stricte condition où l’Etat de Palestine existe et est reconnu à ses côtés. La demande expresse des gouvernements israélien et occidentaux, adressée au gouvernement palestinien, de « reconnaître » l’Etat d’Israël avant tout rétablissement de relations futures n’a pas lieu d’être si cette même demande n’est pas adressée au gouvernement d’Israël dans sa reconnaissance de l’Etat de Palestine sur base de la Résolution onusienne qui s’y rapporte. Cette réciprocité est contenue dans les textes." Extrait de "La Démocratie Mensonge" - 2008 - D. Vanhove - Ed. M. Pietteur

25/02/2024 18:50 par RBOBA

Qu’ajouter aux commentaires qui disent en substance, et je ne vais pas développer, qu’Israël n’est en rien un état légitime, n’est en rien un état démocratique, qu’il est un état colonial, un état qui pratique l’apartheid, comme d’autres en leur temps (la France en Algérie et le Code de l’Indigénat est là pour le souligner, l’Afrique du Sud, la Rhodésie qu’on a oublié...). Un état créé de toutes pièces par ceux qui en sont paradoxalement devenus les plus grands et précieux soutiens - j’ai écrit il y a quelques temps, ailleurs, que si j’étais juive et/ou sioniste, je ne dormirai certainement pas du "sommeil du Juste" au vu de mes soutiens, ceux qui ont organisé, orchestré et participé au massacre de mon "peuple". Il fallait, comme disent les Canadiens, refiler "la patate chaude" aux "Arabes", Palestiniens et autres...
L’anti-judaisme et non anti-sémitisme (les Arabes sont AUSSI sémites) a eu son heure de gloire dans l’Occident (chrétien). Sous le "Bon roi Saint-Louis, Louis le IX) les juifs étaient tenus de porter un insigne distinctif de couleur jaune (déjà !). Quant à la comparaison avec l’Empire romain, ce dernier a laissé des traces de civilisation et non de destruction, traces qui subsistent toujours. Alors oui, Israel est une création de l’Occident, pour se débarrasser de son énorme responsabilité, de sa complicité dans le génocide des juifs. Eh ! non, pour moi, ainsi que certains le soulignent dans leurs commentaires, le juifs ne sont pas un peuple mais relèvent d’une religion. Leur attribuer un Droit sur cette terre ainsi que l’écrit l’auteur de l’article, religieux de plus, relève du pur fantasme. Des peuples anciens : Les Lydiens, les Acadiens etc.... ont existé, n’existent plus ou existent en s’étant assimilés, intégrés à d’autres. Eh oui, il y a de la place POUR UN SEUL PAYS : la Palestine où les juifs présents depuis la nuit des temps sont chez eux, ceux désirant s’y installer le feront comme on le fait dans n’importe quel pays : en louant, en achetant une maison, un appartement. Et l’on sait tous très bien que ce n’est pas ainsi que ce pseudo-état a été créé mais par des massacres, des appropriations, des vols etc. Comme n’importe quel état colonial, colonialiste ! Et ce pays sera laïc, bref un pays ............. comme les autres !

25/02/2024 21:40 par Xiao Pignouf

D. Vanhove

l’Etat d’Israël ne peut exister et donc, être reconnu officiellement, qu’à la stricte condition où l’Etat de Palestine existe et est reconnu à ses côtés

Avec ça, je suis entièrement d’accord.

26/02/2024 07:49 par Xiao Pignouf

Rboba

J’interviens une dernière fois parce qu’il me semble qu’il y a une incompréhension sur les propos de l’auteur de ce texte et qui n’est pas seulement la vôtre.

À aucun moment l’auteur n’accorde le moindre droit à qui que ce soit, il insisté d’ailleurs pour se placer au-dessus des revendications. Ce qu’il décrit, ce n’est pas Israël telle qu’elle est mais telle qu’elle se perçoit.

(Commentaires désactivés)