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La ruse de la démocratie bourgeoise est détourner le processus électoral contre la souveraineté du peuple

La démocratie et son spectacle

Singulier destin que celui de la démocratie : elle n’a jamais existé qu’aux marges de l’histoire, mais l’idée fausse que s’en fait le discours dominant sert de critère permettant de séparer le bon grain de l’ivraie : d’un côté les bons régimes, de l’autre les mauvais.

Que les États contemporains s’attribuent cette qualité prête à rire, tant la distance entre l’idéal proclamé et la réalité concrète est vertigineuse. Même si on concède des espaces de délibération, ils ne sont jamais le lieu où s’exerce le pouvoir politique : ni le vote des lois, ni leur application ne relèvent de procédures démocratiques. Dans les faits, ce que nous appelons démocratie consiste surtout à convoquer les électeurs pour leur demander de désigner des représentants ou des dirigeants.

Promu par les libéraux du XIXe siècle, le régime représentatif n’est pas la démocratie. Non seulement il ne lui ressemble pas, mais il a été conçu pour l’exclure. De Montesquieu à Constant en passant par les hommes de 89, rien n’est plus antidémocratique que le libéralisme politique classique. Son rejet horrifié de la démocratie vaut rejet de la souveraineté populaire : non seulement le peuple est inapte à gouverner, mais il est hors de question qu’il fasse ou ratifie les lois. Justifié par la théorie libérale, le régime représentatif instauré par la bourgeoisie est une oligarchie et non une démocratie. Seul le gouvernement du petit nombre, de cette élite éclairée chère à Montesquieu, est le garant de l’ordre social : telle est la doctrine.

Le libéralisme européen est si peu démocratique qu’il a fait bon ménage avec un esclavagisme massif, notamment aux États-Unis. Idole des libéraux, « Tocqueville célèbre comme lieu de la liberté un des rares pays du Nouveau Monde où règne et prospère l’esclavage-marchandise sur base raciale et dont, au moment du voyage du libéral français, le président est Jackson, propriétaire d’esclaves et protagoniste d’une politique de déportation et de décimation des Peaux-Rouges », rappelle Domenico Losurdo dans son excellente Contre-histoire du libéralisme. On mesure alors l’écart abyssal entre les deux révolutions de la fin du XVIIIe siècle : horreur absolue pour Jefferson, le suffrage universel sans distinction de race est l’essence même de la République chère à Robespierre. Et s’il est au cœur de l’idéologie républicaine d’inspiration rousseauiste, il est totalement étranger au libéralisme.

Le véritable État républicain, pour Rousseau, est un État où le peuple constitué en corps politique exerce la souveraineté. Non que les citoyens détiennent le pouvoir exécutif, car c’est impossible dans les grands États modernes. Mais il doit exercer le pouvoir législatif, qui est l’essence même de la souveraineté. Un peuple libre est un peuple qui obéit à des lois qu’il a lui-même approuvées. Cette prérogative, il est inconcevable qu’il la cède à des représentants élus, car une loi qui n’est pas ratifiée expressément par le peuple n’est pas une loi. La république rousseauiste n’est donc pas une démocratie directe, dont Rousseau dit qu’elle convient davantage « à des dieux qu’à des hommes ». Ce n’est pas un État où le peuple lui-même rédige les textes législatifs, ce qui est impraticable. C’est une république plébéienne où les lois reçoivent explicitement l’approbation populaire.

Les régimes occidentaux s’attribuent cette dénomination, et pourtant ils ne sont ni des démocraties au sens courant, ni des républiques au sens rousseauiste. Alors que Rousseau précise que le citoyen d’une république est à la fois souverain et sujet, le citoyen des États modernes est le sujet d’un souverain qu’il n’est que fictivement. Car le pouvoir législatif est capté par les représentants qu’il a élus pour faire les lois à sa place. Dépossédé des attributs de la souveraineté, le peuple est soumis à des injonctions dont il est entendu qu’il les a voulues. N’a-t-il pas voté ? En participant au scrutin, n’a-t-il pas consenti d’avance à son résultat ? La suprême ruse de la démocratie bourgeoise, c’est qu’elle retourne le processus électoral contre la souveraineté du peuple : l’onction du suffrage fonde la légitimité d’un pouvoir qui n’est pas le sien, et auquel il obéit en croyant l’avoir choisi. Ayant lâché la proie pour l’ombre, il doit alors se contenter du spectacle dérisoire qui tient lieu de démocratie.

Car le corps électoral n’est pas le corps politique, et l’opération du vote dissimule sous l’apparence d’un choix démocratique la réalité de l’oligarchie. Il y a longtemps que les classes dominantes ont médité la leçon de Tocqueville : « Le suffrage universel ne me fait pas peur, les gens voteront comme on leur dira ». Lorsqu’elle idolâtre le formalisme électoral, la pensée contemporaine se laisse prendre dans les filets de cette mystification. Car la substitution du corps électoral au corps politique entraîne l’évanescence de la souveraineté. La dissolution des liens sociaux y est fictive, et les rapports de domination sortent indemnes de l’opération du suffrage. Censée permettre l’expression de la volonté générale, le parlementarisme bourgeois la soumet, de facto, aux pesanteurs d’une société inégale.

Dans les prétendues démocraties, la souveraineté populaire n’est affirmée que pour être dévoyée, et elle l’est doublement. A travers le mécanisme de la représentation, qui dépossède le simple citoyen au profit de la classe dirigeante. Mais aussi à travers une dépossession plus profonde qui tient aux rapports de classes. Car la société n’est pas composée d’individus dotés des attributs formels de la liberté et de l’égalité. C’est un tissu de relations concrètes entre des individus auxquels la division du travail assigne une place singulière. Elle est définie par des rapports sociaux qui s’ordonnent à la division entre possédants et non-possédants. Et les riches, parce qu’ils détiennent le capital, ont les moyens d’influer sur le pouvoir politique.

Toute politique est un champ de forces, mais sauf à demeurer dans l’abstraction, il faut répéter que les conditions matérielles d’existence entrent dans la définition du problème. La politique ne plane pas au-dessus de la société, et la dévolution du pouvoir n’est pas étrangère à la répartition des richesses. C’est pourquoi la démocratie demeure une illusion aussi longtemps que le riche côtoie le pauvre, et que l’inégalité de fait ruine l’égalité en droit. Prendre la politique au sérieux impose de voir dans la société un tout dans lequel l’appropriation privée des moyens de production n’est pas un élément anodin, mais le chiffre de son iniquité et la cause de ses contradictions.

Les élections approchent. C’est l’occasion de rappeler qu’en régime bourgeois, les conditions de la lutte sont toujours défavorables aux non-possédants. La politique n’est nulle part une scène transparente où les opinions sont équivalentes. La compétition pour le pouvoir est censée favoriser l’expression du suffrage populaire, mais elle est canalisée par les conditions réelles de son exercice. Louée par l’idéologie dominante, la diversité des opinions est passée au laminoir des moyens d’information dont la bourgeoisie contrôle l’usage. Les médias de masse sont les moyens de production de l’information, et la classe qui en détient la propriété oriente la production de cette information conformément à ses intérêts.

la « fabrique du consentement », comme dit Chomsky, est le ressort des oligarchies déguisées en démocraties. Prétendre que le monopole des moyens d’information est compatible avec la démocratie a autant de sens que de dire qu’elle est compatible avec l’esclavage. En choisissant la voie électorale, les progressistes cèdent au charme du formalisme démocratique. Il est naïf de croire que l’on peut transformer la société en obtenant une majorité parlementaire, comme si le débat démocratique pouvait accoucher de la « volonté générale » par la magie d’une libre discussion qui n’existe nulle part.

Avant de participer au combat politique, la pire des choses est de s’aveugler sur ses conditions objectives. Or dans les conditions fixées par la société capitaliste, la partie n’est pas loyale. Pour inverser le rapport de forces et assurer le succès de la transformation sociale, il faudra arracher les moyens de production des mains de la classe dominante. Mais cette opération est violente par nature, et elle suscitera des résistances. Si le terme de démocratie a un sens, c’est pour désigner ce processus de réappropriation. Tout le reste n’est que spectacle, écran de fumée, vision hallucinée.

Bruno GUIGUE

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COMMENTAIRES  

09/12/2020 15:15 par Assimbonanga

La dernière supercherie à la mode n’est-elle pas l’invention de la CONVENTION CITOYENNE POUR LE climat ?
Macron, tel Ponce Pilate, se débarrasse sur un pseudo "peuple" artificiel, obtenu par bidouillage sondagier. Il leur délègue la fabrication de lois répressives bien empaquetées dans des bons sentiments d’allure écologique. Et hop ! Ça fera une couche supplémentaire de contrôles (payables par l’individu concerné) immobilier, spanc, et autres obligations de travaux d’isolation. Les petits propriétaires ou propriétaires pauvres (ça existe) vont être mis un peu plus sous pression. Cette pression finira par les conduire à la capitulation, à vendre , à se saborder, disparaître. Il ne restera que les gros, les entreprises, les malins.
Qu’y a-t-il de commun entre une Assemblée citoyenne de Commercy et une CONVENTION CITOYENNE POUR LE ?
Rappel des caractères de la CONVENTION CITOYENNE POUR LE :
 ne figure pas dans la Constitution
 tirée au sort par une entreprise (privée) de sondage, l’Institut Harris Interact, sur questionnaire téléphonique.
 chaperonnée par un comité de gouvernance
 sponsorisée par de l’argent privé, SNCF, groupe ACCOR.
 en charge de produire des propositions déjà visées par le juridique (comité légistique)
 passant par dessus le "travail" parlementaire, abolissant le rôle du politique
Les Conventionnels se plaignent aujourd’hui du peu d’égard de Macron, mais n’ont-ils pas été bien niais d’avoir cru à leur surgissement spontané ex nihilo et n’ont-ils pas ressenti qu’on les flattait à dessein avec toutes sortes de vils gadgets comme la séance de portraits photo ? On a dû également ne pas manquer de les soigner aux petits oignons logistiques, frais de transport, hébergement, courbettes, tout ça pour mieux les enc.... Pardon !
Non vraiment, pardon, cela m’a dépassée. Cette CONVENTION CITOYENNE POUR LE va se réunir à nouveau prochainement. Sous quel budget ? Y aura-t-il une rallonge à l’actuel budget déjà passé de 3M à 5,4M ? Le budget est-il pérennisé ? Qu’avait prévu Macron, un one shot ? Une durée d’un quinquennat ou d’un an ?
Vu que personne n’a moufté contre cette supercherie, il est probable qu’on sorte à tout propos d’autres CONVENTIONS CITOYENNES POUR LE, avec d’autres paquets de 150 niais que l’on jettera à la poubelle après usage, sauf les petits opportunistes qui auront réussi à surnager en faisant les fayots.

09/12/2020 15:36 par Assimbonanga

Ils nous disent qu’il y a la DEMOCRATIE.
Ils nous disent qu’il y a des DICTATURES et des DICTATEURS.
SVP, sous quels critères est attribué le titre de DICTATEUR ?
Messieurs et dames les journalistes de la radio le savent peut-être, eux qui usent et abusent de ce mot...

Macron respecte la souveraineté nationale de l’Egypte.
Monsieur Macron bafoue la souveraineté nationale du Venezuela.
On a bien l’impression que le critère n’est que son humeur du jour !
Ou plutôt la décision venue des USA.

09/12/2020 16:51 par Autrement

Depuis Guy Debord, on le connaît bien, le spectacle, on l’a vu sous toutes les coutures.
Mais en France on n’est plus dans une séquence "présidentielle après présidentielle" et vogue la galère : on est au bord d’un gouffre sans fond.
La ruse du peuple sera cette fois de retourner le processus électoral contre la domination bourgeoise.

Constituante, VIe République, développement des luttes, souveraineté populaire et nationale, abrogation des lois scélérates et démantèlement des neuf grands magmas de médias toxiques.

Avenir en commun, JLM présent au second tour, et ce n’est qu’un début !

09/12/2020 21:48 par Feufollet

Etienne Chouard portait un vrai un projet populaire de réforme démocratique
Il c’est fait démolir par Denis Robert et un sombre acolyte
Pour une question sur les chambres à gaz des nazis qui n’était pas le sujet
Attention B. Guigue ! Le cas échéant il te faudra répondre juste
Sinon, tu sera démoli par la force de la pensée unique et prédominante sur tout
Maintenant, Denis Robert je l’ai mis dans la poubelle des journalistes vicieux et toxiques
Sinon, comment sortir le peuple de la servitude volontaire et de la fabrique du consentement ?
Après 60 ans de conditionnement médiatique voué à l’abrutissement des masses
Il fallait comprendre G. Orwell avant qu’il ne soit trop tard

09/12/2020 21:56 par Francois de Marseille

" Il est naïf de croire que l’on peut transformer la société en obtenant une majorité parlementaire, comme si le débat démocratique pouvait accoucher de la « volonté générale » par la magie d’une libre discussion qui n’existe nulle part."

Naif peut être, rassurant aussi, mais surtout, confortable.
Quand on ne subit pas les conséquence les plus extrèmes de ce système de confiscation du pouvoir et qu’on essaye de ne pas etre trop en empathie avec ceux qui le subissent, c’est confortable de se rassurer en faisant son "devoir de citoyen". Le devoir du citoyen est de monopoliser toute sont intelligence pour comprende au plus près les rouages de ce système et faire ce qu’il peut pour le combattre. On se trompera peut être, mais se reposer sur ce bulletin de vote pour dire qu’on a fait ce qu’on a pu, c’est juste du confort.

Merci une fois de plus à Bruno Guigue pour ses articles.

09/12/2020 23:44 par Palamède Singouin

La réalité cruelle est parfaitement résumée dans le dernier paragraphe.
Tout le reste - savoir s’il faut voter ou ne pas voter, pour celui-ci plutôt que pour celle là -

tout le reste n’est que spectacle, écran de fumée, vision hallucinée

10/12/2020 09:40 par Assimbonanga

Il se trouve que j’avais regardé la vidéo de l’entretien Etienne Chouard/Denis Robert. Je n’y avais pas vu une "démolition" mais Chouard semblait jouer les Candide, voir même le ravi de la crèche alors qu’il avait tout moyen de répondre aux perches tendues. Je n’en revenais pas. Qu’est-ce qui le freinait ? Pourquoi ne comprenait-il rien ? J’en suis restée bouche bée.

10/12/2020 10:08 par VL

Constituante, VIe République, développement des luttes, souveraineté populaire et nationale, abrogation des lois scélérates et démantèlement des neuf grands magmas de médias toxiques.

Avenir en commun, JLM présent au second tour, et ce n’est qu’un début !

Vous croyez vraiment à une possibilité de changement avec LFI ? Au mieux c’est du réformisme, pas de sortie du capitalisme, pas de sortie de l’euro, de l’UE ou encore de l’Otan. Que voulez-vous faire dans ces conditions, si ce n’est produire l’illusion du changement à travers une 6ème République ? Macron l’a bien dit, JLM n’a jamais été un ennemi... cette petite phrase est lourde de sens. JLM c’est la gauche du Capital, l’admirateur de Mitterand, l’un des pires traitres. Tout cela fait partie du spectacle pour canaliser la colère et les revendications, pour que rien ne change. D’un côté Lepen, de l’autre JLM, les salariés divisés depuis des décennies avec toujours la même classe au pouvoir qu’elle porte un voile bleu ou rose.

10/12/2020 10:52 par charclot

Avant de participer au combat politique, la pire des choses est de s’aveugler sur ses conditions objectives. Or dans les conditions fixées par la société capitaliste, la partie n’est pas loyale. Pour inverser le rapport de forces et assurer le succès de la transformation sociale, il faudra arracher les moyens de production des mains de la classe dominante. Mais cette opération est violente par nature, et elle suscitera des résistances. Si le terme de démocratie a un sens, c’est pour désigner ce processus de réappropriation. Tout le reste n’est que spectacle, écran de fumée, vision hallucinée.

Eh ben pour quinquin qui comprend, la conclusion est juste à la hauteur de ce qui est attendu... Youpi bagarre ; hun hun hun !!!! Autrement le texte en lui même est juste... Ce qu’attend le système, c’est justement ça...la bagarre... Les yeux et les oreilles semblent inefficients quand il s’agit d’observer avec objectivité les forces en présence... Quand on parle de révolution on parle de puissance de feu. Pour paraphraser Sylvester Staline, la révolte combien de divisions....? Crois tu qu’il y aura une seconde d’hésitation ? Une seule, quand commencera vraiment à brûler le torchon...
Sainte Marine viendra à la rescousse car le rêve d’une France autonome et discipliné nage quelque part dans les limbes éreintés de lobotomisés phalistes... La phalange se reconstitue à grand coup de milices privées qui sont, de fait, sous couvert de sévices de protection des biens et des valeurs, le bras armé des tenants de la ploutocratie...A peine y aura t-il un frémissement dans la théière qu’en lieu et place de la menthe et du sucre serons servis la fiente et le fiel....Il y a loin du fétichisme marxiste à la réalité situationnelle.... Tous les services de communications sont sous le contrôle de l’état et mis en place par des groupes privés... L’état autorise les bandes fréquences, le capital s’en sert pour affermir son pouvoir.... Le système est communicant et nul n’a besoin d’être voyant pour s’en rendre compte. Donc quand, à pied, en voiture, en bus ou par d’autres moyens, les révoltés se regrouperont pour tenter d’accéder à leur droit démocratique, les CRS ne seront plus armés de flashball. Tirer dans la foule n’est pas un exercice bien difficile et, une fois les premières âmes rendues, la foule se délitera et se cachera qui dans les égouts qui sous les voitures, qu’importe... Vous ne regardez pas avec les yeux de la peur alors vous ne pouvez voir la rouerie, maîtresse du jeu.
Pensez vous encore que les gilets jaunes, les bonnets rouges ou toutes formes de révolte puissent déborder 20 siècles de contrôle des masses ? 1789, rions un peu, 1848, mes zygomatiques se bloquent un peu là, 1871 , dernier petit coup d’épée dans l’eau.... Après, l’agression colonialiste a permis de détourner les velléités de révoltes et si le système a un peu vibré, il n’a jamais que vibrer et n’a fait que se conforter dans son exubérante infamie. Croire que le 14 juillet est notre fetnat, c’est oublier le 10 Août 1792 et se dire que, oui, en renversant la Bastille on a renversé la tyrannie, c’est ne pas savoir comment elle a été prise... 1848 a duré autant que dure le printemps et l’ordre et la "loi" ont vite repris la main en offrant au peuple le fantoche III. 1870 la commune glorieusement massacrée par les provinciaux...L’antagonisme, voilà la clé du contrôle, et, au fond, aujourd’hui, combien de djeun’s passeront des nuits d’hivers à monter la garde les pieds dans l’eau par -3 sans ration et juste l’espoir d’un monde nouveau alors qu’ils peuvent virtuellement refaire toutes les révolutions et renverser l’histoire.... Virtuellement ....!
Reprendre en main les moyens de productions ; c’est reprendre en main l’économie et l’économie n’est plus aujourd’hui occidentale, elle est asiatique... Alors quand bien même il y aurait un changement, tant espéré en 1968 et tellement sali en 1981, ce ne serait qu’un changement temporaire. En l’espace d’une génération et en moins de 15 ans, la société est entièrement passée sous le contrôle du système informatique qui vous permet de me lire... Les moyens de production ? Pour produire quoi ? Des ouatures, des boites à images, de zoulis zabits, quels productions, quelles identités, quelle humanité peut on encore espérer tant que la pensée productiviste lénino-stalino-communo-reinàbralo continue de jalouser le système de production de masse capitaliste qui, lui, est parfait car adapté à sa fonction de prédateur obscène ? Ne pas repenser la lutte dans ce qu’elle a de manipulable , c’est simplement laisser parler ses hormones. Étonnement, quand on demande à un enfant ce qu’il veut faire plus tard , il ne dit jamais "je veux devenir un enculeur capitaliste " mais très rapidement , plutôt que de le suivre , on le dirige... Ce moyen de production là aujourd’hui est entièrement aux mains du capital, exactement comme les jeunesses hitlériennes étaient aux bottes des nazis, ou les jeunesses communistes supplétifs du NKVD....
C’est moi ou quoi ? J’ai l’impression que vous ne tirez aucune leçon de l’histoire, ceux qui gagnent ce sont ceux qui ont les armes et qui connaissent suffisamment l’âme humain pour envoyer mourir des enfants de 11 onze ans aux noms d’idéaux qui leur remplissent les poches. Tu peux te jeter avec une grenade à la main contre un char d’assaut , la seule chose que tu laisseras à la postérité ; c’est une traînée de tripes sur le trottoir.. Si le Viet Nam a pu se sortir des griffes de l’impérialisme occidental, c’est que ; derrière lui : il y avait l’impérialisme ds soviets... Si l’Algérie a été libérée ou si la décolonisation s’est faite c’est juste parce que c’était plus rentable...Pour mèmoire, les essais à Reganne, charmantes petites gerboises, ont pris fin en 1961... Ils ont juste été transférés à In Ecker jusqu’en 1965..A quelle date ont été signé les accords d’Evian (ils auraient mieux fait de les signer à Vichy, question de symbolique minérale)...Ça fait des milliers d’années que la domination aveugle et bornée existe et ce ne sera sûrement pas en répondant à la bêtise par la connerie qu’on pourra faire sortir l’humanité de sa crasse individualiste.
Il y a des millions de gens sur cette planète qui sont sous estimés et donc très nettement en dessous de ce qu’ils pourraient donner au collectif... Ce sont ces gens que le système détruit juste pour le plaisir des gonades. Rares sont ceux de ceux là qui souhaitent se lever et contribuer à une nouvelle lemmings party, ce sont ces gens là qu’il faut interpeller pour construire, en parallèle, une autre société qui n’a juste qu’à attendre que celle là s’effondre. Par exemple,en Ethiopie, ils ont planté 350 millions d’arbres en une journée, En France , un budget de 150 millions d’euros est prévu pour le reboisement, et ben si on arrive à en planter 40 (arbres pas millions... ;), c’est qu’on aura vraiment du pot... . Bon je continue un peu : si je m’assoie tout seul sur une voie fériée pour réclamer des fruitiers pour mon village... Je finis à la maison blanche (pas celle là, l’autre avec les coussins sur les murs) ... Si on s’assoit à trois sur la même voie, on le droit à un procès de la part de la SNEF que nos revendications soient légitimes ou non... Si on s’assoit à trente, là, c’est tonton Comdé qui descend avec ses potes et les gazeuses... !... Et si, dans toutes les gares de France, 300 personnes s’assoient pour réclamer des fruitiers pour leurs villages, ce sont les producteurs de fruits qui viennent nous renverser des tombereaux de fumier.Antagonisme ;le cercle est cerclé.
Alors, le grand plan du grand changement qui doit se faire dans le sang impur qui remplit les microsillons, ça a vraiment de la gueule quand on est un ado qui veut grimper Pepette, mais comment tu fais, en vrai, sans aucune stratégie ni stratège, devant un régiment de soldats ultra nationalistes avec ta bouteille de ketchup remplie d’essence de clou de girofle ?
Plutôt que de se pignoler sur la mort en héros dans une émeute sans lendemain, il serait plus que légitime d’affiner le contact avec ceux qui produisent le seul bien de première nécessité : notre bouffe.... Mais, il est plus glorifiant de les mépriser dans le petit monde des pseudos intellos d’ultra gauche que de les déconforter dans leurs certitudes en réalisant à coté d’eux ce qui peut être fait avec un peu de savoir faire et leurs montrer qu’il est, à la fois dans leurs intérêts économiques mentaux et de santé, possible de vivre la production autrement. Évidemment, t’es pas Karine Le Marchand !.. Vous êtes où quand il faut faire tourner les kibboutz, les kolkhoze, les fermes coopératives... ? Vous êtes où quand il faut créer, soutenir et financer ce genre de projet... C’est les gentils bobos du crowfounding qui le font … Sans rire sur le terrain boueux des bouseux, vous êtes où ?
Faire projet comme outil de transformation sociale, ça prend du temps ça ne se voit pas mais c’est la seule chose qui fonctionne dans le temps. Donc, vous êtes où, mis à part dans l’art de la critique facile et sans effet... ? Le seul moyen de production qui subsiste à tous les bouleversements : remplir l’estomac du pauvre, celui qui le remplit se le fidélise et le transforme en outil de masse. Pas besoin d’avoir fait sciences pot ou s’être fait Léna pour comprendre.. Il n’y aura pas de grands bouleversements, le public est déjà fidèle à Mac Donald . Avant de chercher le grand soir, ce qui est très viril, si on en faisait plusieurs petits ...

10/12/2020 13:28 par Autrement

@VL
C’est vous je crois qui aviez donné le lien pour les écrits de Tom Thomas.
J’avoue que je n’ai pas été séduite.
Son analyse du "populisme" me paraît très retardataire, pour ne pas dire réactionnaire, et pour le reste, il redit tout très bien, à l’endroit et à l’envers, mais ne propose rien, même pas la (toujours en retard elle aussi) reconstruction d’un nouveau parti franchement communiste que préconise le PRCF.
On dirait qu’il s’adresse à de purs esprits, et non à des travailleurs, chômeurs, précaires, retraités, services publics dévastés, information truquée, etc.

Personne bien évidemment ne croit qu’une élection présidentielle peut être une solution en elle-même.
Tout le monde (du moins ici) sait qu’il faudra arracher de haute lutte à la bourgeoisie et à sa domesticité tout ce qu’il y a à reconquérir et à créer.

La question est de savoir si la prochaine va un peu plus encore verrouiller le régime et un peu plus encore plomber les esprits, ou si (et c’est urgent) une fenêtre de possibles va s’ouvrir pour le développement des luttes populaires.

Les gens vivent encore sur une image faussée du paysage politique.
La FI, avec tous ses défauts, est un mouvement nouveau qui se dégage peu à peu des anciens partis figés et embourbés.
Eux ne pensent qu’à mettre en avant une marionnette présentable pour remporter l’élection.
JLM n’est visiblement pas une marionnette pésentable, c’est au contraire l’homme à abattre pour tout le gratin des politiciens de droite et de droite.

Pourquoi ? Parce que le programme de la FI, au service des classes populaires, mettrait immédiatement à l’ordre du jour et à la conscience de tous la nécessité, pour être appliqué, de sortir des traités UE et de l’OTAN et de prendre une orientation résolument anti-Medef et anti-phynance.
Mais là où je suis d’accord avec vous (et avec les autres), c’est qu’évidemment, il ne suffira pas que les citoyens se contentent de voter : il faudra que les classes populaires se mobilisent en grand et en détails pour vaincre les obstacles énormes et les violences éventuelles (vu les enjeux) qu’il y aura à affronter.

10/12/2020 18:07 par Assimbonanga

@VL, peut-être préférez-vous un deuxième tour Le Pen-Macron qu’un deuxième tout Mélenchon-Macron ?
En tout cas, tout sera fait, et Léa Salamé, Nicolas Demorand, Ali Badou, Carine Bécard, bref toute la fine fleur de la radio d’Etat, pour que le scénario prévu par Macron se réalise. Vous n’avez pas besoin d’en rajouter une couche, merci.
Venez-vous ici (comme plusieurs autres qui nous broutent bien le chou à domicile) pour nous foutre la déprime, nous saper le moral ? Bien sûr que Mélenchon ne sera pas Lénine, cte blague. Mais on préfère quoi comme tendance ?
Le président de la République n’est jamais que le petit personnage en haut de la pièce montée. La pièce montée a sa propre existence et lui, il pilote à la marge. On veut quoi ? Du Darmanin, du Blanquer, du Retailleau, du Zemmour ou un retour à des réflexes plus tolérants, éducatifs, égalitaires et de justice, apaiser les interventions policières, redonner un peu d’ambition éthique à cette institution ? Favoriser les entrepreneurs ou aider les pauvres ? C’est tout, quoi.

10/12/2020 18:30 par Assimbonanga

@charlclos, waouh, c’est brillant, du stand up. Sans respirer. Bravo pour la prestation.
Par contre, STP, si tu pouvais être plus gentil et pas admonester sur le style : "vous ceci", "vous cela". Vachement culpabilisant et sans savoir qui est visé. Pas trop non-violent, je trouve.
Tu recommandes : "il serait plus que légitime d’affiner le contact avec ceux qui produisent le seul bien de première nécessité : notre bouffe".... OK, mais tu parles desquels ? Ceux qui font des hectares de patates pour macdo ? Ou des volailles à 3000 têtes par unité, pour les croquettes panées ? Ou le bœuf à hamburger poussé au soja brésilien ? Les betteraves traitées aux nicotinoïdes ? C’est les plus nombreux comme bouseux et les plus puissants.

Les kibboutz, les kolkhoze, les fermes coopératives... tu y es, toi ?

Té aujourd’hui, c’était jeudi. Les chasseurs faisaient tranquillement leur battue comme toujours et le petit débriefing, rassemblées au bord de la route, sans le masque.

Au fait, les gamins de cité vont être recyclés équipe nationaliste de France, avec l’uniforme de l’armée du sport, bleu marine, pour la brake dance. Faudrait vite aller les instruire de l’Anarchie. Ils vont se faire récupérer et digérer par le show-biz. Sans doute qu’ils ne vont pas davantage réaliser ce qui leur arrive que les 150 ravis de la Convention Citoyenne pour le Climat, persuadés qu’ils sont d’avoir "travaillé" alors qu’ils n’ont fait qu’une prestation saisonnière précaire.

10/12/2020 18:54 par barbe

Répéter sans cesse : élire n’est pas voter.
Vous croyez que les gens qu’on élit se contentent d’élire leur maître ?

On ne vote que les textes. Quand je pense que l’autre fils de pub voulait porter au référendum la seule question : voulez-vous réduire le nombre de parlementaires ?
Il ne s’aventurerait pas à demander : Françaises, Francais, voulez-vous voter directement les textes législatifs ?

Et qu’on ne me dise pas que je n’y connais rien, ni que je n’ai pas bossé le sujet mis au vote : les gens sont payés pour écrire les textes et bosser les sujets ; mais ne peuvent à eux seuls les voter.

10/12/2020 19:51 par hassinus

La démocratie sous la domination capitaliste a subi le sort de l’escargot vidé de sa substance après agape :
1- Aucun représentant de la classe ouvrière dans le parlement qui vote les lois.En conséquence, un parlement non représentatif.
2 La grande majorité des députés sont des promus des grandes écoles
3-Cette même chambre blackboule la proportionnelle.
4 - Amendement treize fois de la Constitution sans recours à un appel au peuple.
5- Élections législatives dans le sillage de la présidentielle pour mettre les élus à la botte du Président- monarque
6- Près de 90% des médias entre les mains des possédants avec des débats faussement contradictoires.
7- Utilisation abusive des sondages pour influer sur les opinions
8 -On peut élire un Président qui décide de tout avec seulement moins de 20% des citoyens en âge de voter.
9- Un référendum non suivi de son verdict.
10 - Déclarations de guerre engageant des morts massives et des destructions soumises au parlement une fois le fait accompli.
En fouillant bien, on peut arriver au double des facteurs de la mort de la démocrtaie. En France et ailleurs....

10/12/2020 20:48 par Feufollet

Assimbonanga
Ah bon. Voilà une interprétation bien légère
Effectivement, il n’y eu point de démolition sur le champ
Mais le piège était infiniment vicieux pour servir à la démolition
Etienne Chouard aurait pu l’éviter par une pirouette facile pour satisfaire
Ces deux couillons sur un sujet hors sujet
Il s’est résigné à ne pas entrer sur le sujet par manque de connaissances
C’était déjà trop dire ou pas assez.
Pourquoi ne l’ont-ils pas questionné sur les violation du droit des palestiniens ?
Le sujet reste plus actuel et autant sérieux que la Shoa
Alors comme perches tendues, c’étaient plutôt des vipère tendues
Qu’il fallait embrasser sans hésiter, doxa oblige.

11/12/2020 03:39 par Micmac

Feufollet,

Chouard ne s’est pas fait détruire par Denis Robert, il s’est autodétruit. Robert ne lui a pas posé une question piège, il lui a posé une question au contraire bienveillante, pour qu’on ne puisse pas l’accuser d’être un "rouge brun", et c’était le but de cette entrevue, il suffit de la regarder pour s’en convaincre. Il attendait de toute évidence une toute autre réponse. Robert est stupéfait et lui tend plusieurs perches... qui ne sont pas saisis.

Pour moi, Chouard n’est ni un nazi ni un militant d’extrême droite, mais surement un gros naïf, il l’a prouvé lors de cette interview.

Vous relayez le gros battage sur les résosocios des mouvements identitaires et fascistes ("à l’insu de votre plein gré", je ne met pas en cause votre bonne foi), pour qui cette catastrophique prestation de Chouard était une évidente aubaine : pouvoir clouer au pilori à la foi un média et un journaliste de gauche, pour avoir mis en difficulté un contestataire réputé (et c’était entièrement de sa faute...) sur une question qui leur tient évidemment à cœur, et vous savez laquelle.

Et ils en ont fait beaucoup, les bougres de fafs, l’occasion était trop belle. On ne peut plus rien poster sur les internets au sujet du Media ou de Robert sans voir un gars débarquer et pondre ce que vous avez pondu. Désolé si vous en êtes vexé.

11/12/2020 07:03 par VL

Je ne suis pas là pour démoraliser les troupes, j’ai aussi cru en JLM pendant très longtemps, jusqu’à ce que je commence à lire Marx et certains marxistes et que je comprenne l’expression "Gauche du Capital" qui n’avait pas de sens pour moi si ce n’est pour parler du PS. Néanmoins pour que JLM accède au pouvoir il faudra gagner le jeu des élections et il faudrait encore qu’il dispose d’un pouvoir effectif et que les mesures qu’il veut prendre n’entravent pas les lois de la valorisation du capital, car si on reste dans le capitalisme, il faut faire avec ses lois... et c’est ce que nous explique entre autres Tom Thomas. Cela dit, si LFI devait arriver au pouvoir et que cela se soldait par une Grèce Bis, alors peut-être qu’il y aurait un éveil massif des français et que cet échec serait la source d’un nouvel élan communiste.

Sinon pour revenir sur Tom Thomas, il propose aussi un parti franchement communiste pour guider la révolution et je ne sais pas quelle est sa position par rapport au PRCF, ce serait génial d’avoir un débat Gastaud / Thomas. Je trouve que c’est un auteur particulièrement intéressant pour décortiquer la pensée préfabriquée et analyser le capitalisme du 20 et 21ème siècle. Parmi ces ouvrages je recommande "l’Hégémonie du capitalisme financier" pour vraiment comprendre cette notion de capital fictif (et les crises) chez Marx, "Etatisme vs Libéralisme, c’est rester dans le Capitalisme" pour revenir sur cette notion de gauche du capitale et comprendre l’impasse du système capitaliste ou encore "Le Capitalisme des deux mondes". Chaque livre est une pépite, et s’il ne s’agit pas de faire de Tom Thomas le nouveau prophète du communisme, je lui reconnais un savoir et une sagesse hors normes.

11/12/2020 07:57 par CAZA

Bonjour

L’article sur les 100 ans du PCF dans le Diplo de Décembre commence ainsi :
<< https://www.monde-diplomatique.fr/2020/12/MISCHI/62584

11/12/2020 08:11 par CAZA

Avec
" Nous sommes pour "
LFI propose au peuple de se constituer son propre réseau populaire militant
" Aides toi et le ciel t’aidera " C’était déjà dans Aesope
C’est par son peuple que Cuba résiste à l’ogre américain

https://noussommespour.fr/programme/contribuer/

11/12/2020 09:20 par CAZA

Re

Pour avoir lu très jeune le Tréblinka de JF Steiner ’ ,appris mes leçons à l’école et longtemps regardé Arte ( le spécialiste de la Shoah ) les horreurs perpétrées par les nazis ont peu de secret pour moi ce qui doit aussi être le cas de M Chouard
Sur les 26 millions de morts soviétiques les merdias ont toujours été beaucoup plus discrets
Toujours ramener sur le tapis la dictature nazie comme résumée de l’histoire est fatiguant .
Donc M Chouard lorsqu’il répond ne rien y connaitre soit il est resté dans un placard pendant 50 ans soit il répond par une provocation à une question complaisante avec la doxa dominante

11/12/2020 10:16 par Assimbonanga

@Feufollet, tu dis qu’Etienne Chouard " s’est résigné à ne pas entrer sur le sujet par manque de connaissances". Mouais... Ne serait-il pas temps pour lui d’avoir connaissance ? Surtout qu’il se définit comme un penseur.
Depuis le temps qu’il était attaqué sur le sujet, n’était-il pas en mesure d’en avoir entendu parler ? De s’être un peu renseigné ? D’avoir élaboré une réponse ? Pardon, mais ça fait un peu léger comme bonne excuse.
Voir ou revoir l’émission en question, qualifiée de traquenard, ouille ouille ouille bobo ! De la sorte, en revenant à la source du litige (soit-disant litige, je suis d’accord avec @micmac ci-dessus), chacun peut se faire son opinion. Cartes sur table

@VL. Vous avez lu Marx et vous avez découvert que JLM n’était pas Marx. Très bien. Etape suivante ? Mettre Méluche à la poubelle parce qu’il n’est pas assez chimiquement pur ? Et après ? Retourner sous la couette, je ne vois que ça. Pour lire, c’est pas trop mal...

11/12/2020 10:56 par Assimbonanga

Les élections approchent. C’est l’occasion de rappeler qu’en régime bourgeois, les conditions de la lutte sont toujours défavorables aux non-possédants. La politique n’est nulle part une scène transparente où les opinions sont équivalentes. La compétition pour le pouvoir est censée favoriser l’expression du suffrage populaire, mais elle est canalisée par les conditions réelles de son exercice.

Je vois surtout la compétition pour le pognon ces temps-ci. Donner de l’argent aux pauvres, ils appellent ça de l’assistanat. Par contre, actuellement, ça ne les gêne pas de prendre l’argent public pour le donner aux riches, ou juste aux bourgeois, ceux qui possèdent déjà quelque chose et dont la macronie estime qu’il ne doivent ne pas le perdre, soit-disant pour maintenir l’emploi, le tissu économique.
Le gouvernement a son idéologie et il a pris le pouvoir. Macron a pris le pouvoir et il entend bien le garder, la droite disons, entend bien garder son pouvoir retrouvé. Le gouvernement, s’il n’eut pas été de droite, aurait pu faire d’autres choix : donner les aides aux individus, aux familles, aux ménages pour (autre soit-disant) relancer-entretenir la consommation ! N’est-ce pas le carnet de commande qui assure la prospérité économique ?
Macron vide consciencieusement les caisses publiques. A la fin, la faillite sera déclarée et le pauvre peuple prolétaire, celui qui ne possède rien, sera abandonné à son sort. On lui plaindra ses allocations logement, son RSA, ses indemnités de chômage, ses soins de santé, sa retraite. Et plein de bourgeois auront enrichi leur patrimoine avec des fonds publics. Au moins, ce pognon de dingue ne sera pas perdu pour tout le monde...
Et Laurent Wauquiez continue de miser sur les stations de sports d’hiver pour l’avenir économique. Ah ! Que la droite en a à fiche de l’intérêt général !

11/12/2020 19:33 par charclot

Ça se passera comme ça. Il y aura trop de libertés. Ce sera intolérable... Ce sera quelqu’un de proche , une connaissance presque un ami... Il t’offrira de passer voir une personne agissante dans la lutte , quelqu’un qui préfère rester loin... Ou il te proposera de voir une innovation dans ce qui t’intéresse . Tu auras confiance... A peine rentré, tu sentiras des mains te tirer en arrière par les cheveux ou les vêtements et, puis, un déluge de coups où chacun te fera mal à hurler. Aucun ne te fera perdre connaissance.... Il est fort probable que cela se conclue par un viol avec un objet et on t’enfermera dans une cellule super éclairée avec une eau croupie et des bouteilles cassées au sol . .. À chaque fois que tu t’endormiras, quelqu’un rentrera avec une matraque pour te réveiller... Et ça durera quelques jours avec de nouvelles séances de violence … Tu perdras la notion du temps car il n’y aura plus de jour, plus de nuit.
Au milieu de tout ça, une personne affable te recevra dans son bureau, en s’excusant de manière sincère calme et posée, de la malveillance des ces brutes... Il te demandera ton nom, ton age, toutes ces questions normales aux quelles tu auras répondu cent fois. Il s’enquerra de ta santé, de tes besoins, te promettras d’y voir clair sur cette terrible erreur et de donner satisfaction à tes demandes. Puis, il te redemandera ton nom, celui des tes enfants si tu en as , en insistant un peu mais pas trop . Peut être aura t-il la regrettable manie de se frotter les mains comme pour se les laver mais son bureau sera implacable, très bien rangé et sa courtoisie sans défaut... Il te repromettra d’améliorer ton inconfort et s’excusera à nouveau, jusqu’à ce que tu te sentes un peu ragaillardi....puis , il se lèvera et sortira... Tu patienteras un peu dans le bureau, un peu plus longtemps , un temps de plus en plus long, jusqu’à ce que l’inconfort de ta main menottée remonte jusque dans ton cou et te paralyse le dos...
Les clés tourneront dans la pêne et, avant que tu ne le comprennes, une nouvelle avalanche de coups , peut être un coup de taser,mais sans abuser. On te traînera par les pieds en descendant les escaliers vers une autre cellule occultée de toute lumière, celle là où seul les sons des autres prisonniers torturés pénétreront...
Non, ils ne voudront pas ta mort. Si ils l’avaient voulue, tu aurais eu un accident, quelque chose de bien organisé... Non ils veulent te réduire,faire basculer ton âme dans la folie et ils en ont le savoir faire, parce, quand tout le monde se tourne vers Abou Ghraib ou Guantánamo, ils sont déjà ailleurs... Ils sont les héritiers de la rue Lauriston, les compagnons de Bigeard, ils sont le mal nécessaire de la chrétienté face à l’hérésie, le rempart de la tradition , le ciment de la fierté de toute nation, les psychopathes au service de l’état... Leurs noms sont Vide, Rien, Néant. Ils n’apparaissent jamais sur les accréditations ni sur les fiches de salaires ou alors sous une dénomination cynique ; paysagiste , puériculteur... mais ils connaissent leurs rôles à la perfection, leur père s’appelle Samson, leur mère Torture... Ils ne sont pas des îles, rattachés à des groupes de pensée, à des décisionnaires, aux puissants.
Beaucoup de ceux qui luttent y croient comme à des monstres de la mythologie mais ceux là sont bien réels. Ils sont la part ignorée, celle que l’on ne veut ni voir ni entendre puisque nous vivons dans une démocratie. C’est pourtant elle qui les nourrit, les loge et les borde sous notre nez, dans notre aveuglement et s’en sert contre nous... Ce n’est jamais écrit, jamais visible, mais à chaque révolte , ils réapparaissent et le pire n’est pas leur brutalité mais l’infâme courtoisie dont ils font preuve en égorgeant sous tes yeux un de tes proches...
Nous sommes bloqués en 1984 et d’aucuns continuent de croire qu’ils peuvent encore soulever le peuple qui serait prêt à les dénoncer pour une plus belle voiture ou un portable reluisant. La lutte des classes n’est que le reflet d’une recherche de renversement des dominations . Elle n’aboutit à rien car, sitôt la mort dans un camp, elle passe dans l’autre. Recherches tu la paix, que les voilà qui arrivent avec leurs cargaisons d’ordres de lois, d’armes qui sont autant de chaînes que tu dois, en plus, forger toi même.... Ne pas entendre, ne pas obéir, ne pas suivre et ils prennent tes enfants pour les conduire à Babylone ou à Rome les élever comme des babyloniens ou des romains et te les renvoient pour t’écraser , par eux, de la force de l’empire.
Rien n’avancera sans intégrer profondément cela ; l’empire ne cédera pas. Jamais parce que perpétué systémiquement sous d’autres formes, fondation et empire, empire et fondation., religion et fondation, religion et empire... Abel et Caïn, Remus et Romulus ; les mythes parallèles...Tu ne peux te confier en personne même pas en ton propre frère.... Deux criminels , deux laboureurs... A ne vouloir entendre que force et puissance, c’est elle qui triomphe et toujours au détriment des petits et de la sapiens...

11/12/2020 21:44 par Feufollet

Dans le pays ou j’habite
Il n’y a jamais eu de Robespierre
Il y eu bien Marat, mais il parti à Paris faire la révolution
Il y eu bien Rousseau, mais il parti aussi en France
Il n’y eu jamais de Jean Jaurès
Dans ce pays ou j’habite, on ne connait pas l’assassinat politique
Maintenant, en France, on n’assassine plus avec la guillotine ou le pistolet
On assassine avec la vague présomption d’antisémitisme

12/12/2020 10:22 par Assimbonanga

Sept membres de l’ultra-gauche mis en examen pour terrorisme : dès qu’on entend ça à la radio, et à la télé le soir, on ne peut s’empêcher de penser à l’affaire de Tarnac : dix ans de harcèlement judiciaire pour rien. On pense aussi au corbeau de St-Pons-de-Thomière, moins célèbre mais tout aussi absurde, fruit des fantasmes de la droite stupide et froussarde.
Le Parisien lui-même fait illico le rapprochement avec le fiasco de Tarnac. On pense aussi au calvaire infligé aux militants autour de Bure dans la Meuse.

Que reproche-t-on aux gens de, soit-disant, ultra gauche ? D’être fichés S. D’accord. Le fichage ne relève que l’a priori des flics et de leur ignorance crasse, pour ne pas dire bêtise. De détenir des fusils de chasse et des munitions. Diable ! On a aussi trouvé chez eux acétone, eau oxygénée, acide chlorhydrique… Bou diou ! Là, c’est grave. Par contre, on ne nous dit pas en quelle quantité. On aimerait le savoir.

Et si, en plus de ça, la France se met aux internements psychiatriques, on est mal barrés... Gros retour à l’obscurantisme.

13/12/2020 12:47 par VL

@VL. Vous avez lu Marx et vous avez découvert que JLM n’était pas Marx. Très bien. Etape suivante ? Mettre Méluche à la poubelle parce qu’il n’est pas assez chimiquement pur ? Et après ? Retourner sous la couette, je ne vois que ça. Pour lire, c’est pas trop mal...

Ce n’est pas une question de pureté ou de volonté.

13/12/2020 18:46 par Assimbonanga

Tout à fait d’accord, @VL. Donc, on préfère un second tour Macron-Le Pen plutôt qu’un second tour Mélenchon-Macron. Laisse-moi aller ouvrir le gaz.

26/12/2020 19:14 par chb

Le talent de B Guigue a encore frappé. Pour Noël, c’est même un beau cadeau, sa critique (définitive) des inepties anti communistes d’Hannah Arendt. A lire, déjà, sur oumma.com : "Exit Hannah Arendt" en deux parties.
1. L’éloge passéiste de la Cité antique ;
2. La mystification du système totalitaire.

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