La gauche doit s’opposer à la guerre froide des États-Unis contre la Chine et non s’abstenir de prendre position

L’agression impérialiste étasunienne contre la Chine est une question de vie ou de mort. Elle représente une menace dans la montée de la pauvreté, du racisme et de la guerre, avertit Fiona Edwards

La classe dirigeante étasunienne intensifie sa belligérance à l’égard de la Chine. Cette nouvelle guerre froide menace non seulement la Chine, mais aussi l’humanité tout entière.

Il est essentiel que la gauche occidentale comprenne les enjeux énormes que représente la défaite totale de la nouvelle guerre froide étasunienne et écarte toute tentation de prendre une position neutre sur cette question de vie ou de mort.

L’impérialisme étasunien cherche désespérément à contenir la montée de la Chine, à retarder le développement économique du pays et à maintenir la domination des États-Unis sur les affaires mondiales.

La pandémie de Covid-19 accélère considérablement le déclin économique relatif des États-Unis par rapport à la Chine, et les attaques contre la Chine s’accélèrent au même rythme.

Si les États-Unis réussissent leur guerre froide, les politiques d’un impérialisme sans contraintes en matière de pandémies, de changement climatique, de pauvreté, de racisme et de guerre menacent de dominer le monde.

L’objectif principal de la guerre froide des États-Unis est d’essayer de dépeindre la Chine comme l’ennemi sur toutes ces questions majeures pour l’humanité.

C’est le contraire qui se produit et suggérer que les États-Unis et la Chine représentent un double mal et adoptent le slogan "ni Washington ni Pékin" est non seulement faux dans les faits, mais apporte un soutien à la guerre froide de Washington.

Les mensonges des États-Unis au sujet de la Chine sont de l’ampleur de ceux qui ont trait aux armes de destruction massive de l’Irak ou à l’incident du golfe du Tonkin.

Il est crucial de regarder la réalité des approches contrastées des États-Unis et de la Chine sur les grands problèmes auxquels l’humanité est confrontée.

La réponse catastrophique des États-Unis à la pandémie

Alors que la pandémie mondiale continue de faire rage, il est vital de reconnaître que c’est la politique des EU concernant les coronavirus qui constitue la plus grande menace pour la vie humaine, et non la Chine.

Donald Trump a permis au Covid-19 de se répandre dans la société en raison de l’insistance de la classe dirigeante du pays quant à la nécessité de protéger les profits au détriment des vies humaines. Les résultats de cette politique n’ont été rien de moins que catastrophiques.

Au moment où nous écrivons ces lignes, plus de 200 000 personnes sont décédées aux États-Unis.

En Chine, il y a eu moins de 5 000 morts. Poussée par l’objectif de sauver des vies, la Chine a adopté des mesures de santé publiques extrêmement efficaces, notamment des quarantaines strictes, l’éloignement social, un système efficace de test et de traçage, le contrôle de la température, des masques et l’utilisation d’équipements de protection individuelles adéquats.

La Chine a efficacement vaincu le virus.

Compte tenu de la taille de la population, la pandémie de coronavirus a été environ 183 fois plus meurtrière aux États-Unis qu’en Chine. Les autorités chinoises ont fait passer la santé publique avant tout. Les États-Unis ont donné la priorité aux profits.

Les États-Unis mènent le monde vers une catastrophe climatique

Alors que la hausse de la température mondiale approche du point critique de 1,5 °C, il est clair que l’approche étasunienne du changement climatique conduit l’humanité vers la catastrophe.

Trump a passé les quatre dernières années à bloquer les progrès internationaux en matière de changement climatique, en commençant par retirer les États-Unis de l’accord de Paris sur le changement climatique des Nations unies – le seul pays au monde à le faire.

Les États-Unis sont désormais le premier producteur et exportateur mondial de pétrole et de gaz.

Pourtant, la classe dirigeante des EU est déterminée à occulter cette réalité mettant la faute sur la Chine pour le changement climatique, dans une tentative de désorienter le mouvement environnemental en Occident.

Historiquement, les États-Unis sont responsables de 25 % de toutes les émissions de carbone liées à la production jamais émises.

C’est presque deux fois plus que les émissions cumulées de la Chine, qui s’élèvent à 12,7 %.

Les États-Unis émettent actuellement deux fois plus de carbone par personne (16,5 tonnes) que la Chine (sept tonnes).

La Chine a consacré d’énormes ressources d’État à la mise en place d’industries vertes, animées par un engagement en faveur du développement durable et de la construction d’une "civilisation écologique".

Comme le souligne l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, la Chine est le plus grand producteur, exportateur et installateur de panneaux solaires, d’éoliennes, de batteries et de véhicules électriques au monde.

Les énormes investissements de l’État chinois font des énergies renouvelables une alternative abordable aux combustibles fossiles dans le monde entier.

L’hypocrisie des États-Unis en matière de droits de l’homme

Les affirmations du gouvernement des EU, reprises par les principaux médias occidentaux, selon lesquelles les États-Unis sont le "pays de la liberté" et un phare international des droits de l’homme, tandis que la Chine est le pays des violations des droits de l’homme, sont à la fois hypocrites et complètement absurdes.

C’est ainsi que des Noirs non armés sont abattus chaque jour par les flics et que des manifestants de Black Lives Matter sont brutalisés par diverses forces d’État militarisées aux États-Unis.

CBS a rapporté la semaine dernière que les flics américains ont tué 288 personnes depuis l’assassinat de George Floyd il y a trois mois, et une fois de plus les Noirs et les autres personnes de couleur sont victimes de manière disproportionnée.

La "guerre contre le terrorisme" menée par les États-Unis au cours des 20 dernières années a conduit à des invasions, des occupations et des bombardements brutaux en Irak, en Afghanistan, en Libye et en Syrie, qui ont tué et déplacé des millions de personnes au Moyen-Orient. La Chine n’a rien fait de tout cela.

Pendant ce temps, aux États-Unis, la "guerre contre la drogue", qui dure depuis des décennies, en réalité une guerre à peine voilée contre les Afro-Américains, a fait de ce pays la plus grande population carcérale du monde, avec plus de 2,3 millions de personnes emprisonnées en 2020.

Cinq fois plus d’Afro-Américains que de Blancs sont emprisonnés.

Par habitant, les États-Unis emprisonnent cinq fois plus de personnes que la Chine. En 2018, les États-Unis ont emprisonné 655 personnes pour 100 000 habitants, tandis que la Chine en a emprisonné 118 pour 100 000.

Malgré leurs propres violations vérifiables et largement comprises des droits de l’homme, les États-Unis mènent une campagne internationale contre la Chine sur cette question.

Au centre de cette campagne se trouvent les mensonges sur le traitement des musulmans ouïgours par la Chine. L’administration de Trump prétend que des "millions" de musulmans ouïgours sont détenus dans des "camps de concentration", sans aucune preuve, et même qu’il y a un "génocide".

Les faits sont que la population ouïgoure du Xinjiang a plus que doublé au cours des 40 dernières années, passant de 5,5 millions à plus de 11 millions, et qu’il y a 24 000 mosquées dans la province.

Toute discussion sérieuse sur les droits de l’homme en Chine devrait partir des faits suivants : en 1949, l’espérance de vie en Chine était de 36 ans après un siècle de domination impérialiste.

Aujourd’hui, elle est de 76 ans. Au cours des 40 dernières années, la Chine a sorti plus de 860 millions de personnes de la pauvreté.

Alors que la montée des pays impérialistes occidentaux tels que les États-Unis et la Grande-Bretagne a eu lieu à la suite du colonialisme, de l’esclavage, du racisme et de l’impérialisme, la montée de la Chine s’est faite de manière pacifique et sans dominer d’autres pays.

Mais l’ascension pacifique de la Chine se heurte à l’agression des États-Unis. Les États-Unis disposent actuellement de plus de 800 bases militaires étrangères, dont 400 encerclent la Chine.

La Chine n’a qu’une seule base militaire étrangère, à Djibouti. Les États-Unis augmentent leur budget militaire pour atteindre 740 milliards de dollars en 2021.

Des navires de guerre étasuniens sillonnent les côtes chinoises. La Grande-Bretagne a l’intention d’y envoyer son porte-avions.

La Chine propose au monde un modèle de relations internationales qui est différent, basé sur le respect du droit des autres pays à déterminer leurs propres affaires et sur une coopération "gagnant-gagnant" – avec l’offre d’échanges commerciaux et d’investissements mutuellement bénéfiques.

La doctrine de politique étrangère de la Chine, qui consiste à construire une coopération multilatérale en vue d’un "avenir partagé pour l’humanité", contraste très fortement avec la doctrine "America First" de Donald Trump, selon laquelle l’humanité tout entière doit être subordonnée aux intérêts de la classe dirigeante américaine.

La gauche américaine et le reste de l’Occident doivent rejeter l’affirmation du gouvernement des EU selon laquelle notre ennemi est la Chine et comprendre au contraire que l’ennemi est chez nous.

La campagne "No Cold War" organise un Forum international sur la paix en ligne le 26 septembre pour discuter de la manière de s’opposer à la nouvelle guerre froide menée par les États-Unis. Pour plus de détails et pour vous inscrire, visitez nocoldwar.org

Traduction Bernard TORNARE

Source en anglais : https://morningstaronline.co.uk/article/f/left-must-oppose-us-cold-war-china-and-not-sit-fence?fbclid=IwAR1GFG_tO6IYn9I1ppjrIh2-jPxmoXDfw7SJs_hSlA42HCHHVV724tnVMXk

 http://b-tornare.overblog.com/2020/09/la-gauche-doit-s-opposer-a-la-guerre-froide-des-etats-unis-sur-la-chine-et-non-s-a

COMMENTAIRES  

27/09/2020 13:59 par Yannis

Fiona, pouvez-vous nous expliquer ou nous illustrer ce qu’est la "gauche occidentale" ?? Parfois cela ressemble un peu trop à la sauce piquante démocrate et étasunienne.

Même sur LGS, j’ai du mal à comprendre et cette formule, et cette attitude institutionnelle et moralisatrice prise quand on traite des affaires intérieures (pour me pas écrire nationales), et non pas d’autres horizons révolutionnaires, toujours plus beaux, toujours plus verts (ou rouges, ou bleus selon la sensibilité des lecteurs).

29/09/2020 16:45 par legrandsoir

La gauche occidentale c’est la gauche qui se trouve en Occident (en gros). Par opposition à la gauche en Amérique latine, par exemple, qui n’a plus grand chose à voir et est certainement d’une autre trempe.

"La gauche occidentale n’a pas la moindre putain d’idée du monde dans lequel elle vit" - José Saramago

27/09/2020 18:01 par carlito

Yannis,
oui, qu’est-ce qu’être de gauche aujourd’hui ? et où donc en trouver ?
J’ai un peu de mal avec la "Gauche" devenue beaucoup plus sociétale que sociale, (sans même parler de lutte des classes).

je préfère pourtant un appel à la paix et le rappel des réels progrès sociaux accomplis par la Chine ... alors que les USA n’ont tjrs pas un système de Sécurité Sociale pour tous, d’Etat donc et ce n’est pas Friot qui me contredirait.
autre considération : la guerre froide Monde Libre (sic) contre URSSn’a jamais cessé depuis l’effondrement de 1991, c’est même un peu échauffé avec le démantélement de la Yougoslavie, le Maidan et l’hystérie polonaise et balte.

Les USA sont bellicistes, impérialistes et apparaissent dans leur immorale nudité dans leurs agressions à l’international et répression à l’intérieur ... et encore plus capitalistes et exceptionalistes, quelque soit leur président.

28/09/2020 09:50 par Assimbonanga

@Yannis, d’où parles-tu ? Es-tu de gauche ? Ou viens-tu juste ici pour faire ch... les gauchistes ? Ça sera plus clair une fois qu’on saura. Merci.

29/09/2020 09:44 par CN46400

Un point de vue venant de Chine

BEIJING, 28 septembre (Xinhua) — Un juge fédéral américain a mis fin à l’interdiction de TikTok imposée par l’administration américaine, ce qui montre que l’action pirate de Washington sous couvert de sécurité nationale a peu de soutien et de justification légale.
Pendant ce temps, de nombreuses entreprises américaines ont poursuivi le gouvernement au cours des deux dernières semaines pour l’imposition de droits de douane sur les produits fabriqués en Chine. La tentative de Washington de séparer l’économie américaine de la Chine s’est avérée impopulaire et contraire aux principes de l’économie de marché.
Alors que certains hommes politiques américains ont proclamé un découplage unilatéral, avec des actions telles que le blocage de TikTok et l’augmentation des tarifs, un découplage complet sera presque impossible.
Bien que l’on ait beaucoup parlé d’entreprises américaines qui délocalisent leurs chaînes de production ou d’approvisionnement hors de la Chine, très peu d’entreprises l’ont fait, selon les données d’un rapport publié récemment par la Chambre de commerce des Etats-Unis à Shanghai.
Le découplage est peu pratique à mettre en oeuvre, compte tenu de la connexion étroite entre les deux économies. Le volume du commerce bilatéral a été multiplié par plus de 250 depuis l’établissement des relations diplomatiques, et les investissements bilatéraux sont passés de presque zéro à environ 240 milliards de dollars.
Plus de 70.000 entreprises américaines ont investi en Chine avec un volume total de ventes de 700 milliards de dollars, et 97% d’entre elles réalisent des bénéfices.
Au lieu d’être une faveur accordée par une partie à l’autre, la coopération économique et commerciale entre la Chine et les Etats-Unis s’est avérée mutuellement bénéfique.
Le monde d’aujourd’hui se trouve dans une ère de mondialisation. L’intégration de diverses économies est un produit naturel de la division internationale du travail. Le monde ne reviendra jamais à l’époque où les pays gardaient leurs marchés fermés les uns aux autres.
La Chine continuera de travailler avec tous les pays pour maintenir un environnement commercial équitable, juste, ouvert et non discriminatoire.
La Chine encouragera la coopération et les échanges internationaux dans des domaines allant de l’économie et du commerce à la science et la technologie.
Se mettre la tête dans le sable comme une autruche face à la mondialisation économique ou tenter de la combattre avec la lance de Don Quichotte va à l’encontre de la tendance de l’histoire. Washington doit abandonner l’obsession de sa "théorie de découplage" et revenir sur la bonne voie de l’ouverture et la coopération.

29/09/2020 14:53 par Yannis

Assimbonanga, je t’avais déjà écrit de me lâcher les basquets, mais cela se confirme, tu ne sais pas lire.

Ne t’inquiètes pas, Belle Assise, je ne vais pas m’éterniser sur ce forum. Tu auras tout le loisir de rester la Reine des Commentaires LGS avec son rond de serviette. Et de continuer à propager la fabrique du consentement pour les mous et le statut quo actuel, qui tend à envoyer tous les opposants à micron dans les bras du RN, vu que les LFI sont en débandade.

Tu pourras t’en donner à coeur joie de commenter les prochains plateaux TV remplis de jeunes fascistes et authentiques racistes. Muscle tes petits doigts sur le clavier, tu vas avoir du travail !!

Saludos

PS : ne prends pas la peine de répondre à un inconnu de droite, un crypto-ultralibéral comme moi. Je ne lirai plus tes post ennuyeux à souhait.

01/10/2020 09:02 par Assimbonanga

Chacun appréciera la précision et l’élégance de ta réponse à ma question très simple. Tu ne vas pas t’éterniser sur ce forum ? Comptes-tu changer de pseudo tantôt ?

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