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La lutte contre le capital est avant tout une lutte politique. Faut-il encore la mener !

La question des contrats d’avenir à destination de la jeunesse

L’actualité est abondante, chaque jour qui passe annonce une réforme, notifie un plan de licenciements, chaque jour qui passe apporte son lot de mauvaises choses et de dégoûts de cette société de l’argent. Même si cette actualité débordante apporte des mauvaises nouvelles qui peuvent éclairer et servir les intérêts des travailleurs et des masses populaires, la récente décision de mettre en place des contrats d’avenir destinés aux jeunes fait partie de celles-ci.

Les intérêts des travailleurs, de tous les travailleurs, et pas seulement ceux concernés par ce nouveau type de contrat, sont évidemment de refuser et de faire échouer cette mesure qui masque en réalité une baisse généralisée et organisée des salaires au nom d’une « philanthropique avancée sociale » en direction de la jeunesse dévorée par le chômage et la précarité.

La jeunesse n’a nul besoin d’une aide humanitaire, elle a besoin d’un travail qui correspond aux études et aux niveaux de formation. Certains pourront dire : « c’est mieux que rien, faut bien commencer », dire cela c’est se sentir impuissant et refuser de voir la réalité des choses dans cette terrible jungle.

Malheureusement, on ne voit que la face visible de cette mesure, quand la face cachée prévoit en fait des sous-emplois en Contrats à Durée Déterminée de plusieurs années. C’est donc la négation du droit du travail et de son code qui aboutit au rêve historique du capital et des patrons : une main d’oeuvre corvéable, formée, sous-payée, et flexible selon les commandes et les besoins, une main d’oeuvre à la semaine voire à la journée.

La mise en place de ce nouveau contrat est révélatrice de l’impuissance politique du gouvernement pour faire face à la vague de chômage et à la pression capitaliste. Il est certain qu’en ayant les pieds, les mains liés et attachés au poteau du capital, il devient impossible de marcher dans la bonne direction et de prendre des mesures sociales qui servent les intérêts des travailleurs et des masses populaires.

Ainsi, la lutte contre le capital est avant tout une lutte politique qu’il faut mener pour et avec les travailleurs et les masses populaires paupérisées.

Accepter cette nouvelle forme de contrat, qui comporte des accords particuliers comme dans les entreprises où il existe des accords particuliers et internes qui peuvent être antisociaux, c’est aussi modifier la forme sociale du rapport entre classes, nous parlons de l’individualisation qui hante notre société.

Aussi, même si cette nouvelle forme sociale est déjà appliquée au niveau des entreprises avec la baisse des salaires, l’individualisation des augmentations, les promotions à la carte, et bien sûr l’éviction de travailleurs d’une manière individuelle ou dans des plans de licenciements, nous assistons à un démantèlement organisé des droits sociaux collectifs, du droit du travail, des statuts collectifs et des conventions collectives.

En créant ce nouveau type de contrat réservé à une catégorie de la population, le gouvernement met en place de nouvelles règles qui ont un caractère politique avec une résonnance économique et sociale. Des contrats catégoriels appliqués selon l’âge des travailleurs qui dérogent au principe même de l’égalité, n’est-ce pas là aussi une négation des principes constitutionnels et une contradiction avec la devise de la France ?

Combattre avec acharnement cette politique de séparation et de discrimination au sein même de la classe des travailleurs, et les déviations constitutionnelles, est donc un acte politique fort. Aussi faut-il mener cette bataille contre la précarisation institutionnalisée et individualisée des emplois et même des droits.

Il est de notre intérêt de classe de mener cette lutte politique, accompagnée par les organisations syndicales et les mouvements de classe, pour bien montrer aux masses le caractère de classe qui nous anime pour combattre cette Loi inspirée par les capitalistes qui voudront en faire une jurisprudence pour l’ensemble.

Nous ne pouvons, en nous taisant, accepter les règles dictées par le capital en tant que telles, comme si les capitalistes et leurs servants étaient des citoyens ordinaires animés par des instincts charitables et généreux, alors qu’ils veulent imposer un nouvel ordre social et mondial, qui dévalorise le travail dans sa forme sociale collective, au nom de la sacro-sainte concurrence et des normes de profits capitalistes et mondialisées.

Nous posons là , la question sur la base d’un fait concret au coeur même de la lutte historique entre capital et travail. Mais poser cette question, comprend qu’il faut une réponse. Aussi, tentons d’argumenter sur la réalité des faits concrets et de l’histoire sur laquelle nous reposons et que nous avons faite.
Le gouvernement s’appuie sur un fait objectif : le chômage des jeunes qui reste dans notre société un véritable fléau qui engendre le moins bon.

Les sociaux-démocrates et le gouvernement Ayrault entendent répondre à des attentes, tout comme en 2005/2006, le gouvernement mené par Dominique de Villepin avait tenté de répondre en instaurant les contrats CPE. Avant lui, il y avait eu la tentative par le gouvernement Balladur en 1993/1994, d’instaurer le contrat d’insertion professionnelle (CIP) à durée déterminée pour les moins de 26 ans rémunéré à 80 % du SMIC. Ces deux mesures comme « solutions » au chômage des jeunes, furent retirées sous la pression populaire, notamment des jeunes et des ouvriers.

Ces deux succès contre la précarisation des emplois sont des victoires politiques contre le capital, mais elles ne seront pourtant pas considérées comme telles, d’ailleurs elles n’ont pas été capitalisées comme telles lors des élections présidentielles de 2007, le PCF, en pointe dans le combat anti-CPE, récoltant moins de 2% des suffrages avec 700 000 voix.

Entre temps, la crise systémique du capital issue de la crise des subprimes apparue en juillet 2007 aux USA, a plongé depuis 2008, les économies des pays capitalistes dans le marasme de leurs propres contradictions.

Aujourd’hui, alors que la crise fait rage et que la concurrence entre capitalistes est à son comble, nous sommes passés dans une période de récession qui crée de fait un chômage de masse qui dépasse aujourd’hui celui de la fin des années 70, lequel est la résultante de la crise pétrolière du milieu des années 70, mais aussi de la surproduction et des plans européens de destruction des filières sidérurgiques, textiles et minières.

Le chômage de masse de ces années 1970-1980 n’a donc rien à voir avec la concurrence des pays à faible coût de main d’oeuvre ou à un manque de productivité et de compétitivité, même si le but était de réorganiser la production en la délocalisant vers des pays à bas coût… D’où l’empressement accéléré par Ronald Reagan de faire tomber le bloc soviétique avec des complicités internes en URSS, notamment d’Eltsine et de Gorbatchev au plan politique et des Soljenitsyne et autres au plan philosophique et anticommuniste, et avec un nombre incalculable de soutiens venus de toutes les sphères et des stratosphères, au nom de la Liberté.

Aussi, actuellement, sans contrepouvoir politique, nous assistons en direct à une lutte quasiment à mort, entre la revendication des travailleurs pour « Le Droit au travail et l’exigence du patronat pour « La liberté du capital », nous sommes concrétement dans le fameux antagonisme Capital/Travail développé par Marx et Engels.

Les récentes prises de positions des « entrepreneurs » (le mouvement des pigeons) contre des supposées mesures gouvernementales à leur encontre, démontrent bien la teneur de cette lutte qui n’a rien d’économique puisque c’est avant tout une lutte politique menée par le patronat pour défendre ses propres intérêts… union sacrée ?

Le gouvernement a reculé et il reculera encore face à cette montée au créneau de la réaction bourgeoise dans tous les domaines. De plus elle est appuyée par l’ensemble des bourgeoisies européennes, comme les britanniques qui ne se gênent plus pour vilipender le gouvernement Ayrault, avec des déclarations fracassantes.

Nous sommes dans une drôle de guerre : le gouvernement répond favorablement aux exigences du capital (baisse des cotisations sociales-contrats précaires-privatisations à venir-gel des dépenses publiques qui accélère les PPP (partenariat public/privé)…) mais ne répond pas aux exigences des travailleurs et des masses populaires (revalorisation du SMIC- interdiction des licenciements-augmentation des minima sociaux…).

C’est un paradoxe rare au demeurant dans l’histoire de ce pays, de voir que le gouvernement répond favorablement à ceux qui l’ont combattu avec vigueur lors des élections politiques mais reste sourd aux demandes de ceux qui l’ont fait élire pour supprimer le fardeau symbolisé par les 5 années de Sarkozisme.

Aussi nous en revenons à la lutte politique, car il est un élément qu’il faut prendre en compte, et c’est Copé qui l’a bien compris, c’est la menace Front National lors des prochaines élections. Même si ces élections sont de type bourgeois, calculées et opportunistes, nous ne pouvons à ce stade les renier.

Combattre les contrats de précarisation n’est pas une lutte anodine, elle débouche sur une manière de penser autrement et collectivement, une pensée de classe.

Même s’il y a des priorités, rien n’est à laisser de côté, car ce rien touche toujours quelqu’un ou quelques-uns.

D’où, le plus grand intérêt de mettre en place une stratégie pour mettre en échec le gouvernement sur la mise en place de ce contrat jeune qui a mis la jeunesse grecque au banc et dans la plus grande des précarités, avec un salaire minimum qui lui est réservée à 450 euro par mois pour 40H00 de travail hebdomadaire.

Ce que nous ne voulons pas pour les jeunes grecs, nous n’en voulons pas pour nos jeunes ici.

Les Cahiers communistes du « Comité de Base » :
comibase@gmail.com n°08/ 12-10-2012
Cellule ouvrière du bassin minier ouest du Pas-de-Calais.

URL de cet article 17958
  

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