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Le licite, l’obligatoire et l’interdit.

Ce que dit ce texte de la réglementation draconienne des comportements est particulièrement vrai en ce qui concerne le langage : là, aucune situation d'urgence n'a été nécessaire pour instaurer la censure.

Selon les juristes arabes, les actions humaines se classent en cinq catégories, qu’ils énumèrent ainsi : obligatoire, louable, licite, blâmable, interdit. A l’obligatoire s’oppose l’interdit, à ce qui mérite louange ce qui doit être blâmé. Mais la catégorie la plus importante est celle qui se trouve au centre et qui constitue pour ainsi dire le fléau de la balance qui pèse les actions humaines et en mesure la responsabilité (responsabilité se dit, dans le langage juridique arabe, « poids »).

Si est louable ce dont l’accomplissement est récompensé et dont l’omission n’est pas interdite, et blâmable ce dont l’omission est récompensée et dont l’accomplissement n’est pas interdit, le licite est ce sur quoi le droit doit se taire et qui n’est donc ni obligatoire ni interdit, ni louable ni blâmable. Il correspond à l’état paradisiaque, dans lequel les actions humaines ne produisent aucune responsabilité, ne sont d’aucune façon « pesées » par le droit. Mais – et c’est là le point décisif –, selon les juristes arabes, il est bon que cette zone dont le droit ne peut en aucune façon s’occuper soit le plus large possible, parce que la justice d’une cité se mesure justement à l’espace qu’elle laisse libre des normes et des sanctions, des récompenses et des désapprobations.

Dans la société où nous vivons, c’est exactement le contraire qui se produit. La zone du licite se réduit chaque jour davantage, et une hypertrophie normative sans précédent tend à ne laisser aucun domaine de la vie humaine en dehors de l’obligation et de l’interdiction. Gestes et habitudes qui avaient toujours été considérés comme indifférents au droit se trouvent maintenant minutieusement régulés et rigoureusement sanctionnés, à tel point qu’il n’y a presque plus une seule sphère des comportements humains qui puisse être considérée comme simplement licite. D’abord des raisons de sécurité tout aussi peu identifiées, puis, dans une mesure croissante, des raisons de santé ont rendu obligatoire une autorisation pour accomplir les actes les plus habituels et innocents, comme se promener dans la rue, entrer dans un local public ou se rendre sur son lieu de travail.

Une société qui réduit jusqu’à un tel point le domaine paradisiaque des comportements non pesés par le droit n’est pas seulement, comme l’estimaient les juristes arabes, une société injuste, c’est à proprement parler une société invivable, dans laquelle toute action doit être bureaucratiquement autorisée et juridiquement sanctionnée, et où l’aisance et la liberté des coutumes, la douceur des relations et des formes de vie se réduisent jusqu’à disparaître. En outre, l’abondance des lois, des décrets et des règlements est telle que, non seulement il devient nécessaire de recourir à des experts pour savoir si une certaine action est licite ou interdite, mais même les fonctionnaires chargés d’appliquer les normes s’embrouillent et se contredisent.

Dans une telle société, l’art de vivre ne peut que consister à réduire au minimum la part de l’obligation et de l’interdiction, et à élargir au contraire au maximum la zone du licite, la seule dans laquelle, sinon un bonheur, du moins un sentiment de joie devient possible. Mais cela, c’est justement ce que les misérables qui nous gouvernent s’ingénient par tous les moyens à empêcher et à rendre difficile, en multipliant les normes et règlements, les contrôles et vérifications. Jusqu’à ce que la sinistre machine qu’ils ont construite s’effondre sur elle-même, entravée par les règles et dispositifs mêmes qui devaient en permettre le fonctionnement.

Traduction de Rosa Llorens.

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