Je trouve amusant de reprendre dans ce contexte un extrait du livre de Joseph Ratzinger, son premier sur Jésus de Nazareth. Cet extrait est comme perdu au milieu de ce livre de telle manière qu’il est passé inaperçu. Il est question de l’aliénation de l’homme :
« N’est-il pas vrai que l’homme, cette créature appelée homme, tout au long de son histoire, est aliéné, brutalisé, exploité ? L’humanité dans sa grande masse a presque toujours vécu sous l’oppression. Et inversement, les oppresseurs sont-ils la vraie image de l’homme, ou n’en donnent-ils pas plutôt une image dénaturée, avilissante ? Karl Marx a décrit de façon drastique « l’aliénation » de l’homme. (…) Il a livré une image très concrète de l’homme qui tombe aux mains de bandits » (p.224).
Et au sujet du capitalisme voici ce qu’il écrivait :
« Face aux abus du pouvoir économique, face aux actes de cruauté d’un capitalisme qui ravale les hommes au rang de marchandise, nos yeux se sont ouverts sur les dangers que recèle la richesse, et nous comprenons de manière renouvelée ce que Jésus voulait dire quand il mettait en garde contre la richesse, contre le dieu Mammon qui détruit l’homme et qui étrangle, entre ses horribles serres de rapace, une grande partie du monde. » (p.120)
Ce que le pape François dit directement et sans camouflage, le pape Benoît l’a dit de manière à ce que personne ne s’en rende vraiment compte.
Bonne année à tous et à toutes.