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Le Sarkophage n° 33

Dans Le Sarcophage (La vie est à nous) n° 33, Paul Ariès glorifie le droit à l’expérimentation : « Le gouvernement, en choisissant de nommer Louis Gallois Commissaire général à l’investissement puis en lui confiant une mission sur la compétitivité, savait ce qu’il faisait. Les propositions de Gallois, si elles reprennent en partie, celles de la Fabrique de l’industrie et celles du Club de pensée Confrontations Europe, épouse aussi celle de feu la commission Attali.

Noël Mammère établit un lien entre mariage homo et « ignorance et peur de soi » : « Nous sommes du côté de l’émancipation humaine, pour l’égalité des droits, contre toute forme d’obscurantisme ! »

Raoul-Marc Jennar estime que l’Union européenne agit contre les peuples : « Les gauches antiproductivistes ont perdu une nouvelle bataille avec l’adoption du traité budgétaire européen, avec les seules voix de la gauche gouvernementales inféodée à Hollandréou. Le traité Merkozy est donc subitement devenu défendable avec l’arrivée au pouvoir des écolo-socialistes de marché. »

Gynécologue, Claude Eguillon souhaite repenser le rôle des maternités en France : « Tout comme nous repensons déjà celui de la restauration scolaire, des transports en commun urbains, de l’eau vitale. […] Le regroupement en très grands centres favorise l’application indiscriminée de protocoles standardisés. »

France Flipo a des doutes sur la « conférence environnementale » : « L’impression générale est que le gouvernement semble découvrir le secteur, et ne pas avoir fait d’analyse bien poussée des obstacles et des moyens à mettre en oeuvre pour les surmonter. »

Pour Catherine Bourgain, l’ADN échappe aux prévisions : « La gauche antiproductiviste est spontanément contre le flicage. Nous n’aimons ni les caméras dites de sécurité ni les prélèvements d’ADN. Sommes-nous des irresponsables ?

Toujours sophiste, Laurent Paillard réfléchit au verbe « réguler » : « Cette prescription apparente permet de passer pour un défenseur des droits des travailleurs ou même de l’environnement sans se mettre à dos ceux qui sont prêts à toutes les exactions pour augmenter leurs marges. En effet, réclamer de la " régulation " est un bon moyen e faire oublier la nécessité de la réglemention en matière économique et sociale. »

Toujours très bon, le biologiste Jacques Testard voit dans les jeux paralympiques « le comble de la compère » : « Devions-nous nous taire parce qu’on organise des jeux paralympiques au moment même où la situation des handicapés s’aggrave en Grande-Bretagne ? […] Un participant au 5000 mètres en fauteuil (le seul énoncé de cette épreuve est surréaliste !) a ainsi fait remarquer : " Je suis le plus handicapé, je suis le seul à être paraplégique donc je n’ai ni abdos ni fessiers ? " [… Mais pourquoi un handicapé devrait-il se réaliser sur le terrain de son handicap plutôt que sur des objectifs communs à toute l’humanité comme dans la peinture ou la poésie ? Michel Petrucciani était magnifique au piano et l’on se réjouit qu’il n’ait pas choisi le stade pour se dépasser. […] L’obscénité de la compétition se confirme quand on apprend que le dopage est encore plus répandu aux jeux paralympiques, où la détection des fraudes est compliquée par le traitement médical des handicaps autant que par l’usurpation de la qualité d’handicapé comme il est arrivé pour les déficients mentaux. »

Paul Ariès était présent au 2e Forum national de la désobéissance : « Ce forum s’est tenu dans un climat maussade car nous n’avons pas sorti Sarkozy pour voir le nouveau gouvernement poursuivre la même politique, pour faire la chasse aux Roms, pour déclarer que le nucléaire et la voiture électrique seraient l’avenir de la France, pour adopter le traité Merkozy, pour imposer par la force NDDL. »

Laurent Paillard revient sur les conclusions anti-OGM de Gilles-Éric Séralini. Cet épisode illustre « les problèmes de conflits d’intérêts posés par la privatisation de la recherche scientifique dans un contexte de soumission des médias aux investisseurs. »

Maxime Vivas, qui est partout, explique pourquoi les pseudos anticonspirationnistes ont gagné. Je suis habituellement contre le mélange des genres, mais je déroge ici. Dans Rue 89, une « Caro » (toujours ces pseudos du courage) s’en prenait récemment à Maxime en ces termes : « Juste pour dire que Maxime Vivas est une nana qui règne sur Le Grand Soir avec son ami Victor Dedaj. Ils produisent des textes très violemment antisionistes et parfois négationnistes »

J’ai répondu ceci : « Maxime Vivas n’est pas une nana. Croyez bien que je le regrette. C’est un vieux monsieur (encore plus vieux que moi), très drôle, très humain. Il est d’origine espagnole, issu d’une famille d’ouvriers immigrés. J’ai le grand bonheur de participer à une émission de radio qu’il anime chaque semaine sur les ondes de Radio Mon Païs, proche (comme on dit) de la CGT (dont je ne suis pas membre mais où je n’ai aucun ennemi). Dans cette émission culturelle, la parole est libre. Jamais Maxime n’a demandé aux collaborateurs de l’émission, ne serait-ce que de jeter un oeil sur leur papier avant le passage à l’antenne.

J’ai publié plus de 400 articles dans les colonnes du Grand Soir. Je n’ai jamais fait l’objet du moindre commencement de censure de sa part ou de celle de l’autre responsable du site. Je ne suis pas né de la dernière pluie : si j’avais détecté chez Maxime une once d’antisémitisme ou un centimètre carré de couleur brune, j’aurais non seulement interrompu ma collaboration avec le Grand Soir, mais aussi mes relations amicales et militantes avec lui. Maxime Vivas est par ailleurs écrivain. Son premier ouvrage publié fut couronné par un prix littéraire prestigieux. J’ai lu une bonne partie de ses livres. Vous n’y trouverez jamais la moindre trace de brunisme ou d’antisémitisme.

Tout cela pour dire que j’ai été absolument sidéré par les procès imbéciles qui lui ont été intentés par des gens aux méthodes méprisables. Ceux qui, comme moi, le connaissent d’un peu près savent à quel point il a été profondément blessé par ces jets de boue. »

Ce témoignage ne l’a évidemment pas convaincue, mais l’a un peu calmée.

Pour Frédéric Dehez, l’homme est « menacé » : « En raison de nos modes de vie. Attention à ne pas idéaliser les modes de vie des peuples du Sud. Attention à ne pas alimenter les peurs et tous ceux qui en vivent. Comment combattre efficacement ces fléaux sans tomber pour autant dans un renforcement du biopouvoir ?

A lire un article intéressant d’Olivier Canal sur les minorités ethniques en Chine : les Chinois sont des Hans à 91%, mais « 55 minorités ethniques sont reconnus par le pouvoir de Pékin. Ces minorités constituent 9% de la population totale, mais se répartissent sur plus de 50% du territoire. »

Pour Haud Guéguen et Frédéric Porcher, la reconnaissance est un « enjeu des luttes sociales » : « Les gens sont moins bêtes qu’angoissés, moins manipulés que désespérés. Posture salutaire qui nous interdit de donner des leçons. Posture fructueuse car elle nous permet aussi de redevenir des voyants et de découvrir la richesse des milieux populaires dont témoigne déjà le droit à la reconnaissance contre une société du mépris. »

Joëlle Fontaine se demande si la Grèce a jamais été un État souverain : Au XXe siècle, la réponse est non. « Questionner l’histoire grecque, c’est mieux comprendre ce qui permet la mise sous tutelle d’un État, d’un peuple. »

« Keynes, reviens », nous dit Jean Gadrey qui écrit au génie anglais de l’économie, « ils sont devenus fous ! » : « Une distribution de la richesse produite fait une part nettement plus réduite aux salaires, pour favoriser ceux dont tu souhaites l’euthanasie : les rentiers. » Gadrey cite cette phrase cinglante de Keynes [qu’il n’a jamais écrite mais qui aurait pu être de lui, si non e vero e bene trovatto] : « Le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde. »

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