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Les conséquences de la destruction de l’URSS

Un texte fondamental, à déguster lentement parce qu’il offre une perspective inédite de recherche et d’appréciation sur la situation aujourd’hui, y compris sur les conditions de l’aggravation de la crise du capitalisme à la suite de la chute de l’URSS (note de Danielle Bleitrach) A l’occasion du 25e anniversaire de cet événement historique La création de l’Union des Républiques socialistes soviétiques, comme réunion de peuples et fédération d’états engagés dans la construction socialiste, a été un phénomène colossal, sans précédent dans la pratique historique mondiale. Avant la naissance de l’Union soviétique, l’histoire mondiale de l’humanité n’a jamais connu une telle association volontaire à grande échelle de nations et de nationalités en un seul Etat.

Cette expérience a été rendue possible par la victoire de la Grande Révolution socialiste d’Octobre, qui a libéré les peuples de l’Empire russe de l’oppression sociale et de l’exploitation, leur fournissant une perspective de libre développement. C’est pourquoi le socialisme soviétique a été le degré suprême du progrès historique de l’humanité au XXème siècle.

Ce n’est donc pas étonnant si la destruction de l’Union soviétique a entraîné des conséquences catastrophiques pour les peuples de notre pays multinational, et pour l’humanité dans son ensemble.

En se fixant pour tâche la destruction de l’Union soviétique, la contre-révolution impérialiste n’avait aucune idée réelle des conséquences possibles de cette agression brutale d’envergure mondiale. Elle n’avait pas une perception adéquate et encore moins une compréhension scientifique de la réalité historique des dernières décennies du XXe siècle, dans lesquelles se trouvait l’humanité moderne. Elle tournait le dos aux lois objectives du développement social de la communauté mondiale, ignorait l’impact transformateur sur le monde de la révolution technologique, déformait la nature globale de l’aggravation de la crise générale du capitalisme.

Elle ne pouvait imaginer que, en raison de la forte intégration et interdépendance de la communauté internationale, le démembrement de l’Union soviétique allait inévitablement conduire à la rupture de l’équilibre dans le développement social mondial, et en même temps provoquer une déstabilisation complète du processus historique planétaire. La contre-révolution était guidée par la stratégie fasciste de l’impérialisme étasunien, visant à établir sa domination mondiale et la restauration complète du capitalisme sur le globe, ce qui, objectivement, était impossible.

La destruction scélérate de l’Union soviétique signifiait une grave défaite du système socialiste mondial, un affaiblissement du processus révolutionnaire mondial, une dégradation de la démocratie politique et du progrès social dans le monde entier, et l’intensification extrême de la crise mondiale du capitalisme. Avec le démembrement de l’Union soviétique s’est déchaînée l’agression impérialiste mondiale contre l’humanité, dans la mesure où le monde avait perdu le principal facteur de sa dissuasion. C’est ainsi que l’impérialisme étasunien s’est employé à provoquer des guerres civiles, des conflits ethniques et religieux, on a vu prospérer des gangs armés dans différents « points chauds » : le Caucase, les Balkans, l’Asie centrale, le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord, l’Ukraine et d’autres endroits de la planète. Finalement, la « guerre des intérêts » s’est aggravée de manière significative dans le monde entier.

L’effondrement de l’Union soviétique a été un choc économique, social, politique et spirituel de portée mondiale, affectant le développement historique de toute l’humanité. À la suite de la désintégration de l’URSS, la contre-révolution impérialiste elle-même a été entraînée dans une configuration particulière du développement social mondial qu’elle ne pouvait maîtriser, se condamnant elle-même à une mort inévitable. Constituant une anomalie dans le processus historique naturel, le démembrement de l’Union soviétique a été marqué par des conséquences dévastatrices considérables pour tous les pays du monde. En conséquence, la crise mondiale a atteint son paroxysme. Au bout du compte, avec la destruction de l’Union soviétique a commencé la phase finale de l’effondrement du système capitaliste mondial et de l’ordre social fondé sur la propriété privée. L’effondrement de l’ancien ordre mondial a connu une accélération significative prenant l’allure d’une avalanche.

La destruction de l’Union soviétique a été immédiatement suivie par la mise en esclavage colonial du pays désintégré : anéantissement à grande échelle de ses forces productives et transformation de son territoire en un appendice de matières premières pour les monopoles transnationaux, génocide de son peuple. Le rôle destructeur principal a été joué par la privatisation des moyens de production, visant à la restauration du capitalisme dans le pays démantelé. Directement à l’opposé de la principale loi objective du développement de la production matérielle – sa socialisation, – la privatisation s’est soldée par un échec catastrophique dans l’économie nationale et un effondrement complet de la production sociale. Les conséquences sociales de la privatisation ont été l’appauvrissement massif de la population, la polarisation sociale de la société, l’extinction de la population du pays. Les peuples de l’Union soviétique se sont retrouvés sous la menace de la fin de leur existence en tant que communauté historique de personnes.

Pour les peuples de l’Union soviétique, la destruction de leur Etat fédéral a provoqué une catastrophe nationale dans la première moitié de 1990 en raison de l’effondrement de la base économique commune de la société soviétique, sapant les fondements de la vie matérielle et productive des populations. La chute de la production sociale a été encore plus importante que les dommages subis par l’économie nationale de l’URSS au cours de la Seconde Guerre mondiale. En conséquence, on a assisté à une forte baisse du niveau et de la qualité de vie, la grande majorité des masses s’est retrouvée sous le seuil de la pauvreté, une grande partie de la population du pays a été frappée par le chômage, la lumpénisation, la paupérisation. Dans certains endroits a éclaté une guerre civile sanglante, marquée par de nombreuses victimes humaines, et entraînant l’éclatement d’anciennes républiques soviétiques. La conséquence a été la dégradation sociale des peuples soviétiques, la diminution de la population totale du pays démembré, la destruction de l’État-Union soviétique ayant sapé les principales sources de leur viabilité.

La restauration du capitalisme dans l’Union soviétique désintégrée s’est caractérisée surtout par la destruction accélérée des forces productives de la société soviétique. Ce pays qui auparavant était autosuffisant, subvenant pleinement aux besoins de sa population, a perdu dans le désastre des industries entières comme la construction de machines-outils, l’équipement, le génie électrique, l’électronique et d’autres domaines permettant le progrès scientifique et technologique. La restauration capitaliste a transformé l’ex-Union soviétique en une région arriérée, désespérée, décolorée. Les peuples de l’URSS ont été détruits sous la domination du capital compradore, la privatisation de l’économie ayant fait passer leur richesse sociale sous le contrôle ou même la propriété directe des monopoles étrangers. C’est y compris la souveraineté des peuples ex-soviétiques qui est menacée.

La restauration du capitalisme en Union soviétique a affecté le système capitaliste mondial, car elle s’est trouvée être incompatible avec les lois objectives du développement social. Par conséquent, la restauration du capitalisme en Union soviétique a entraîné des tendances destructrices à l’échelle planétaire, comme la déstabilisation du développement social global, l’extrême intensification de la crise générale du système capitaliste mondial, la désintégration complète des systèmes économiques et politiques dans le monde, l’accélération de l’effondrement du système social fondé sur la propriété privée, etc. Il s’en est suivi un repartage territorial du monde, une importante aggravation des problèmes et des contradictions mondiales, une augmentation significative de la menace d’une catastrophe mondiale sur l’humanité. Toutes ces conditions ont eu pour effet un chaos mondial généralisé : l’effondrement de l’ancien ordre social, rejeté dans le monde entier qui refuse le pouvoir égoïste des forces politiques actuelles, s’est accéléré. Lorsque le chaos mondial commence à gérer le développement social global, l’existence même de l’humanité est mise en péril.

La désintégration de l’Union soviétique a contribué à la montée de l’agression impérialiste mondiale contre l’humanité allant jusqu’à la menace réelle d’une catastrophe nucléaire. Mais dans la réalité historique, il est apparu que les destructeurs impérialistes de l’URSS sont devenus les otages de leurs actes criminels. Ils sont incapables de maîtriser la situation critique dans le monde, car avec le démembrement de l’Etat soviétique ils ont franchi la limite de l’acceptable dans le processus historique mondial. Par conséquent, toutes leurs aspirations égoïstes se transforment en leur contraire, entraînant des conséquences désastreuses pour eux-mêmes. Il ne peut en être autrement quand les forces politiques au pouvoir dans la plupart des pays vont à l’encontre des lois objectives du développement social. C’est une chose qui est déterminée par la logique objective de l’histoire du monde. La dialectique de l’histoire oriente les nations du monde vers la formation d’une nouvelle union étatique, plus puissante que l’ancienne Union soviétique. L’exemple de l’Union soviétique – une fédération socialiste multinationale – servira de prototype pour une union mondiale des peuples de la planète, ce qui est vraiment réalisable sur une base socialiste. L’agression impérialiste mondiale ne fait que renforcer les spasmes de son agonie.

L’agonie universelle qui engloutit le système capitaliste mondial n’est pas due à l’effondrement de l’URSS. Les causes plus fondamentales et plus anciennes sont liées à la révolution scientifique et technique. Au cours de cette immense révolution dans le développement des forces productives de l’humanité, le capitalisme a épuisé toutes ses possibilités et est entré naturellement dans l’étape historique de la cessation irréversible de son existence. Ayant subi l’impact transformateur de la révolution technologique, l’économie mondiale ne peut plus spontanément se développer dans le cadre du système obsolète des rapports de production basés sur la propriété privée. Elle s’essouffle et s’effondre sous les coups de la crise mondiale. Le capital monopolistique financier qui domine dans le camp capitaliste a rompu avec la production matérielle et plongé dans la spéculation sur le marché mondial. Ainsi, le capital financier s’est transformé en fiction, fonctionnant uniquement par inertie, et tendant à se tarir de manière inexorable et irréversible. Et la spéculation capitaliste dégénère en une agonie universelle du mode de production capitaliste, avec toutes les conséquences qu’elle comporte sur les plans économique, social, politique et spirituel, qui se combinent dans la destruction du système social capitaliste sur la planète. La désintégration de l’Union soviétique n’a fait qu’accélérer et approfondir le processus historique naturel.

Toutes ces manifestations de la crise globale prises comme un tout témoignent de la formation à la fin du XXème siècle d’une situation révolutionnaire mondiale. Elle est caractérisée par une déstabilisation complète des relations internationales, l’augmentation des tendances catastrophiques et chaotiques dans le développement social des peuples du monde entier. Elle est marquée par le déchaînement sur la scène mondiale des forces sociales et politiques de la réaction sociale et de l’agression militaire, l’agression mondiale de l’impérialisme contre l’humanité, la perte de contrôle des forces contre-révolutionnaires sur les processus dans le monde. Par sa nature même, elle reflète l’inéluctabilité de la destruction de l’ordre social du monde fondé sur la propriété privée. Et donc, la situation de crise aiguë à l’échelle de la planète est liée au conditionnement objectif par la révolution scientifique et technique mondiale de la voie socialiste de développement de la communauté mondiale des nations. Cette situation révolutionnaire mondiale ouvre sur une vague prochaine de révolutions socialistes d’abord dans la majorité des pays, et plus tard sur le reste de la planète.

L’impérialisme agonisant est devenu extrêmement agressif et dangereux. L’agression mondiale de la réaction fascisante de l’impérialisme pousse la crise mondiale vers une escalade pouvant déboucher sur la catastrophe universelle et l’autodestruction de l’humanité. La seule alternative à l’autodestruction de l’humanité est la transformation révolutionnaire de la société selon des principes socialistes dans la plupart des pays. C’est une véritable alternative qui sortirait les peuples du monde de la crise mondiale, les engagerait vers la construction d’une société socialiste sans classes, la liberté sociale, la justice et l’égalité. Il n’est pas d’autre moyen de sortir de la crise mondiale. D’autant plus que la révolution scientifique et technique mondiale a ouvert des capacités productives suffisantes pour répondre aux besoins humains de toute la population de la planète. La mise en œuvre de cette possibilité stratégique pour l’humanité suppose le triomphe mondial du socialisme.

L’impérialisme agonisant peut encore détruire des dizaines de nations et rejeter l’humanité loin en arrière sur la voie de son développement historique. Mais l’impérialisme ne peut plus sortir vivant de sa propre crise mondiale, qui clôt l’histoire séculaire de la civilisation fondée sur la propriété privée. Sa crise mondiale est la dernière crise dans l’histoire du monde. La transformation des caractéristiques fondamentales du capitalisme en leur contraire au cours du XXe siècle a entraîné la dégénérescence économique du capital. En raison de la spéculation, il est devenu virtuel, fictif, illusoire. Il s’est transformé en un pseudo capital. Parallèlement à cela s’en est suivi une dégénérescence sociale de la société bourgeoise et sa déshumanisation et désocialisation, la férocité et la barbarie. Ces tendances reflètent les dernières convulsions du système capitaliste mondial.

Suite à l’agonie de l’impérialisme dans le processus historique mondial advient naturellement le socialisme, dont la phase initiale a déjà été parcourue par les peuples soviétiques. Confrontés au problème de leur conservation et de leur survie, les peuples de l’URSS détruite étendent de plus en plus leurs mouvements de protestation contre la restauration du capitalisme dans notre pays divisé. Le salut et la survie des peuples soviétiques réside dans un socialisme rénové à un niveau supérieur de développement social que ce qui a été construit et mis en œuvre en URSS au XXème siècle. Cet objectif stratégique est suivi par les autres peuples du monde. Leur passage à un mode de la vie socialiste a été conditionné objectivement par la révolution scientifique et technologique mondiale. Il n’y a pas d’autre voie.

Juozas Ermalavichyus
docteur es sciences historiques, professeur 15/11/2016

https://kprf.ru/party-live/opinion/160190.html

Traduit par Marianne Dunlop pour Histoire et société

»» https://histoireetsociete.wordpress...
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