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Les différences fondamentales entre émigré, demandeur d’asile et réfugié en France

Le droit des étrangers en France est un domaine complexe qui englobe différentes catégories juridiques. Trois termes souvent utilisés dans ce contexte sont émigrés, demandeurs d'asile et réfugiés. Bien qu'ils soient tous liés à la migration, ces termes désignent des statuts juridiques distincts, avec des droits et des obligations spécifiques. Dans cet article, nous explorerons les différences fondamentales entre ces trois catégories et les principales sources juridiques qui les régissent.

1. Émigré :

Un émigré est généralement une personne qui quitte volontairement son pays d’origine pour s’installer dans un autre pays. Toutefois, il convient de noter que le terme "émigré" n’a pas de statut juridique spécifique en France. Les droits et les obligations d’un émigré sont régis par la législation générale relative aux étrangers en France, telle que la loi du 10 septembre 2018 et le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA). Les émigrés doivent souvent obtenir un visa approprié pour entrer et séjourner en France, et ils peuvent être soumis à des conditions spécifiques en fonction de leur pays d’origine.

Références :
 Loi du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie.
 Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA).

2. Demandeur d’asile :

Un demandeur d’asile est une personne qui fuit son pays d’origine en raison de la persécution ou de la crainte fondée de persécution en raison de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques. En France, la demande d’asile est réglementée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) et la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Les demandeurs d’asile ont le droit de solliciter une protection internationale et de bénéficier d’une procédure d’examen de leur demande. Pendant cette procédure, ils peuvent recevoir un titre de séjour provisoire et accéder à certains droits sociaux.

L’État français a certaines obligations envers les demandeurs d’asile pendant le temps d’instruction de leur demande. Voici quelques-unes de ces obligations :

1. Hébergement : L’État a l’obligation de fournir un hébergement aux demandeurs d’asile pendant la procédure d’instruction de leur demande. Cela peut être sous la forme d’un hébergement d’urgence, de centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) ou d’autres structures appropriées.

2. Allocation d’attente : Les demandeurs d’asile ont droit à une allocation d’attente, également appelée allocation pour demandeur d’asile, pour subvenir à leurs besoins essentiels pendant la procédure. Cette allocation vise à couvrir les frais de subsistance de base tels que l’alimentation, les vêtements et l’hygiène.

3. Accès à l’information : L’État français a l’obligation de fournir aux demandeurs d’asile des informations claires et compréhensibles sur la procédure d’asile, leurs droits et leurs obligations. Cela peut inclure des informations sur les étapes de la procédure, les délais, les droits sociaux, les services juridiques disponibles, etc.

4. Accès à une assistance juridique : Les demandeurs d’asile ont le droit d’avoir accès à une assistance juridique gratuite pour les aider à préparer et présenter leur demande d’asile. L’État doit mettre en place des mécanismes permettant aux demandeurs d’asile de bénéficier de conseils juridiques et de l’assistance de représentants légaux qualifiés.

5. Soins de santé : L’État a l’obligation de garantir l’accès aux soins de santé appropriés pour les demandeurs d’asile. Cela inclut les soins médicaux essentiels, les traitements médicaux nécessaires et les soins d’urgence.

6. Protection contre l’expulsion : Pendant la procédure d’asile, l’État français ne peut pas expulser le demandeur d’asile vers son pays d’origine tant que sa demande n’a pas été examinée et qu’une décision finale n’a pas été rendue.

Ces obligations sont régies par le droit français, y compris la loi du 10 septembre 2018 pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie, ainsi que les directives européennes sur l’asile. Il est important de noter que les obligations spécifiques peuvent varier en fonction de la législation en vigueur et des décisions judiciaires récentes.

L’allocation d’attente, également connue sous le nom d’allocation pour demandeur d’asile, est une prestation sociale accordée aux demandeurs d’asile en France pour subvenir à leurs besoins essentiels pendant la procédure d’examen de leur demande. Son montant varie en fonction de la composition familiale du demandeur d’asile. Voici les montants mensuels de l’allocation d’attente en vigueur à la date septembre 2021 (par jour) :

1. Personne seule (majeure) : 6,80 euros.
2. Couple sans enfant : 10,20 euros.
3. Personne seule ou couple avec un enfant : 13,60 euros.
4. Personne seule ou couple avec deux enfants : 16,30 euros.
5. Personne seule ou couple avec trois enfants : 19,20 euros.
6. Par enfant supplémentaire : +2,90 euros.

En France, la demande d’asile suit plusieurs étapes distinctes. Voici les étapes générales d’une demande d’asile :

1. Arrivée sur le territoire français : Le demandeur d’asile arrive sur le territoire français et exprime son souhait de demander l’asile.

2. Enregistrement de la demande : Le demandeur d’asile se rend à une structure d’accueil ou à la préfecture compétente pour l’enregistrement de sa demande d’asile. Il remplit un formulaire appelé "Demande d’asile" et fournit des informations détaillées sur les raisons de sa demande.

3. Convocation à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) : le demandeur d’asile reçoit une convocation de l’OFPRA pour un entretien individuel. Lors de cet entretien, le demandeur expose en détail les raisons de sa demande d’asile et fournit tous les documents et éléments de preuve nécessaires pour étayer sa demande.

4. Évaluation de la demande par l’OFPRA : L’OFPRA examine la demande d’asile et évalue si le demandeur remplit les critères pour être reconnu comme réfugié au regard de la Convention de Genève de 1951 et de la législation française. L’OFPRA prend en compte les éléments présentés par le demandeur lors de l’entretien, ainsi que les informations sur la situation dans le pays d’origine.

5. Décision de l’OFPRA : L’OFPRA prend une décision sur la demande d’asile. Il peut accorder le statut de réfugié si les conditions sont remplies, ou octroyer une protection subsidiaire si le demandeur ne répond pas aux critères de la Convention de Genève mais est exposé à des risques dans son pays d’origine. Si la demande est rejetée, le demandeur peut faire appel de la décision devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).

6. Appel devant la CNDA : Si la demande est rejetée ou si le demandeur souhaite contester la décision de l’OFPRA, il peut faire appel devant la CNDA dans un délai imparti. La CNDA examine la demande, conduit des auditions et prend une décision indépendante.

7. Décision finale : La décision de la CNDA est considérée comme définitive, sauf dans certains cas exceptionnels. Si la demande est acceptée, le demandeur se voit accorder le statut de réfugié ou une protection subsidiaire. Si la demande est définitivement rejetée, le demandeur peut faire l’objet d’une obligation de quitter le territoire français.

Il est important de noter que ces étapes sont une présentation générale du processus de demande d’asile en France. La durée de chaque étape peut varier, et des procédures spécifiques s’appliquent aux cas particuliers, tels que les mineurs non accompagnés ou les personnes vulnérables.

Le délai d’attente pour recevoir la décision de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) peut varier en fonction de divers facteurs, notamment la complexité de la demande, le volume de demandes en cours de traitement et la situation individuelle du demandeur. En général, le délai d’attente peut être de trois mois, mais le plus souvent ce délai est dépassé pour atteindre entre 6 mois à 12 mois.

Il est important de noter que l’OFPRA s’efforce de traiter les demandes d’asile dans les meilleurs délais, en accordant une attention particulière aux demandes prioritaires, telles que celles des personnes vulnérables ou des personnes en situation d’urgence.

Pour obtenir des informations précises sur les délais d’attente actuels, il est recommandé de consulter les sources officielles, telles que le site web de l’OFPRA ou de contacter directement l’OFPRA pour obtenir des informations actualisées sur l’état de la procédure et le délai prévu pour la décision.

Références :

 Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
 Cour nationale du droit d’asile (CNDA).
 Directive 2011/95/UE du Parlement européen et du Conseil du 13 décembre 2011 concernant les normes relatives aux conditions que doivent remplir les ressortissants des pays tiers ou les apatrides pour pouvoir bénéficier d’une protection internationale.

3. Réfugié :

Un réfugié est une personne qui a obtenu une protection internationale après avoir été reconnue comme ayant le statut de réfugié. En France, cette reconnaissance est accordée par l’OFPRA ou par la CNDA en cas d’appel. Les réfugiés ont le droit de rester en France et de bénéficier d’une protection contre le renvoi dans leur pays d’origine. Ils ont également le droit de travailler, d’accéder aux soins de santé et à l’éducation, et de jouir d’autres droits sociaux similaires à ceux des citoyens français.

L’étranger qui a obtenu le statut de réfugié en France bénéficie de plusieurs droits et protections. Voici certains des droits accordés aux réfugiés :

1. Droit de résidence : le réfugié a le droit de résider légalement en France et ne peut pas être renvoyé vers son pays d’origine, sauf dans certaines circonstances exceptionnelles.

2. Droit au travail : le réfugié a le droit d’accéder au marché du travail français et d’exercer une activité professionnelle, dans les mêmes conditions que les citoyens français. Il a également le droit de créer sa propre entreprise.

3. Droit à la protection sociale : le réfugié a le droit de bénéficier de la sécurité sociale en France, ce qui inclut l’accès aux soins de santé, à l’assurance maladie et aux prestations sociales.

4. Droit à l’éducation : le réfugié a le droit d’accéder à l’éducation en France, y compris à l’enseignement primaire, secondaire et supérieur. Les enfants réfugiés ont le droit de fréquenter l’école et de recevoir une éducation adaptée à leurs besoins.

5. Droit au regroupement familial : le réfugié a le droit de faire venir certains membres de sa famille en France, sous réserve des conditions et des procédures spécifiques définies par la législation sur l’asile et l’immigration.

6. Droit à la protection contre la discrimination : le réfugié est protégé contre toute discrimination fondée sur sa condition de réfugié. Il bénéficie de la même protection juridique que les citoyens français en matière de droits fondamentaux, y compris le droit à la non-discrimination, à la liberté de pensée, de conscience et de religion, et à la liberté d’expression.

Il est important de noter que ces droits sont énoncés dans la législation française et dans les conventions internationales, telles que la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés. Les réfugiés peuvent également bénéficier d’autres droits et services spécifiques visant à faciliter leur intégration sociale et économique en France.

Références :

 Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA).
 Cour nationale du droit d’asile (CNDA).
 Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés.

Conclusion :

Il est essentiel de comprendre les différences entre un émigré, un demandeur d’asile et un réfugié afin d’appréhender les droits et les obligations qui leur sont accordés en France. Les émigrés sont soumis aux lois générales sur les étrangers, tandis que les demandeurs d’asile et les réfugiés bénéficient d’un statut spécifique et d’une protection internationale.

Les sources juridiques mentionnées dans cet article servent de référence pour approfondir ces sujets et comprendre les mécanismes juridiques en vigueur dans le droit des étrangers en France.

URL de cet article 38704
   
Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, (…)
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