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Les projets d’Horace et la "loi de l’humiliation universelle" des Algériens !

Les mêmes députes applaudissent Ouyahia comme ils ont applaudi Tebboune ! Drôle de démocratie. C’est la démocratie populaire ! Les limites entre la vérité et le mensonge sont flexibles. Le mensonge ne trouve plus de résistance qui peut l’arrêter. Il avance et gagne du terrain dans le champ de bataille pour arriver au pouvoir. Nous devons dire l’amère vérité au peuple : Ouyahia n’est pas un Kaczynski mais peut-être un courtisant des Kaczynski. Sidi Saïd n’est pas Lech Walesa car il n’a jamais travaillé. Ali n’est pas le petit-fils de Cheikh Al Haddad mais son homonyme.

Je commence mon texte par une illustration qui résume notre quotidien : Madame Houda est en retard pour aller à un rendez-vous avec Zizou le secrétaire général d’un ministère. Elle presse, met ses enfants dans la voiture et démarre. En route, elle ne se souvient plus si elle a fermé la porte de son appartement. Elle retourne pour vérifier et repart. Le voyant de l’essence du tableau de bord tourne au rouge. Elle passe faire le plein, la pompe 24/24 est en panne et il y a un accident sur le trajet. Madame Houda profite du bouchon pour vérifier si elle a assez de dinars pour payer l’essence. Elle ne trouve pas son porte-monnaie. Elle contacte monsieur Didou le boucher, son ex-mari, pour l’aider à trouver une solution. Didou ne répond pas à son appel téléphonique. Il est politiquement occupé. Il révise la loi pour vérifier si son étude économique concernant l’importation de viande est conforme. Il prépare son rapport pour expliquer aux bouchers l’idée de sa découverte. D’après son raisonnement, si cette idée s’applique convenablement, elle empêchera le couteau des bouchers de toucher à l’os. Madame Houda est coincée. Elle a tout raté. Le rendez-vous de sa vie s’évapore et ses rêves se dissipent et s’envolent. Pour oublier ce cauchemar, elle rentre chez elle à pied et regarde en compagnie de ses enfants Didou le petit lapin héros de la série d’albums illustrés par Yves Got.

Cette histoire suit la loi de Murphy. Elle est connue sous de nom de "loi de l’humiliation universelle". Sous l’administration d’Ouyahia les Algériens vivront sous cette loi.

A l’université, la couleur de toge définit le grade des professeurs. Dalton était professeur d’université. A l’âge de 28 ans, il découvre qu’il n’a pas la même vision que le reste de la population. Ce serait sa difficulté à choisir une toge correspondant à son rang dans les cérémonies universitaires qui lui aurait permis de prendre conscience de son déficit dans la perception des couleurs. Monsieur Ouyahia porte une toge de croyance RND, si croyance existe chez lui. Il est chef de cabinet de Bouteflika, qui est FLN de conviction, et Premier ministre. Trop de robes sur son corps. Quand il parle aux Algériens, il est politiquement daltonien et vit dans la confusion des couleurs. Il ignore la couleur de robe qu’il porte. C’est cette situation qui rend son discours maelström. Le maelström verbal le rend indésirable. Le terme maelström vient du norvégien. Il désigne un courant marin tourbillonnant généré par les marées. Ce courant fougueux entraîne irrésistiblement les choses sur son passage. Peut-être après cette expérience Ouyahia va laisser la place aux gens compétents. Que Dieu protège l’Algérie de ce courant.

Je continue, le projet d’Ouyahia me rappelle le film français "Un papa pour les Dalton", réalisé par Philippe Haïm, sorti en 2004. Ce film est une adaptation de la bande dessinée Lucky Luke, qui se concentre sur les personnages des frères Dalton. Les quatre frères Dalton sont des bandits les plus foireux du Far West. Ils n’ont pas de chance. Leur mère, Ma Dalton les menace de ne pas les laisser revenir chez elle, s’ils ne se décident pas à attaquer une banque ou imprimer des faux dollars ! Quand les Dalton, décident de dévaliser une banque pour faire plaisir à leur mère, leurs ennuis ne font que commencer. Après une évasion de prison, les quatre frères traversent la frontière mexicaine en quête d’un sombrero magique qui leur permettra d’arriver à leurs fins. Mais le parcours est semé d’embûches et Lucky Luke est à leur poursuite. Lucky Luke est le cow-boy solitaire le plus célèbre du Far West.

Ma Dalton, dépassant la soixantaine, tombe amoureuse d’un certain Horace, un sacré menteur et trafiqueur qui la dépasse de vingt ans. En fréquentant Horace, le vieux loup, Ma Dalton découvre que ses yeux n’étaient pas noirs mais bleus. Après cette découverte un peu trop tard, elle décidât de se marier à Horace. Horace devient alors son septième mari. Ma Dalton est bien introduite dans le système. Elle supplie le Garde des Sceaux, patron du parquet pour que ses fils assistent à ses fiançailles.

Lucky Luke escorte les quatre terribles bandits aux fiançailles de leur maman chérie ! Joe, le petit des Dalton, est dans une colère noire. Il refuse Horace comme nouveau papa. Il a juré de le tuer. Lucky Luke aussi à des doutes, il se pose la même question : Horace est-il vraiment amoureux de Ma Dalton ? Lucky Luke sait qu’Horace mentait à Ma Dalton et Ma Dalton a cru à ses mensonges. Il sait aussi que les projets mensongers d’Horace ont stimulé la volonté du business chez Ma Dalton. Ma Dalton est une vieille fauchée. Le seul moyen pour réaliser les projets d’Horace sur l’ile du diable est d’encourager ses fils à dérober une banque ou à falsifier des dollars. Quand on est fauché on ne réfléchit pas aux conséquences de nos actes. J’ai peur de dire que la situation financière actuelle ressemble à la situation financière de la famille de Ma Dalton.

Je continue. Lech veut dire pourquoi dans le dialecte des Algériens de l’est. L’Algérien dit lech quand il voit son droit bafouillé. En politique, les Lech sont rares. Par contre, les lèche-bottes, il y en a plein et ils sont faciles à recruter ! Pour éviter la confusion, je définis les mots. Un lèche-bottes est une personne rampante. Elle utilise la flatterie pour se mettre dans les bonnes grâces de ses supérieurs, de personnes détenant du pouvoir ou représentant l’autorité. Par contre, Lech est un prénom polonais. Ce prénom est symbole de la Pologne moderne et conservatrice.

Je m’explique. Lech Kaczynski et Jaroslaw Kaczynski sont des jumeaux. L’un était président ; l’autre, Premier ministre. Ils se partageaient le pouvoir comme dans un miroir. Le grain de beauté sur la joue de Lech fait la différence. Les Kaczynski avaient un rêve : une IVe République nettoyée de la corruption et de l’héritage communiste, berceau de l’homme nouveau et conservateur. La mort de Lech dans un crash a mis fin à leur rêve.

Un autre Lech mérite une citation. C’est Lech Walesa. Qui est Lech Walesa ? Pour comprendre la vie de ce syndicaliste et le sacrifice de ce grand homme, je recommande aux lecteurs de voir le film d’Andrzej Wajda sur Lech Walesa "L’Homme du peuple". Le film narre l’histoire de Lech Walesa, célèbre électricien syndicaliste avant son élection comme chef de l’État en Pologne. Daniel Vernet résume bien la vie de cet homme "Sans Lech Walesa, sans le soulèvement des ouvriers des chantiers navals de Gdansk, sans leur entente étroite et inédite avec les intellectuels dissidents de Varsovie et de Cracovie, le mur de Berlin ne serait sûrement pas tombé et avec lui le bloc soviétique".

Nous devons dire l’amère vérité au peuple : Ouyahia n’est pas un Kaczynski mais peut-être un courtisant des Kaczynski. Sidi Saïd n’est pas Lech Walesa car il n’a jamais travaillé. Ali n’est pas le petit-fils de Cheikh Al Haddad mais son homonyme.

La confusion chez nous est quotidienne. Le brouillard politique est épais. La vérité sur notre futur politique est difficile à prédire. Les déclarations de certains experts font peur. Tebboune nous a rassurés qu’il est venu exécuter le programme du Président Bouteflika. Pour Tebboune l’Algérie allait très bien et son économie n’est pas alarmante. En juin dernier, il prononce un discours devant nos députés :"La situation économique de l’Algérie n’est pas aussi critique et les voyants ne sont pas au rouge, et ce, malgré le recul des ressources financières du pays de plus de 50% depuis 2014 engendré par la chute des prix du pétrole. Il ajoute, la crise est plus morale que financière". Nos députés ont fortement applaudi et ont adopté son programme. Abdelmadjid Tebboune a rassuré l’opinion publique quant à la bonne santé financière de l’Algérie. Les Algériens étaient soulagés. Nos députés ont applaudi et ont voté haut les mains pour dire oui au programme de Tebboune.

Trois mois après, Ouyahia, au même titre que Tebboune, tire la sonnette d’alarme et dit : "Si l’insistance sur le recours au produit national trouvait, par le passé, une explication dans la volonté de promouvoir la création d’un système de production de biens et de services, la question porte aujourd’hui sur la protection de la souveraineté économique et financière du pays". Les mêmes députes applaudissent Ouyahia comme ils ont applaudi Tebboune ! Drôle de démocratie. C’est la démocratie populaire !

Les limites entre la vérité et le mensonge sont flexibles. Le mensonge ne trouve plus de résistance qui peut l’arrêter. Il avance et gagne du terrain dans le champ de bataille pour arriver au pouvoir.

Je conclue par une parole de Gandhi : Les sept fautes sociales de l’humanité sont la politique sans principes, la richesse sans travail, le plaisir sans conscience, la connaissance sans volonté, les affaires sans morale, la science sans humanisme, et la religion sans sacrifice.... L’Algérie est très chère. Il ne faut pas la laisser entre les mains des sans principes, sans morale et sans conscience....

Dr. Omar Chaalal

 http://www.lematindz.net/news/25455-les-projets-dhorace-et-la-loi-de-lhumiliation-universelle-des-algeriens.html
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COMMENTAIRES  

30/09/2017 18:32 par depassage

C’est ce qu’on appelle faire du vide dans le vide ou brasser du vent. Le vent se brasse tout seul sinon on aurait su le contenir pour éviter les dévastations qu’il occasionne, et le vide ne peut pas être vidé. À propos des principes, à part quelques principes moraux qui existent depuis que l’humain est humain, il n’y a rien. C’est bien beau de parler des voyants de la situation économique, mais cela ne suffit pas si personne ne connaît le sens de ses voyants, ni qui les a défini, pourquoi est à qui ils profitent. Il existe des docteurs qui doivent refaire leurs classes dans l’école de la vie et non de celle de la spéculation idéologique et le constat morbide sans essayer de le tracer dans ce qui lui sert de lit comme le lit d’un fleuve par exemple parce que tout ce qui coule, a un lit, une conduite ou une canalisation.

04/10/2017 11:41 par vagabond

Le problème de l’Algérie d’aujourd’hui est que deux mondes parallèles y coexistent.
Un monde décrit par la presse francophone et un autre par la presse arabophone. Le francophone est devenu minoritaire. Il est coupé du reste du peuple algérien dont les références ont changé. Si ces deux mondes ne réussissent pas à se parler et surtout à se comprendre pour reconnaitre leur ennemi commun, ils ne construiront aucun avenir. Bien au contraire, il y a un réel risque de fracture et de fractionnement. Nous savons ce que certains sanguinaires sont capables de faire qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays.
Un article tel que celui de ce journal n’atteindra pas grand monde en Algérie. Pas plus que les narcissiques leçons de morale d’un Kamel Daoud. Je ne compare sûrement pas ce Daoud à Omar Chalal. Mais le résultat est le même.
Une espèce d’élite intellectuelle algérienne n’arrête pas de discourir dans une langue qu’une majorité d’algériens ne comprend plus, d’utiliser des références politiques ou culturelles inconnues pour cette majorité et d’aller quelques fois se pavaner sur les plateaux télé d’un monde inaccessible pour cette population.
Kateb Yacine disait qu’il voulait parler au peuple algérien dans la langue que tous peuvent copprendre, celle de la rue. Plus personne ne l’a fait et l’Algérie en est défigurée et littéralement.

06/10/2017 03:45 par depassage

La presse, qu’elle soit arabophone ou francophone est contrôlé par les mêmes, souvent des intérêts étrangers et leurs obligés. Quant à celle qui est sous le contrôle de l’État, elle est insipide ou ressenti telle et peu suivi par le peuple. C’est moins une fracture entre deux visions, mais beaucoup plus une aliénation partagée. Une simple multinationale n’employant que quelques milliers de personnes peut engranger des bénéfices qui dépassent ce que l’Algérie peut engranger avec ses exportations. Là est la réalité.

06/10/2017 12:55 par vagabond

Alors comment réveiller la population aliénée ? Elle l’est bel et bien.Si les deux langues utilisées sont en bois ?
Ce qui se passe en Algérie dépasse l’entendement. Et d’après ce que je lis les US l’investissent de plus en plus ouvertement.
Une population anesthésiée par une guerre atroce entre factions indéterminées et rappelée à l’ordre récemment par des documentaires sur l’horreur passée. Et même si le peuple se réveille un jour, je suis pas sûre qu’il saura revendiquer l’essentiel du superflu.
Des tentatives individuelles existent pour au moins préserver l’environnement très fragilisé (sur toute l’Afrique du Nord) qui sont rejetées parfois par les larbins d’un état fantoche parfois par les gens du peuple qui ne comprennent pas l’importance de ce qui les entoure ni qu’ils en font partie. Je ne parlerai même pas des petites et grandes corruptions... quelques exemples pour dire la lobotomisation sordide de la population.

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