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Les Zindigné(e)s ! n°10

Les Zindigné(e)s ! n°10 consacre plusieurs articles à la Martinique, comme « laboratoire politique du Bien-vivre et du Beau vivre.

Paul Ariès s’entretient avec Serge Letchimy (président de la région Martinique, président du Parti du peuple martiniquais)), pour qui « nous devons revisiter les notions de richesse et de bonheur ». Letchimy revient sur la philosophie « France de l’ombre et France des Lumières » du pouvoir sarkozyste : « J’ai voulu dire [à l’Assemblée nationale] à Monsieur Guéant qu’avec ses chasses à l’immigré, qu’avec sa célébration d’une hiérarchisation entre les cultures et les civilisations, il portait atteinte à l’honneur de son gouvernement et à l’image d’une France des Lumières qui n’est visiblement pas la sienne. » Rappelons que les membres du gouvernement avaient quitté l’hémicycle.

Paul Ariès a réalisé un reportage à Sainte-Anne, une ville « alternative, aux couleurs de l’émancipation ». Indépendantiste, la ville a choisi de faire du créole sa langue institutionnelle, y compris lors des séances des conseils municipaux. Le maire expose sa philosophie politique et économique en ces termes : « Notre politique est fondée sur la reconnaissance d’une vision écosystémique, de ce que nous pourrions nommer une “ écologitude ”. Nous cherchons à prendre appui sur la vision créole qui considère que le monde est un ensemble d’écosystèmes … y compris la société, y compris chacun de nous. » Garcin Malsa milite depuis fort longtemps pour un développement durable et solidaire. Il a lutté contre l’implantation de casinos, d’hôtels de luxe, contre la construction d’un barrage de 6 millions de mètres cubes. Selon lui, rien ne sera possible si les Martiniquais ne s’inscrivent pas dans l’espace géoculturel caribéen : « Nous devons nous savoir et nous accepter comme Martiniquais, nous devons penser martiniquais, par exemple fuir la mécanique occidentale du prêt-à-développer. »

La ville du Prêcheur est décrit par Ariès (décidément, Paul a passé un bon moment loin des frimas lyonnais !) comme un laboratoire de « démocratie participative » : « La ville a aidé à la mise en place de comités de quartiers qui donnent un avis avant chaque conseil municipal. » Par ailleurs, Le Prêcheur « utilise son droit d’expérimentation pour mener des projets et impose dans ses cahiers des charges des normes sociales et environnementales importantes. »

Paul Ariès a rencontré Emmanuel Nossin, coordinateur général d’un programme de recherche appliqué à l’usage populaire des plantes médicinales dans la caraïbe. Il s’agit de lutter contre les pétro-médicaments. Nossin rappelle qu’au Honduras les putschistes ont détruit les jardins communautaires qui permettaient de cultiver des plantes médicinales.

Aimé Charles Nicolas explique en quoi la surconsommation populaire est « un objet de mépris des riches envers les pauvres », avec ses comportements addictifs, ses achats impulsifs. En Martinique aussi.

Au centre culturel-Aimé Césaire, la culture est au service du peuple. Le SERMAC est implanté dans un quartier populaire. Il « entend valoriser toutes les facettes de la réalité martiniquaise, l’héritage européen, africain, indien. Il s’agit de contribuer à l’universel à partir d’une culture ancrée dans une histoire. »

La publication se demande quels enseignements sont à tirer pour l’avenir de la Martinique après le mouvement social de 2009, dans une société où les relations sociales se durcissent, où la méfiance s’est renforcée, où le dialogue est de plus en plus difficile.

Paul Ariès (toujours lui) a rencontré Patrick Chamoiseau. Le prix Goncourt de 1992 donne une définition intéressante de l’engagement : « Être écrivain ne signifie pas être retiré des affaires de la cité, être écrivain est un état ; on le demeure même lorsqu’on n’écrit pas. »

Maud Petit (du CADTM) parle de la mobilisation « sans précédent » des agriculteurs colombiens en août 2013 : « Pour dénoncer l’abandon de leur secteur par l’État et exposer les causes de la crise qui les touche, 100 000 d’entre eux sont sortis dans la rue. […] Dans un contexte où les accords de libre-échange se multiplient et où les secteurs agricoles sont lentement assassinés tout autour du globe, le mouvement des paysans colombiens, suivi par une grosse partie de la population, a permis d’ouvrir un nouveau dialogue avec leur État, et le gouvernement en place a dû reconnaître la faiblesse de son soutien au secteur et la paupérisation de ces travailleurs. »

Aurélien Bernier met en garde de ne pas laisser la démondialisation à Marine Le Pen : « La crise et la scandaleuse impuissance sociale-démocrate risquent d’offrir une victoire politique cruciale à l’extrême-droite. […] Il est grand temps d’affirmer que la démondialisation de la gauche n’a rien à voir avec l’antimondialisme de l’extrême droite. »

Hélène Franc) (Parti de gauche) estime que le « trouble de jouissance » est le cache-sexe de l’exclusion. Est-il légitime, demande-t-elle, « d’expulser une famille pour la punir des fautes commises par l’un de ses membres ? Que penser du retour en force du principe de responsabilité collective ? Faut-il combattre les pauvres plutôt que la pauvreté ? »

Yann Fiévet évoquent les « Bretons vus du large » : « Il faudrait enfin se rendre compte que les Bretons ont commencé à tourner le dos au modèle écologiquement et socialement honni. La Bretagne voit aujourd’hui fleurir ici ou là des alternatives à l’agriculture productiviste et chimique. Le vrai basculement vers un « modèle soutenable » serait grandement facilité, en Bretagne comme ailleurs dans l’hexagone, par le desserrement de l’étau du centralisme bureaucratique français qui brident tellement les énergies créatrices par manque de moyens matériels et par surcroît de réglementations inadaptées aux circonstances régionales. Pourquoi ne pas soutenir cette Bretagne nouvelle contre celle du passé désormais fragilement tenue par le MEDEF et la FNSEA ? La Bretagne, trop souvent présentée comme une assistée, ne l’est-elle pas précisément à cause de son emprisonnement dans un jacobinisme dépassé ? Les Bretons reprendront un jour le large, faisons-en le pari. ».

Paul Ariès a rencontré Arno Münster et ils se sont posé la question suivante : « Peut-on espérer marier Ernst Jonas, le père du principe de responsabilité, et Ernst Bloch, le père du principe espérance ? »

Frédéric Denhez lance une alerte aux climato-sceptiques. Qui ne sont pas loin des climato-réacs. En d’autres termes : y a-t-il réchauffement ou pas.

Nicole Delépine se demande si la liberté thérapeutique existe encore aujourd’hui : « Les études de médecine sont encore longues mais servent-elles encore à soigner ? » Vu l’alliance médico-politico-financière et le joug de l’industrie pharmaceutique sur la liberté thérapeutique, on peut en douter.

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