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Lettre ouverte à Charline Vanhoenacker

Ce jeudi 11 mai avant 8 heures, je suis dans ma voiture, en route pour une réunion des trop rares retraités qui restent syndiqués.

J’écoute France Inter et c’est votre heure, Madame Charline Vanhoenacker, et vous êtes généralement assez drôle, sauf quand vous faites un sketch avec un partenaire. Là, ça gueule, ça bafouille, et c’est incompréhensible, pas seulement pour les presbyacousiques de mon acabit.

Mais ce n’est pas mon soucis immédiat.

Ce matin là, le sujet, c’est Marion nièce de l’héritière de l’héritier de Montretout-Sauf-Le-Fric, qui arrête la politique pour, soi-disant, jouer les mères de famille et probablement pour aller se faire plus de galette chez un de ses amis du MEDEF.

La chronique démarre pas trop mal, avec quelques piques bien senties contre la néofasciste de service, et puis, soudain, la connerie ! La connerie avec un grand C ! Un C grand comme un K ! Un C gros comme un Q : vous dites qu’entre autres choses typiquement nazies, la Marion va apprendre à sa fille... à parler allemand !

L’allemand, je l’ai enseigné tout au long de mon anti-carrière. Au demeurant en me battant contre les "Européens convaincus" qui veulent réduire l’enseignement des langues à quelques rudiments de globish et à un vague vernis touristique d’espagnol, avec un nombre d’heures de cours qui ne permet même pas un saupoudrage.

L’allemand, Madame Vanhoenacker, ce n’est pas que la langue d’Adolf. Je vous répèterai ce que j’ai souvent dit à ceux qui se croyaient aussi spirituels que vous : si les Arabes, les Viêts, et en ce qui vous concerne, les Congolais, n’avaient retenu de notre langue que les vociférations des sous-offs français et belges, vous les prendriez pour des cons, Madame Vanhoenacker, et vous auriez raison.

De même, si j’appliquais à tous les gens dont le nom commence par "Van" le vers de Jacques Brel "Nazis pendant les guerres et catholiques entre elles", vous me prendriez pour un con et vous auriez raison. Seulement voila, Madame Van-comment, déjà ?, ni le grand Jacques ni le petit moi ne sommes assez idiots pour ça.

Les germanistes, Madame Vanhoenacker, aiment les bouquins que Goebbels faisait brûler en place publique, ils aiment les œuvres de ces gens forcés par Hitler, comme l’a dit Bertolt Brecht, à changer de pays plus souvent que de chaussures.

Les étudiants néofascistes, on les retrouve massivement en fac de droit. En fac d’allemand, ils sont sporadiques et quasi clandestins.

Alors, Madame Vanhoenacker, vous et tous les petits insolents officiels du régime qui ne peuvent pas évoquer l’allemand sans se mettre à gueuler comme Francis Blanche dans le rôle de Papa Schulz, et qui ne peuvent pas se moquer des Le Pen sans les faire passer pour des germanistes, je voudrais leur dire qu’on peut aussi être un bon humoriste sans être un foutu connard.

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La Désobéissance éthique, par Élisabeth Weissman
Bernard GENSANE
Le livre d’Élisabeth Weissman fait partie de ces ouvrages dont on redoute de poursuivre la lecture : chaque page annonce une horreur, une bonne raison de désespérer, même si, de ci delà , l’auteur nous concède une ou deux flammèches d’espoir. Un livre de plus qui nous explique magistralement, avec rigueur et humanité, pourquoi et comment la classe dominante française met à mort l’État, les valeurs républicaines, la citoyenneté, la solidarité, la société au sens classique du terme. (…)
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Ce qui distingue principalement l’ère nouvelle de l’ère ancienne, c’est que le fouet commence à se croire génial.

Karl Marx

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