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Liban, Palestine : Israël est accusé d’ utiliser des armes interdites - il manifesto.

Dessin : Allan McDonald http://www.allanmcdonald.com/

« Il y a aussi des armes interdites dans le massacre des civils »

Il manifesto, Michele Giorgio, 28 juillet 2006.

Israël défend ses armes. Ses bombes, tient à préciser le porte-parole militaire de Tel Aviv dans un communiqué envoyé à l’Irin, une agence de presse de l’Onu, sont « conformes aux législations internationales ». Pour Israël tout est ok, on peut continuer. Les civils libanais sont exterminés mais, rigoureusement, dans le respect des conventions internationales.

Les médecins libanais cependant n’en restent pas là et annoncent que seront pratiquées à Beyrouth les analyses des échantillons de tissu humain prélevés sur les corps des morts et des blessés pour vérifier l’utilisation d’armes interdites de la part d’Israël. Si le résultat des tests de laboratoire est positif, les échantillons seront envoyés dans un pays européen pour une confirmation indépendante. C’est la décision prise hier (jeudi 27 juillet) par l’Ordre des médecins libanais.

L’emploi du phosphore blanc est la crainte de beaucoup d’entre eux, même si jusqu’à présent il n’y a pas de preuves qu’il ait effectivement été utilisé par les forces armées israéliennes. Cependant, les déclarations de Timor Goksel, porte-parole pendant 20 ans des observateurs de l’Unifil, qui a dénoncé l’usage systématique des bombes au phosphore pendant les batailles menées, dans le passé, par Israël au sud du Liban, pèsent de tout leur poids. Il a ajouté que ce type d’armes a été, selon toute probabilité, la cause de la mort de personnes qu’il a pu examiner à la morgue de l’hôpital de Tyr.

De son côté, le docteur Ghassan Nakib, chirurgien pédiatre (diplômé de l’université de Pavie) de l’hôpital « Rafik Hariri » de Beyrouth, a exhorté la communauté internationale à considérer aussi les fameuses armes « conventionnelles » israéliennes, qui ne laissent aucune chance même quand elles explosent à une distance notable des gens. « J’ai opéré des enfants avec des blessures épouvantbles, ils avaient le corps rempli de morceaux de métal : pas des éclats, mais des clous et autres objets en pointe qui ont probablement été diffusés par l’explosion des bombes lancées par les israéliens », a expliqué Nakib.

En début de semaine, Human Rights Watch avait dénoncé l’emploi de bombes à fragmentation par Israël. Sur le terrain, des experts ont dit qu’une attaque de ce type a été menée contre le village de Blida le 19 juillet dernier. « Les bombes à fragmentation ont des effets dévastants quand il y a des civils dans les alentours », a dit Kenneth Roth, directeur exécutif de Hrw, « nos recherches en Irak et au Kosovo ont montré que ces bombes ne peuvent pas être employées dans des zones habitées sans faire de nombreuses victimes » (cette déclaration est un peu triviale, Ndt) La tête d’une bombe à fragmentation fait exploser sur la cible une myriade d’autres petites munitions sous forme de petits projectiles, destructeurs pour tout ce qui se trouve dans les alentours.

A propos de cette usage possible d’armes interdites par Israël et sur les démarches que le Liban a l’intention de faire au niveau international, nous avons interrogé le docteur Aoun, président de l’Ordre des médecins libanais, qui coordonne les enquêtes de laboratoire pour déterminer les cause mystérieuses de la mort d’un nombre important de civils dans les régions méridionales du pays.


Docteur Aoun, où en sont les analyses et autres tests que vus êtes en train de réaliser ?

Nous n’avons pas encore de résultats définitifs, ce sont des enquêtes qui requièrent des instruments et des connaissances particuliers et nous avons besoin de quelques jours encore. Dans tous les cas nous avons pris une décision. Si le résultat des tests est positif, c’est-à -dire confirme l’emploi par Israël d’armes interdites, nous enverrons alors les échantillons de tissus prélevés sur les corps de victimes de bombardements à un centre spécialisé en Europe, pour confirmation ultérieure. Il est évident que si ces résultats sont confirmés, nous porterons notre dénonciation dans toutes les instances internationales compétentes.


Quand vous parlez d’armes interdites vous vous référez à des bombes au phosphore blanc ?

L’emploi par Israël de ces armes a été dénoncé aussi par l’ex porte-parole de l’Unifil au Liban, Timor Goksel. Nous avons des soupçons quant à cet usage de phosphore blanc, mais à la vérité, jusqu’à présent aucune preuve n’a été mise en évidence. Je me réfère, quand je parle d’engins interdits, à l’usage de bombes et missiles qui pourraient être revêtus ou chargés de substances chimiques létales, dans le but de potentialiser l’explosion ou la pénétration d’édifices.

Le docteur Bachir Cham, directeur de l’hôpital Assairan de Sidon, spécialiste du système vasculaire, a examiné ces derniers jours huit corps de civils libanais tués à Rmelleh. Quand une personne est victime d’une explosion ou d’un incendie, on constate sur le cadavre des brûlures gravissimes et du sang. Ce n’est pas le cas à Rmelleh. Les corps sont noirs, comme carbonisés, mais dessous, la couche cutanée et les muscles sont intacts et c’est ça qui est surprenant. C’est comme si une substance avait pénétré dans l’organisme en provoquant tout ça. Le docteur Cham a déjà procédé à l’envoi d’échantillons de tissu humain et de photos à l’Organisation mondiale de la santé, mais nous n’avons pas obtenu de réponse.


Croyez-vous que tout ce qui est possible a été fait pour enquêter sur les cas que vous dénoncez ?

Non, nous attendons une attitude responsable des institutions internationales qui ne peuvent pas rester silencieuses devant la possibilité que soient utilisées des armes interdites contre des populations désarmées. Je souhaite en outre que le gouvernement libanais assume sa part et demande la confirmation de la vérité au nom et à la mémoire de tous les libanais tués jusqu’à ce jour par les israéliens.

Michele Giorgio

- Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio




« Des engins explosifs inconnus contre nous »


Il manifesto, Annalena Di Giovanni, envoyée spéciale à Gaza, 28 juillet 2006.


Alors que se multiplient les dénonciations d’armes non conventionnelles utilisées par Israël au Liban, arrive de Gaza une alarme sur des arsenaux « améliorés » expérimentés pour la première fois lors des incursions israéliennes de ces jours ci. Nous en parlons avec Juma as-Saqqa, porte-parole de l’hôpital as-Shifa de Gaza.


Docteur as-Saqqa, vous avez annoncé depuis plusieurs jours déjà votre crainte d’un usage de munitions d’un nouveau type contre la population de Gaza.

Oui, je crains qu’on ne soit en train d’expérimenter quelque nouveau type d’armes contre les palestiniens, mais je n’ai aucune idée de ce dont il peut s’agir, si ce sont des armes au phosphore blanc ou à énergie laser. Il s’agit sûrement de quelque chose en mesure de provoquer un nombre plus important de morts et blessés que dans le passé. Parmi ceux qui survivent à l’attaque nous avons un nombre très élevé d’invalides et de brûlés, dont certains méconnaissables même pour leurs parents proches. Des cas particulièrement inquiétants ont été constatés hier par exemple, quand nous avons essayé d’extraire des éclats de l’abdomen de certains patients. Il n’y en avait pas. Nous trouvions des signes de lacérations gravissimes des tissus, les os étaient brûlés jusqu’à l’intérieur, mais sans trace de résidus. Le foie était intact mais complètement carbonisé, les poumons minutieusement détruits comme s’ils avaient explosé de l’intérieur. Plus qu’à une réaction chimique, je penserais plutôt à l’effet de radiations, mais je répète que nous n’avons jamais rien vu de semblable. Nous nous limitons à en prendre acte sans pouvoir enquêter étant donné que même notre laboratoire d’autopsie a été détruit.


Hier l’offensive israélienne s’est concentrée sur un lancement des missiles. Il y a eu 23 morts, pour la plupart des civils. Voulez-vous nous parler des symptômes ?

En réalité, le nombre de morts a été confirmé à 25. Je ne nie pas que certains des tués aient été des combattants, mais la majorité des victimes d’hier était des civils visés dans leurs maisons, ou en voiture. De nombreux missiles ont été envoyés sur des groupes de civils qui se pressaient dans les rues. Ils tirent sur tout ce qui bouge, personne n’est à l’abri. Le tableau clinique est inquiétant : les corps sont méconnaissables. Le nombre de blessés est sans précédents. Sur 90 hospitalisations hier, nous avons dû pratiquer au moins 50 amputations, parfois plus d’une sur le même patient, et sur de nombreux enfants. Beaucoup d’entre eux seront invalides à vie ou défigurés. Nous ne pouvons rien faire pour récupérer les membres : ces munitions mystérieuses ont un effet létal. Elles provoquent des brûlures internes au quatrième degré. Les tissus meurent instantanément, nous ne pouvons qu’amputer. Aujourd’hui aussi nous avons eu 3 morts, et une quinzaine de blessés dont cinq sont en fin de vie.


Quelles sont les conditions de travail de votre hôpital ?

Quand l’armée touche elle touche pour tuer : ça signifie aussi bloquer les secours. Ils prennent souvent pour cible nos propres ambulances. Pendant ces cinq dernières années, le ministère de la santé a perdu 55 salariés, au moins 500 autres ont été blessés, restant souvent invalides à vie. Maintenant nous ne pouvons plus nous occuper que des urgences, nous ne pouvons plus assister les patients ordinaires. Et nos centrales électriques ont été bombardées, ce qui rend extrêmement difficile l’utilisation des machines électroniques.


Israël a imposé l’embargo sur les aides humanitaires à Gaza. Est-il toujours en vigueur ?

Nous sommes assiégés depuis des semaines. Sans même considérer le problème de l’approvisionnement en électricité, nourriture et eau, il reste celui des médicaments. Les réserves se terminent.


Vous êtes le principal hôpital de Gaza ; combien de temps pensez-vous pouvoir résister encore ?

Nous avons résisté dans des conditions désespérées pendant des semaines. Si la situation restait calme, nous espérons pouvoir tenir encore 14 jours. Mais s’il devait y avoir une autre attaque israélienne, nos possibilités de survie comme hôpital se réduisent à quelques jours.

Annalena Di Giovanni


- Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

- Source : il manifesto www.ilmanifesto.it




Les citoyens israëliens nous ressemblent beaucoup.

[ (...) Mais ne croyez pas que nous Français, nous Européens, nous soyons de simples spectateurs, nous sommes pris dans cette logique impérialiste, meurtrière, destructrice des hommes et de la planète.

Les citoyens israëliens nous ressemblent beaucoup, leur paranoïa, leur acceptation de la loi du plus fort, est aussi la notre.

Il faut se rendre compte que partout, pas seulement en Israël, ce qui se joue est le sort de la planète, de tous les êtres humains qui l’habitent.

Les ressources s’épuisent, déjà les catastrophes dites naturelles se multiplient et frappent en priorité les peuples les plus pauvres, mais la canicule qui s’abat sur l’Europe est le signe que personne n’est à l’abri.

Des peuples entiers fuient la misère et la mort auxquels ils sont voués, et la pression de l’immigration, irresistible, s’exerce sur les pays développés.

Des géants comme l’Inde et la Chine tentent d’accéder au développement, s’ils adoptent les modes de vie de l’Occident,la planète n’y résistera pas...

Donc il faut prendre conscience de cela, mesurer qu’avant d’être des juifs, des musulmans, des Français, des Européens nous sommes des êtres humains et que nous devons avoir une autre conception du monde, de sa gestion, des relations entre nous. Cela parait une utopie, pourtant c’est la seule réalité.

Mais pour cela il faut avoir le courage de regarder ce que nous sommes, le rôle réel que nous jouons, les Israëliens sont convaincus d’être d’éternelles victimes et d’avoir de ce fait tous les droits, mais nous Français nous croyons porter la civilisation, être la laïcité, la patrie des droits de l’homme, alors même que nous sommes des prédateurs. L’Union européenne porte encore plus loin cette logique, celle du néo-libéralisme où les droits de l’homme, ceux de vivre, d’être éduqués, sont niés. Elle est l’alliée stratégique de ce fait le plus fidèles des Etats-Unis, de leur violence meurtrière.

Ce que nous exigeons du citoyen israëlien, ce regard lucide sur la réalité de ses actes, l’abandon de la mythologie au nom duquel il commet cela, il faut l’appliquer à nous mêmes et offrir au monde d’autres gouvernants. Il est en train de naître en Amérique latine une autre conception du monde, de la gestion de la planète, c’est une lueur d’espoir.
Danielle Bleitrach. Guerre du Liban : Appel pour la manifestation du 29 juillet, par Danielle Bleitrach. ]




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