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Liliane Marchais vient de mourir

Liliane Marchais, les valises et les hyènes

Le couple Marchais est en vacances en Corse quand il doit urgemment rentrer à Paris. Georges dit qu’il a demandé à Liliane de faire les valises. L’anecdote est répétée mille, dix mille fois. N’importe quel ignorant que la politique indiffère peut briller en nous sortant : « Liliane, fais les valises ! ».
Vous prononcez le mot « valise », quelqu’un lance « Liliane ! ». Vous dites « Liliane », Bidochon ajoute « Fais les valises ! ».
Goebells a bien travaillé.

Les politiciens, les journalistes, qui nous ont gavés de cette anecdote ont TOUS du personnel de maison. Ils ont des domestiques pour faire les valises, passer l’aspirateur, ranger la cuisine, faire la vaisselle, préparer leurs habits, servir le champagne quand ils reçoivent, faire les courses, torcher les mômes ou les conduire à l’école, sortir le chien, nettoyer la caisse du chat, tondre la pelouse, descendre la poubelle, nettoyer les « traces de freinage » dans la cuvette de leurs WC.

Quant aux pauvres gens sans malice (vous ?) qui se moquent de Liliane-qui-fit-les-valises, combien ont eu parfois recours à une femme de ménage (2 h par semaine, allez !), une gardienne d’enfant ? Combien, devenus vieux, auront une aide-ménagère ?

Marchais a été naïf et maladroit en disant que Liliane avait fait les valises. Mais, à lire comment la mort de cette femme est annoncée aujourd’hui (par la rigolade !), je trouve qu’elle paie cher. Elle paie le crime d’avoir été la femme d’un secrétaire du PCF.

Les hyènes ricanent et bavent sur sa tombe en nous expliquant qu’elle fut mal considérée de son vivant.

Il n’est pas indispensable d’être communiste pour comprendre que le PCF, ses militants, en admettant tous leurs défauts, ont au moins une magistrale qualité qui les fait se trouver, de leur vivant, face à ces salopards qui pissent sur le cercueil de ceux dont ils ont eu peur.

Maxime VIVAS

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"Bon, j’imagine que vous ne pouvez tout de même pas tuer vos subordonnés"

seule réponse fournie par les élèves d’une école de commerce de Philadelphie
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Cité par Serge Halimi, dans le Monde Diplomatique de février 2005, page 2

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