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Macron/Philippe, le MEDEF et l’UE : les illuminés capitalistes au pouvoir !

Cynique ? Inhumain ? Abject ? Assurément ! Illuminé ? Bien davantage. « Illuminé » : « Personne dénuée d’esprit critique, qui soutient une doctrine avec une foi aveugle, un zèle fanatique ». Voici probablement l’un des mots les plus appropriés pour qualifier le Tartuffe de la République Macron, le gouvernement Philippe et ses ministres, les députés-godillots de LREM, mais aussi le MEDEF et l’oligarchie capitaliste ne jurant que par les vertus d’une « main invisible » introuvable et fantasmagorique, et bien entendu la prétendue « Union européenne », véritable secte animée par les dogmes libre-échangiste, ordo-libéral à la sauce ouest-allemande et monétariste. Ce sont tous ces dogmes qui, « triomphant » (pas pour le monde du travail en tout cas !) depuis 40 ans, sont aux sources de l’actuel désastre sanitaire qui frappe la France, le continent européen, et au-delà le monde entier.

Macron, le roi des illuminés

Et le premier des illuminés se nomme Macron. Il l’avait déjà démontré lors de son élection au soir du 7 mai 2017, se prenant pour un « homme providentiel » entrant au Louvre tel un monarque absolu de droit divin. Il l’avait surtout clairement énoncé, regrettant « la mort du roi » quand il était ministre de l’Économie : « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. » Et de s’imaginer combler le vide durant l’été 2015 : « On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. »[1] Comme si d’ailleurs le « moment napoléonien » (relevons d’ailleurs qu’on ignore de quel moment il s’agit...) avait été un grand moment de « démocratie » pour les travailleurs...

Illuminé, Macron l’est car il est persuadé d’avoir raison, convaincu d’être cet « homme providentiel » capable de « sauver et guérir la Nation » : cela explique qu’il dissocie le prétendu « héros de Verdun » (légende notoire, mais utile pour la suite politique)[2] du dictateur fasciste qu’a été Pétain, comme si le statut de « l’homme providentiel » n’avait pas permis les horreurs de 1940-1944[3] – admirons au passage combien le « démocrate » Macron fait l’impasse sur l’anticommunisme et l’antisyndicalisme viscéraux de Pétain, qui combattait prioritairement les « mauvais Français » (comprenez : les « rouges ») depuis la Commune de Paris. Pétain, ce chef de « l’Etat français » qui approuva les propos de Pierre Laval évoquant ses pouvoirs : « Ils sont plus grands que ceux de Louis XIV, parce que Louis XIV devait remettre ses édits au Parlement, tandis que vous n’avez pas besoin de soumettre vos actes constitutionnels au Parlement, parce qu’il n’est plus là »[4].

Illuminé, car Macron croit être le continuateur des « rois thaumaturges » étudiés par l’historien Marc Bloch. Pour preuve ? Ses serviteurs zélés invoquent cette expression pour le représenter en « protecteur de la Nation », tout en se référant également au « Père la Victoire » (mais aussi « Sinistre de l’intérieur » et « Premier flic de France », également admiré par Manu Militari Valls...) Clemenceau ; et qu’importe si l’historien Nicolas Roussellier rappelle que « Clemenceau ne jouait pas au chef de guerre. C’était un vieux monsieur avec son chapeau tout défoncé. » Les éléments des macronistes sont d’ailleurs bien rodés : « À l’Élysée, on assume parfaitement que « le président de la République n’est pas un citoyen comme les autres » parce qu’il est « ​un chef de guerre ​ ». En se rendant à Mulhouse, il s’agit pour lui de « ​marquer la solidarité de la nation ​ » aux personnels hospitaliers et de « ​saluer le travail des armées ​ » sans « ​perturber la machine » ».[5]

Le macronisme, une secte de possédés capitalistes

Macron peut toutefois compter sur son Premier ministre, dont l’attitude sobre ne saurait masquer un fanatisme tout aussi convaincu, et sa cour d’affidés incultes et tout autant illuminés, ce qu’affirmait déjà le sinistre Castaner en septembre 2017, assumant le culte de la personnalité qu’il voue à son mentor : « J’assume cette dimension amoureuse. Mon niveau d’exigence envers moi-même est tel que si je dois avoir un chef, je dois avoir de l’admiration pour lui. Et Emmanuel est fascinant. Tout l’est chez lui : son parcours, son intelligence, sa vivacité, sa puissance physique même... »[6] Se sentant « invincible », persuadé de détenir la Vérité tel un messie, Macron représente parfaitement ce prétendu « Nouveau Monde » qu’il affirme incarner, ce qu’avait déjà relevé le psychanalyste Roland Gori au moment de l’affaire Benalla :

« Il se veut et se pose en chef « charismatique » sans dette ni allégeance aux partis, aux personnalités politiques qui l’ont précédé, aux corps intermédiaires, dont il se méfie et dont il veut réduire les pouvoirs. Dès lors, il lui faut créer des supplétifs à ces corps intermédiaires pour organiser ses réseaux de « supporters ». Il va le faire en s’entourant d’une garde prétorienne à son image – invisible politiquement, mais habile dans l’hybridation des valeurs du privé et du public –, en constituant une nouvelle noblesse d’État (sa « main droite », comme aurait dit Bourdieu), et un réseau d’affidés séduits par sa vision entrepreneuriale du monde. Dans cet univers, il y a des énarques élégants et brillants passés par le secteur privé, et des êtres un peu plus rustiques comme Alexandre Benalla. Mais le profil de tous ces personnages a un même air de famille : jeunes, ambitieux, énergiques, « culottés », dévoués à leur « maître », peu soucieux des vertus républicaines du « vieux monde » pour mieux s’ouvrir au « nouveau monde » de l’efficacité et de l’arrivisme. C’est, me semble-t-il, de cela que l’affaire Benalla est le symptôme, elle est la « brèche » de ces mouvements tectoniques des couches du nouveau pouvoir. »[7]
Roland Gori

Et d’ajouter :

« cette affaire [Benalla] est un peu le miroir grossissant des risques encourus par un pur et simple éloge d’un individu auto-entrepreneur de lui-même dans une société de masse où la limite aux actions n’est donnée que par leur échec. »

La dimension psychanalytique de la macronie ne saurait se limiter à la seule croyance dans la « libre entreprise », la « start-up nation », le « commerce qui adoucit les mœurs » comme le prétendait le baron de Montesquieu, etc. Il suffit d’écouter leurs représentants pour comprendre qu’ils défendent religieusement, telle une croyance divine, l’idéologie reprenant le slogan de campagne de Giscard d’Estaing de 1974, à savoir « libéral, centriste et européen » (traduisez : capitaliste, fanatique et européiste). Un slogan transformé en idéologie mortifère au pouvoir depuis près de 45 ans en France, et érigé en « nouvelle raison du monde » comme l’ont analysé les sociologues Pierre Dardot et Christian Laval dans leur ouvrage éponyme. Un catéchisme récité avec une fois hors-du-commun par la macronie – son chef en tête –, véritable caricature de la « pensée » bourgeoisie qu’avait analysée Paul Nizan dans Les Chiens de garde : « le bourgeois croit au pouvoir des titres et des mots, et que toute chose appelée à l’existence sera, pourvu qu’elle soit désignée : toute sa pensée est une suite d’incantations »[8].

Le capitalisme, mythe du héros entrepreneur et réalité de l’exploitation

Se drapant d’une pseudo légitimité « scientifique », les tenants du capitalisme récitent, tel le catéchisme, la doua smithienne et ricardienne voulant ériger des « lois économiques » comparables à celles de la nature et de la physique, ce que Smith – dont l’un des grands amis était le physicien David Hume – croit trouver en érigeant un homo oeconomicus mû avant tout par la satisfaction de son intérêt égoïste et par la recherche fondamentale du profit personnel : « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils portent à leur intérêt. Nous ne nous adressons pas à leur sens de l’humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage. »[9]

Et voilà que s’érige une religion qui, à travers les époques, trouve ses apôtres et fidèles parmi une classe bourgeoise capitaliste qui accapare les fonctions politiques, qui détient les grands moyens de production et justifie la non-intervention sociale de l’Etat (la législation sociale faisant peser d’insupportables « contraintes » sur les entrepreneurs), et qui colonise les universités en trouvant des alliés parmi des « intellectuels » prestigieux (parce que complaisants dans de grandes largeurs) prompts à justifier le « darwinisme social », les « inégalités naturelles » ... et la fameuse « main invisible » (dont Smith ne parle pourtant pratiquement pas dans son ouvrage phare). Une religion reposant sur la Bible libérale inspirée des écrits de Mandeville – dont l’ouvrage La Fable des Abeilles, ou les vices privés font la vertu publique (1714) a fortement inspiré La Richesse des nations –, Smith et Ricardo, le théoricien des « avantages comparatifs » se faisant le pape de la spécialisation commerciale des nations et du libre-échange. Une religion qui, actuellement, est promue en France par le pape Macron, et enseignée avec mysticisme dans deux églises à l’influence inquisitoriale, Sciences Po Paris et HEC, où la Bible capitaliste est récitée avec passion et conviction par les futurs défenseurs de la « mondialisation heureuse », des « accords de libre-échange », de la « construction européenne » néolibérale, des « démocraties » combattant les « totalitarismes », etc.

Ainsi s’imposent le capitalisme et sa version idéologique de la non-intervention sociale, car il suffit que l’homme s’auto-accomplisse (le fameux « self made man ») par la libre entreprise, et il « réussira » (traduisez : accumulera les profits). Un déséquilibre survient sur le « marché » et bascule la « loi » de l’offre et de la demande ? Pas de panique : la « main invisible » se charge de résoudre les grandes crises économiques – et on a vu à quel point cette « main invisible » était efficace dans les années 1930, comme l’illustre le godillot et porte-parole de Wall Street Herbert Hoover, alors président des États-Unis, qui expliquait en 1930 que « la prospérité est au coin de la rue » (ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?!).

Le patronat, apôtre évangélique du « capitalisme bienfaiteur »

Dès lors se fabrique au cours des siècles une armée de grands patrons expropriant, exploitant, esclavagisant et, si besoin, exterminant les « indésirables », la compétition économique se révélant impitoyable pour les « moins aptes », les « fainéants », les « assistés », la classe bourgeoise capitaliste ne pouvant constituer que ce « peuple des seigneurs » (Herrenvolk) si bien analysé par l’historien et philosophe Domenico Losurdo. Dans sa Contre-histoire du libéralisme, ce dernier démontre bien comment les États-Unis, cette « Nouvelle Jérusalem » devenue la référence pour tout entrepreneur qui se respecte – et nous n’insisterons jamais assez sur la propension de la macronie, du MEDEF et de l’UE à promouvoir le globish, cette version aseptisée de l’anglais comme « langue de l’entreprise et des affaires » (baron Seillière en 2004) –, sont nés du mythe de « l’esprit pionnier » aux sources du comportement capitaliste, à avoir la prédation et l’extermination : il cite ainsi l’historien Arnold Toynbee qui écrit dans A Study of History (1962) :

« Le ‘‘chrétien biblique’’ de race et d’origine européenne qui s’est installé outre-mer parmi des peuples de race non européenne a fini inévitablement par s’identifier avec Israël qui obéit à la volonté de Yahvé et accomplit l’œuvre du Seigneur en prenant possession de la Terre promise, alors que d’autre part il a identifié les non-Européens rencontrés sur sa route avec les Cananéens que le Seigneur a mis entre les mains de son peuple élu pour qu’il les détruise ou les soumette. En vertu de cette proposition, les colons protestants de langue anglaise du Nouveau Monde ont exterminé les Indiens nord-américains, de même que les bisons, d’une côte à l’autre du continent. »[10]

Ainsi se développe le capitalisme, dans la continuité de l’anéantissement des populations autochtones dites « amérindiennes » par les conquistadores hispaniques. Effacées de l’histoire, ces exterminations permettent l’essor du capitalisme et de la libre entreprise en Amérique, symbolisé par le mythe Rockefeller. En Europe, la bourgeoisie capitaliste, qui transforme les ouvriers en « salariés » (comprenez : exploités) du fait de l’industrialisation, épouse le mythe capitaliste et, mieux, donne une justification morale, faisant du patron le nouveau prêtre des villes industrielles et le Père inquiet pour ses enfants. Cynisme ? Ou bien aussi illuminisme, merveilleusement illustré par cette lettre écrite par le marchand de canons Alfred Krupp à ses ouvriers le 11 février 1877 :

« J’ai eu le courage d’améliorer les conditions des travailleurs en leur construisant des logements (20 000 personnes en ont déjà profité), de leur ouvrir des écoles et de leur accorder des facilités pour acquérir des biens à prix raisonnables. Après votre journée de travail, demeurez auprès de ceux que vous aimez, de vos parents, votre femme et vos enfants, et méditez sur la bonne tenue du ménage et la bonne éducation. Voilà ce qui devrait être votre politique. Toutefois, épargnez-vous de vous mêler des affaires de l’Etat. Conduire ces grandes affaires requiert plus de temps et de compréhension qu’il na été dévolu à l’ouvrier. »

Merveilleux paternalisme, offrant un « visage humain » à l’exploitation du prolétariat par l’oligarchie bourgeoise égoïste ! Ce que Paul Nizan résume parfaitement ainsi : « La pensée bourgeoise dit toujours au peuple : ‘‘Croyez-moi sur parole ; ce que je vous dis est vrai. Tous les penseurs que je nourris ont travaillé pour vous. Vous n’êtes pas en état de repenser toutes leurs difficultés, de repasser par tous leurs chemins, mais vous pouvez croire les résultats de ces hommes désintéressés et purs. De des hommes marqués d’un grand signe. De ces hommes qui détiennent à l’écart des hommes du commun pour qui ils travaillent, les secrets de la vérité et de la justice. » [11] Pour un peu, on aimerait presque cette oligarchie capitaliste qui appelle à « aimer l’entreprise », telle l’ancienne dirigeante du MEDEF Laurence Paraisot un soir de « débat » sur France 3 en 2006 dans un échange savoureux avec Christine Ockrent – l’épouse du « médecin humanitaire » Bernard Kouchner :

Laurence Parisot « C’est que nous n’aimons assez nos entreprises. C’est que tous les publics qui sont concernés n’ont pas assez le goût, la curiosité, l’amour de l’entreprise. »

Christine Ockrent : « Et c’est aussi parce que les entrepreneurs s’expriment trop peu. C’est très compliqué de les faire venir pour participer au débat public, c’est pas faute d’essayer, dans cette émission par exemple. Donc c’est pour ça qu’on est ravi de vous accueillir vous, mais peut-être pouvez-vous encourager un certain nombre de patrons d’être plus... »

Investie d’une mission sacerdotale, Christine Ocrent s’inscrit dans une démarche « pédagogique », pour inculquer les psaumes nécessaires au langage entrepreneurial, un autre soir en compagnie de... François Chérèque, le « syndicaliste d’accompagnement » de la CFDT créatrice de dynasties d’auxiliaires (les Maire, Chérèque, etc.) : « Ce qu’il faut d’abord, peut-être, dans ce pays, c’est de la pédagogie, et il faut que les partenaires sociaux, mais aussi les politiques, et sans doute aussi les médias – nous nous y employons à notre modeste mesure – expliquent davantage la complexité des choix » (traduisez : faire accepter les contre-« réformes » néolibérales)[12].

L’européisme, horizon messianique devant déboucher sur l’Apothéose

La mythologie capitaliste a renforcé son support doctrinal en développant le mythe de la « construction européenne », érigée en religion européiste devant se substituer à la très matérialiste et pragmatique lutte des classes. La foi européiste – concept formulé par Romain Rolland en 1915 – n’attend pas les « Pères fondateurs » pour se développer, et s’incarne à merveille dans l’entre-deux-guerres dans les industriels, banquiers et grands commerçants (signalons que Jean Monnet était issu d’une famille de marchands de cognac... tout comme Jean Hennessy, le premier député à parler des « États-Unis d’Europe » en 1920). Elle est aussi portée par des mégalomanes, à l’image du comte Richard Coudenhove-Kalergi, chevalier partant en croisade pour diffuser l’européisme... et combattre le communisme. Donnant le choix de le qualifier de Héros ou saint (1929), le pape de l’européisme révèle le fond de sa pensée dans son Idéalisme pratique (1925), soit tout le contraire d’une pensée rationnelle reposant sur le matérialisme et la dialectique. Le héraut de l’européisme (et chaud partisan de l’Anschluss, avant et sous Hitler) y développe une pensée eugénique, hiérarchisée et oligarchique : « La noblesse du futur reposera sur la qualité : sur la valeur personnelle, la perfection personnelle ; sur l’accomplissement du corps, de l’âme, de l’esprit. (But également recherché par les communistes, MAIS dans une perspective d’égalité entre tous les êtres humains) [...] Seule sera libre l’alliance des hommes les plus nobles avec les femmes les plus nobles, et inversement – les personnes de moindre valeur devront se satisfaire de personnes de valeur moindre. » [13] On comprend mieux la « pensée complexe » macronienne, véritable croyance sur l’organisation des relations humaines, entre « des gens qui réussissent » et « des gens qui ne sont rien »[14].

Le projet européiste, mené par les grands technocrates, industriels, banquiers, financiers, « intellectuels » possédés qui, pour nombre d’eux, terminent dans le fascisme comme Drieu la Rochelle, Gaston Riou (auteur de Europe, ma patrie en 1928), Francis Delaisi, Lucien Rebatet, etc., et des politiques tant attachés à la « réconciliation franco-allemande » comme Pierre Laval, devient ainsi la nouvelle Terre promise pour des esprits hantés par le « spectre du communisme » (bien plus que celui du fascisme, considéré comme une « semi-démocratie » par Coudenhove-Kalergi !) et un idéal métaphysiquement transcendant pour une oligarchie en mal de sensations et en quête de foi, au moment où la sécularisation progresse (inégalement).

Ce mythe, qui prend une dimension démultipliée après 1945, est promu par les chrétiens-démocrates et les « socialistes » (espérant atteindre le Paradis grâce aux « États-Unis socialistes d’Europe ») et devient le projet politique et économique de l’oligarchie bourgeoise, bien aidée par les « intellectuels » et « professeurs ». Bruxelles, nouvelle Rome, crée même son école de formation des futurs cadres européistes, le collège de l’Europe, chargés de diffuser la bonne parole... avec le soutien des capitaux états-uniens et européens. Et c’est ainsi que changent les programmes scolaires progressivement, pour chanter les louanges de ce qui échoue chaque jour un peu plus, notamment en ce moment contre le coronavirus. Qu’importe : la construction européenne doit être connue telle la vie de Moïse, de Jésus ou de Mahomet, et Jean-Michel Blanquer le revendique fièrement le 17 mai 2018 en pleine séance de l’Assemblée nationale : « En effet, il est totalement prioritaire d’ancrer l’idée européenne chez les jeunes, en faisant bien comprendre que c’est leur avenir » ; et, pour favoriser le « saut fédéral européen » cher à son maître Macron, le ministre de l’(In)Éducation de moins en moins « nationale » d’ajouter : « Les programmes scolaires doivent faire référence à nos racines européennes [...] les programmes scolaires doivent parler d’Europe ». Un devoir, on vous dit !

Malheureusement, le mythe européiste a perverti les esprits jusqu’au sein du Parti communiste français (PCF) qui, du temps où il se référait au marxisme-léninisme, combattait la CEE, avant que l’euro-mutation engagée le pousse à combattre l’UE libérale : la croyance en une « autre Europe » et une « Europe des gens et pas de l’argent », ou le dérivatif pseudo-progressiste de la pensée européiste profondément réactionnaire, comme l’avait déjà signalé Lénine en août 1915 – « Les États-Unis d’Europe sont, en régime capitaliste, ou bien impossibles ou bien réactionnaires », car « le développement égal des différentes économies et des différents États est impossible » (demandez à la Grèce ce qu’elle en pense !). Elle se traduit par une immense prière de désolation à la suite de l’officialisation du Brexit (relayée par Manon Aubry, qui illustre les esprits pervertis par l’européisme) [15]...

L’Apocalypse de la « mondialisation heureuse » à la sauce yankee

À cela s’ajoute la fable de la « mondialisation heureuse », en réalité l’accomplissement de l’exploitation capitaliste à l’échelle mondiale sous couvert de « message positifs » comme un « monde sans frontières » (promu par... le MEDEF dans son manifeste Besoin d’aire de 2012), assurant une « totale liberté de circulation » des marchandises (pas toutes), des hommes (surtout l’oligarchie bourgeoise) et, avant tout, des capitaux... mais aussi des virus, et ce afin de garantir la « paix » au sein d’un « village global » (Marshall McLuhan, The Médium is the Massage : An Inventorie of Effects, New York, Bantam Books, 1967) mais aussi de résoudre les problèmes grâce à la fantasmée « gouvernance mondiale » : nous sommes tous frères ! Du moins jusqu’à ce que le coronavirus rappelle la terrible réalité : plus de 40 ans de mondialisation capitaliste néolibérale ont détruit les services publics, les conquêtes sociales et démocratiques, la souveraineté alimentaire et sanitaire (y compris en Europe), l’environnement, ont nourri les nationalismes ethno-différencialistes les plus rétrogrades, l’esprit de « compétition » au lieu de celui de fraternité, l’égoïsme au lieu de la vertu, la rentabilité au lieu du bien commun... pour finalement offrir un terrain favorable à la diffusion des pandémies meurtrières.

Cette « mondialisation heureuse » cache en réalité la domination impérialiste des États-Unis, convaincus de leur « destinée manifeste » formulée en 1845 par John O’Sullivan, dont les écrits entrent furieusement en résonance avec l’histoire du monde :

« Nous devons avancer dans l’accomplissement de notre mission – jusqu’au développement complet de notre principe organisateur – liberté de conscience, liberté de la personne, liberté de commercer et de faire des affaires, universalité de la liberté et de l’égalité. C’est notre haute destinée, et dans le décret des relations inévitables de causes à effets de la nature, nous devons l’accomplir. Tout cela sera notre future histoire, établir sur Terre la dignité morale et le salut des hommes – la vérité immuable et la bienfaisance de Dieu. Pour cette mission bénie envers les nations du monde, qui sont exclues de la lumière de la vérité créatrice de vie, l’Amérique a été élue ; et l’élévation de son exemple portera un coup fatal à la tyrannie des rois, des hiérarques, des oligarques, et apportera la bonne nouvelle de la paix et de la bonne volonté aux endroits où des myriades d’humains endurent une existence à peine plus enviable que celle des bêtes de somme dans les prés. Qui, dès lors, peut douter du fait que notre pays est destiné à être la grande nation du futur ? »[16]

Peuple élu, les États-Unis ont donc pour mission, d’« exporter la démocratie », d’être les « défenseurs du monde libre » contre les « dictatures » bolivienne du Venezuela, socialiste de Cuba et sandiniste du Nicaragua, le « totalitarisme », les « populismes », l’« Empire du Mal » soviétique, l’« Axe du Mal » irako-irano-nord-coréen (et on peut ajouter la Syrie, la Libye, la Chine populaire, la Russie, etc.) ... Et bien entendu d’apporter la « prospérité » et le « bonheur » à tous les peuples dans l’attente du Messie ; et tant pis si l’économiste étatsunien John Kenneth Galbraith le reconnaissait bien volontiers : « la mondialisation n’est pas un concept sérieux. C’est une espèce de jouet que nous avons inventé pour maintenir et améliorer notre domination dans les pays et les régions où notre commerce est dominant » [17].

En France, alors que les forces gaullistes et communistes ont combattu cet impérialisme yankee, « socialistes », « centristes », libéraux et européistes de tout poil ont promu l’atlantisme, faisant de l’OTAN le bras divin vengeur des attaques que subirait l’« Occident » (qui, en réalité, est le principal fauteur de troubles dans le monde) ; ils ont également ouvert la voie à la colonisation juridique et culturelle que dénonçait Maurice Thorez hostile aux accords Blum-Byrnes de mai 1946 :

« La question n’est pas seulement celle du profit réalisé par les Américains et de la ruine et du chômage, de la misère qui frappe les artistes, les musiciens et les travailleurs des studios français. Il faut y voir un aspect de la préparation idéologique, à laquelle les Américains soumettent les peuples qu’ils se proposent d’asservir. C’est une entreprise de désagrégation de la nation française, une entreprise de démoralisation de nos jeunes gens et de nos jeunes filles avec des films abêtissants où l’érotisme le dispute à la bondieuserie, où le gangster est roi ; ces films ne visent pas à préparer une génération de Français conscients de leurs devoirs envers la France, envers la République, mais un troupeau d’esclaves. »[18]

Qu’importe, y compris pour de nombreuses forces de « gauche » avides d’employer des termes anglais – ou plutôt globish –, que le globish soit promu en lingua franca effaçant les langues nationales : elle entretient l’espérance millénariste d’un « monde parfaitement unifié » (ou plutôt, uniformisé), vivant en « harmonie », qui « aime son prochain » ... alors même que la logique capitaliste déclinée à toutes les échelles démontre chaque jour davantage l’inverse ! En France, elle peut compter sur les élites atlantistes, formées au sein de la Fondation franco-américaine (pardon, la « French American Foundation »), dont sont issus de nombreux illuminés politiques (François Hollande, Alain Juppé, Laurent Wauquiez, Pierre Moscovici, Valérie Pécresse... et le tandem Macron/Philippe), économiques (le président du directoire du groupe Axa Henri de Castries, le directeur du groupe Wendel Frédéric Lemoine) et médiatiques (Bernard Guetta, Laurent Joffrin, Alain Minc, Jean-Marie Colombani...). Et l’apothéose est atteinte grâce à Jupiter répliquant fièrement à l’évangélique fanatique et suprématiste Donald Trump : « Make our Planet Great again ! »

Contre les illuminés, la rationalité matérialiste ET dialectique

Tous ces adeptes du capitalisme, de la « démocratie libérale », de la « mondialisation heureuse », de la « construction européenne », de la « gouvernance mondiale », des États-Unis « défenseurs du monde libre », etc., vivent dans un monde idéalisé, les rendant par là-même dangereux car incapables de saisir la réalité de la situation réelle du monde dans lequel ils vivent et de la vie réelle, très concrète, des populations – et plus encore des travailleurs dont ils méconnaissent totalement les conditions de vie. C’est cette distorsion permanente entre le matérialisme qui, pour reprendre l’analyse du philosophe Georges Politzer, est « l’explication scientifique du monde », et l’idéalisme ne supportant pas la contradiction rationnelle basée sur les faits, faits qu’il ne peut appréhender puisque reposant sur le principe de l’ignorance. C’est exactement l’opposition que relevait Politzer :

« Si l’idéalisme est né de l’ignorance des hommes – et nous verrons comment l’ignorance fut maintenue, entretenue dans l’histoire des sociétés par des forces culturelles et politiques qui partageaient les conceptions idéalistes –, le matérialisme est né de la lutte des sciences contre l’ignorance ou obscurantisme. C’est pourquoi cette philosophie fut tant combattue et c’est pourquoi, sous sa forme moderne (le matérialisme dialectique), elle est peu connue, sinon ignorée ou méconnue du monde universitaire officiel. »[19]

Ils en sont alors réduits à invoquer des « théories du complot » pour réfuter une analyse minutieuse et rigoureuse des faits, véritable spécialité de la macronie qui voit du « complotisme » partout... sans s’apercevoir que ses choix politiques sont actuellement reliés à une logique de classe, mais plus encore qu’elle véhicule elle-même des théories du complot, à l’image de celui – obstinément seriné par une presse aux ordres – de « l’ingérence russe » dans l’élection présidentielle états-unienne en 2016 pour faire élire Donald Trump. Notons que ce phénomène frappe aussi le milieu universitaire, notamment les historiens contemporanéistes adeptes d’une « histoire apaisée » et faisant abondamment preuve de complaisance idéologique – difficile de mordre la main européiste et capitaliste qui nourrit nombre de « laboratoires » et « groupes de recherche » ! –, dénoncent... « l’instrumentalisation des archives », « l’absence de nuance », le « complotisme qui instrumentales l’histoire », etc. Annie Lacroix-Riz est ainsi la cible de ces « historiens », à l’image d’Olivier Dard, militant royaliste fréquentant les cercles algérianiste qui renvoie la réalité de la synarchie – minutieusement analysée dans Le Choix de la défaite. Les élites françaises dans les années 1930 et De Munich à Vichy. L’assassinat de la IIIe République – au « mythe du complot permanent », ou récemment Gilles Morin la qualifiant de « négationniste » à la suite de la publication de son récent ouvrage La Non-épuration en France, de 1943 aux années 1950[20].

Macron/Philippe et leurs laquais, les hérauts du capitalisme, la secte européiste, les chantres de la « mondialisation heureuse », mais aussi les apôtres des théories racistes (dans la tradition du « darwinisme racial ») et différencitalistes du prétendu « Rassemblement national » et leurs satellites, les papes de la destinée manifeste, les intellectuels de confort : par leur folie mystique reposant sur des mythes érigés en dogmes établis, faussement inébranlables et réellement apocalyptiques pour la vie réelle et concrète des populations, ils précipitent le monde dans l’Enfer des guerres, de la misère croissante, des dérèglements climatiques, de l’exploitation sans limite de l’homme par l’homme, de la frénésie de la rentabilité immédiate, de la déstructuration des sociétés, de la destruction des services publics et des conquêtes sociales et démocratiques, de la fascisation rampante... et plus encore dans l’extermination progressive des espèces vivantes sur terre, l’être humain inclus.

Ayant une foi infinie (donc indéfinie) en eux, convaincus de leur prétendue supériorité par rapport au reste du monde, ils écoutent mais n’entendent rien, ils contemplent mais ne voient rien, ils parlent mais ne disent rien, ils s’agitent mais ne font rien... sauf quand leurs seuls intérêts de classe (ou leur vie même : après tout, les révolutions ne se font jamais sans fendre quelques crânes) sont en jeu. Quand le monde se réveille, gronde et tremble, face au risque de l’implosion, ils tentent une fois encore de réciter leur catéchisme et, sûrs d’eux-mêmes, ils rappellent le peuple (surtout les classes populaires) à l’ordre en le « responsabilisant » et en l’infantilisant comme un père avec ses enfants, comme Macron s’adressant aux Français l’air grave face au coronavirus, car le bourgeois :

« sent aussi qu’il a charge d’âmes ; l’homme du peuple a besoin de lui pour se bien diriger dans le monde, pour éviter les maux qui l’accablent et que le bourgeois soupçonne confusément. Il est conseiller et il est protecteur. Il incline à la philanthropie. Il fonde des dispensaires. Des crèches. (Macron, lui, les détruit) Noblesse obligeait. Bourgeoisie oblige. Il doit faire ce qu’il peut pour les hommes placés au-dessous de lui : cette mission, cette responsabilité qu’il éprouve sont le revers des pouvoirs de son commandement. Il connaît qu’il est seul à pouvoir conduire les hommes : ne sont-ils point encore dans leur minorité ? Le bourgeois feint de traiter le peuple comme l’ensemble de ses enfants ; il reprend, l’avertit, le secourt, car il est assez clair que ce peuple ne saurait prendre lui-même en main ses destinées. Quand il punit le peuple, il le punit comme son enfant, pour son bien. Il dit : qui aime bien châtie. Les morts de la Commune furent tués pour le progrès du peuple. » [21]

Mais voilà : le coronavirus fait voler en éclat tous ces mythes et ramène à la réalité purement matérialiste que l’oligarchie capitaliste ne peut comprendre. « Déboussolé » [22], Macron tente alors désespérément d’apparaître en « chef de guerre », « celui qui combat » et qui réclame « l’union nationale » (pour ne pas dire « sacrée »), tout en louant « ceux qui travaillent » et, comme « premier et unique chanoine honoraire »[23] de Latran, en mobilisant « les forces de l’esprit » et « ceux qui prient » pour soulager les victimes et les travailleurs directement exposés à la pandémie ; ou comment restaurer les trois ordres médiévaux théorisés par l’évêque Adalbéron de Laon au XIe siècle : belle tentative pour remettre au goût du jour cet instrument de soumission millénaire ! Et Macron invite les Français à le suivre, à l’écouter, à le croire, tel Pierre Laval aux abois pour justifier la Collaboration le 22 juin 1942 : « Quand je vous dis que cette politique est la seule qui puisse assurer le salut de la France et garantir son développement dans la paix future, vous devez me croire et me suivre. »

Mais plus grand monde n’écoute le Tartuffe de la République, qui ne comprend pas que « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leurs conditions matérielles d’existence, mais ce sont ces conditions matérielles qui déterminent leur conscience »[24]. Et il ne comprend pas qu’en se plaisant à s’écouter parler (à défaut d’écouter les autres, si ce n’est sa cour de possédés), il nourrit des cris de colère de personnels soignants très concrètement, donc matériellement, confrontés à la réalité des structures hospitalières déstructurées, à l’image de celui du psychologue de l’hôpital de Mulhouse en ce 24 mars 2020 :

« Je suis en colère et j’ai la rage, et je ne peux pas les laisser sortir pour le moment. Elles se tapissent au fond de mon âme, me consumant à petit feu. Mais sous peu, une fois que ce sera calme, je les laisserai jaillir, cette colère et cette rage, comme tous ceux et toutes celles qui les ont enfouies. Et croyez-moi, ce moment viendra. Elles flamberont, et nous exigerons justice, nous demanderons des comptes à tous ceux qui nous ont conduits dans ce mur terrible. »[25]

Mais plutôt que de fredonner les Fugees, on optera pour la Marseillaise ET l’Internationale ; pour en finir une fois pour toute avec les illuminés et leur monde apocalyptique, celui de l’euro, de l’UE, de l’OTAN, de la « mondialisation heureuse » et du capitalisme exterministe, semeurs de guerres, de malheurs, de misère, de famines, de pandémies... et de morts.

[1] https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-macron-plus-royaliste-que-so...

[2] Raymond Bruyère, Veni, vidi, Vichy, Paris, Calmann-Lévy, 1944, annexe n° 10, « Pétain jugé par ses pairs ».

[3] https://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2018/11/07/25001-20181107ART...

[4] Robert Aron, Pétain : sa carrière, son procès, Grands dossiers de l’histoire contemporaine, Paris, éd. Librairie Académique Perrin,‎ 1962-1964, p. 38. Signalons que Robert Aron fut l’un des promoteurs du mythe d’un Pétain exerçant le rôle de « bouclier » face à l’Allemagne nazie et « soulageant » la population, mais victime du « perfide » Pierre Laval qui représenterait le « mauvais Vichy » (et Pétain le « bon ») ...

[5] https://www.lopinion.fr/edition/politique/malgre-confinement-president...

[6] https://www.ouest-france.fr/politique/christophe-castaner-et-la-dimens...

[7] https://www.politis.fr/articles/2018/07/roland-gori-macron-ne-trouve-s...

[8] Paul Nizan, Les chiens de garde, 1932 ; Agone, Marseille, 2012, p. 95.

[9] Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, Livre I, 1776.

[10] Arnold Toynbee, cité dans Domenico Losurdo, Contre-histoire du libéralisme, Paris, La Découverte, 2013, p. 258.

[11] Paul Nizan, op. cit., p. 104-105.

[12] Les citations sont tirées du documentaire Les Nouveaux chiens de garde (2012).

[13] Richard von Coudenhove-Kalergi, Idéalisme pratique, 1925, p. 46-47.

[14] https://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/07/02/25001-20170702ART...

[15] https://twitter.com/ManonAubryFr/status/1222585518426292224?ref_src=tw...

[16] John O’Sullivan, « The Great Nation of Futurity », The United States Democratic Review, Volume 6, Issue 23., Nov. 1839., pp. 426-430 : http://www.durmushocaoglu.com/data/kutuphane/17_The_Great_Nation_of_Futurity.pdf La traduction en anglais est disponible ici.

[17] Cité par Claude Hagège, « La définition du linguiste », Atlas des mondialisations, Paris, Le Monde/La Vie hors-série, 2011, p. 26.

[18] Cité dans Laurent Marie, Le cinéma est à nous : le PCF et le cinéma français de la Libération à nos jours, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 69. Pour élargir la perspective, il est vivement recommandé de lire l’ouvrage phare de Frances Stonor Saunders, Qui mène la danse ? La CIA et la guerre froide culturelle, Paris, Denoël, 2003.

[19] Georges Politzer, Principes élémentaires de philosophie, Paris, Editions sociales, 1954, p. 22. Disponible aussi aux éditions Delga, publication en 2008.

[20] https://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/annie-lac...

[21] Paul Nizan, op. cit., p. 56.

[22] https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/emmanuel-macron-deboussole-a-...

[23] https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/Emmanuel-Macron-ac...

[24] Georges Politzer, op. cit., p. 86.

[25] https://www.liberation.fr/debats/2020/03/24/j-ai-la-rage_1782912

»» https://www.initiative-communiste.fr/articles/europe-capital/macron-ph...
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