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Mise au point sur le marxisme

Une théorie se présente sous forme hypothético-déductive comme disent nos amis philosophes. Cela signifie qu'elle procède d'un système de « postulats », dits aussi « principes » ou « hypothèses fondamentales », en nombre restreint (...) Aspect souvent méconnu et pourtant essentiel : les concepts et notions qu'introduisent les postulats pour les relier et le agencer ne peuvent se concevoir indépendamment de la théorie ; celle-ci les définit et les définit d'un seul et même mouvement... (Bernard Diu. Traité de physique à usage des profanes. Paris : Éditions Odile Jacobe, p. 17).

Nul n’est contraint au marxisme, pas plus qu’à aucune science, mais la clé de voute de cette théorie est la critique de l’économie politique.

C’est-à-dire que l’on peut très bien vivre, comme beaucoup l’on fait avant nous, en ignorant la loi de la chute des corps, même s’ils l’ont éprouvée ou utilisée dans ses effets.

Le Capital est lui-même le monument qui a pour fondation la formation de la valeur, dont le corollaire est celle de la plus-value.

Friedrich Engels qui prit en charge après la mort de son ami la mise en ordre des manuscrits pour la publication des Livres II et III de l’ouvrage, disait sur sa tombe, en 1883 :

« De même que Darwin a découvert la loi du développement de la nature organique, de même Marx a découvert la loi du développement de l’histoire humaine, c’est-à-dire ce fait élémentaire voilé auparavant sous un fatras idéologique que les hommes, avant de pouvoir s’occuper de politique, de science, d’art, de religion, etc., doivent tout d’abord manger, boire, se loger et se vêtir : que, par suite, la production des moyens matériels élémentaires d’existence et, partant, chaque degré de développement économique d’un peuple ou d’une époque forment la base d’où se sont développés les institutions d’État, les conceptions juridiques, l’art et même les idées religieuses des hommes en question et que, par conséquent, c’est en partant de cette base qu’il faut les expliquer et non inversement comme on le faisait jusqu’à présent.. »

Et il poursuivait ainsi : « Mais ce n’est pas tout. Marx a également découvert la loi particulière du mouvement du mode de production capitaliste actuel et de la société bourgeoise qui en est issue. La découverte de la plus-value a, du coup, fait ici la lumière, alors que toutes les recherches antérieures aussi bien des économistes bourgeois que des critiques socialistes s’étaient perdues dans les ténèbres. »

Je le répète, nul n’est obligé d’adhérer à ces thèses, mais celui qui le fait se trouve porté à réfléchir (certes, à ses risques et périls) sur des points qui ne furent qu’évoqués par la théorie. J’attends de ceux qui les contestent, ou pire : les ignorent, produisent une conception du monde plus convaincante que celle dont Lénine a pu dire :

« La doctrine de Marx est toute-puissante, parce qu’elle est juste. Elle est harmonieuse et complète ; elle donne aux hommes une conception cohérente du monde, inconciliable avec toute superstition, avec toute réaction, avec toute défense de l’oppression bourgeoise, Elle est le successeur légitime de tout ce que l’humanité a créé de meilleur au XIX° siècle : la philosophie allemande, l’économie politique anglaise et le socialisme français »

Mauris DWAABALA

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« Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix de haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales. »

Bertolt Brecht, poète et dramaturge allemand (1898/1956)

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