RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Mon dieu, délivrez-moi de mes cauchemars !

Je fais des cauchemars récurrents, de ceux qui récurrent même les casseroles les plus sales.
Cette nuit, j’ai à nouveau cauchemardé grave :
Et si F.H. gagnait les primaires chez les « républicains », loin devant Juju et Nico ?

Et si le Medef se donnait pour président un migrant catalan,
un étranger, un vrai, un bien intégré, pas ambitieux ni brutal pour deux sous ?

Et si l’on proposait des macronis aux pauvres et des macaronis aux autres ?

Cette nuit, j’ai cauchemardé grave :
Et si au nom de « l’état d’urgence exceptionnellement permanent » nous allions pilonner La Paz, pour le fun ? Et si nous accordions l’asile aux fantômes de Daladier, de Pétain, de Laval, de Papon, de Thiers, de Franco, de Pinochet ?

Si au lieu de bombarder la Syrie nous bombardions le PSG ? Il paraît que ceux qui finance(raie)nt le terrorisme aiment aussi le ballon... surtout rond ! Les ronds bien ronds. Les pépètes... et la dèche pour les autres.

Cette nuit, j’ai cauchemardé grave :
Et si les militants étaient invités, comme en 40, à rejoindre les bois par petits groupes pour s’y reposer, méditer sur la COP21, étudier comparativement le comportement des corbeaux d’aujourd’hui et de ceux d’hier, réfléchir aux bienfaits du droit du sang, de la « race », du tout sécuritaire, de la peur de l’autre, d’une démocratie « d’exception », de « basse intensité », d’une « dicta-molle » ?

Et si pour assurer leur « lisibilité », on obligeait les « rouges » à porter l’étoile rouge ?

Si on les hébergeait gratuitement dans des camps à la belle étoile écolo,flanqués du statut protecteur d’« indésirables », d’« ennemis de l’intérieur », pour permettre au « système » d’œuvrer au bien commun des classes dominantes si nécessiteuses ?

Et si on enterrait un « Front de Gauche » qui n’a jamais vraiment existé, que l’on n’a jamais voulu structurer à la base pour que « le peuple » en fasse son affaire, son à faire ?

Et si on le réduisait une nouvelle fois à des manœuvres d’appareil, à des calculs boutiquiers, à une addition de généraux aux maigres troupes, et à de petites, toutes petites, ambitions personnelles de tel ou tel ? Et si certains préféraient la tambouille politicarde façon « caste » ? Et si pour le « sauver », l ’« élargir », on tuait définitivement cet espoir ? Sans rendre des comptes...

Cette nuit, j’ai cauchemardé grave :
Et si on l’on « repartait », au nom de la lutte contre le « danger fasciste », avec cette « gauche » plurienne, cette nouvelle droite qui délibérément a saigné et saigne et trahit et méprise et humilie, et réprime, les banlieues, les couches populaires, les militants, les immigrés, les déchireurs de chemises garde chiourmes, les exclus, les précaires, les mauvais étrangers, qui trucide par calcul les valeurs de gauche, qui renie une laïcité ouverte, le mélange, le partage, la lutte des classes ; qui a entrepris la « liquidation » méthodique des forces anticapitalistes pour enterrer -enfin- toute possibilité d’émancipation sociale, culturelle, humaine...?

Au petit matin, j’ai enfin rêvé :
Et si la gauche, sans besoin de préciser « de gauche », se recomposait pour de vrai, incarnait à nouveau des projets de rupture, mobilisateurs, généreux, des idéaux, des utopies, des passions, des espoirs, si elle recrédibilisait le changement de société, engageait la refondation du socialisme et se le fixait comme chemin, comme « étoile » ?
Si elle reprenait des valeurs abandonnées et dévoyées par les uns et les autres : la nation et l’internationalisme, la souveraineté nationale, l’insécurité sociale, le terrorisme de la pensée unique, la justice sociale et écologique...

Mon Dieu, délivrez-moi de mes cauchemars cauchemardesquement cauchemardesques, et rendez-moi mes rêves d’antan !

Hier, nous répandions au col de Py, dans l’Ariège, les cendres d’un guerrillero espagnol (le commandant « Robert ») ; il prit les armes, après l’Espagne, pour défendre par antifascisme un pays qui le reçut pourtant comme un chien, comme un « étranger indésirable ».

Debout les consciences, debout les résistants d’aujourd’hui, debout les utopistes concrets !

Jean Ortiz
Samedi, 26 Décembre, 2015

»» http://www.humanite.fr/blogs/mon-dieu-delivrez-moi-de-mes-cauchemars-593964
URL de cet article 29770
  

Même Auteur
CHE, PLUS QUE JAMAIS (ouvrage collectif)
Jean ORTIZ
Recueil d’interventions d’une vingtaine d’auteurs latino-américains et européens réunis à Pau en avril 2007 pour un colloque portant sur l’éthique dans la pratique et la pensée d’Ernesto Che Guevara, une pensée communiste en évolution, en recherche, qui se transforme en transformant, selon les intervenants. Quatrième de couverture On serait tenté d’écrire : enfin un livre sur le Che, sur la pensée et la pratique d’Ernesto Guevara, loin du Che désincarné, vidé d’idéologie, doux rêveur, marchandisé, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La seule et unique raison pour laquelle certaines parties de la classe dirigeante n’aiment pas Trump, ce n’est pas parce qu’il ne défend pas leurs intérêts (il le fait), mais parce qu’il gère mal les événements et les récits d’une manière qui expose à la vue de tous la laideur de l’empire."

Caitlin Johnstone

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.