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Publicité mensongère pour la loi sur la liberté de choix des salariés ?

Obama cherche-t-il à rompre la promesse capitale qu’il a faite aux syndicats ?

Voilà à peine un mois que des centaines de milliers de syndicalistes et leurs familles ont contribué à faire accéder Barack Obama à la présidence en lui permettant de remporter des états décisifs. Et pourtant, certains syndicalistes qui ont soutenu Barack Obama craignent d’ores et déjà qu’il ne soit en train d’opérer un recul par rapport à une promesse de campagne majeure faite aux travailleurs en ces temps de crise.

Alors qu’il était en campagne présidentielle, Obama s’était déclaré en faveur de la loi sur la liberté de choix des salariés (Employee Free Choice Act -EFCA), une réforme du droit du travail attendue depuis longtemps, censée faire partie de la série de mesures concernant le plan de sauvetage économique qu’il avait annoncé dans son programme électoral.
Cependant, lors de la présentation de ses conseillers pour les questions économiques le 25 novembre, Obama n’a pas cité l’EFCA parmi le train de mesures destiné à "booster" l’économie en janvier. Plus inquiétant, Rahm Emanuel, son nouveau chef de cabinet, a refusé de dire si la Maison Blanche soutiendrait l’EFCA quand on lui a posé la question lors d’un Forum des chefs d’entreprises organisé par le "Wall Street Journal" au début novembre.

L’EFCA est farouchement combattue par les patrons car elle permettrait aux travailleurs de se syndiquer et, ainsi, de négocier plus facilement les contrats de première embauche. Cette loi amenderait la Loi Nationale sur les Relations de Travail [National Labor Relations Act (NLRA)], adoptée il y a 73 ans, et qui impose aux patrons du secteur privé de négocier avec leurs salariés, en permettant également l’adhésion de ces derniers à un syndicat. Tout comme l’a fait la législation sur le travail NLRA, mesure phare du New Deal (et appliquée jusqu’à la loi restrictive de Taft Hartley de 1947 ndt), cette loi sur la liberté de choix des salariés favoriserait ainsi les accords collectifs destinés à améliorer le niveau de vie des travailleurs et à rétablir un équilibre plus équitable entre les syndicats et la direction. Ayant débuté fin des années 1930, cette politique fédérale sur le travail a contribué au développement d’une énorme classe moyenne après la Seconde Guerre Mondiale.
Maintenant, face à la crise financière la plus sérieuse depuis la Grande Dépression, les Démocrates ont l’occasion unique d’associer une réforme du droit du travail à des mesures économiques plus larges. Comme le signale Dean Baker, économiste du "Center for Economic and Policy Research" :" Si les travailleurs ont la possibilité de s’organiser pour obtenir leur part de gains de productivité, cela permettrait à nouveau au pays de s’engager sur la voie d’une croissance soutenue par l’augmentation des salaires plutôt que sur la voie d’une croissance soutenue par un endettement insurmontable "

Les réductions d’impôts, la protection des personnes surendettées en cas de saisie immobilière, l’extension de la durée de l’allocation chômage, et les mesures pour développer les emplois publics, tout cela c’est très bien, disent les partisans de l’EFCA. Mais il faut absolument ajouter à cela les moyens pour les salariés de disposer de leur outil traditionnel de solidarité (à savoir, les négociations collectives) et qui ne nécessitent pas de nouvelles dépenses fédérales comme le récent plan de sauvetage de Wall Street de 700 milliards de dollars.

Avec cette toute nouvelle possibilité de négociations collectives, les salariés payés au mois et les ouvriers payés à l’heure obtiendraient le droit de s’asseoir à la table des négociations, où se prendront les décisions patronales au cours de ces temps difficiles que nous allons traverser. Même en pleine période de suppressions d’emplois, ils auraient davantage leur mot à dire sur les licenciements, les indemnités chômage et la priorité de réembauchage, sans parler des salaires, de l’assurance santé, et du mode de financement des régimes de retraite.

Les possibilités qu’offre la loi sur la liberté de choix des salariés (et non pas seulement le fait qu’elle pourrait se traduire par une vague de syndicalisation)

Contrairement à ce qu’affirment la plupart des historiens, les suppôts du patronat prétendent que le développement des syndicats à la suite de la "loi nationale sur les relations de travail", mise en application à la fin des années 1930, a eu pour conséquence de prolonger la période de dépression.

Dans un récent éditorial, Mark Mix, président du "National Right To Work Committee" (Comité National du droit au Travail, comité qui lutte contre la syndicalisation obligatoire, NDT) explique que l’application de cette loi "aurait probablement le même effet sur l’économie que la loi Wagner, à savoir qu’à la reprise économique attendue se substituerait une crise profonde et durable, voire pire. Pour discréditer le projet de loi, le patronat aurait investi la somme de 50 millions de dollars dans une campagne de dénigrement de l’EFCA lors des élections au Congrès de cet automne.

Les démocrates partisans de ce projet de loi ont, malgré cette offensive, été élus, donnant aux réformateurs la majorité à la chambre des Représentants et élisant 59 partisans de la loi, démocrates, républicains et indépendants, au sénat. Avec ce décompte, il ne manquerait qu’une voix républicaine pour que le projet de loi soit présenté à l’assemblée (si ce n’est l’adoption de la loi elle-même) ou un nouvel élu démocrate (par exemple, à l’issue de la lutte serrée qui a lieu actuellement pour le siège de sénateur du Minnesota) qui permettrait d’empêcher qu’un républicain ne vienne faire obstruction comme cela s’est passé en 1978 quand l’un d’eux a fait échouer la dernière tentative des syndicats de réviser la loi Wagner.

Evidemment, certains des démocrates comptabilisés parmi les partisans de cette loi pourraient, influencés par le chef de cabinet Emanuel, changer d’avis. Prenez par exemple, Blanche Lincoln, la députée de l’Arkansas qui a déclaré au Northwest Arkansas Times du 4 décembre que ce projet de loi n’était pas d’une importance capitale.

D’après le journal, Lincoln affirmait qu’elle était "indécise" sur la loi et qu’elle était "convaincue que le pays avait des questions bien plus urgentes à traiter". Même un partisan du syndicalisme, président de commission de la chambre des représentants comme George Miller, le député démocrate de Californie, avait, semble-t-il, envoyé des messages contradictoires au cours d’une interview publiée le 18 novembre dans le "Chicago Tribune". Miller y déclare que ce projet de loi ne figurerait pas parmi les priorités mais qu’il ne serait pas pour autant abandonné. (Ne pas oublier que la loi Taft-Hartley qui constituait la riposte du patronat avait été finalement adoptée, malgré le veto du Président Truman, grâce aux Républicains, aidés en cela par des Démocrates du nord comme du sud, NDLR).

Comme l’a écrit le journaliste Michael Mishak dans le Las Vegas Sun le 30 novembre, il est évident que la nouvelle administration craint que tout débat sur l’EFCA dès le début de 2009 "ne sème la discorde à un moment où Obama s’est donné beaucoup de mal pour gommer le clivage qui existe entre les deux partis à Washington, et qui s’était creusé davantage ces huit dernières années. (Évidemment, en dehors du microcosme politico-médiatique, rien n’indique que le renforcement des droits des travailleurs soit une cause impopulaire au niveau national).

Le problème pour les syndicats, c’est que si cette loi n’est pas imposée très vite comme partie intégrante du plan de relance global d’Obama, ce projet court l’énorme risque d’être relégué dans la catégorie des législations d’"intérêts spéciaux", et d’être considéré comme un renvoi d’ascenseur post-électoral au monde du travail. Et ce cadre restreint décidera de son sort.

C’est la raison pour laquelle, c’est la même machine politique soutenue par les syndicats qui a contribué à porter Obama à la Maison Blanche qui doit être à nouveau mise en branle pour maintenir la pression populaire sur Obama et sur les démocrates.
Jobs With Justice, qui regroupe syndicats et associations, projette une semaine d’actions entre le 7 et le 13 décembre dans de nombreuses villes, pour exiger un "plan de sauvetage du peuple" qui comprendrait, entre autres, l’adoption de l’EFCA. Au mois de janvier prochain, les syndicats seraient bien inspirés d’organiser un rassemblement de leurs militants à Washington en nombres bien plus importants que l’UAW (syndicats des travailleurs du secteur automobile, NDT) n’en a rassemblé pour son action pitoyable encouragée par les patrons du secteur automobile.

Les partisans de cette loi vont devoir apporter la preuve qu’elle sera véritablement efficace dans le cadre de mesures de relance économique, tout en ne coûtant pratiquement rien au contribuable comparé aux cadeaux somptuaires offerts aux banquiers, aux assureurs, aux compagnies de crédit, aux banques d’investissements, et peut-être prochainement aux constructeurs automobiles. Les travailleurs qui vont être (à moins qu’ils ne le soient déjà ) pris à la gorge financièrement à cause de la crise ne manqueront pas de suivre de près le cours des événements pour savoir si leurs malheurs méritent autant d’aide que celle qui a été si promptement apportée aux entreprises privées.

Steve Early, journaliste dans une revue syndicale et juriste, a été représentant syndical pendant 27 ans. Il a écrit le livre (à paraître) : "Embedded With Organized Labor".

Traduction emcee des Bassines et du Zèle
pour le Grand Soir http://www.legrandsoir.info

Source :
Bait and Switch on the Employee Free Choice Act
Is Obama Backing Off a Crucial Pledge to Labor ?
By STEVE EARLY
December 8, 2008
http://www.counterpunch.org/early12082008.html

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