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29 commentaires

Par quoi remplacer le capitalisme ?

Nous sommes nombreux à avoir compris que le capitalisme n’est pas LA solution. Bien. Certains parlent de révolution, d’autres de décroissance, et d’autres encore de moralisation… très bien. Mais rien ne fait taire les contradicteurs qui, très justement, posent la question : on fait quoi, alors ?

Et oui, il est bien gentil de toujours remettre en cause le capitalisme sans rien avoir à lui opposer en retour. Et je plaide coupable, comme les autres. D’ailleurs, c’est sans doute pour cela que tous les penseurs d’aujourd’hui sont soit des économistes, soit des philosophes : les uns ont pris le parti de calculer, et se réfugient ainsi dans leurs chiffres pour ne pas avoir à penser le monde. Les autres se réfugient dans la pensée pour ne pas avoir à regarder le monde en face.

Il ne s’agit pas ici de critiquer les uns ou les autres, mais de comprendre pourquoi il est si délicat de se projeter dans un monde de plus de 6 milliards d’habitants sur une planète de taille finie, et d’en ressortir tout de go un système complet capable de satisfaire au plus grand nombre sans tomber dans des travers idéologiques dangereux.

Car le capitalisme est un système qui permet malgré tout de régler les échanges sur une règle universellement acceptée et partagée par tous, et cela même s’il est inéluctablement créateur d’inégalités, et à terme voué à un échec total. On peut tenter de lui fixer des limites, de le contenir dans sa voracité, mais tout cela est vain : au final l’argent finira toujours par l’emporter sur les autres préoccupations.

Il y a bien sûr certains partisans d’un « retour aux sources », fait de trocs, de peaux de bêtes et de chasse (ce qui règlerait sans doute, soit dit en passant, le problème environnemental), mais j’avoue que pour ma part j’imagine ce retour aux sources plus comme une conséquence malheureuse de la catastrophe qui nous guette (dérèglement climatique grave ou guerre nucléaire) que comme un idéal à espérer.

Le seul système pouvant être concrètement opposé au capitalisme semble malheureusement être un régime totalitaire, où l’argent n’a plus de raison d’être car l’oppression physique et mentale des esclaves est suffisante à la bonne marche des affaires de l’élite au pouvoir. Certains ont déjà essayé et d’autres essaieront encore, et il est même probable qu’un jour ils y parviennent tant les possibilités de réalisation techniques semblent à portée de main. Ce système n’est bien sûr pas celui qu’espèrent les peuples, mais force est de constater qu’il est difficile de concevoir d’autres manières de vivre en société autrement sans remettre en cause tout ce qui caractérise le monde tel que nous l’avons connu.

Et puis il y a « le monde parfait » : un monde où chacun serait assez éclairé pour ne pas vouloir « trop », tout en étant capable de penser aux autres en même temps qu’il pense à lui-même. Ce monde est plus que difficile à concevoir, car il remet en cause l’essence même de l’homme, c’est à dire son égoïsme, sa malléabilité, son incapacité à se projeter dans les futures générations. Bien sûr l’homme peut être transformé par la propagande, l’éducation ou l’oppression (physique ou mentale), mais cela nécessite une transformation radicale de tout ce qui régit notre monde présent. Cela signifie remettre en cause l’argent, l’innovation, la recherche, l’éducation. cela signifie gérer autrement le système d’héritage, de transports des biens et des transports, la production, la consommation, l’agriculture, l’industrie. Cela signifie repenser la philosophie, le travail, le bonheur (le sens de la vie), la fécondité, la religion (la notion de bien et de mal).

En définitive c’est la vision de l’homme dans sa nature même qu’il faut modifier, et le problème est de savoir s’il vaut mieux le voir tel qu’il est ou tel qu’on le voudrait.

Car si on le regarde tel qu’il est, ce « monde parfait » a peu de chances d’exister : les contraintes physiques d’un monde qui fonctionne sont réelles, et il ne faut pas les négliger. Certains métiers sont plus difficiles que d’autres, plus ingrats, mais indispensables : or dans « un monde parfait », il semblerait logique d’espérer choisir son activité librement. Le fait qu’elle ne soit contrainte ni par la force ni par l’appât du gain ne laisse pas beaucoup d’espoir quant à la sélection de certaines de ces tâches, celles qu’on appelle en général « le sale boulot ».

Et si on regarde l’homme tel qu’on le voudrait, on retombe rapidement dans le problème de l’idéologie : qui peut prétendre sérieusement détenir la « Vérité » ? celle-ci sera-t-elle imposée ou simplement proposée ? et comment déterminer qui sera réellement capable de juger de cette « vérité » objectivement, sachant que la génération qui conduira cette révolution n’aura pas bien sûr disposé de la préalable éducation à la transformation du monde vers ce « nouvel homme » ; génération qui sera donc inévitablement le fruit du capitalisme et de son idéologie ?

Voilà donc pourquoi il est si difficile de remplacer le capitalisme. Lorsque l’on sort du cadre de l’argent, on retombe dans l’idéologie, et la définition de l’homme se retrouve vierge, à réécrire totalement. La tâche est si ardue qu’elle peut paraître impossible à entamer, mais lorsque l’on pense aux armées de fonctionnaires planchant sur des calculs économiques infinis, sur des articles de loi emmêlés par milliers, sur des statistiques gigantesques, on imagine qu’ils pourraient peut-être se trouver plus judicieusement employés à une autre tâche, autrement plus valorisante : regarder ce qu’est devenu l’homme capitaliste, pour mieux définir ce que devrait être l’homme du futur…un humaniste ?

Caleb irri
http://calebirri.unblog.fr

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COMMENTAIRES  

01/11/2009 12:59 par Nicolas

Bonjour :
"Ce monde est plus que difficile à concevoir, car il remet en cause l’essence même de l’homme, c’est à dire son égoïsme, sa malléabilité, son incapacité à se projeter dans les futures générations"... Dites-vous. Mais : Qu’est-ce que "l’essence de l’Homme " ? De quel Homme ? Si on croit Marx, "l’essence" de l’Homme ce n’est rien d’autre que "l’ensemble des rapports sociaux"... Qui aurait parié, il a quelques siècles, que l’"Homme" accepterait de ne pas avoir son précepteur particulier et son médecin attitré ? Qui, aujourd’hui, rejette l’école publique et une médecine sociale ? Demain, qui prendra les armes pour défendre la propriété privée des Leclerc, Au Champ et autre Carrefour ? Quand la crise imposera qu’on laisse sa voiture individuelle et qu’on préfère le train ou le métro, qui et comment les individualistes et autres égoïstes pourront s’y opposer ? Relire LUCIEN SEVE : Penser avec Marx aujourd’hui - "L’homme" ? - Edition La Dispute - C’est passionnant et nécessaire.

01/11/2009 15:18 par 8119

le capitalisme ne peut être plein et entier que s’il s’infiltre jusqu’au plus profond des réflexes (ce que tout système a tendance à faire).
il s’agit de "dire" au capitalisme, pour qu’il ne se sente pas en danger, qu’il ne doit s’appliquer que à ce à quoi il est approprié, notamment (j’estime) les biens de troisième nécessité comme les banques et le luxe...
quand on parle de "multipolaire" il ne s’agit que d’un pouvoir partagé, mais en fait il faudrait parler de "multi-systèmes" et d’ouvrir "la concurrence" à d’autres systèmes, auxquels chacun serait libre d’adhérer.

http://w41k.info/32652

01/11/2009 15:22 par Randy

N’est-ce pas plus probable que l’humanité se montreara peu ou moins aggressive, malleable, et narssisique si seulement les machines de propagande cessent à tourner ?

01/11/2009 16:47 par Boono

Le capitalisme est un systàƒ©me qui habilement gàƒ©re les àƒ©tats de pàƒ©nurie, certain y gagne, les autres payent et le problàƒ©me est que cà‚’est toujours les màƒ ªmes qui tendent a y gagnàƒ©.

La question est que se passera tà‚’il quand nos sociàƒ©tàƒ©s aurons passàƒ© àƒ des modes dà‚’àƒ©nergies renouvelable telle que le soleil, le vent, les vagues, la geothermie et autre nouvelles techniques àƒ ¨cologiques qui sont des sources inàƒ©puisablent. Alors fini la pàƒ©nurie car si là‚’àƒ©nergie est illimitàƒ©e alors les moyens le sont aussi ! A ce moment làƒ il sera bien difficile dà‚’àƒ ªtre capitaliste ou àƒ©goiste.

Je voudrai ici ràƒ©fàƒ©rrer au film "oeZeitgeist : Addendum" , de Peter Joseph 2008 et et au idàƒ©e de jacque Fresco (voir : http://www.thezeitgeistmovement.com )

01/11/2009 17:19 par berger

@ Caleb IRRI :

"Le pessimisme est un idéalisme" disait l’autre.

L’espoir est partout autour de nous : il nous suffit de regarder l’abysse moral qui nous sépare des puissants.

01/11/2009 18:45 par denis

Cet article revient à dire qu"il n’y a pas pire que le capitalisme mais que nous n’avons pas trouvé mieux.

C’est là une vieille rengaine inventée par les capitalistes eux-même pour que rien ne bouge.

Comme le suggère le premier intervenant rien ne nous empêche de penser - et d’agir- avec Marx, et bien d’autres.

La fin de l’histoire n’est pas encore advenue, il nous est permis de réver.

01/11/2009 19:25 par Le gravier

Je partage l’avis de Nicolas :
Lucien Sève a le mérite de poser des questions fondamentales,
malheureusement personne n’en parle,
les pistes qu’il propose sont fructueuses encore faut-il vouloir les connaître.
Les deux ouvrages publiés chez " la dispute" méritent vraiment que l’on fasse effort pour les lire.
Il est des auteurs brillants qui vous aveugle de leur brio.
il en est d’autre qui vous donne le sentiment quand vous avez lu leur ouvrage que vous comprenez mieux les choses par vous même...Lucien Sève est de cette veine là 
Alors pour qui s’intéresse aux questions que pose Caleb IRRI lire mais aussi faire lire " Marx et nous" mais aussi " l’homme" de Lucien Sève est une ouverture grand format.

02/11/2009 05:24 par Vania

Tout à fait d’accord avec Deni. Il faut contrer le pessimisme démobilisateur

02/11/2009 09:05 par grrrrrrrrr

Pas la peine de chercher midi à quatorze heures, on remplacera le capitalisme par le socialisme c’est déjà un fait, même si les durs à cuire ,n’ont pas encore compris,
on ne le remplacera pas par le clergé c’est net, même si l’opium du peuple est pour certains une alternative, la dialectique Marxiste ne manquera pas j’en suis certain de réveiller les consciences, ce n’est pas parce que les partis dits de gauche et les syndicats collaborent et sont des faux culs que le socialisme n’existe plus ou que c’est une idée vague ???Tous pourris certes non, la base bouge et mettra cul par dessus tête ces apparatchiks !
La décroissance avez-vous dit, le capitalisme va nous faire décroitre ho certes pas par philosophie mais pour l’enrichissement de ses parvenus !Et ceux là croyez moi ne sont pas des humanistes mais bel et bien des affameurs des peuples et des faiseurs de guerre contre laquelle justement les humanistes de la fin du moyen âge et de la renaissance on essayés de lutter !Aujourd’hui l’humanisme se perd où devient pour la majorité tout comme le communisme un concept vidé de sa substance !
Tel est la subversion que réalise la société du spectacle libérale libertaire, en escamotant la lutte des classes !
Escamoté certes mais omniprésente.

02/11/2009 20:20 par Tony Vibes

A mon avi, il faudrait pouvoir définir le néo-libéralisme selon son aspect nuisible. Dans ce sens, je pense que la définition du néo-libéralisme est la domination de l’argent et du productif sur le social ou sur d’autres considérations plus humaines. Nous avons fait déjà des progrès (assurances, aide au développement, etc.). Les autres progrès peuvent provenir des problèmes environnementaux et des problèmes d’immigration et de terrorisme. Le jour où les digieants et entreprises s’apercevront que faire dominer le social assurera la sécurité et le productif, alors je pense qu’on ressentira le néo-libéralisme uniquement comme un problème abstrait 20 ans plus tard.

02/11/2009 21:02 par Alberto

J’emprunte les mots de la Demoiselle, pour décrire cet article :

"Alors, comme c’est un sujet qu’il est com ­pli ­qué d’y rép ­ondre, sachez tout d’abord que ceux qui seront chargés d’y réfléchir sont des gens de confiance.

D’abord, ils sont pres ­que tous blancs. Ce qui est déjà un sacré bon début.

Ensuite, ce sont en majo ­rité des mâles. Ce qui est éga ­lement très ras ­su ­rant.

Respirez donc, point d’hystérie com ­mu ­nau ­taire à l’hori ­zon ! Rien que de l’uni ­ver ­sel, du gros, du lourd. "

Ou comme je disait hier, on dirait le guignol Claude Allègre. L’auteur va de poncif en poncif :

"Et oui, il est bien gentil de toujours remettre en cause le capitalisme sans rien avoir à lui opposer en retour."

"le capitalisme est un système qui permet malgré tout de régler les échanges sur une règle universellement acceptée et partagée par tous"

"certains partisans d’un « retour aux sources », fait de trocs, de peaux de bêtes et de chasse"

"Le seul système pouvant être concrètement opposé au capitalisme semble malheureusement être un régime totalitaire"

"Et puis il y a « le monde parfait » .../... ce « monde parfait » a peu de chances d’exister : les contraintes physiques d’un monde qui fonctionne sont réelles"

"qui peut prétendre sérieusement détenir la « Vérité »"

pour aboutir a une conclusion qui aurait pu être trouvé sur le site du medef : "Voilà donc pourquoi il est si difficile de remplacer le capitalisme."

Et lorsque le sujet de débat est posé avec une telle pauvreté, franchement c’est déjà perdre son temps que poster.

Mais les amis du Grand Soir devraient être plus vigilants dans leur publication.

Cordialement, J. A. ZAMBRANO

02/11/2009 21:10 par legrandsoir

on a compris que vous aviez une dent contre ce texte... on peut pas plaire tout le temps à tout le monde, n’est-ce pas ?

En tous cas, il aura provoqué un débat (et c’est sans compter l’afflux de raëliens qui sont venus nous proposer leur solution... dis, Caleb, rassure nous : tu n’es pas raëlien ?)

02/11/2009 22:07 par berger

Une anagramme de Caleb IRRI (qui en est évidemment une) ce serait pas "care libri" (livres d’autothérapie en italien) des fois ?

Un bon conseil : refermer Freud et rouvrir Marx.

02/11/2009 22:58 par caleb irri

bonjour,

pour tout vous dire je suis assez étonné de certains des commentaires publiés, et je n’imaginais pas pouvoir passer, avec cet article, pour un agent double à la solde du medef, et encore moins à celle des raëliens !

au sujet des raëliens je dois vous avouer que je ne leur connaissais pas de "programme politique", et j’ignorais même qu’il en restait encore !

Pour le medef, ceux qui me lisent plus avant doivent savoir ce que j’en pense, mais c’est une accusation que je peux comprendre sur ce seul texte, et qui ne m’avait pas apparu lors de sa rédaction : pour être tout à fait honnête, j’ai le sentiment que le capitalisme s’effondrant, les "réels" partisans du medef s’arrangeront pour nous embarquer dans le seul système capable de rivaliser avec lui(en puissance d’exécution, pas en force morale bien sûr, les deux systèmes étant pour moi fondés sur l’exploitation des hommes), c’est à dire un régime autoritaire défini officiellement comme socialiste (http://calebirri.unblog.fr/2008/12/14/le-nouvel-ordre-mondial-est-il-socialiste/).

le but de cet article n’était donc pas de défendre le capitalisme, non plus que de défendre un quelconque régime autoritaire, mais de réfléchir à la difficulté de trouver une troisième voie qui permette à la fois d’éviter l’exploitation des peuples par le pouvoir, et de faire vivre ensemble l’humanité dans des conditions acceptables d’un point de vue matériel.

je voudrais ajouter que les nombreux philosophes ou économistes qui réfléchissent sur le sujet depuis plusieurs siècles déjà en arrivent soit à critiquer sans pouvoir proposer, soit à proposer sans remettre en cause le système capitaliste en lui-même.

et c’est bien là l’objet de cet article : le jour où les peuples frapperont aux portes du pouvoir pour réclamer liberté et justice, ou tout simplement du pain, il serait bon qu’ils aient quelque chose d’autre à proposer que l’autoritarisme ou le capitalisme.

tous savons bien pourtant qu’il y faudra bien jour réfléchir, car le temps tourne peu à peu à l’orage dans le ciel capitaliste, alors que derrière ces nuages on aperçoit les lueurs de l’autoritarisme qui approchent...

j’espère bien dans un temps prochain proposer ma pierre à l’édifice, et je souhaiterais vivement pouvoir discuter quelques pistes, une sorte de méthodologie participative pour avancer dans le sens de cette "troisième voie" à la quelle je veux continuer de croire.

caleb irri

03/11/2009 01:03 par Vania

A M.IRRI, Deux possibilités pourraient expliquer votre article:1)Ou bien vous êtes victime de la désinformation ou bien 2)vous voulez discréditer le socialisme et le présenter comme étant synonyme d’autoritarisme,un film en noir et blanc, sans couleurs.La 1è possibilité montre que vous avez peur.De quoi avez vous peur ? de construire une société sans oligarches qui detiennent Tout(pouvoir,armes et argent et qui en passant ont réussi à contôler votre pensée et à vous épouvanter du socialisme ?) peur de voir une société solidaire apparaître ?Étrange pourquoi vous n’avez pas peur de l’exclusion ? du chômage ? de la compétition ?de l’individualisme ? et de la violence ?Vous n’êtes pas au courant du fait que Tous les acquis sociaux (santé et éducation) ont été gagné grâce à des luttes et à l’existance de la pensée socialiste ? Tout ceci montrerait que la propagande occidentale (appelée information) a bien réussi son objectif:vous êtes une victime de leur propagande. Si c’est la 2ème posibilité alors vous faites du diversionisme, pour épouvanter les gens encore un peu plus !!

03/11/2009 03:40 par RedGuff

Bonjour.

Pour remplacer le capitalisme, il faut un État-Providence.

Pour que la transition se fasse contre les puissances capitalistes (soutenues par les médias de masse), il faut un État-Providence fort.

Or, contrairement à la citation du texte que je comprends : "Le seul système pouvant être concrètement opposé au capitalisme semble malheureusement être un régime totalitaire, où l’argent n’a plus de raison d’être car l’oppression physique et mentale des esclaves est suffisante à la bonne marche des affaires de l’élite au pouvoir.", il est possible et même certains que le capitalisme peut se gérer plus efficacement pour les riches avec une dictature qu’avec une vraie démocratie (réellement participative et aidant les faibles).

Pardon pour mon pessimisme.

03/11/2009 07:37 par Le Mouton Noir

Allez donc faire un petit tour du côté du Chiapas, chez les zapatistes. Il s’y passe des choses fort intéressantes, et depuis des années, pour qui cherche cette fameuse "troisième voix"...

Alter-Politique

03/11/2009 12:29 par Coco

A l’auteur

Je ne suis pas en accord avec vous lorsque vous écrivez dans votre post que « le capitalisme s’effondre », ou encore, lorsque vous illustrez votre article avec une photo qui montre le capitalisme en train de mourir. A mon avis, il faut être plus nuancé :

 Il est vrai que le mythe du capitalisme s’effondre pour la classe laborieuse des travailleurs,

 A contrario, le capitalisme réel n’a jamais été aussi puissant qu’aujourd’hui car les richesses n’ont jamais été autant concentrées qu’entre quelques mains : pour ceux là , le capitalisme est bien vivant et se porte à merveille.

D’autre part, un régime autoritaire n’a-t-il pas pour unique vocation de maintenir en vie le capitalisme concentré ? Si oui, il ne s’agit pas d’un régime de « substitution » comme vous l’evoquez.

03/11/2009 13:33 par legrandsoir

ou encore, lorsque vous illustrez votre article avec une photo qui montre le capitalisme en train de mourir

précision : c’est le grand soir qui choisit les illustrations (pas les auteurs, à quelques rares exceptions)...

03/11/2009 14:27 par Sylvano

Bonjour,

Assez déçu par cet article au titre prometteur. Il dit assez longuement ce qui aurait pu être synthétisé par : le capitalisme est le pire des système, mais on n’a pas trouvé mieux. Pour paraphraser Churchill et sa remarque sur la démocratie.

Analyse vraiment faible et superficielle.

Pour info, je ne suis pas un spécialiste, mais l’humanité a déjà fait des tentatives de vie en dehors du capitalisme.

Voir la vie des tribus sur tous les continents. Absence d’argent en Amazonie, échanges matériels au Sahara, etc... Se pose la question du nombre : les règles d’une société comme celle d’une tribu peuvent-elles prévaloir pour des millions de personne ? On n’a jamais vraiment essayé...

Autre exemple : les rares et courtes tentatives de vie en commun pendant la guerre d’Espagne dans les éphémères républiques "socialistes". ABolition des salaires, production de seulement certains besoins, gratuité de l’école, etc...

Tout ça a existé. Il n’y aucune fatalité au capitalisme. Je parlerais de mon côté de facilité. Le capitalisme déteste de son être la réflexion. C’est normal : il y va de son intérêt.

Se rappeler de Ford au sujet des banques. En gros, "si on expliquait aux gens le vrai fonctionnement des banques et leurs raisons d’êtres, on aurait une révolution le lendemain matin."

03/11/2009 16:47 par Tannie

C’est un des premiers articles intelligent sur la question et je me réjouis réellement de l’avancée que constituent ces réflexions.

Effectivement, le problème central est celui d’opposer la liberté d’entreprendre (au sens global pas celui du MEDEF) et la nécessisté d’interdire.

Sans le dire explicitement, une des très grande difficulté de l’extrême gauche est de dépeindre de manière totalement irréaliste le capitalisme comme étant le fruit d’une lutte des classes. Ceci a un gros avantage, dépeindre les riches comme étant la source de tout les maux permet en quelque sorte d’occulter la mécanique globale de l’offre et de la demande alors que celle-ci est dans bien des cas suffisante pour expliquer les phénomèes en jeu.

Qui voudrait donc défendre, une petite classe d’hyper-privilégiés ? A priori très peu de monde ...

Par contre, si à l’analyse, il s’avérerait que bien des problèmes, dénomés sous le terme de capitaliste, ne sont rien d’autre que le libre jeu des mécanismes alors corriger la situation serait bien plus difficile.

Je comprends à 100% le caractère mobilisateur de l’affreux capitaliste responsable de tout les maux de la terre, mais pour ma part je trouve que ce discours est à la fois trop larmoyant, faussement ingenu et occulte la dimension totalitaire des ex régimes comunistes.

Il ne s’agit pas d’une inconsèquence : ce n’est pas pour rien en effet que Robespierre ou Saint-Just, qui sont vus comme des tyrans pour les nations occidentales étaient des héros de l’Union Soviétique. La nécessité de casser l’ordre ancien, coute que coute, et la volonté manifestée par ces révolutionnaires de procéder à ce changement coûte que coûte expliquent ce fait.

Toutefois, dans les deux cas, et sous couvert d’inertie globale de la société (ou bien de résistance anarchée des anciens ...), ces actions ont partiellement été abandonnée pour une conduite plus consensuelle de la société (voire je la reconnais un retour réactionnaire).

Sur le fond, je ne souhaite pas disposer de richesses et d’avoir inifinis, mais je souhaiterai, chose qu’il me semble indispensable dans une société structurée, un droit de propriété clair qui me donne le droit d’en disposer tel que je l’entend (ce droit clair entre usufruit, nue-propriété et droit d’abus est très ancien). On peut parfaitement discuter que ce qui doit être considéré ou non comme pouvant être approprié (voiture, maison, ...). Je ne discute pas non plus de la possibilité de mise en commun (pourquoi ne pas mettre en commun les maisons, voitures, ...), mais de la possibilité qu’à un individu de choisir ou non de disposer tel qu’il l’entend d’une chose qui lui appartient.

Le raisonnement de Marx à cet égard est implacable : si tout les biens et avoirs sont répartis équitablement, au bout de quelques siècles, années, mois, vous aurez des inégalités entre individus (et d’où l’abolition totale de la propriété : non pas parce que Marx n’aime pas les riches mais parce que la propriété porte en elle ce dilemne).

Le saut à l’abolition totale de la propriété est concevable et à été mis en oeuvre. On peut discuter des circonstances historiques de la révolution (pourquoi dans un pays agraire et arrièré comme le Russie et non un pays développé comme l’Allemagne).

Je conçois parfaitement que les "damnés de la terre" sous le couvert de justice sociale, rage et volonté d’en découdre (voire tristement comme dans d’autres régimes totalitaires simplement pour libérer et prendre des places) considèrent ces ensembles de raisonnement comme futiles, voire déplacés devant la souffrance humaine, mais comme me le faisait remarquer un de mes amis, la souffrance est toujours grande mais la faim est moindre (il parlait de l’Europe, je prècise). Une civilisation ne se construira pas si elle fait semblant d’ignorer les contradictions internes qui la traversent.

99% de l’humanité est à la recherche d’un équilibre plus juste mais celui-ci n’a absolument aucune chance de naitre sur de fausses affirmations. Dernier point qui peut parait provocateur, voire déplacé mais au vu des besoins globalement croissants de l’humanité (je ne parle pas de la dernière Wii) il faudra essayer d’accroitre la quantité de nourriture et de biens pour les générations à venir (globalement, pas forcèmeent en Europe) : j’invite très sérieusement les intellectuels à réfléchir à cet aspect ...

Je suis réellement désolé si mes propos ont pu en choquer, mais l’important ce n’est pas le scribe qui écrit, l’important c’est de savoir comment on va nourrir, loger et satisfaire les populations à venir : à bien y réflechir, je préfére 100.000 fois le capitalisme actuel, qui comprime, opprime, voire exploite, à l’ancienne méthode en vigueur qui consistait à entrer en guerre et faire le ménage, car pour ceux qui ne le comprennent pas, je crains que le choix soit entre contrôler et repartir les biens mais également contrôler et piloter le taux de fécondité et les naissances ou bien laisser les gens gèrer l’ensemble en toute responsabilité (je ne suis malthusien, ni adapte de Ricardo, je me contente de souligner le propos qui est sorti du débat public mais qui malheureusement existe en sous latence).

La seule chose que je ne comprend toujours pas est pourquoi cet aspect qui oppose liberté économique et justice sociale n’est pas au coeur de la réflexion de l’extrême gauche : malheureusement ma conclusion à cet égard est que le débat est en quelque sorte implicitement tranché (mais pas explicitement car cela risquerait de heurter les masses). C’est toutefois ce point qui constitue probablement la seule alternative crédible (et c’est peut être pourquoi les partis socialistes ont mieux réussis en occident que les partis communistes) et c’est probablement également le seul qui ait du sens (les révolutions sont très souvent sans interêts : on y tue, on y pille puis passé quelques années lorsqu’il faut reconstruire on s’aperçoit que l’on ne peut pas en quelque sorte construire tout à l’envers par esprit de système, il faut tenir compte de la réalité, pensez à la NEP au début du siècle dernier en URSS).

03/11/2009 17:13 par Coco

Je tiens à revenir sur cette notion de régime autoritaire qui m’a choqué et qui est pour l’auteur le seul opposant crédible au capitalisme. Je crois que c’est parce que la notion d’autorité est utilisée à mauvais escient dans l’argumentation.

En effet, la notion de régime autoritaire tel que vous l’utilisez dans votre texte, C’EST le capitalisme. Vous ne pouvez donc pas opposer les 2 : capitalisme et autorité agissent de concert, c’est le degré d’oppression par l’élite qui traduit le degré de concentration, de captation du capital.

A partir de là , il y a 2 positions possibles :

1 - Soit on s’en accommode, on dompte le capitalisme, et ça se traduit par une redistribution équitable des richesses et une diminution du degré d’oppression.

2 - Soit on le dépasse, on le remplace comme vous le suggérez. Dans ce cas, il n’y a pas de conciliation possible, et le seul régime qui s’impose et qui s’oppose radicalement, c’est le libertarisme.

Or, pour pouvoir être libertaire, il faut s’affranchir de 2 obstacles importants. L’un est d’ordre individuel (s’affranchir du matérialisme, de l’éducation des préconçus …), l’autre est d’ordre collectif (comment vivre librement dans un environnement qui impose le contraire ?).

D’où la troisième voie d’un Etat fort, autoritaire, qui débarrasse la vie collective de toute forme d’asservissement quel qu’il soit. Ceci afin de garantir à chacun la liberté individuelle. Une sorte de communisme libertaire.

En résumé, l’autorité telle que vous la concevez (et l’opposez au capitalisme) dans votre argumentation, c’est sous l’angle « fort avec les faibles ». Il existe une autre forme d’autorité qui consiste à être « fort avec les forts ».

03/11/2009 17:26 par Roger

Il y a là un extraordinaire discours et sentiment de l’impuissance, effet du virus TINA (There Is No Alternative) diffusé par les effets d’une propagande massive des media (à 95% détenus par les "Capitalistes" et leurs alliés politiques).
Il y a aussi l’idée qu’il pourrait exister dans la tête et les écrits de quelqu’un, un système politique et social clef en main, prêt à fonctionner. C’est tout simplement la négation du Politique, qui est cette capacité/volonté à inventer quotidiennement le "vivre bien (mieux) ensemble".
Et justement, il y a des millions d’initiatives locales qui réussissent à construire des alternatives contre toutes les dérives mortifères des effets de la marchandisation généralisée de la vie...Elles se retrouvent dans le mouvement pluraliste de l’altermondialisme...malgré toutes les difficultés et les faiblesses qu’on y observe. La vraie démocratie c’est d’inventer collectivement un autre monde, modestement...avant qu’il ne soit trop tard, à moins que ça ne devienne nécessaire quand la catastrophe sera avérée (car il est sans doute déjà trop tard).

03/11/2009 22:37 par Alex67

Bonjour,
Je suis assez d’accord avec Tannie, malgré ses maladresses, ce texte a le mérite de poser de vraies questions. Il est vrai que la question de la mesure entre liberté économique et justice sociale est essentielle. Je ne comprends pas bien pourquoi certains commentaires se contentent de dire que l’alternative c’est le socialisme. Il faudrait encore se demander ce qu’on entend par ce terme. Trop facile de répondre avec ce genre de généralités tout en accusant l’auteur de l’article de faire des... généralités.

A mon sens il y a plusieurs réponses à la question posée.

Premièrement, on peut se demander pourquoi il faudrait remplacer un "système" par un autre "système". Ceux qui connaissent la dialectique devraient savoir qu’un système n’est jamais figé mais évolutif (ce qui signifie en réalité qu’il n’y a pas de systèmes mais plutôt des lignes de force qui s’organisent en systèmes de façon temporaire). Il me semble que Marx avait compris cela, et avant lui Hegel. La dialectique veut qu’au sein d’un système dominant à un moment donné de l’histoire naisse un ou plusieurs systèmes alternatifs qui sont voués à grandir en révélant les contradictions du système dominant, les deux entrant en conflit pour aboutir ensuite à une synthèse dans laquelle le système alternatif va prendre le dessus, mais en intégrant des données de l’ancien système dominant (c’est ainsi que Staline, par exemple, intègre le nationalisme et le capitalisme sous la forme du capitalisme d’Etat à sa version du communisme). Dialectiquement, le XXe siècle est une période de conflit entre deux systèmes où chacun intègre à sa manière les contradictions de l’autre. C’est la raison pour laquelle, il me semble qu’on ne peut pas être capitaliste aujourd’hui (pas légitimement du moins), pas plus qu’on ne peut être communiste, car cette alternative est à mon sens fondée sur des déterminations anciennes (datant du XIXe), or elle exige en fait sa synthèse (et donc son dépassement).

Ce qui nous manque aujourd’hui, c’est cette synthèse. C’est à nous de l’élaborer. Et dans ce sens, un film comme Zeitgeist Addendum apporte en effet des pistes de réflexion (notamment en termes d’alternatives énergétiques).

Deuxièmement, le fait de parler de systèmes tend à évacuer l’importance des individus.

En effet, il ne tient qu’à chacun de changer les choses et cela peut se faire d’une infinité de manières. Certains sortent du système pour élaborer des formes de vie alternatives (Tiqqun et les amis de Julien Coupat sont exemplaires à cet égard), d’autres boycottent des marques ou des pays, certains sont activistes politiques, etc. L’action alternative, individuelle ou de groupe, produit des "antithèses" diverses vis-à -vis du système dominant. Si ces alternatives se multiplient, le système ne pourra pas les contrôler toutes car il n’aura pas forcément de réponse adaptée à chacune. Et c’est là que se fait lentement la déconstruction du système.

Pour peu que ces alternatives se fédèrent (on peut toujours rêver) elles produiront un système à leur tour qui pourra entrer en conflit avec le système dominant et le renverser. La synthèse se fera là .

De ce second point de vue, c’est à chacun d’entre nous de prendre ses responsabilités pour prendre part à cette vaste entreprise de déconstruction.

Je m’arrêterai ici pour éviter de faire trop long.

PS : A l’adresse des marxistes orthodoxes ici présents.

Le monde a changé depuis Marx, ses conclusions sur la lutte des classes et son aboutissement nécessaire à une révolution victorieuse du prolétariat (les prolétaires devenant trop nombreux pour que les bourgeois puissent les contenir) sont loin d’être évidentes aujourd’hui. En effet, un facteur essentiel s’est greffé entre temps sur cette dialectique, le facteur technologique avec ses systèmes de surveillance et ses armes surpuissantes. Ce facteur fait qu’aujourd’hui un nombre restreint de capitalistes peut gagner une guerre contre des millions de prolétaires en appuyant sur quelques boutons. Cette perspective est assez terrifiante pour nous inciter à la réflexion.

03/11/2009 23:40 par eric faget

Si le capitalisme est la haine

Alors pourquoi prendre la peine,

Cette grande tristesse qui nous hante,

Ce blues que l’on chante,

Pourquoi prendre la peine

De remplacer cette haine

Par une autre, nouvelle et démente,

Sujette à d’autres tourmentes,

Peut être sans commune mesure,

Déchirante, délirante mort sure.

Nos enfants nourris de suie,

Sur eux, la misère essuie

Le sang versé par ces faux maîtres

Ignorants, souffreteux et traitres,

Dispensateurs du mal être

Au point d’eux même en paitre.

Oui, si le capitalisme est la haine,

Comment briser ses chaînes,

Sans entrainer dans sa chute

Nos amis nos amours ?

Si nous sommes ses putes,

Esclaves pour toujours,

Qu’importe de rêver d’espérer !

Mais nous sommes ses boulets

Et il nous envoie ses poulets.

Si il est là partout où nous sommes,

Si, à chacun de nos pas, il nous assomme,

Qu’importe, une fois étourdi, on voit

Des étoiles par milliers, on entend des voix.

Et, si notre mort est la seule issue,

Ne n’inquiète pas mon ami,

Si ça lui rapporte, tout est permis !

Celui qui court sue,

Celui qui marche garde son eau.

Alors, quand ce gros con te prend de haut,

Assied toi et tourne-lui le dos.

Car même milles poignards,

Forgés par ce connard,

Ne sont rien à coté du rire d’une rose.

Et pour finir, si je l’ose,

Le contraire de la haine ce sera toujours

L’A….

eric faget clown pouet pouet

04/11/2009 09:07 par Coco

A Tanie et Alex67

Vous parlez de « liberté économique » de « libre jeu des mécanismes ». Et vous posez l’équation de liberté économique et justice sociale.

Moi, je ne comprends pas comment de nos jours, on peut continuer à vouloir associer 2 termes aussi antagonistes que « liberté » et « économie ». L’économie est une science qui à ce titre conceptualise des échanges en fixant des règles qui régissent un modèle de comportement. Ces règles sont ensuite formalisées pratiquement par des lois. Comment peut-on prétendre y associer la liberté ?. Depuis que les libéraux sont au pouvoir, il n’y a jamais eu autant de lois édictées pour protéger leur Rolex. La « liberté économique » est un terme inventé par les tenants du système pour faire croire à ceux à qui ils souhaitent imposer leur vision, qu’à défaut de richesses, ils auraient des droits (à l’endettement en particulier …..)

Vous dites, « 99% de l’humanité est à la recherche d’un équilibre plus juste mais celui-ci n’a absolument aucune chance de naitre sur de fausses affirmations »

Liberté économique et justice sociale ………………….

Et si c’était l’équation que vous essayez de résoudre qui était tout simplement fausse posée en ces termes ?

04/11/2009 09:41 par Anna

mais l’important ce n’est pas le scribe qui écrit, l’important c’est de savoir comment on va nourrir, loger et satisfaire les populations à venir : à bien y réflechir, je préfére 100.000 fois le capitalisme actuel, qui comprime, opprime, voire exploite, à l’ancienne méthode en vigueur qui consistait à entrer en guerre et faire le ménage,

Je ne peux absolument pas être d’accord avec Tannie : si tu ne vois pas que le capitalisme (ou libéralisme financier) use exactement des mêmes techniques que "l’ancienne méthode", à savoir entrer en guerre et faire le ménage, c’est que ton cerveau est bien pollué par les messes medias aux ordres des banquiers et des marchands d’arme.

T’es au courant des guerres d’Irak, d’Afghanistan, de la colonisation de la Palestine actuelles ? Avant du Vietnam, de l’Algérie, du Congo, de la Corée, bombardement du Laos, et j’en passe ? du Plan Condor ? de l’attitude honteuse des pays "démocratiques" et des banquiers qui ont favorisé l’arrivée de Hitler et ses clones européens au pouvoir ? des conséquences des plans criminels "d’austérité" des organismes type FMI ou BM en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie qui affament et ruinent tant d’êtres humains ? Etc, etc. Tu fais exprès de ne pas voir cette violence ? On dirait que pour toi elle est moins intense que celle de l’ex-URSS ! Tu prétends que le capitalisme ne fait que opprimer et exploiter la classe ouvrière, c’est une blague ????

Quand tu auras admis que le caractère autoritaire de l’ex-URSS a fait intérioriser la violence là où les pays capitalistes n’ont fait que l’exporter vers les pays récalcitrants et pauvres, on aura fait un pas en avant. Quand tu auras admis que le niveau de propagande et de lavage de cerveau chez "nous" est surtout plus subtil que celui de l’ex-URSS, tu admettra qu’il n’est pas moins intolérable.

Notre niveau relatif de confort en France (si on a la chance de ne pas être chômeur et mal logé) n’est du qu’à la violence qu’on a exporté à l’extérieur de notre territoire. "L’ancienne méthode" que tu prétends être pire ne faisait pas de différence entre les victimes de violence, et c’est ce que Fanon disait à propos de l’expérience du faschisme en Europe : ce que les européens se sont fait était en général réservé aux indigènes. Alain Badiou a bien parlé des murs symboliques : le rideau de fer empéchait les gens de sortir, celui en Palestine ou à la frontière Mexique/USA les empêche d’entrer. Il a dit de même à propos de la violence : celle des pays prétendument démocratiques est exportée par les guerres coloniales dont l’approbation populaire est préparée par les meRdias, la vente d’armes, l’impunité juridique et les paradis fiscaux(on fait la même chose avec les déchets nucléaires qu’on exporte chez les pauvres), celle de l’ex-URSS était contenue. N’aie pas la naïveté de croire qu’en intensité, la violence du capitalisme est moindre !

Quand à l’article en soi : je rejoins les commentaires agacés car l’auteur en prétendant lancer une réflexion finit par avoir les mêmes réflexions et approximations que Tannie. L’auteur passe sous silence la propagande des meRdias, les expériences alternatives d’organisation de la société embryonnaires ou achevées qui existent (encore une fois on voit le pouvoir néfaste des meRdias qui les passe sous silence), le niveau d’oppression et de violence dans le monde (d’où ma réponse à Tannie), etc. On dirait qu’il cherche surtout à nous amener à conclure que le capitalisme est un moindre mal (d’où l’accusation d’être un suppot du Medef false flag). Il y a un défaitisme qui ne s’avoue pas, c’est son droit, mais merci de ne pas généraliser.

05/11/2009 20:51 par Peretz

@Alex 67. Bien cette façon de voir le capitalisme comme un système.Mais il est lui-même composé de plusieurs systèmes dont l’Economie libérale fait partie. Celle-ci ayant d’ailleurs abouti à l’ultralibéralisme, un sous-système déviant.Le capitalisme est fondé sur l’entreprise libre. Tout est venu de là .La question se résumerait donc à : que choisir, l’entreprise libre ou laisser la propriété des moyens de productions à l’Etat.Dans notre société actuelle, c’est le monétarisme mal dirigé qui fait problème. Il suffirait de remettre les pendules à l’heure, c’est-à -dire de passer au fordisme pour réenclancher un capitalisme normal, pour ne pas dire moral.

08/04/2010 13:40 par Aire libre

J’ai lu avec attention votre article sur la fin du capitalisme. Il y a certainement d’autres alternatives à suivre : une redistribution des richesses nationalisées afin de financer des programmes de santé et d’éducation.
Certains pays comme le Vénézuela, La Bolivie, l’Equateur suivent ces pistes - Les présidents peuvent "apparaître" comme des "dictateurs" prenant des décisions fortes et les appliquant : la pression internationale est forte et contre ces réformes nationales -
Nous nous devons d’être créatifs.
Retrouver des valeurs humaines et non matérielles "le bonheur n’est pas d’en avoir plein nos armoires" solidarité, collectivité et humanisme à re-valoriser ; ce qui sous nos cieux occidentaux n’a plus de sens ! Le travail n’est pas une valeur mais un moyen par lequel produire permet de satisfaire les besoins de l’ensemble de la société. Réfléchir à une allocation universelle. Bien des pistes sont envisageables .....

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