RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Pierre Piccinin raconte l’horreur des prisons syriennes

(Note : Ces déclarations de Pierre Piccinin qui appelle à une intervention militaire sont en totale contradiction avec ses prises de position passées )

http://www.lalibre.be/actu/international/article/739660/pierre-piccini...

Lu sur La Libre Belgique
Par Christophe Lamfalussy

"Je me suis dit que m’ayant laissé voir tout cela, jamais ils n’allaient me laisser partir."

Libéré dans la matinée par Damas, le Belge Pierre Piccinin est arrivé hier après-midi à l’aéroport de Bruxelles, horrifié par ce qu’il a vu dans deux prisons des services de sécurité syriens à Homs et à Damas, où il a été détenu pendant six jours, avant son expulsion mercredi. Les services syriens croyaient qu’il appartenait aux services secrets français, qu’il était en repérage dans le pays. Il n’a été libéré qu’après l’intervention décisive de la diplomatie belge.

Le professeur de l’école européenne de Bruxelles à Uccle a notamment vu des gens battus à mort et torturés à l’électricité par les services secrets syriens. A Homs, dit-il, "il y avait là une série de personnes qui étaient étendues dans le couloir. Au début, ils fermaient la porte mais après ils n’ont plus fait attention du tout à moi. Je me suis dit que m’ayant laissé voir tout cela, jamais ils n’allaient me laisser partir. Je pensais que c’était terminé pour moi."

Pierre Piccinin poursuit. "Ce centre de Homs, c’est à la chaîne. Ils emmènent les corps, cela revient tout le temps. [ ] Les gens, on les attache dans le couloir, puis c’est l’électricité, on les bat à mort. Les gens étaient morts dans le couloir. C’est la torture à la chaîne." Sa voix tremble.

Le ressortissant belge est entré le 15 mai en Syrie en provenance du Liban par un poste-frontière secondaire où il dit avoir obtenu un visa. De là , il s’est rendu à Damas où il a loué une voiture. Il a ensuite pris la route pour Homs, puis vers la localité de Talbisseh, une ville sous contrôle de la rébellion. "J’ai rencontré l’armée de libération qui est beaucoup mieux organisée que je ne le pensais", nous dit-il. "Avec des PC, des postes de commandement, des officiers rasés de près, des drapeaux à trois étoiles." Le 17 mai, il est allé à Tall Kalakh, une localité de la région frontalière avec le Liban. C’est là qu’il a été arrêté.

"J’ai voulu entrer dans la ville légalement", poursuit-il. "J’ai demandé au check-point si je pouvais entrer. On m’a fait poireauter deux heures. Mais à un moment, des voitures des services de sécurité sont arrivées. On m’a dit que je pouvais aller en ville seulement dans leur voiture. Dès que j’ai été dans la voiture, ils m’ont menotté et ils m’ont emmené dans un bâtiment à Tall Kalakh."
Il voit les détenus revenir morts de leurs interrogatoires

Commence alors une lente descente aux enfers. D’abord, tous ses effets personnels sont saisis, y compris son téléphone. Ensuite, une attente de deux heures dans une baraque avec un toit en tôle, sous une forte chaleur. Puis le transfert à Homs, où il est jeté en prison et voit les détenus revenir morts de leurs interrogatoires. Les policiers l’interrogent sur ce qu’ils ont découvert dans sa clé USB : des photos des rebelles de Talbisseh. Sur le bureau, dit-il, "il y avait des aiguilles, des morceaux d’ongle, du sang." Un premier interrogatoire poli, en anglais, mais la nuit, il est passé à tabac.

Le 18 mai, toujours selon son témoignage, il est transféré à Damas, au siège de la Sécurité, dans le quartier de Qazzaz, là où un attentat à la voiture piégée a fait 55 morts le 10 mai dernier. "Les cellules étaient pleines, les gens hurlaient toute la nuit", dit-il. "Vous ne pouvez rien dire. Cela se passe sous vos yeux. Passé à tabac, il ne faut plus en rajouter." Le 19 mai, il est transféré dans la prison de Bab al-Musalla et c’est grâce à la solidarité "formidable" des autres détenus, "qui ont rassemblé un peu d’argent et payé un garde" qu’il a pu avoir accès à un GSM.

Il a appelé un ami qui a alerté les autorités belges. Un diplomate belge, Arnt Kennis, est venu d’Amman (Jordanie) pour négocier sa libération. Le 22 mai au soir, il a été transféré dans une cellule de l’aéroport de Damas.

Pierre Piccinin en était à son troisième voyage en Syrie. Professeur d’histoire, passionné par le printemps arabe, il a effectué plusieurs voyages dans la région, notamment en Egypte et en Libye, un peu à l’image de ces intellectuels qui cherchent le grand frisson en s’immergeant dans les secousses de l’actualité.

Personnalité contestée par ses prises de position, notamment contre Israël, jugé peu crédible par plusieurs spécialistes universitaires de la Syrie, il avait dans un premier temps appelé à un minimum de compréhension à l’égard du régime de Damas après un voyage en Syrie en juillet 2011. Un deuxième voyage, au nouvel an, sur invitation du gouvernement syrien, lui fait découvrir les rebelles de Homs.

Ce troisième voyage l’a définitivement vacciné contre le régime de Damas. Pour lui, le régime de Barchar el Assad s’accroche désespérément au pouvoir et veut écraser la rébellion. Les observateurs de l’Onu sont impuissants. "Dans la situation actuelle, rien ne changera en Syrie, avec son régime de terreur, si on n’intervient pas", dit-il aujourd’hui.

URL de cet article 16781
  

L’écologie réelle
Guillaume SUING
Des premières aires naturelles protégées (zapovedniki) en 1918 jusqu’au plus grand plan d’agroforesterie au monde en 1948, avant que Nikita Khrouchtchev ne s’aligne sur le modèle intensif américain dans les années soixante, c’est toute une écologie soviétique qui fut jadis raillée par les premiers zélateurs occidentaux de l’agriculture « chimique ». Cette « préhistoire dogmatique », pourtant riche d’enseignements pour l’époque actuelle, est aujourd’hui totalement passée sous silence, y compris dans le (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La seule véritable passion qui mérite qu’on se laisse guider par elle est le non-conformisme.

Julian Assange

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.