Jusqu’ici tout va mal !
La grande muraille du matérialisme qui, à la fois, nous isolait du Ciel mais nous protégeait des Enfers, s’effondre et laisse place aux puissances délétères aux substances psychiques inférieures qu’émettent, dégagent, libèrent d’eux-mêmes ou de lieux divers des êtres négatifs.
Jusqu’ici enchaînées dans le sous-sol de nos terres et le subconscient de l’homme, les voici libérées, envahissantes comme un gaz subtil. Rien donc d’étonnant que les choses, les êtres actuels prennent cette allure dissolue, rampante et larvaire. Temps de l’informe et des êtres plastiques, temps de la passivité, de l’asservissement volontaire, temps propice à la suggestion diabolique dénoncée par René Guénon, ce procureur du ciel. Suggestion et sujétion, il est des coïncidences verbales qui sont tout autre chose que de simples jeux de mots... En politique, dans les sciences, dans l’alimentaire et le vestimentaire, en sport et en spectacle, tout est « suggestion », publicité et propagande, tout conspire pour décerveler les troupeaux humains.
La « société babelique » qui s’est construite est une immense concasseuse des minicerveaux de sub-citoyens en transit vers la roboïté et l’extinction existentielle. En dépit d’une société qui tient en haine toute forme de beauté, il est encore des « Êtres Différenciés » comme aurait dit Julius Evola, respectueux d’antiques valeurs, pour réagir continûment à l’incroyable agression de la vulgarité, à l’insupportable laideur de notre environnement, l’humain compris, qui constitue l’« Ambiance » délétère propre à notre basse-époque.
Cernés de tous côtés par les essaims sifflants des fils de Belzébuth, aussi sonores qu’ils sont creux, harcelés de « Zombies » asexués, envahis, submergés par le flot chaotique de leurs vaines productions : musique, théâtre, cinéma, télévision, littérature, habitat, publicité, nous ployons sous le faix de leur médiocrité prétentieuse, et des immondices d’une société que nous n’avons ni voulue, ni faite, que nous récusons et que pourtant il nous faut subir.
Certes, nous savons bien qu’aucune société traditionnelle, même à l’apogée de sa manifestation, au zénith de sa maturité, n’a pu empêcher qu’elle ne connût en elle quelque poche de pus. Mais jamais le pus ne s’était à ce point si complaisamment répandu, imposé, et les cris et gesticulations des « Ilotes » ne s’y étaient débondés qu’à l’intérieur des limites de leurs âtres appropriés : ne s’y rendaient, ne s’y complaisaient que les larves et les déchus ; et quant aux autres hommes, il leur était tout de même possible de vivre en une cité où tout, nature comprise, leur parlait selon un langage de beauté, fût-ce sous des formes simples et rudimentaires.
Mais de nos jours, dans ces temps infortunés et d’abomination c’est la canaille qui tient le haut du pavé et prétend à l’exemplarité, exerçant son insane « Imperium » sur toute la terre et pourrissant toutes les mentalités. « Hier » n’allait à la laideur que celui qui en avait le goût, mais Hic et Nunc c’est elle qui s’impose à Nous et Nous dicte sa loi. Redisons-le, il serait puéril d’imaginer un monde traditionnel exempt de laideur. Celui-là aussi a charrié ses immondices, mais jamais il n’aurait eu l’effronterie de les déifier, jamais il n’aurait été en situation d’en imposer la loi et le culte ainsi qu’il en est dans notre Société occidentale.
Mais ne viendra-t-il pas enfin ce temps où l’ordure réintégrera son lieu souterrain, ses égouts, où la terre se fendra pour engloutir ce monde subverti, fabriqué tout exprès par et pour des corps sans âme, dont l’existence est une offense continue faite à la Nature et à l’Homme et qu’enfin nous soit rendue une cité de Lumière, au sein de laquelle vivre avec les hommes ne soit plus un enfer ?