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« Populisme », mot tricheur.

FALD

Au départ, ceci devait commenter un article sur le populisme de LO et du NPA. Puis, comme cet article est en train de disparaître dans la colonne de droite de LGS et que mon commentaire a pris de l’ampleur, je le publie comme article.

Quelque chose me manque dans cet article et ses commentaires, en tout cas cela n’y apparaît pas clairement : l’origine de l’usage actuel du mot populisme.

Moi qui suis un vieux con-servateur, j’ai encore un dico Petit Robert du tournant des années 70-80. A « Populisme » et « Populiste », on n’y trouve que l’art du même nom, comme les romans de San-Antonio, les dialogues de Michel Audiard, les chansonniers de Montmartre et d’ailleurs, les sketchs de Coluche, les chansons de Bruant ou d’Edith Piaf, etc., mais... aucune définition politique.

Cet art n’est pas toujours très fin, même s’il réclame un grand talent, il n’est pas spécialement de gauche, il caresse volontiers une certaine connerie dans le sens du poil, mais il reste destiné à faire rire ou pleurer, pas à faire voter fasciste. Le mettre dans le même sac que les discours de haine du clan de Montretout, c’est con et dégueulasse.

Je n’ai pas sous la main le Grand Robert en 6 ou 7 volumes (remarque hors sujet, mais pas question de renoncer à un jeu de mots stupide : pour ceux qui espéraient consulter le gros robert en deux volumes, vous vous êtes trompés de site !), ni le Littré, ni l’Encyclopédia Universalis de la même époque,. Peut-être y trouvait-on les références au populisme politique, à savoir un mouvement anti-tsariste, russe bien sûr, et un mouvement de gauche dans certains états américains, calquant son programme sur des revendications de travailleurs, tous deux au 19ème siècle. Des mouvements oubliés et qui, de toute façon, n’avaient rien de fasciste.

Il paraît, d’après un commentaire, que Marx trouvait ces mouvements utopistes, je n’ai pas assez lu pour le savoir, mais on ne nous dit pas qu’il en parlait comme de ceux qui manipulaient les « Lumpenproletarier » pour mieux assurer la victoire du capitalisme.

Laissons l’érudition aux érudits, et il est clair que « populisme » n’a pris son sens politique actuel pour les médias et donc les masses que dans les années 80, d’abord en France, avant de connaître le succès chez tous les réacs de la planète.

C’était l’époque où Mitterrand décida que Le Pen lui serait utile, à court terme pour gêner Chirac, et à long terme pour achever le PCF. Il ordonna que Le Pen se voit dérouler des tapis rouges à la TV et ses courtisans intellos se mirent au boulot pour faire la promotion du FN en faisant semblant de le combattre.

En particulier, il devint littéralement impossible à un journaliste de radio ou de TV de parler de Marchais sans mettre Le Pen en parallèle.

Et c’est pour créer ce parallèle et bien l’enfoncer dans les crânes que fut créé le sens politique actuel du mot « populisme ».

Ce mot avait tous les avantages pour les magouilleurs reaganno-mitterrandiens de ces années-là. Et il les a conservées de nos jours pour les réacs de tout poil.

Il permet en effet, contrairement au trop savant et trop péjoratif « démagogie », de se montrer méprisant pour le peuple tout en faisant semblant de le défendre contre ceux qui le manipulent. Ainsi, ceux qui en ont marre de voir les bourgeois se gaver entendent dire que Le Pen serait « populiste », donc pour le peuple, et qu’il serait méprisé comme le petit peuple par les dits bourgeois.

Et comme l’extrême droite n’hésite jamais à plagier le discours de gauche, en particulier communiste, les intellos reaganno-mitterrandiens l’ont très vite eu facile de mettre les deux dans le même sac, mais avec toujours la fine allusion que si un prolo veut voter contre le capitalisme, il aurait plutôt intérêt à choisir les fachos.

On connaît, bientôt 35 ans plus tard, le succès que connut l’opération. Une classe ouvrière à qui on a fait croire que le mitterrandisme était de gauche, qui s’est donc dégoûtée de la « gauche » et qui désormais se partage entre une abstention massive et le vote dit « populiste » d’extrême droite. Un parti communiste qui s’écroule, dont les dirigeants finissent par lâcher la rampe, n’osant même plus parler de nationalisations, et un FN qui, désormais, a toutes les chances de figurer au deuxième tour de toutes les élections, obligeant les électeurs au non-choix entre droite et extrême droite.

« Populisme ». continue d’être utilisé pour entretenir la confusion entre extrême droite et communisme, confusion que la première recherche et que le deuxième vomit, comme le savent tous ceux qui l’utilisent.

Depuis que le PCF est dans les choux, les réacs ont eu un peu peur, en 2012 et 2017 que Mélenchon ne relance une gauche vraiment de gauche, susceptible de gouverner un jour. On a donc eu droit au parallèle Le Pen Mélenchon en remplacement de Le Pen Hue et Le Pen Buffet, tout cela évidemment au nom de la dénonciation du « populisme ».

Depuis les législatives, la bourgeoisie a compris que FI a une priorité absolue d’en finir avec le PCF, et qu’elle n’a aucune envie de gouverner, refusant de passer les alliances et donc les compromis (pas les compromissions !!) qu’il faudrait pour cela. Les insoumis ont exigé des actes de soumission de leurs alliés potentiels et ne les ont, bien sûr, pas obtenus. Il ont un groupe à l’assemblée, mais pas plus, donc aucune responsabilité, et peuvent faire le spectacle à bon marché. De la sorte, en plus, les 17 sont déjà sûrs d’être réélus dans 5 ans, même si leur mouvement se vide de ses militants.

Un échec relatif : ils ont pu empêcher les PCF d’avoir un groupe homogène, mais ils n’ont pas pu le réduire à une poignée de « non-inscrits ».

Que va devenir le mot « populisme » avec cette nouvelle donne autour de LREM, FI et FN, je n’en sais rien, ma boule de cristal est buggée.

La gauche n’a pas su combattre l’emploi de ce mot, comme elle ne sait généralement pas combattre l’antilangue parlée par le patronat et ses larbins. Cela m’a toujours désespéré, car je suis au contraire très sensible au vocabulaire (sans doute le côté positif et sérieux de mon goût pour les jeux de mots comme celui sur « robert » au début de cet article !). Ça me gonfle toujours énormément d’entendre un syndicaliste ou un politicien de gauche parler de « charges » au lieu du « salaire indirect », de « paiement au mérite » au lieu de « promotion lèche-cul », de « partenaires sociaux », etc.

Et bien sûr « populisme », le pire de tous, la fusée aux multiples étages des mots tricheurs, dont je mesure en écrivant cet article combien il est difficile d’en démonter les rouages en restant clair et que je trouve lamentable de trouver jusque dans l’Huma ou sur LGS.

Je vois à présent que certains se revendiquent d’un populisme de gauche. Puisque le mot s’est imposé, pourquoi ne pas essayer de lui donner un peu de noblesse ? Je ne veux pas condamner à priori une entreprise face à laquelle je n’ai rien à proposer. Mais je crois que cela consacrera seulement la victoire de ceux qui l’ont inventé.

Moi, je ne peux que constater la victoire des reaganno-mitterrandiens des années 80 et exprimer mon pessimisme.

Fald

COMMENTAIRES  

29/07/2017 03:15 par alain harrison

Bon , un article qui décrit à sa manière la confusion entretenu par la libérale fasciste, dont le temple est la banque.
JPMorgan en est l’un des grands meneurs et un des complotistes du cartel militaro-industriel-bancaire. Moi, je dis qu’il y a complot. Il n’y a que les Trudeau-macron pour ne pas le savoir, les purs du libéralisme, les individus entrepreneurs politiques. Comme macron qui s’est auto-couronné roi dernièrement.
Il y a complot contre le peuple du Vénézuéla, comme il y a eu complot au Moyen-Orient.
Vous en doutez.
Quelques articles pour ouvrir les yeux.
Crime contre l’humanité. l’ultime retour des barbares.
JPMorgan réclame des états autoritaires.
Qui sauve qui.
Et le Paraguay découvrit le libre échange.

Un peu de psychologie :
Pire que l’autre, la nouvelle science économique, par Laura Raim (Le ...

Pour sortir de la confusion, il faut être sur son propre terrain.
Les solutions sont les balises et le guide.
Comment savoir si c’est un faux : son langage est plein de « « oui mais » » sous-entendu, une bonne raison , un bon argument..etc...des faux culs quoi.
Il y a des solutions, il faut en parler, il faut occuper clairement le terrain des solutions, savoir rendre compte de leur potentiel et des avantages pour tous. J’élèverai les petits et je rabaisserai les grands, l’égalité. Vous savez :
Liberté, Égalité, Convivialité (Fraternité).
Et l’Humain d’Abord, ça vous parle encore où n’est-ce été qu’un coup de foudre passagé ?
Le Peuple Vénézuélien, le nouveau paradigme révolutionnaire.....ne tarder pas à le voir. le libéralisme essaie de récupérer :
UBER : l’économie du partage.
Membre du PS (Thikthank) les entreprises progressistes.
La liberté du libéralisme : l’individu-entrepreneur qui porte en lui le système libéral.
etc....

Nous n’avons pas de solutions ?
Nous n’avons pas de voies vers l’Alternative ?
Nous n’avons rien sur un nouveau paradigme économique ?
Nous avons la confusion.
Les mots populismes et populistes, cessons d’accrocher là dessus, laissons les corbeaux croasser, ils finiront par s’étouffer.
Nous avons des choses à faire, à dire, à promouvoir.

Pensons Constituante, pacte social, paradigme économique........ le programme au Coeur du peuple.

29/07/2017 04:23 par Bruno

Une excellente analyse, hélas gâchée par cet emprunt (tactique ?) au journal "le Figaro" qui ne cesse de dire à peu près la même chose, des bêtises sur le " lider maximo " de la F.I et tout le reste à l’avenant :

"Depuis les législatives, la bourgeoisie a compris que FI a une priorité absolue d’en finir avec le PCF, et qu’elle n’a aucune envie de gouverner, refusant de passer les alliances et donc les compromis (pas les compromissions !!) qu’il faudrait pour cela. Les insoumis ont exigé des actes de soumission de leurs alliés potentiels et ne les ont, bien sûr, pas obtenus. Il ont un groupe à l’assemblée, mais pas plus, donc aucune responsabilité, et peuvent faire le spectacle à bon marché. De la sorte, en plus, les 17 sont déjà sûrs d’être réélus dans 5 ans, même si leur mouvement se vide de ses militants."

La France Insoumise prend le parti de reconstruire un mouvement politique de Gauche, après l’échec du FDG et l’hégémonie du PCF d’alors qui regardait un peu trop de haut pas mal de personne autour de lui. Il est normal d’arrêter les frais et de composer sa propre identité politique avant de retrouver demain des alliances nécessaires. Non ? Il y faut un certain murissement c’est évident. Mais tandis que le NPA répète les mêmes mots que "le Figaro" sur le Vénézuéla et la France Insoumise, ne cessant d’attaquer son plus célèbre représentant actuel, il serait bon je crois de comprendre que la catastrophe a déjà eu lieu et qu’il s’agit de reconstruire patiemment sur des ruines communes.

Oui, plutôt que de tirer dans le dos de la France Insoumise ou de caricaturer son mouvement et les millions de personnes qui interagissent ensemble, il vaudrait mieux aller à sa rencontre car le danger précisément qui nous menace à tous, c’est bien le fin mot de l’article : le pessimisme ... "absolu". Noir, total.

Alors plutôt que d’écraser les fleurs, aidons-les à pousser.

Merci pour l’excellence de l’analyse........ au trois-quart.

Personne n’est parfait. Ni moi-même.
Cordialement.
Bruno.

29/07/2017 08:16 par Georges SPORRI

Il y a longtemps fut publié sur BELLACIAO (FR) un article intitulé "Les mots sont importants : POPULISTE"...
https://bellaciao.org/fr/spip.php?article148714

29/07/2017 08:22 par CN46400

Tout n’est pas faux dans ce texte. Il me souvient que Mélenchon avait, il y a quelques lunes, adroitement traité le sujet, rappelant au passage que dans les temps anciens il existait un prix littéraire "populiste", souvent décroché par des écrivains de gauche (Chabrol...).
Mais, à mon sens, le pire du faux monnayage des mots revient au "libéralisme" qui dans de nombreux cas s’emploie à la place de "capitalisme". Maneuvre de la bourgeoisie pour associer la liberté à son système à la place du capital, du fric, de l’oseille, du profit, notions bien moins cotées dans les oreilles "populistes" de gauche..etc
Et, force est de constater que l’opération bourgeoise a réussi très largement puisque toutes les publications de gauche, Huma comprise, ont cédé à la pression "libérale" du "renard dans le poulailler". Certain, pourtant résistent à la marge, ils parlent du "libéralisme en économie", différent du "libéralisme en politique" ; trois mots pour en camoufler un : capitalisme !

29/07/2017 11:23 par Christian DELARUE

En politique, on s’occupe beaucoup de la chose collective, donc des ensembles humains de divers formats. Un populiste peut être définit comme "un homme politique qui veut défendre le peuple". Il est évident qu’à en rester à une définition si pauvre et à ce niveau de banalité la critique est facile. D’ou chez les journalistes (mainstream pas lgs ) l’idée que c’est démagogique ! Mais on est mal parti dans la définition.

Car ne faut-il pas aller plus loin et voir de quel peuple il s’agit ? Autrement dit populiste de quel peuple ? Car le peuple est polysémique : peuple ethnique, peuple d’une religion, peuple-nation, peuple légal proche du peuple démocratie-citoyen, peuple social, peuple-classe, people 99%, etc... Bref il y a diversité des occurrences. Il n’est pas anodin politiquement et pas plus du point de vue de la démarche analytique (ou scientifique) de distinguer celui qui défend un peuple-communauté (racialisé ) contre les hors communauté de celui qui défend un peuple social (ceux d’en-bas large) ou un peuple-classe (dont la définition est d’être opposé à l’oligarchie prédatrice au plan socio-économique (et fiscal), écologique, démocratique (plus l’oligarchie s’impose et plus la démocratie recule). Mobiliser un peuple-classe contre une oligarchie tant nationale que continentale n’a rien à voir avec mobiliser un peuple-nation communauté contre un ennemi extérieur.

29/07/2017 11:40 par irae

Le degré d’aveuglemenr et de sottise sur les dernières élections et ce qui ce joue à l’échelle internationale me consternent d’autant plus que les aveugles s’obstinent à rester enchaînés au fond de leur caverne.

29/07/2017 12:37 par Geb.

Rien n’est "faux"... Mais tout n’est pas "juste"...

Je ne vois aucun intérêt à dézinguer la FI, (En plus en amalgamant obligatoirement Mélenchon avec ceux qui par force sont dedans), alors qu’on ne possède aucune force alternative autre pour marquer et contrer le pouvoir en place.

Ceux qui imaginent que l’actuel PCF, (Dont les trois derniers dirigeants, et occasionnellement les militants, nous mené VOLONTAIREMENT à cette situation), est la solution sont, soit des naïfs, soit des complices.

Certains glosent sur la volonté "hégémonique" de la FI sur les Mouvements dits de "gôche" ou sur le PCF. La FI est "hégémonique" uniquement par défaut. Les susdits "mouvements" et "partis" ayant TOUS montré leurs limites et leur désirs de s’intégrer dans les stratégies de la Bourgeoisie pour finalement opprimer le Prolétariat et les Exploités.

Si tous ces fameux révolutionnaires de salon avaient un seul neurone actif ils auraient compris que sur l’instant la seule stratégie valable était de s’emparer "des coeurs et des esprits", (Comme disent les "enc...s", pardon, nos "partenaires" néo-cons), de l’intérieur en s’intégrant et en poussant les dirigeants de la FI soit en avant, soit au dehors, pour développer, renforcer idéologiquement, et pousser en avant le mouvement.*

Au lieu de ça ils sont retombés dans leurs polémiques petit-bourgeoises jouant ainsi le jeu qui était prévu qu’ils jouent ;

Prétendre "monopoliser" la Révolution ça pourrait être une bonne intention et certainement une bonne idée. Vouloir le faire alors qu’on a été complices de la destruction des seuls outils révolutionnaires qu’on possédait, qu’on n’a RIEN mis à la place sinon des élus gloutons ou incompétents, qu’on a détruits ou vendus nos médias aux grands groupes de presse et à la publicité bourgeoise, et qu’on a décervelées les Masses que nos parents, (Et les aléas de l’Histoire), avaient mis 100 ans à éduquer, c’est se foutre de la gueule des gens.

Et surtout ne pensez pas que "les gens" ne le voient pas même s’ils ne comprennent pas tout. Et encore moins, n’imaginez pas qu’ils vont vous le pardonner. La "mémoire collective des Masses" ça existait avant même qu’on ne l’ait conceptualisé. Pensez y quand vous verrez quelques-uns d’entre vous pendus aux réverbères.

Au lieu de prendre le seul outil qui reste et de tenter de se l’approprier, ils gueulent, avant même d’avoir essayé de s’intégrer, à la tentative "hégémonique. Et ils plongent directement dans la stratégie mélenchonienne, (Consciente ou non), qui consiste à les braquer et à les laisser s’isoler au dehors.

Très probablement, Mélenchon en tant que tel est ce que vous dites ; ou/et même pire.

Que vous ne compreniez pas que c’est à travers lui et la FI que le Mouvement révolutionnaire pouvait tenter de se sortir la tête de l’eau prouve tout simplement que vous ne méritez pas de la sortir vous même.

Dommage pour les Masses. Elles n’avaient pas besoin d’un boulet de plus.

Prochaine étape le Fascisme. Le vrai. Et sans que Mélenchon ne vienne vous casser les c...es dans vos cauchemars la nuit.

D’autres vont s’en charger à sa place.

Bon courage les mecs !

* Mélenchon, en vieux routard lambertiste, est bien au courant de ça et fait ce qu’il faut pour que vous ne restiez surtout pas dans son pré carré. Il a déjà pratiquée la méthode chez les autres et sait bien pour y avoir réussi où ça peut conduire.

29/07/2017 14:06 par Georges SPORRI

Je pense qu’il fut très maladroit de se laisser piéger par le discours pleurnichard d’un général en pré-retraite qui a réussi à faire croire que l’armée française est pauvre, voire affamée et clochardisée... Alors qu’elle est une entité néo coloniale et un gouffre à fric.
La France dépense 44 milliards par an pour les armées, l’Allemagne 39 et la Suisse 5. Les germains sont 83 millions et les helvètes 8,3 millions (mais, vu le salaire médian suisse = 5900 euros on devrait dire 21,5 millions d’équivalent français). Donc la charge fiscale de l’armée sur le contribuable français est énorme et, pour la payer il faudrait viser le plus vite possible 110 millions d’habitants et une augmentation massive du salaire médian.

29/07/2017 15:44 par Georges SPORRI

@Geb. Il faut aussi que la FI fasse le bilan de sa défaite relative aux présidentielle et surtout aux législatives. Il y a des causes contextuelles (Martinez et Mailly ont bloqué la lutte des classes en septembre 2016 et "nuit debout" a carrément disparu), mais il y a aussi des causes stratégiques, tactiques et communicationnelles. Je dis ça mais j’aurais sûrement fait moins bien, ce qui m’oblige à baisser le ton sur les critiques. FI risque d’ailleurs d’être confrontée à des avis symétriques et à des situations chaotiques lorsque la lutte des classes se heurtera à monsieur tirelire-HULOT...

29/07/2017 17:05 par Geb.

Mon cher georges SPORRI je penses que tu n’as pas envisagé réellement l’ampleur du problème. Et les plans derrière les plans.

Le but n’est PAS de "diminuer les dépenses d’armement".

Mais le but est de casser ce qui reste d’armée nationale en l’appauvrissant tout en AUGMENTANT les dépenses militaires en les transférant vers l’OTAN jusqu’à au moins 2% du PNB comme réclamé par les USA.

2%, dont les dépenses militaires actuelles, (Même si faramineuses -Tout dépendant de à quoi on veut faire servir une armée nationale), sont encore bien loin. Et si tu ajoutes les 2% réclamés par Trump plus les 1,2% restant pour l’Armée nationale qui comprend aussi la Gendarmerie et les Pompiers, tu iras au moins jusqu’à 3,5% : Trois fois ce qui est le cas actuellement.

Et les gogos auront l’impression d’avoir "démilitarisé".

Tu saisis tout de même la différence entre une "diminution" et un "transfert augmenté" ??? Non ?

Cette polémique servira donc à engraisser encore un peu plus les marchands de canon, (Essentiellement ceux des USA), à renforcer l’armée d’occupation US en Europe, à diminuer la Sécurité, y compris routière, chez nous ; et surtout en France où l’OTAN a du mal à s’implanter pour cause de concurrence avec une fraction de l’Armée française "nationaliste", et pourquoi pas "patriote", ainsi qu’à faire fermer leur gueule et à éjecter toute vélleïté de résistance interne.

Et si besoin s’en fait sentir à déclencher un réflexe golpiste et victimaire, (Et plus tard revanchard envers la gôche), chez des gens qui ont déjà trop tendance à ça.

Tout cela, avec l’aval et les bravos des gogos antimilitaristes myopes ou aveugles de gôche.

Et, entre parenthèse, cette "diminution budgétaire" va aussi frapper une bonne partie du budget de nos Soldats du Feu, dont tu sais certainement qu’une partie dépend du Ministère des Armées ; et les premiers qui seront touchés ça sera eux, les Canadairs, les Sapeurs-Pompiers de Paris ou les Marins-Pompiers de Marseille, par exemple. Pas les pilotes de Rafale ou la Légion Etrangère.

Les habitants du Sud de la France, dont moi-même, t’en seront certainement très reconnaissants.

C’est tellement téléphoné et évident que de voir "ici" des gens plonger là-dedans ça me laisse sur le cul.

30/07/2017 12:04 par Autrement

Ce qui est le plus pertinent dans la contribution de Fald, c’est le titre : "populisme" est un mot "tricheur", comme tant d’autres dans le débat public. Il suffit de jouer sur ses emplois contradictoires pour savoir tromper.
Le vieil Hésiode, toujours jeune, disait dans les Travaux et les Jours (titre suggestif lui aussi), que les notions sont doubles : il y a une bonne Éris ("Querelle") et une mauvaise Éris. La bonne Éris, c’est le conflit ou la rivalité qui produit, par réaction et émulation, une action positive ; la mauvaise Éris, c’est celle qui crée le conflit (contradiction antagoniste), tourne à la haine, à la domination et à la guerre. Seule la première devrait habiter parmi les hommes.
Il y a de même une bonne Espérance, celle qui soutient le courage et fait agir dans le bon sens, et une mauvaise Espérance, celle qui engendre les illusions et conduit à l’erreur et à l’échec.
Ainsi pour le populisme. Le mauvais populisme est avant tout démagogique, conçu pour perpétuer l’accaparement du fromage, sur le modèle du corbeau et du renard (mais les renards, moins rusés qu’on ne le croit, finiront eux aussi par se faire avoir), - et, comme l’ont souligné d’autres contributions, il tire son pouvoir de tricherie de la confusion savamment entretenue sur ce qu’on entend par "le peuple".
Le bon populisme est au contraire celui qui reconnaît au peuple le premier rôle, le rôle d’acteur politique principal (même s’il n’est pas homogène), porteur de l’intérêt général (la "démocratie la plus large"), contre la domination de ceux qui l’exploitent.

Le comble de la "tricherie" du mot populisme consiste donc à faire l’amalgame entre les deux conceptions, et à renvoyer dos-à-dos, comme s’ils étaient équivalents, le sens politique et le sens démagogique. C’est justement ce qui se passe dans le chaudron d’apprentis sorciers où les éditocrates plongent impunément toutes les notions claires et honnêtes, les brassant dans la bave de crapaud, le venin de serpent et la purée de limaces. Et partout le sang coule.
Moi je me fie à Hésiode, qui avait déjà trouvé une saine manière de penser la contradiction ; car il avait aussi sous les yeux le spectacle des rois autoritaires et "dévoreurs de peuple" (comme dit son contemporain Homère), auxquels il voulait opposer l’idéal d’une communauté inspirée et gouvernée par la justice.
Et si vous me dites que c’est là de la "culture bourgeoise", c’est que vous n’aurez rien compris.

30/07/2017 17:32 par Christian DELARUE

Un populiste serait quelqu’un qui défendrait le peuple ! Je trouve çà d’emblée positif à une heure ou il fait bon de défendre les élites, le 1% d’en haut, l’oligarchie. Evidemment, comme souvent en politique, il faut voir ce qu’il en est derrière l’étiquette. De quel peuple parle-t-on ? MLP ne défend évidemment pas le même peuple que JLM ! C’est évident !

30/07/2017 18:22 par Fald

Je me permets de revenir sur certains commentaires.

Christian Delarue et Autrement ont des références philosophiques que manifestement, je n’ai pas. Mais je suis d’accord, en particulier avec Delarue, en tant que germaniste, car, en allemand, « populaire » se dit de deux manières, dont une, « völkisch », a un sens xénophobe, alors que « volkstümlich » évoque plutôt les traditions, le folklore, etc.

Alain Harrison me laisse un peu perplexe. J’ai dû lire deux fois pour me confirmer qu’il commente bien mon article. Mais bon, je digresse moi-même assez souvent. Par contre, sa conclusion m’étonne : « Les mots populismes et populistes, cessons d’accrocher là dessus, laissons les corbeaux croasser, ils finiront par s’étouffer. » S’étouffer ? Depuis 32 ou 33 ans que les reaganno-mitterrandiens ont imposé le mot, m’est avis que les corvidés et les rapaces y puisent plutôt de l’oxygène.

Autre chose me laisse perplexe : l’échange à propos des dépenses d’armement. Intéressant, mais comme aurait dit le regretté Marcel Gotlib : Jéhovah pas le rapport avec mon article.

CN46400 évoque le mot « libéralisme », il a raison, j’aurais dû lui réserver une place de choix parmi mes exemples : « charges » au lieu du « salaire indirect », « paiement au mérite » au lieu de « promotion lèche-cul », « partenaires sociaux », etc. D’autant que personnellement, je dis « ultra-capitalisme » et jamais « libéralisme » pour désigner le régime actuel. Comme je parle toujours de « Reprivatisations », pour bien marquer que c’est un retour au 19e siècle et surtout pas une modernisation. RE-etc. Sauf que le mot « libéralisme » a une histoire au cours de laquelle il a vraiment été employé par des partisans d’une certaine liberté, en particulier sur le plan sociétal (malheureusement en opposition au social !), alors que le lancement du mot « populisme » a dès le départ été une opération foncièrement malhonnête et rien d’autre, d’où la première place que je lui donne parmi les mots tricheurs.

Pour Bruno, je suis un génie : je réussis à faire un emprunt « tactique » à un journal que je ne lis pas. Sinon, je suis de ceux qui prennent pour des crétins les usagers du mot « Lider Maximo », sachant, justement grâce à LGS, qu’il est complètement absent du vocabulaire cubain. Et c’est en occultant le paragraphe avant celui que vous citez que vous réussissez à me donner tort. Si vous cherchez mon pseudo dans LGS, vous verrez que de 2012 aux présidentielles de 2017, j’étais plutôt mélenchonnien, malgré mes réserves, et que j’espérais un peu lui voir reconstruire une gauche que je ne retrouve plus dans le PCF que j’ai quitté en 1999. Mais je ne prendrais jamais au sérieux ceux qui s’acharnent à taper sur ce parti, voire à tirer sur l’ambulance, comme le fait hélas FI depuis les législatives. J’avais écrit à Acrimed lors des présidentielles pour dénoncer l’agressivité de Léa Salamé contre Alexis Corbière, mais depuis que je l’ai vu utiliser des méthodes à la Voynet pour prendre la circonscription de Montreuil que les communistes pouvaient reconquérir, je le tiens pour un fumier. Le PCF a actuellement 10 fois plus d’anciens membres que d’adhérents, mais ce n’est pas à coup de magouilles et d’insultes contre leur ancien parti que FI les ralliera.
Un détail : le NPA comme tous les gauchistes, je les prends pour des amuseurs de galerie depuis 1968, quand j’étais ado en milieu rural et politiquement analphabète, et la suite m’a prouvé que faute de connaissances, j’avais eu du nez. Merci de ne pas me mettre dans leur sac.

Geb reste égal à lui-même : dès qu’on manque d’agressivité contre le PCF, il sort la boîte à gifles. Quand j’écris « Depuis que le PCF est dans les choux,… », il lit : « Ceux qui imaginent que l’actuel PCF, (Dont les trois derniers dirigeants, et occasionnellement les militants, nous mené VOLONTAIREMENT à cette situation), est la solution sont, soit des naïfs, soit des complices. »
Autre lecture bizarre : je reproche à FI d’avoir refusé des alliances qui auraient pu assurer un bien meilleur résultat et pourquoi pas une victoire, et c’est moi et bien sûr le PCF qui serions hégémoniques. Or, c’est FI qui a exigé une signature de sa charte avec alignement sur son seul programme à prendre ou à laisser, pas ses alliés potentiels ! Et elle l’a fait avec pour arguments des réflexions complètement méprisantes sur la faiblesse du PCF. Tu es faible, donc tu te soumets et tu le ferme, sinon tu n’es pas de gauche. Ça, c’est de la négociation !
D’autre part, la manière qu’a Geb de défendre FI en tapant à bras raccourcis sur son leader (pas maximo, Bruno !) est assez étrange mais rejoint un peu ce que je dis en prévoyant que ce mouvement risque de perdre pas mal de monde dans les années à venir. Sauf que pour la raison évoquée au paragraphe précédent, il le fait en me traitant d’imbécile.
A ce sujet, Geb, j’apprécie à sa juste valeur votre manière de réduire à un ou deux neurones le cerveau de quiconque ne pense pas exactement comme vous. Ce n’est pas la première fois que je lis cela, et je n’ai aucun espoir : ce ne sera pas la dernière.

D’habitude, j’apprécie les interventions de Irae, mais là, je crois que le commentaire de Bruno lui a fait oublier mon article. En effet, « l’échelle internationale » semble faire référence à ce que Bruno m’attribue au sujet de Venezuela, alors que je n’en parle absolument pas, et si je le faisais, ce ne serait surtout pas pour taper sur les chavistes !!!!!!!

On me reproche d’être pessimiste. Je le suis depuis 1984, lorsque la gauche au pouvoir, c’était Mitterrand à l’Ouest et Tchernenko à l’Est, avec début de montée du FN. Je n’ai eu, depuis, aucune raison d’être plus optimiste, malgré le petit espoir Mélenchon/FI, aujourd’hui écroulé.

31/07/2017 16:25 par Geb.

Mon cher Fald, contrairement à ce que vous insinuez je ne dis pas que ceux qu ne pensent pas comme moi sont possesseurs d"un ou deux neurones".

Il y a des millions qui "pensent", y compris à l’opposée de moi-même et qui ont certainement plus de neurones en activité que moi.

A commencer par ceux qui dans le 1% des nantis nous le mettent chaque jour AVEC NOTRE ASSENTIMENT. Quand je dis "notre" c’est uniquement parce que je me situe volontairement par "solidarité"dans la classe des baisés. Pas parce que je fait semblant de l’ignorer en feignant de croire qu’ils pourront un jour nous laisser en paix.

Mes interventions au sujet du PCF c’est aussi une longue histoire. Et si je suis si pugnace sur ce sujet c’st bien parce que malgré tout je suis encore en plein dedans vu que tout mon environnement est composé d’"ex" ou de "membres" fantômes qui sont laissés à l’abandon par leurs direction et qui se débattent comme ils peuvent pour garder leurs espoirs et leurs convictions. Sur ma vindicte envers ceux qui au sommet, violant la confiance des militants, nous ont trahis, j’estime avoir le droit de la garder et de la signifier tout simplement en raison de ce que ces rats puants ont volé à ceux de mes ancêtres qui ont laissé leur vie, leur liberté, pour renforcer le patrimoine du Parti qu’ils ont dilapidé à leur profit et à celui de leurs commanditaires bourgeois.

Et à mon avais tant qu’il restera des partis qui se prétendant "révolutionnaires "continueront à marcher dans les fourgons de la Bourgeoisie, fussent-ils des croupions ou des embryons de mouvements, il y aura pour un vrai parti révolutionnaire à créer des problèmes en perspectives.

Paradoxalement je suis assez d’accord sur votre définition du mot "populisme" qui pour mon compte signifie bien "défendre les intérêts du peuple". je le suis moins sur le fait que dans le "Peuple il y a les "exploités et les exploiteurs, et que le clivage ne passe pas pour mon compte entre ceux qu "ont" et ceux qui "n’ont pas" mais entre ceux qui "exploitent" et ceux qui sont "exploités".

Maintenant, si vous désirez savoir ce que je pense du "populisme" je dirai que tout simplement c’est un concept qui a été exactement pensé pour éviter d’induire l’idée de "Communisme" dans la tête du Prolétariat. Le "populisme" tel qu’il a été par exemple promu à l’époque par Peron, en Argentine, (Un des premiers "populistes" déclarés), était une sorte d’union sacrée prétendant rassembler les intérêts des propriétaires des moyens de production et les intérêts de ceux qui produisaient. Même teinté de "nationalisme" déguisé en "patriotisme" ça va rapidement rejoindre l’idée de "fascisme" tout court.

Le "populisme" c’est aussi donner aux masses ce qu’elles veulent entendre, de préférence après les y avoir préparées, et refuser les difficultés amenant à expliquer les choses vraies aux Masses quoiqu’il puisse en coûter au niveau politique sur l’instant. C’est pour ce côté arriviste que le populisme ne pourra jamais être "révolutionnaire" puisqu’il considère qu’il faut dissimuler les réalités aux masses afin de leur fournir ce qu’elles désirent entendre.

Un exemple type de "populisme", en se référant à ces dernières heures, est par exemple JLM prônant de meilleures relations avec la Russie, ’Parce que les intérêts du Capitalisme européen y sont favorables), mais considérant que les USA ont raison de condamner la Corée du nord qui représente une menace pour eux et qui évite de prendre parti sur la Syrie en considérant que le Tyran Bashar est "indéfendable".

Ca n’est pas nouveau il nous avait déjà fait le coup avec la Libye.

Nous avons là un exemple type de populisme surfant sut la vulgate bourgeoise aménagée selon ses propres intérêts immédiats.

Comme on dit : "Populiste un jour... "Arriviste" toujours"...((- :

31/07/2017 18:45 par GARDES

D’accord avec la "tonalité" générale de l’article.Oui, il y a eu "kidnapping" du mot Populiste.
A preuve, allez donc voir, sur internet, à "prix (de littérature) populiste". Créé il y a déjà pas mal de temps et qui doit toujours être attribué
Parmi les lauréats, de mémoire, Jean-Paul Sartre, Jean-Pierre Chabrol...
D’autres l’ont dit mieux que moi, la bagarre politique se mène aussi sur le front du langage, du vocabulaire.
Il est donc des mots à ne pas lacher !

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