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Olivier Besancenot et Arlette Laguiller : quel populisme ?

Olivier Besancenot et Arlette Laguiller, chacun porte-parole du peuple, des populistes ? De quel peuple ? Quel populisme ? Cette analyse vaut pour Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, les remplaçants au poste de porte-parole.

Le populisme est bien une notion opérante mais sous condition de dissipation des confusions, de la préciser.

E.Balibar écrit : "C’est une notion opérante à condition de commencer par l’épurer. Il faut tenir compte des usages, qui ne sont pas les mêmes dans tous les contextes et toutes les langues, mais aussi dissiper des confusions qui sont loin d’être innocentes. Je suis frappé que le discours dominant dans la presse et les travaux politologiques s’acharne à établir une équivalence entre les soi-disant populismes de gauche et de droite, en prenant pour critère la critique du « système » (autrement dit du statu quo économique et politique), assimilée à de l’extrémisme. Comme s’il n’y avait pas aussi un « populisme du centre »

I - PREALABLE : POPULISME ET IDEOLOGIE

POPULISME : Je reprends une définition répétée partout (en italique) mais avec quelques précisions complémentaires importantes : "Le populisme désigne un type de discours et de courants politiques qui fait appel aux intérêts du peuple (d’où l’intérêt IMP de savoir quel peuple car cela détermine populisme de droite et populisme de gauche) et prône son recours, tout particulièrement en opposant ses intérêts à ceux de l’élite dominante POlitique (classe dirigeante politique) et-ou ECOnomique (le MEDEF, les FMN ou STN) ou ceux des oligarchies qu’il prend pour cible de ses critiques". Les grands médias sont aussi visés comme de grands appareils d’influence idéologique, tout comme les grandes religions, là ou elles influencent négativement et fortement les masses populaires.

Il existe une critique du populisme sans adjectif qui se place du point de vue du centre et de la (pseudo) raison et qui très souvent masque les intérêts de l’oligarchie et des classes dominantes : bourgeoisie et le 1 % d’en-haut comme groupe d’appui.

1 - Populiste sans adjectif, c’est le risque de l’idéologie.

Mettre le même mot pour des perspectives et des discours opposés (à droite et à gauche) relève de l’idéologie, de la manipulation de l’opinion. Ce n’est ni sérieux ni scientifique. Certes il y a le mot peuple qui est invoqué dans les deux cas mais ce n’est pas le même peuple. La différence dans le sens est plus importante que le mot lui-même.

2 - Il faut donc "adjectiver" le populisme.

Il faut adjectiver le populisme dès qu’il y a peuple en point commun car ce n’est pas le même peuple dont il s’agit. Il ne faut pas s’arrêter aux apparences mais aller derrière pour faire travail scientifique.

Il faut "adjectiver" le terme populiste pour le rendre sérieux et sortir de l’idéologie et du confusionnisme qui met populisme dès qu’il y a peuple et homme politique ou femme politique s’adressant au peuple. Qui décide de la démagogie d’un propos ? Est-ce un critère suffisant et pertinent ?

Il faut "adjectiver" si on évoque le populisme tout à la fois d’un côté pour le peuple-nation du FN dans une perspective réactionnaire et d’autre part pour le soutien au peuple-classe dans une perspective alternative voire socialiste, le tout fondé sur l´égalité, la solidarité, ouvert à un certain internationalisme .

La critique dite populiste de la "démocratie réellement existante" est fort différente lorsqu’elle vient de droite ou de gauche. Pas d’amalgame ! Dans un cas on ajoute de l’autoritarisme contre les boucs émissaire d’en-bas et dans l’autre on veut réduire les pouvoirs de l’oligarchie.

3 - Populiste de droite ou populiste de gauche ? C’est déjà mieux.

Car derrière le terme populiste, la question est de quel peuple s’agit-il ? Soit le peuple nation qui englobe la bourgeoisie et repousse les résidents étrangers ou soit le peuple-classe qui exclue la bourgeoisie et englobe les résidents extracommunautaires.

Il y a aussi comme problématique le populisme de gauche qui refuse de parler du sexisme, du racisme, de l’homophobie, des intégrismes religieux, de la laïcité, du colonialisme, etc pour mieux favoriser les convergences des couches populaires, des classes sociales des 99% et l’autre populisme de gauche qui aborde ces question tout en essayant de pointer les intérêts communs populaires à défendre face à l’oligarchie.

Au plan du marxisme, on a un "marxisme mono-émancipation" hyper-populiste de gauche (plus près du nationalisme ou de communautarismes divers) et un "marxisme pluri-émancipation" (plus LCR-NPA que LO) qui s’éloigne d’un certain populisme basique sans le perdre de vue au plan plus complexe de la construction d’un bloc contre-hégémonique d’en-bas et d’alternative, nommé peuple-classe.

4 - L’autre risque idéologique : la Gauche non populiste car accommodante avec les oligarchies !

Il y a la gauche qui refuse de voir l’aspect agonistique (pas agnostique de l’écriture rectifiée automatique) de la société . Une gauche qui se tait face aux élites prédatrices. Silence face à l’oligarchie européenne surtout . Benoît Hamon apparait ici encore faible sur ce plan.

II - Olivier BESANCENOT et Arlette LAGUILLER, populistes communistes.

Olivier Besancenot et Arlette Laguiller ne sont (ou ne furent) pas que des porte-parole de leur parti politique LCR puis NPA et LO . Ils sont (ou furent) aussi deux leaders populistes de gauche communiste car ils s’adressaient (et s’adresse encore pour OB) aux travailleurs dans un sens large qui englobe grosso modo, "à la louche", 90% de la population, voire plus . La bourgeoisie ou la classe dominante ou l’oligarchie ou les riches du 1% d’en-haut sont visés - au mieux - comme ne voulant pas aller vers la justice sociale. Souvent les attaques sont plus dures encore sur des plans divers : économico-social ou écologique ou démocratique (restreinte) ou autre encore.

La différence avec Mélenchon dit JLM est qu’ils ne veulent ni l’un ni l’autre accéder réellement au pouvoir. Mais cela tient plus au fait de leur anticapitalisme radical qu’à autre chose. Dans le discours ils s’adressent bien a une fraction large de peuple (qui intègre les migrants, les résidents étrangers sur le territoire national) et pas au peuple-nation ou au peuple democratico-citoyen. On pourrait dire même que d’une certaine manière JLM s’adresse plus au peuple citoyen qu’OB et AL. Les remplaçants d’OB - Poutou - et AL - Arthaud - font de même.

La différence entre la Lcr (puis le Npa) et Lo c’est une prise en charge critique plus importante du racisme et du sexisme par la Lcr. Ce qui importe pour la "pluri-émancipation". Mais JLM a aussi une dimension antisexiste et antiraciste en plus de la laïcité. On considère que l’invocation récurrente de ces thématiques constituent un affaiblissement du "paradigme populiste" (peuple homogène) puisqu’on sein du peuple-classe on trouve des racistes, des sexistes, des homophobes, des intégristes religieux, bref des individus réactionnaires. C’est un archaïsme quasi fatal au regard du poids des grands appareils d’influence idéologique.

Voila ce qui relativise la spécificité du trop fameux "populisme de gauche" de Mélenchon.

(aussi sur blog mediapart)

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