RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Pourquoi pas un nouveau tribunal Russell ?

Un groupe de lobbyistes irakien baptisé Arab Project s’inspirant du vote récemment par les parlementaires des deux chambres du Congrès des EU d’une loi autorisant leurs concitoyens à poursuivre judiciairement des pays dont l’action a conduit à la mort d’Américains sur le territoire des Etats-Unis se propose de demander au Parlement irakien de prendre l’initiative d’un texte de loi qui permettrait lui aux victimes de l’intervention militaire étasunienne en Irak d’ester Washington en justice pour en obtenir réparation. Si elle vient à se concrétiser, son initiative mettra la moralisante Amérique devant des situations juridiques embarrassantes dont elle ne pourrait nier le bien-fondé car ayant admis que celles que ses citoyens pourront créer à d’autres Etats le sont.

Les commanditaires des attentats du 11 septembre 2001 sont à poursuivre en justice – pourvu qu’existent contre eux des preuves irréfutables. Ceux qui ont ordonné et conduit l’illégale et criminelle intervention militaire en Irak doivent l’être tout autant. Il n’y a aucun principe moral qui autorise à considérer légitime l’exigence de justice pour laquelle se sont battus les victimes américaines des attentats du 11 septembre ou leurs proches et pas celle des Irakiens ayant subi les affres indicibles de l’intervention américaine.

Dans ce vouloir que justice soit faite qu’expriment la loi votée par le Congrès des EU et le projet que le groupe de lobbyistes irakien veut faire aboutir, l’on est en présence d’une situation où il y a lutte entre le pot de fer et le pot de terre. En effet, la loi du Congrès pour aussi contrevenante au droit international qui dispose l’immunité de juridiction pour les Etats sera suivie d’effets car bénéficiant de l’argument suprême qu’elle peut requérir pour son respect la toute-puissance de l’Etat étasunien même si celui-ci a été opposé à sa promulgation. Le projet irakien du groupe Arab Project n’a lui que peu de chance, sinon aucune d’être concrétisé. Les Etats-Unis qu’il vise exerceront de dissuasives et impératives pressions sur les autorités de Baghdad pour les contraindre à empêcher Arab Project à aller au bout de son initiative et à faire échec à cette dernière si elle venait à capter l’intérêt de parlementaires irakiens.

Autant les Etats-Unis s’arrogent le droit de déférer devant leur justice des Etats ou des personnes pour des actes qu’ils jugent avoir porté atteinte à leur sécurité nationale et à l’intégrité physique de leurs citoyens, autant ils ne reconnaissent à nul autre Etat d’en faire de même contre les Etats-Unis ou ses citoyens. Selon ce principe unilatéral, l’Amérique s’estime habilitée à dicter le droit international au reste de la planète et être elle-même non concernée par son application.

La démarche du groupe de lobbyistes irakien est non seulement à soutenir, mais à aider à faire exemple. Trop de peuples sont victimes de l’interventionnisme étasunien brutal et inhumain dans ses conséquences. Des initiatives comme celle de ce groupe permettraient en se multipliant de mettre à nu cette Amérique qui se prétend n’agir que pour apporter à ces peuples liberté et démocratie alors qu’elle ne sème que chaos et mort. Même s’ils ne débouchent sur aucune condamnation contraignante, des procès contre les Etats-Unis s’imposent car il y a obligation morale de les instruire pour établir qu’elle agit de façon criminelle à l’égard de ceux qui en contestent la prétention à régir la planète comme elle l’entend.

URL de cet article 30983
  

Même Thème
Hillary Clinton, la « Reine du Chaos »
Diana JOHNSTONE
1. Dans votre dernier livre, vous appelez Hillary Clinton la « Reine du Chaos. » Pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez choisi ce sobriquet péjoratif pour décrire Hillary ? En un mot, la Libye. Hillary Clinton était si fière de son rôle majeur dans le déclenchement de la guerre contre la Libye qu’elle et ses conseillers avaient initialement prévu de l’utiliser comme base d’une « doctrine Clinton », ce qui signifie une stratégie de changement de régime façon « smart power » , comme un slogan de la (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Que vaut un cambriolage de banque face à la création d’une banque ?

Bertolt Brecht

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.