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Pourquoi et comment Cuba a gagné la guerre contre les pesticides, insecticides, engrais chimiques.

Socialisme cubain et agroécologie : Le renforcement mutuel

Il ne s’agit pas d’évaluer l’inclination naturelle ou spontanée du socialisme pour l’écologie, mais de mesurer, en matérialiste, en quoi tout pousse ce mode de production, quand même il ne le voudrait pas en première instance, sur cette voie. Ainsi c’est bien l’embargo imposé à Cuba en raison de son modèle social et économique qui l’a privé d’alternatives immédiates à l’importation d’engrais et pesticides lorsque le bloc socialiste s’est effondré en 1990-1991, dont la cause est bien l’hostilité de la chaîne impérialiste contre le socialisme

Celui-ci se fonde d’ailleurs depuis ses origines, avec la jeune Russie révolutionnaire, sur une souveraineté nationale solide... ce que d’aucuns appelaient alors le « socialisme dans un seul pays ».

Une telle nécessité ponctuelle de « survivre » a déclenché la réalisation du modèle agroécologique cubain tel que nous le connaissons aujourd’hui. L’argument selon lequel ce serait à « l’obligation de changer » hors du giron soviétique et non le modèle cubain lui-même que Cuba devrait son succès actuel dans ce domaine, ne tient pas de ce point de vue.

La réussite de sa politique agricole doit tout à la révolution cubaine, mais la renforce également en retour, à tel point que l’île poursuit aujourd’hui cette voie en rejetant la possibilité d’un retour aux vieilles pratiques par l’importation d’engrais chinois par exemple.

Pour autant il faut noter que même à l’heure de son alignement sur le modèle agricole khrouchtchévien (lui-même aligné sur le modèle américain à l’époque), Cuba avait préparé, inconsciemment peut être, le terrain de cette deuxième révolution sur l’île.

Le premier Congrès du Parti Communiste Cubain en 1975 ouvre les débats, déjà, sur les questions environnementales et la lutte contre la pollution. En 1977 est créée la COMARNA, Commission nationale pour la protection de l’environnement et des richesses naturelles. Celle-ci se développe dans toutes les provinces pour impulser des politiques de développement durable, de recyclage des déchets notamment et de lutte contre la pollution. Sept millions de membres des Comités de Défense de la Révolution (CDR) sont envoyés en 1986 dans les campagnes pour aider le secteur agricole : De cette expérience inédite naîtront de nombreux projets locaux de restauration des sols et de cultures biologiques, sur la base desquels fleuriront les fameux « organoponicos » de la « période spéciale » quelques années plus tard.

Ces « organoponicos » se multiplieront à marche rapide partout dans les villes et à leur périphérie dans les années quatre vingt dix, pendant que dans les campagnes, l’Etat suspendra la plupart des grandes fermes d’Etat (qu’on pourrait appeler Sovkhozes, à la soviétique) pour les redistribuer en kolkhozes de plus petites tailles, les UBPC (Unités de base de production coopérative) appliquant massivement l’agroforesterie, et plus à même de répondre techniquement aux exigences et à la brutalité du changement de modèle agricole.

A la ville comme à la campagne, ces coopératives sont tout à fait assimilables aux anciens kolkhozes soviétiques (qui sont restés jusqu’en 1991 majoritaires en URSS par rapport aux sovkhozes d’ailleurs), puisque l’Etat propriétaire des terres donne la terre en « usufruit gratuit » à des groupes de travailleurs agricoles (ouvriers d’une usine, collectifs d’habitants d’immeuble ou de quartier, travailleurs d’un établissement hospitalier ou paysans authentiques, retraités), en échange d’un « impôt en nature ». Les producteurs donnent en échange de cet usufruit (pas de loyer à payer, location ou réparation de matériel etc.) une partie de leurs aliments bio que l’Etat vend à bas prix dans des points de vente locaux (au plus près des producteurs et sans dépense énergétique pour les transports donc), le surplus étant à la disposition des producteurs pour la consommation personnelle et la vente.

Désormais, La production cubaine couvre la consommation des habitants en fruits et légumes à hauteur de 70%, ce qui est considérable ! Les 75% de Cubains qui habitent les villes produisent eux-mêmes 30% de leurs besoins alimentaires, tandis que l’exode rural a été stoppé. On parle même de retour à la campagne pour bon nombre de Cubains jugeant plus profitable de revenir au travail agricole. La fameuse « contradiction ville-campagne » de la littérature marxiste trouve donc ici une nouvelle forme de résolution concrète.

La volonté de toutes les UBPC est toujours d’augmenter la production, ce qui pourrait choquer nos anti-productivistes, mais nourrir l’ensemble de la population pour assurer l’autosuffisance, c’est nécessairement produire plus ! On compte actuellement plus de 400 000 exploitations agricoles urbaines sur plus de 70 000 hectares et produisant un million et demi de tonnes de fruits et légumes par an.

Ainsi par exemple, la ferme « Viver organoponico alamar » située à l’Est de La Havane, était au départ dans les années 90 un jardin de 0.7 hectare faisant travailler 5 personnes. C’est aujourd’hui une surface de 11.2 hectares faisant travailler 147 personnes, dont une cinquantaine, il faut le noter, jouit d’un niveau « ingénieur » : Il faut bien comprendre que l’agriculture biologique est un pas en avant technique et scientifique par rapport à l’agriculture intensive, où le paysan, passif, se contente de déverser des sacs d’intrants sur ses semis. Il faut bien souvent maîtriser des notions d’agronomie et connaître les meilleurs semences pour les sols et le climat dont on dispose, et c’est bien le système éducatif cubain, réputé sur tout le sous-continent, qui fait la différence à ce niveau. Rappelons que Cuba forme 11% des scientifiques de l’Amérique du Sud alors qu’il n’en constitue que 2% de la population globale !

Un résultat immédiat : En milliers de tonnes, Cuba est passé d’une consommation de 1000 en 1990 à 90 pour les engrais, et de 35 à 1 pour les pesticides ! Mais ce n’est pas tout : L’agroforesterie, qui est en soi un forme de reboisement et de polyculture, permet au système agricole cubain une véritable résilience face aux calamités naturelles comme les cyclones, assez fréquents là bas. En effet, la diversification agricole permet de limiter les pertes de production, ce que ne pouvait pas faire la monoculture intensive, tout en protégeant les cultures de moyen et court terme (arbustes comme les goyaviers ou les bananiers, légumineuses annuelles ou autres herbacées au sol) sous les cultures arbustives de long terme (souvent des avocatiers). De plus les arbres et arbustes conservent plus efficacement l’humidité des sols pour les cultures sous-jacentes, ce qui constitue en soi une économie autant que la restauration progressive des sols desséchés par le climat ou les traitements chimiques passés. Cette résilience agricole face aux aléas climatiques est un facteur stratégique de souveraineté nationale, directement liée à l’agroécologie cubaine.

Dynamique de croissance de la production paysanne commercialisée (1988 = base 100). Source : Statistiques du domaine de l’organisation agroalimentaire de l’ANAP (cité dans Révolution agroécologique – Quand le paysan voit, il croit, B. M. Sosa, A. M. Roque Jaime, D. R. A Lozano et P. M. Rosset. Edition ANAP).
* La production de 2008 fut fortement affectée par des cyclones.

C’est bien le système socialiste qui permet toute cette superstructure, et fait des produits bio locaux l’exact opposé de ce qu’on peut trouver avec ce « label » dans nos supermarchés : comme ces tomates cultivées « hors sol » dans de coûteuses serres semblables à des cliniques, vendues à des prix trop élevés en France après transport par camions depuis l’Espagne sur des milliers de kilomètres... Mais il y a mieux !

La véritable prouesse à Cuba, tout aussi liée au socialisme que les lois promulguées par l’Etat depuis 1991, se situe dans l’infrastructure, c’est-à-dire dans les mouvements de masse. Car à ce niveau, démonstration faite que l’application d’une politique agricole durable et les innovations agronomiques en terme de solutions locales ne peut venir « d’en haut » et doit « être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes », Les organisations cubaines, au premier rang desquels l’ANAP (syndicat des petits paysans Cubains), ont impulsé en 1997 un vaste mouvement populaire dans les campagnes appelé « Campesino a campesino » (« de paysan à paysan »). Partant du principe que les travailleurs de la Terre apprennent sur le terrain, en voyant directement les résultats, surtout quand les techniques agricoles sont réputées complexes ou peu rentables (ce qui est faux), le mouvement CAC a pénétré les moindres recoins du territoire et institué des collectifs locaux auto organisés démocratiquement pour apprendre et partager les connaissances et les expériences.

Le mouvement CAC est né presque spontanément dans le monde paysan d’Amérique centrale, dans les campagnes nicaraguayennes lors de la révolution sandiniste en particulier, dans les années soixante dix. Mais s’il a entraîné environ 30 000 familles paysannes dans tout le sous-continent en trente ans, plus de 100 000 familles cubaines (soit un tiers de la population paysanne) se sont lancées dans l’aventure depuis 1997 ! Les paysans y ont un rôle central, et le degré d’organisation, dans la formation et l’échange, est à Cuba particulièrement efficace, à tel point que le savoir faire du mouvement CAC cubain s’exporte aujourd’hui (comme le composte biologique lui-même d’ailleurs) au Venezuela et en Bolivie aujourd’hui, via le mouvement paysan internationaliste Via Campesina, auquel l’ANAP est adhérent.

L’implication de la jeunesse est forte également, puisqu’il existe à Cuba un bon millier de brigades des jeunesses paysannes (BJP) soient environ 10 000 jeunes, qui s’implique dans les réalisations agricoles de l’île aujourd’hui. On note enfin, et ce n’est pas le moindre des succès du mouvement, que l’agroécologie cubaine, sous l’impulsion de la démocratie du mouvement CAC notamment, finit de briser les traces du patriarcat paysan en rendant aux femmes paysannes une place à part entière dans les tâches agricoles, souvent jugées physiquement difficiles, à cause de la multiplicité des tâches développées par les coopératives (cultures de lombric, compostage, production de semis, conservation des semences, soins apportés aux polycultures et aux sols, etc.). De ce fait le travail agricole cubain a acquis un très haut niveau de féminisation, donc d’inclusion des femmes dans la production nationale, base de son émancipation concrète et complète.

Ces prouesses ont bien sur valu à Cuba bien des honneurs : En 2006, l’ONG bien connue WWF indique dans son rapport annuel que Cuba est le seul pays au monde à avoir atteint le niveau de « développement durable », bientôt suivie par l’association Global Footprint Network qui précise que l’empreinte écologique cubaine est parmi les plus basse. En 2008, le PNUE (programme des Nations Unies pour l’environnement) déclare que Cuba est un « exemple à suivre » en matière d’agriculture urbaine et périurbaine. En 2010, la FAO (Organisation pour l’agriculture et la nourriture) des Nations Unies atteste que Cuba est le seul pays à avoir presque doublé sa surface forestière depuis cinquante ans (de 14% dans les années soixante à 26% en 2010). On ne cesse également de louer ses réserves naturelles qui font la fierté des habitants (22% du territoire cubain est « protégé » (soient 23 parcs nationaux où la biodiversité est emblématique (6300 espèces végétales protégées dont 51% sont endémiques).

Mais ces petites gloires ne font qu’illustrer un processus dont malheureusement personne ne veut ici prendre la mesure, tant il gêne en réalité le cours des guerres économiques inter-impérialistes dans le monde en temps de crise environnementale profonde : Cuba est devenu le phare de l’agroécologie parce qu’il l’a développé à un niveau jamais atteint, au niveau national, interdisant les pesticides dans la production alimentaire, pour avant tout garantir par la base (les mouvements de masse) et le sommet (l’Etat cubain qui légifère et entreprend à l’échelle nationale et sans parasitage lobbyiste de l’agrobuziness), de façon indissociable, la souveraineté et la sécurité alimentaire du peuple cubain, base matérielle s’il en est de son indépendance.

Guillaume SUING

 https://germinallejournal.jimdo.com/2017/10/05/socialisme-cubain-et-agroécologie-le-renforcement-mutuel/
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COMMENTAIRES  

13/10/2017 21:19 par Aris-Caen

Merci à Guillaume SUING pour cet article très informatif.

14/10/2017 14:27 par Daniel BESSON

Cit : [ C’est aujourd’hui une surface de 11.2 hectares faisant travailler 147 personnes, dont une cinquantaine, il faut le noter, jouit d’un niveau « ingénieur » :]
147 personnes sur 11,2 hectares soit 13 personnes / hectare , on imagine leur "niveau de vie" surtout si on y ajoute les familles !
Cit : [ Cuba est le seul pays à avoir presque doublé sa surface forestière depuis cinquante ans ]
Cela a un nom : L’exode rural .
En France on est passé d’environ 9 mio d’hectares en 1830 à 16,7 mio hectares en 2016 !
http://inventaire-forestier.ign.fr/IMG/pdf/IF31.pdf

14/10/2017 15:04 par Emilio

Un autre article remarquable de Guillaume SUING, de son blog Germinal . Je le recommande fortement , pour savoir de quoi on parle, et ou l on va . Ces idees la , d eco-socialismes , marxistes dans leur essence , sont claires en Amerique latine , parce qu elles sont discutees en groupe , et appliquees ensuite en pratiques conscientes.

https://germinallejournal.jimdo.com/agro%C3%A9cologie/l-%C3%A9cologie-%C3%A0-la-lumi%C3%A8re-du-marxisme/

14/10/2017 23:38 par Emilio

"La ferme « Viver organoponico alamar » située à l’Est de La Havane."

En fait , il y a une erreur de traduction, je n avais pas compris « viver » , mais il s agit de « vivero » en espagnol , une pepiniere en français.

Un petit voyage virtuel intelligent a Cuba . a la ferme Alamar.Il s agit d une ferme cooperative organique urbaine , et surtout maraichere en production intensive de qualite .

Donc 13 personnes a l hectare ,avec de grandes serres , oui Daniel , possible et souhaitable sous ces tropiques, dans ces conditions. En plus que cette ferme enseigne les methodes agro ecologiques, nourrit les travailleurs , les touristes etc.. Une communaute urbaine , mais rurale lol . Avec une partie en production de canne a sucre , organique evidemment , pour en faire du jus .

https://youtu.be/ZAk23dKInw8

la, la meme ferme , en traduction anglaise, 150 travailleurs , qui alimentent leur quartier et plus, et aussi les hotels .
https://youtu.be/43Lm4bRG6QA

Oui Daniel , tu peux imaginer leur niveau de vie , correct et sain , y compris pour leur famille, malgre que ce soit a Cuba sous pression permanente des politiques US.

L agroforestrie n est pas la monoculture qui n a de foret que le nom. Une foret est un processus complexe , diverse en varietes. Et en faune . L idee est la preservation des essences , des sols et des eaux , l exploitation n est pas la priorite .
https://youtu.be/NGlZsEyPzEQ

Ce n est pas du tout incompatible avec les fincas organiques , le but est de recuperer des sols degrades , en plantant ce qui devient vite une vraie foret , faune et flore , un arret de l erosion , une decontamination de sols abimes par les chimiques de synthese , donc une eau pure et sauvegardee .

Rien a voir avec l exode rural en amerique latine , bien au contraire .

Dans ton document , il s agit de foret capitaliste , en recherche de profits , de futaies exploitables pour les coupes . Le bocage breton était bien plus riche , mais disparu du paysage par un remembrement technocratique capitaliste. Les chiffres de ton doc ne parlent pas de ces massacres . Quant a la preservation , c est soumis aux imperatifs capitalistes , des coupes ras au besoin ..de qui en fait ?

Daniel , a te lire plusieurs fois , tu ne me parais pas tres « emballe » par une societe socialiste ? Lave ton cerveau et va verifier a Cuba , pour ces initiatives du moins . L agro-ecologie , des surcroit socialiste de cooperatives , c est un avenir radieux pour l amerique latine . J y participe dans mes recherches , j ai été forme ingenieur en agronomie tropicale , en Australie . Qui est devenu le premier pays du monde en cultures organiques . Manque le volet socialiste pour etre coherent , en amerique latine ce volet est primordial , parce que les conditions d extreme pauvrete sont la norme.

Ce qui bloque en Colombie , ce sont les maffias capitalistes des pays du nord ( USA Europe ) , qui subventionnent leurs entrepreneurs capitalistes et exportent leurs merdes chimiques , a tres bas prix vers les pays comme la Colombie . Maïs, riz ,pommes de terres, haricots , ble , sorgho etc.. tout est importes des USA surtout. La production locale n est plus rentable , elle reste donc familiale . En plus , si les paysans utilisent des fertilisants chimiques de synthese , ils sont les plus chers du continent, et viennent des USA. Impossible de rivaliser avec ces marches la , il faut changer le paradigme . Et ne jamais oublier le concept de souverainete alimentaire !

15/10/2017 09:31 par guillaume Suing

@daniel besson

Ce genre de coopérative est citadine comme beaucoup d’organoponicos : il s’agit de citadins revenus pour un part au travail agricole ce n’est donc pas un exode rural (d’ailleurs Cuba est l’un des seul ou le mouvement est inversé de ce point de vue). D’autre part, il s’agit de coopératives bios, ou on travaille non seulement la terre mais aussi ou on produit du composte, ou il y a des centres de production de semis à partir de semences, ou on cultive le lombric, ou le nombre de taches différentes a été démultiplié par rapport à l’agriculture intensive qui consiste à simplement déverser des sacs d’intrants sur le sol puis récolter. Il n’y a donc pas de sens à parler de nombre de travailleurs par hectares.

15/10/2017 09:47 par CN46400

Des lacunes dans ce texte par ailleurs intéressant. Par exemple, où en est le programme, lancé par Raoul, de mise en usufruit des surfaces retirées à la canne ?
@ Besson
Votre observation est pertinente, mais ne tient pas compte de la valeur réelle des produits à Cuba, qui doit, pour importer certain produits agricoles, composer avec l’embargo US qui renchérit toutes les importations, y compris venant de pays tiers. Et tout en minimisant les prix sur les produits exportés. Par exemple une entreprise chinoise de casseroles ne peut exporter aux USA si du nickel cubain entre dans la fabrication, d’où tendance à la baisse sur le prix du nickel à l’export... Une entreprise européenne ne peut exporter à Cuba des machine dotées d’un composant US, d’où tendance à la hausse du prix des importations...etc

15/10/2017 12:17 par Assimbonanga

Ce que j’apprécie beaucoup au GS, c’est que les commentaires apportent également beaucoup d’informations. Cette qualité est très agréable.

15/10/2017 14:22 par Emilio

3 videos qui donnent un panorama plus complet , de l histoire de l agro ecologie a Cuba , due a des imperieuses necessites de nourrir la population , des nombreux exemples de cet agro urbain , du système d enseignement , l histoire , les universites d enseignement populaire , pepinieres de plantations , distributions etc..

Un resume en images , de plusieurs articles de LGS sur le sujet, qui a le grand merite de parler de Cuba , et de ces realisations exemplaires , qui rayonnent beaucoup dans toute l amerique latine .

Des techniques , methodes et experiences …. reste que le probleme central , qui ne se pose plus a Cuba socialiste , mais est un probleme crucial dans les autres pays d amerique latine , est …qui contrôle les terres ?
Toutes les luttes depuis plus d 1 siecle , sont centrees sur cette propriete de terres dans les mains de quelques capitalistes feodaux de gros proprietaires , exactement ce qui existait a Cuba avant la revolution , et sa reforme agraire de possession des terres.

https://youtu.be/A23dWChp_hw

https://youtu.be/wmF3B1b4DMY
(400 tonnes de production ecologique , sur 10 hectares de terre , 11.30 mn)

https://youtu.be/8wOViXJDRTM

15/10/2017 14:43 par ND20

A voir absolument, édifiant documentaire sur la revolution agroecologique à Cuba :
https://youtu.be/KEF19NV_3SE

15/10/2017 15:18 par Daniel BESSON

@Emilio
Dans une video on voit une personne pousser une brouette et une autre lui apporter des carottes ! Je suppose qu’il doit y en avoir une troisième qui doit entretenir la brouette et une quatrième pour tenir un registre des entrés-sorties ?
Cela me rappelle la " théorie des trois électriciens " développée en France dans les années 80 pour résorber le chômage : Un électricien pour tenir l’échelle , un deuxième pour passer l’ampoule au troisième qui est sur l’échelle et qui la pose . Chacun payé non pas au SMIC mais bien à 1/3 du SMIC ! La misère fonctionnarisée ...

16/10/2017 00:57 par Emilio

Question de conception du travail manuel , Daniel.

Tu peux en effet , demander a un travailleur de recolter les carottes , les transporter a l brouette pour les laver ensuite , les conditionnees , puis les mettre en devanture au point de vente , tu peux continuer avec le meme travailleur qui fera la vente , puis fera la gestion , faire le secretariat , puis vite fait retourner recolter d autres carottes , avant d en semer et planter d autres. Comme il en aura quand meme vite marre parce que fatigue , il sera tenter d acheter des machines a petrole , pour gagner du temps , il ira vers les banques faire un prêt avec interets , puis retourner vite a ses carottes , qu il devra sortir encore plus vite , et le reste aussi .
C est , en France , ce que font les proletaires artisans ou agriculteurs .. et pour ces derniers , seuls et ne sentant plus d issues que toujours plus de dettes , ils pourront choisir le suicide , en desespoir .

Pour le croire , il faut avoir été dans ces conditions de travail aliene .. un travailleur manuel.

Alors , au bout du compte , tu te rends compte que cette soit disant efficacite capitaliste , de moins de travailleurs pour plus de taches , ne rend ni heureux , ni meme tres performant , mais dependant .. alors que le but était l independance . Les patrons qui emploient demandent de faire ce qu eux ne ferait jamais , esclave , les banques se frottent les mains , les petroliers aussi en vendant leur petrole indispensable , les impots collectent et s en foutent … et le travailleur manuel qui aurait pu etre heureux a la cubaine , il deprime, pour le moins.

Ceci dit ce concept d agroecologie urbaine , existait dans mon temps , dans ma cite ouvriere de Renault , et des dizaines de petits jardins ouvriers qui reunissaient les arracheurs de carottes et les transporteurs a la brouette , et c etait tres sympa , on était tous communistes en ce temps la , et on revait devant nos carottes et nos tomates rouges , economique aussi on economisait sur les depenses de nourriture , et on mangeait frais , sans aller au point de vente Dysneyland .

Daniel , que sont devenus les jardins ouvriers de mes peres ? Ou plutôt que sont devenus ces ouvriers paysans urbains ? ils tondent leur potager devenu pelouse la fin de semaine , et apres leur taf , s affalent sur leur sofa , videes d energie , manger leur pop corn en regardant et en commentant des docs sur Cuba , qui travaille dur pour manger , eux … AH que le bonheur est doux devant sa TV , n est-ce pas Daniel Besson ?

Comme disait la mere de Buonaparte , « pourvu que ça dur « , et a mon avis , ça ne durera pas longtemps , le reveil sera cauchemardesque .. a cause de cette perte complete de la notion de souverainete alimentaire , sans dependance au petrole .

16/10/2017 07:00 par pierreauguste

Ne vaut il pas mieux travailler à 3 avec une brouette et manger à sa faim plutôt que crever à petit feu dans tous les endroits sordides de notre pays en bouffant la "merde lidl" ? L’image véhiculée par l’inénarrable "Daniel" est très symptomatique du macro-sarkho-hollandisme ambiant :Du glyphosate en tartine pendant que le start-upper fabrique du vide....Triste pays.Je vous le laisse,monsieur et ne nous empêchez pas de rêver à une autre paysannerie loin des chiffres et du poison de votre agriculture criminelle....

16/10/2017 10:54 par CN46400

@ Emilio et pierreauguste
Si la brouette n’est pas l’idéal, le tracteur ne l’est pas non plus mais la mécanisation est aussi faite pour réduire la peine des hommes et optimiser la force de travail disponible. Nous sommes dans l’agriculture, reste à savoir de quoi, et comment sont remplies les écuelles de la totalité de la population. Si le maxi est atteint avec des brouettes, pas la peine d’importer, ou de fabriquer, des tracteurs, sinon....

16/10/2017 12:42 par Assimbonanga

@Daniel, sans doute préférez-vous un pays où certains travaillent 8 h par jour et fayottent pour faire en plus des heures supplémentaires pendant que, dans les rues, les laissés pour compte dorment la nuit dans des cartons. C’est une des beautés de Paris. Comparez avec des gens qui jardinent, parlent, ont une vie sociale !

17/10/2017 13:42 par Assimbonanga

En 20 ans, on a changé les chèvres. Avant, les chèvres ne produisaient pas de lait en hiver et les consommateurs devaient prendre patience avant le retour du fromage sur les bans au marché. Les paysans profitaient de cette trêve pour changer de rythme, se lever moins tôt le matin, prendre du temps pour les amis, la musique (les paysans du retour à la terre, qui avaient compris l’intérêt de cette vie proche de la nature) . Mais voilà ! Il y avait un moyen pour bouleverser tout ce bel équilibre et achalander les super-marchés sans coupure : dé-saisonner les chèvres , leur implanter dans le vagin des éponges pour forcer la gestation. Ils l’ont fait. Et puis, comme il fallait agrandir les cheptels pour plus de production, ils ont arrêté de les mener au pré : trop contraignant ! La chèvre est un peu trop facétieuse et imprévisible. Du coup, on les élève hors-sol, c’est plus facile à superviser. Elles n’ont plus de bonnes pattes, elles ont des problèmes de genoux ? Ce n’est pas grave puisqu’on les abat avant qu’elle atteignent l’âge de la mort. On leur donne à manger du fourrage normalisé ou même de l’ensilage (que l’on stocke caché derrière le hangar pour pas que ça se voie). Finie la petite feuille de ronce, fini le savoureux serpolet ! Que sont devenus nos paysans ? Des exploitants agricoles . Ils n’ont plus de temps de faire leur travail dans la nature. Il faut qu’ils gèrent leurs crédits, leurs subventions, leurs défiscalisation, toute cette paperasse quoi. Ensuite, le plus vite possible qu’ils conduisent leurs engins de traite en se conformant à des horaires de prison, implacables, qu’ils ont eux-même mis en place. Ce serait bien une vision de l’enfer, je crois.
C’est sûr, cette agriculture est "mieux" qu’à Cuba ou au Vénézuéla !!!!
Venezuela : autre exemple de coolitude qui va déplaire à Besson. https://www.youtube.com/watch?v=NtxqSBOqFaI

17/10/2017 15:10 par Assimbonanga

Pardon de devoir vous infliger la conclusion de ma démonstration : nous mangeons du fromage de chèvres détraquées.

17/10/2017 16:56 par CN46400

@assimbounga
Votre histoire est symphatique, mais elle est fausse.
Quand on ne trayait les chèvre que six mois par ans, le paysan devait, faute de moyen de conservation, se débarrasser du lait rapidement, donc à bas prix, ou bien faire du fromage dont les délais de conservation, bien que plus long, n’excédait pas deux mois. Restait quatre mois à passer sans revenus coté chèvres, mais pas sans dépenses, nourriture, maladie etc... Alors les excés de l’agriculture industrielle son bien réels mais attention à la nostalgie. Mes 20 première années, je les ai passé sans WC, ni cabinet de toilette, et je n’étais pas le plus malheureux de la contrée...
Mais revenons à Cuba. Quand je lis un discours de Raoul, il y a toujours un paragraphe pour souligner le coût de certaines importations agricoles et la nécessité de les diminuer. Comment faire sinon en introduisant plus de travail, ou plus de productivité, ou les deux. Alors la "coolitude" OK, mais quand les besoins de tous seront couverts, pas avant...

18/10/2017 03:39 par Dominique

Et il n’y a pas de pub à Cuba. Chez nous, la pub c’est l’Évangile des temps modernes. Le message de la pub, de toute pub, est résumable en 2 mots, toujours les mêmes : "Consommons plus !" Elles remplissent ce que les technocrates appellent "l’Espace public".

Le seul avantage d’une société remplie de pub est que face à un message aussi simple que "Consommons plus !", politiciens de tous bords et prêtres de toutes religions sont désarmés. La lutte ne se fait pas à armes égales. Les technocrates ont gagné. Ils oublient simplement que leur Consommons plus permanent revient à Niquer la planète.

Cette absence du pub est d’abord un baume pour la tête, alors je ne m’étonne pas que dans un pays où les seules pubs servent à célébrer la révolution, révolution dont le premier acquis fut de débarrasser le pays des mafias étrangères et de leurs laquais locaux, je ne m’étonne pas que ses habitants développent une agriculture saine pour l’humain et pour l’environnement, et s’ils préfèrent donner du travail à des hommes et des femmes plutôt qu’à des robots.

Quand au salaire, nous ne pouvons pas le comparer au nôtre. A Cuba, même le pire des cas sociaux de l’île a un toit sur la tête (le logement y est une obligation de l’Etat !), il est correctement soigné, il mange à sa faim et ses enfants s’il en a, vont à l’école. L’électricité y est suventionnée pour les petis consommateurs et les gros paient plein pot. Chez nous c’est l’inverse, les technocrates appellent cela les "rabais de quantité"... Le PNUD sauf erreur a fait le calcul, si les salaires sont très bas à Cuba, le niveau de vie réel du cubain moyen est bien plus élevé, il atteint voir dépasse le niveau de vie moyen mondial, ce qui, compte tenu du blocus US, est remarquable.

18/10/2017 23:43 par Assimbonanga

@CN46400, mon "histoire" est vraie et elle m’est racontée en direct par une personne ayant vécu cela durant 25 ans. Toutefois, je pense que l’arrêt de lactation n’est pas de 6 mois. Je demanderai. Merci de ne pas mettre en doute ma sincérité.

18/10/2017 23:45 par Assimbonanga

Post scriptum : cette personne transformait et vendait son lait sur marchés. Sans intermédiaires.

18/10/2017 23:53 par Assimbonanga

@Dominique : merci ! Vous avez raison. Comparons les choses comparables. Je dirais presque que c’est un "bienfait" du blocus que d’avoir empêché l’import d’engrais et du roundup !!! Que de maladies graves épargnées ! La santé n’a pas de prix.
PS pour CN46400 : transformation du lait en fromages, pionnier babe de la vente directe, dont tous les "vrais" paysans riaient à l’époque mais qui aujourd’hui récupèrent toutes ces techniques mais les pervertissent à cause d’une maladie incurable. Ça s’appelle "les dollars dans les yeux".

19/10/2017 13:39 par CN46400

@Asimbonanga
Je ne doute pas de votre sincérité et l’histoire du lait de chèvre est totalement secondaire par rapport à la "coolitude" que vous revendiquez et qui, à mon humble avis, n’est pas pour rien dans l’effondrement du "socialisme réel" des ex-pays "socialistes" européens

19/10/2017 17:12 par Autrement

Un long et très intéressant article de Matthieu Le Quang dans la revue Contretemps, intitulé : "L’écosocialisme comme alternative politique, sociale et écologique au capitalisme", fait une place intéressante, entre autres, à des penseurs et écologistes marxistes d’Amérique latine et d’Espagne, comme Bolivar Echeverria (Équateur, Mexique), Jorge Riechmann (Espagne), René Ramírez Gallegos (Équateur), José Luis Acanda (Équateur). Il y a aussi une abondante bibliographie à la fin de l’article.
Extraits :

(...) L’écosocialisme est un « courant de pensée et d’action écologique qui fait siens les acquis fondamentaux du marxisme tout en le débarrassant de ses scories productivistes. Pour les écosocialistes, la logique du marché et du profit […] est incompatible avec les exigences de sauvegarde de l’environnement naturel. » Une première affirmation de l’écosocialisme est que le capitalisme est incompatible avec l’écologie et la protection de l’environnement car l’expansion du capital, à travers l’augmentation des profits, bute nécessairement sur le fait que les ressources de la nature sont limitées. La promesse de justice basée sur la croissance et donc sur l’accumulation infinie de capital ne peut plus résister aux désastres sociaux et environnementaux actuels.(...)
Si l’écosocialisme se positionne comme héritier de la longue tradition socialiste, il cherche à apprendre des erreurs du passé et condamne particulièrement ce qu’on a appelé le « socialisme réel » c’est-à-dire la tentative d’application des thèses marxistes dans l’ex-Union Soviétique. Il y a donc une volonté de refonder ce socialisme en prenant en compte l’écologie et en le libérant ainsi de ses scories productivistes. L’urgence écologique ne peut pas laisser de côté les grandes inégalités sociales et, inversement, les exigences d’équité sociale ne doivent pas être pensées indépendamment des impératifs écologiques. Il faut donc à la fois repenser les rapports des êtres humains avec la nature et transformer les rapports des êtres humains entre eux : « L’enjeu planétaire de ce processus de transformation radicale des rapports des humains entr’eux et avec la nature est un changement de paradigme civili­sa­tionnel, qui concerne non seulement l’appareil productif et les habitudes de consommation, mais aussi l’habitat, la culture, les valeurs, le style de vie. » Ce programme ambitieux de changement de société ne peut se faire sans une planification qui doit être à la fois écologique, sociale et démocratique. Cette planification a pour but de penser simultanément le court terme et le long terme, de ne pas les opposer, afin de mettre en place une transition qui soit la plus courte et la moins douloureuse possible. (...)
La planification sociale suppose la propriété collective des moyens de production, une égalité sociale et la fin des inégalités économiques. Les différentes crises actuelles nous obligent à penser de nouvelles émancipations collectives des dominés tout en les articulant avec les exigences de protection de l’environnement. Comme le constate Hervé Kempf, « le système social qui régit actuellement la société humaine, le capitalisme, s’arc-boute de manière aveugle contre les changements qu’il est indispensable d’opérer si l’on veut conserver à l’existence humaine sa dignité et sa promesse ». La lutte contre l’oligarchie démontre que les classes sociales, et donc la lutte des classes, n’ont pas disparu.(...)

Sur la "condamnation du productivisme dans l’ex-Union soviétique", voir sur LGS l’article de Paul Ariès et les commentaires qu’il a suscités. L’article ci-dessus de Guillaume Suing sur Cuba, "Socialisme cubain et agroécologie : Le renforcement mutuel", donne une image claire et vivante de ce que peut être un écosocialisme réel.

19/10/2017 18:55 par Assimbonanga

@CN46400, merci de me croire ;-). Le lait chèvre n’était pas un détail puisqu’il a permis à une famille avec 3 enfants de vivre et d’étudier (grâce aux bourses).
Merci à Autrement pour le texte. Un truc qui n’est pas un détail mais que l’on n’ose à peine évoquer, ou alors seulement à voix base : " La planification sociale suppose la propriété collective des moyens de production ". Aïe, aïe, aïe. Allez dire ça à des agriculteurs. Pourtant, on peut quand même se poser la question : de la qualité et de la quantité de l’eau et de la terre dépend la santé de tous. Quand un agriculteur assèche une parcelle en zone humide, et si chacun le fait, il n’y aura plus de château d’eau de la France.
L’agriculteur, qui est un patron, propriétaire de l’outil de travail, prend des décisions en fonction de ses intérêts, pas de celui du bien commun que ce soit pour le glyphosate, ou pour des bâtiments de dimensions industrielles ou les énormes engins ou les labos en matière plastique où le lait a bien du mal à cailler convenablement sans devoir augmenter les quantités de présure et le sel. Sans parler de tous ces maraîchers bio qui ne peuvent plus se passer de serres en plastique.
Ces questions-là parfois me tarabustent.

19/10/2017 21:35 par Daniel BESSON

Cit : [ Le PNUD sauf erreur a fait le calcul, si les salaires sont très bas à Cuba, le niveau de vie réel du cubain moyen est bien plus élevé, il atteint voir dépasse le niveau de vie moyen mondial, ce qui, compte tenu du blocus US, est remarquable ! ]
Il est clair que le " niveau de vie " mesure la proportion d’une population qui a accès à un certain nombre de services , dont la plupart sont socialisés à Cuba , et de biens avec ses revenus .
Le niveau de vie des Français en 1950 était élevé malgré les difficultés liées à la reconstruction mais ce niveau de vie c’était celui de l’époque où il fallait faire chauffer son eau dans une bouilloire , où l’on faisait la lessive avec une lessiveuse , où l’on se lavait dans un " sabot " et où on conservait ses aliments dans une glacière .
Mon niveau de vie aujourd’hui c’est celui de mes parents , mais j’ai un mitigeur thermostatique , j’utilise une machine à laver A++ qui ne me dérange pas , je me lave sous une douche et je conserve mes aliments dans un réfrigérateur avec un générateur d’oxygène actif .
Les Cubains vivent " bien " , buen vivir , mais vivent " bien" dans un pays où règne la pénurie
¿ CUBA ? ¡ NO GRACIAS ! ( Was : ATOMKRAFT ? NEIN DANKE ! )

20/10/2017 00:35 par Emilio

La penurie de Cuba , n a pas ete voulue par les cubains , mais conjoncturelle , face a l effondrement d un partenariat avec l URSS . 1994 a été l annee la plus difficile, et l imperative necessite de survivre , sans recours possible de l exterieur , ni par les amis disparus du bloc sovietique , ni par l embargo tenace des rancoeurs de l ennemi de Washington.

La question fut , comment faire pour vivre encore ?

La sante et l education pouvaient continuer , mais plus l agriculture conventionnelle , faute de pouvoir payer des intrants fertilisants de synthese importe , ainsi que le petrole importe.

Il n y avait pas d autres choix que de faire avec cette situation . De la , s est developpe l agro -ecologie , avec de nombreux agronomes US , desireux d aider Cuba son peuple et sa revolution marxiste. Des expertises et des retours d experience dans ce domaine , pour aller vite sans recherches hasardeuses , puisque déjà experimentees .

La dessus s est greffe un mouvement social tres important en Amerique du sud , ne au Bresil , le mouvement des paysans sans terre. Eux ont amene un autre concept , de type « survival » , le concept de souverainete alimentaire .
On pourrait croire que c est un concept de nos aïeux , passeistes , depasse dans un monde globalise . Meme le Venezuela , riche en petrole , ne comprenait pas dans les faits , l importance primordiale de ce concept . La douche fut tres froide , quand les USA ont elargi cette faille de dependance , en diminuant le prix du petrole international , en petro-dollar obligatoire a l epoque , et l augmentation du prix du $. Les penuries ont alors commence , y compris avec les retentions d aliments , les penuries organisees par le secteur prive d entreprenariat , qui avait un but politique , ( leur idee vient de la Cia) d effondrement du chavisme et le retour des ressources du Venezuela , dans les mains de l Empire US.

Ce concept de souverainete alimentaire , est donc dependant du capitalisme dominant , de ses choix de pressions, ou de ses aleas . Les guerres , economiques , financieres , ou pire encore militaires , peuvent etre amorties dans leurs consequences , par ce concept la de souverainete alimentaire . Valable pour tous les pays .

Etes-vous si sûr que l agenda de Washington ne prevoit pas pour l Europe une prochaine guerre militaire ?
Les sanctions contre la Russie et les pressions de l Otan aux frontieres memes de leur pays …une guerre impossible , vraiment ?

Combien d autonomie de nourriture pour les pays ? En general 3 a 4 mois maxi .. a cause de cette mondialisation , de la dependance aux marches , aux transports etc.. Il se peut alors , que devant de tels evenements d ampleur , que certains , qui ne pensent pas ainsi aujourd hui , pensent differemment.. que Cuba , et son adaptation a de nouvelles donnees , a eu RAISON .

CUBA SÍ !

20/10/2017 01:29 par Emilio

Suite de…
CUBA SÍ !!!

Un lien du mouvement des paysans sans terres , La Via Campesina ( La Voix Paysanne )

Les paysan-ne-s de plus de 70 pays se retrouvent pour construire la souveraineté alimentaire
21 JUILLET 2017 TOUS LES MEDIAS ONT RELAYE CES CONFERENCES ( Humour ironique d un edente qui a du mordant )

https://viacampesina.org/fr/paysan-ne-s-de-plus-de-70-pays-se-retrouvent-construire-souverainete-alimentaire/

20/10/2017 08:06 par Assimbonanga

... et tout ce progrès technologique s’accompagne d’une production de déchets et de pollutions, en amont, en aval , en périphérie et en Afrique. Le problème n’est plus de savoir s’il y aura une catastrophe générale, mais quand. Irrintzina (film) nous donne une dizaine d’années.
Profitons et achetons encore quelques cafetières à capsules supplémentaires dans ce laps de temps !

20/10/2017 08:24 par CN46400

@Assimbonanga
" La planification sociale suppose la propriété collective des moyens de production "
C’est juste, et faux en même temps. Parce que que cette phrase ne différencie pas, les petits moyens de production, des grands. En plus elle suppose l’exploitation collective alors que rien ne l’oblige et qu’on peut être un exploitant individuel, ou familial, sans propriété, d’un moyen de production collectivisé, en usufruit gratuit (Chine ou Cuba...).
Chez nous, bien des paysans ne sont, sans en être toujours conscients, plus propriétaires de l’appareil de production qu’ils animent. Ils sont, comme bien des patrons des PME, les obligés des banques, en route vers la pointeuse du prolétariat, fabricants de profits pour le compte de la bourgeoisie qui possède et commande la finance ....

20/10/2017 12:09 par Autrement

Les Cubains vivent " bien " , buen vivir , mais vivent " bien" dans un pays où règne la pénurie

Du haut de son mitigeur thermostatique, Daniel Besson a visiblement négligé de lire le rapport de Cuba sur les effets du blocus :
https://www.legrandsoir.info/rapport-de-cuba-sur-le-blocus-2017.html

20/10/2017 15:25 par Assimbonanga

Il me semble qu’en Hollande, il y a aussi un système d’usufruit à vie. A vérifier.
Oui CN46400, j’ai bien la notion qu’ils sont les obligés des banques, mais justement là-aussi, il y a toutes les nuances entre petits moyens et gros... et là, on va s’y crever la paillasse à tout décrire ! La "défiscalisation" a atteint cette corporation, mais + ou -, selon les cas et il ne faut pas tous les mettre dans le même panier. C’est le préalable à toute discussion.
Pour avoir à déclarer un revenu très bas (ils gagnent 350 €/mois !!!) , il faut avoir de l’amortissement, donc du crédit, donc acheter de nouveaux matériels et certains plus que d’autres ont tendance à s’enferrer (volontairement) dans ce cercle vicieux. Il reste encore la notion de libre arbitre et on ne peut pas pleurer sur le sort de ceux qui jouent par trop avec le feu. Surtout que 20% des syndiqués ( la conf’) ont compris qu’il faut se montrer raisonnables et calculent d’abord la faisabilité et l’équilibre de vie avant de foncer dans l’agrandissement et les tracteurs neufs. Par leur positionnement, ils sont la démonstration qu’il est possible de faire autrement que la ligne FNSEA.
Le fait est que, arrivé à la retraite, si vous n’avez pas bouffé vos culottes, vous êtes propriétaire de tout un parc de matériel qui vous permet encore de faire du bois, de menus travaux variés qui vont de sciage, charpente à maçonnerie, terrassement et j’en oublie.

21/10/2017 12:14 par Daniel BESSON

Cit : [ Du haut de son mitigeur thermostatique, Daniel Besson a visiblement négligé de lire le rapport de Cuba sur les effets du blocus : ]
1- Un état a le droit d’adopter la politique commerciale qu’il juge nécessaire à ses propres intérêts Y compris en sanctionnant des entreprises étrangères . Si une entreprise Allemande qui conçoit et fabrique des scanners médicaux désire vendre ses appareils à Cuba elle doit assumer le risque d’être sanctionnée aux Etats-Unis .
2- De 1961 à 1991 , Cuba a bénéficié de l’appui du " camp socialiste "
3- Le " buen vivir " n’a pas besoin du méchant Occident capitaliste et impérialiste .
4- Pour la petite histoire , l’Espagne Franquiste a été l’un des rares états Occidentaux à commercer avec Cuba et en payer le prix par la mort de civils mais aussi de marins ayant un statut militaire naviguant sur un bateau de commerce ! Je vous laisse chercher son nom ...

21/10/2017 18:33 par Emilio

Du Droit de l Onu ?

2 Etats > USA , et son accolyte Israël , votent le blocus depuis des decennies , contre 191 Etats du monde. Et ça marche ! Et ce sont quelques decideurs qui choisissent cette politique repressive aux USA et Israël .. ce qui diminue encore la quantite de ceux qui sont acharnes , fanatiques pour maintenir le blocus .

Democratie a scrutin majoritaire ou bien democratie bidonnee ?

« 3- Le " buen vivir " n’a pas besoin du méchant Occident capitaliste et impérialiste . »
On ne vous le fait pas dire , et les cubains vivraient surement mieux sans blocus , alors volonte de punir ad eternam ?

Les petites histoires qui servent a noyer la Grande ?

22/10/2017 09:53 par Assimbonanga

CN46400, "la pointeuse du prolétariat", c’est quand on a tout perdu et qu’on ne possède pas l’outil de travail. (J’avais peur de pas avoir été assez compréhensible). Outil de travail : bâtiments, terres, cheptels, tracteurs, moissonneuses, charrues, engins divers et variés, gîtes à la ferme, chambres d’hôtes, boutique de vente directe, chaudières, lave-linge, quad, fourgonnette, ...

24/10/2017 08:01 par CN46400

@ assimbonanga
on pointe dans le prolétariat lorsqu’on ne peut plus vivre sans être obligé de travailler. Le plus grand propriétaire de la terre est un prolo si les revenus de ses propriétés sont insuffisants pour assurer sa survie physique, et qu’il doit vendre sa force de travail pour cela. C’est une situation de plus en plus courante dans l’agriculture....Au fait la "coolitude"à Cuba ?

Marx distingue la propriété "bourgeoise", celle qui rapporte des profits, de celle dont on jouit et qui "coûte". Une auto rapporte pour un chauffeur de taxi, elle coûte pour un particulier....

25/10/2017 09:29 par Assimbonanga

CN46400, je pense avoir apporté à notre moulin un bon nombre de détails concrets de ce milieu agricole. Après ça, chacun est libre de faire semblant de n’avoir pas compris. Le principal syndicat agricole a mis au point une communication blindée à base de victimisation et d’une forme d’apologie du suicide que je redoute beaucoup et que je condamne. N’est-il pas étonnant que dans les reportages à la télé chaque agriculteur parvienne à ne gagner que 350€ par mois quels que soient les cas ? Pourquoi certains n’en tireraient-ils pas 700 ou 1250 € ? Comment obtiennent-ils systématiquement un chiffre si homogène pour des situations si variées ? Et si cela découlait d’un calcul comptable savamment organisé ?
Heureusement, des cas particuliers viennent de temps à autre démontrer que des individus ont fait acte de libre arbitre pour s’y prendre autrement et qu’ils parviennent à s’en sortir très bien sans (par exemple) glyphosate puisque, par conséquent, ça leur fait une dépense en moins !
Le pire dans cette affaire, c’est que leur syndicat majoritaire est censé les défendre alors qu’il promeut au contraire une politique de compétition entre eux où seuls les plus forts gagneront. La course à l’agrandissement ne peut se faire qu’en détruisant son voisin.

14/01/2018 17:45 par Maxime

Bonjour, Mr @guillaume Suing et merci pour votre article.
Y a-t-il des livres de références en ANGLAIS(ou traduits) pour approfondir sur le sujet ?
Notamment des qui présentent la logistique :
- roulement des équipes et cadences
- achat/entretien du matériel
...etc...
Car je souhaiterais adapter et essayer de le mettre en place au Canada et à Lyon(dans le cadre d’un kibboutz péri-urbain).

Cordialement

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