RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
17 

Un peu de respect, bordel de merde !

Une adresse à ceux qui "revisitent" l’histoire du Che...
Merde, merde et merde !! Je viens de faire, comme d’hab, ma revue de presse. Ce matin, c’est « A mort le Che ! » avec l’éminente spécialiste de la sexualité de DSK, qu’elle appelle fort élégamment le « roi des porcs » dans son best seller malodorant, et interdit, « Belle et bête »...

Un livre sulfureux, pour « vendre ».
Cette dame, de « haut » niveau scientifique, recommence une opération du même acabit avec Che. De la psychologie de bazar, des rumeurs élevées au rang de vérités historiques, des ragots de bistrot... On connaît la dame et son éthique. Mais que « Sud-Ouest dimanche », un journal d’ordinaire de qualité, où j’ai de nombreux amis, lui cire les pompes, je ne le comprends pas. Ou plutôt si, je comprends tout.
 
Les « décideurs » ont converti en mercenaires de la plume, pour défendre le système, des littérateurs vénaux, afin de cracher sur le Che. Nous l’avons déjà écrit. Mais la ficelle est aussi grosse qu’une bitte d’amarrage (rien à voir avec les phantasmes de la dame). Ce sont les stigmatiseurs qui se couvrent de crachats. Mais attention, en criminalisant le Che, c’est d’abord nous qu’ils visent, nous tous qui voulons rompre avec le capitalisme. Il ne doit pas y avoir d’alternative ! Le capitalisme est l’état naturel de la société... Point à la ligne. Escrocs !
 
Et pourtant, une information plurielle aurait été possible aujourd’hui. Quasiment aucun journal n’évoque l’excellent documentaire de Tancrède Ramonet, ce soir, sur la 5. Tancrède porte le nom de son père, et sent le « rouge et noir ». Et puis il y a aussi le livre « Vive le Che ! » qui depuis juin fait son chemin, remplit les salles, sans l’aide des médias dominants nationaux. Avec les coups de main de quelques journalistes locaux, qui eux, respectent la déontologie du métier. Et pas parce qu’ils parlent de mon bouquin, mais parce qu’ils le confrontent, ont le courage de ramer à contre-courant, et d’envoyer bouler les idées dominantes.

Un spécialiste, y compris reconnu, parce qu’il est, et reste, communiste, qu’il n’a pas trahi, qu’il assume ses engagements, avec liberté, critique et fidélité, demeure, pour les « chiens de garde », un « dangereux communiste ». Je m’en réjouis presque. Même affaibli, nous continuons à leur pourrir la vie.
 
Au nom des miens, je l’ai répété mille fois, j’essaie d’être communiste. Jusqu’au bout. Que l’on attende de moi aucun exhibitionnisme, aucune repentance obscène. Je suis bien dans mon identité. J’ai des amis libertaires, trotskistes, prêtres, occitanistes, arabes, palestiniens, gitans, hamonistes, malabaristes... J’apprécie la capacité d’écoute et la simplicité de Pierre Laurent. J’aime la verve et le charisme de Mélenchon, ses meetings « pédagogiques », d’éducation populaire ; mais je n’accepte pas que qui que ce soit me demande de renoncer à ce que je suis. Je n’ai pas besoin de label, ni de passer sous les fourches caudines de la « radicalité ».

Radicalisme, rupture, radicalité, révolution, anticapitalisme, horizon communisme, socialisation, lutte des classes, internationalisme, ne sont pas pour moi des vains mots, ni des mots marketing. Ils structurent ma vie ; j’ai beaucoup donné, je ne demande en retour que le respect. Je ne supporte plus les invectives entre frères de combat de classe, les petits calculs politiciens, « hégémoniques »... Je ne suis ni mélenchoniste, ni hamoniste, ni suiviste..., peut-être « ortiziste », et simplement révolutionnaire, donc critique.
 
Je suis immensément heureux que le PCF rende hommage au colonel Fabien, ce lundi à 18h30, à ce Che que brandissaient les « gauchistes » en mai 1968, et que les miens considéraient alors comme un irresponsable, un boute feu, un exportateur de révolution, etc. Le Che était un communiste « sui generis », comme tous les jeunes qui en ces années 1960, libérés des dogmes soviétiques par la révolution cubaine, prirent les armes au nom de l’expérience, et l’espérance, cubaines. Et en moururent. Ils allèrent jusqu’au bout d’un sacrifice consenti. Ce sont nos frères, nos camarades. Ils sont des nôtres. Il était temps de les revendiquer... Miguel Henriquez, Roque Dalton, Tamara, les camarades tupamaros, montoneros, de l’ERP, guérilleros guatémaltèques, fondateurs du Front sandiniste, du Front Farabundo Marti, etc. Ils sont patrimoine commun, comme le Che, patrimoine commun de tous les révolutionnaires.

Jean ORTIZ
L’humanité Dimanche, 8 Octobre, 2017.
 
P.S. : Je rentre d’Auch, d’un débat au Centre culturel espagnol, sur le Che. Salle comble, une quarantaine de bouquins vendus. En bas, d’en bas, partons à la reconquête de nos valeurs, de nos utopies...

AJOUT DU GRAND SOIR :

»» https://www.humanite.fr/blogs/un-peu-de-respect-bordel-de-merde-643269
URL de cet article 32419
  

Même Auteur
Vive le Che !
Jean ORTIZ
Comment expliquer en 2017 le prestige têtu de Che Guevarra, la fascination qu’il exerce encore et toujours ? Le nouvel ouvrage de Jean Ortiz propose une analyse et un point de vue fournis et argumentés, à contre-courant des poncifs et des contre-vérités qui ne manqueront pas de ressurgir en ce cinquantième anniversaire de son assassinat. Il est évident que se joue sur cette figure du combat anticapitaliste comme dans son legs au mouvement pour l’émancipation humaine, une bataille toujours aussi (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"On pourrait penser qu’un pays qui peut équiper chaque flic comme un soldat pourrait équiper chaque médecin comme un médecin"

Jeff Bercovici

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
123 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.