D’abord, condoléances et soutien compassionnel à la famille de la victime, un adhérent de la CP.
En attendant et en exigeant que toute lumière soit faîte sur ce nouvel incident, on ne peut que déplorer de tels faits ; depuis trop longtemps des ordres sont donnés conduisant gendarmes et policiers à avoir la gâchette trop facile (balle réelle, grenade défensive meurtrière, passage à tabac,nassage, gazage, taser et flash ball....).
Les ordres viennent du pouvoir en place. Si il s’agit ici d’un cas isolé, il est clair qu’il s’inscrit dans un cycle plus général de répression étatique violente établi sous Hollande et non remis en cause par Macron. Il faut se souvenir qu’en mai 2013, le grand capital a prescrit des régimes autoritaires en Europe * !
Dans son rapport paru ce mercredi 31 mai, Amnesty international déclare que l’état d’urgence, en vigueur depuis 18 mois en France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a été "dévoyé" et employé de manière "abusive".
Intitulé "Un droit, pas une menace : restrictions disproportionnées aux manifestations sous couvert d’état d’urgence", ce rapport dresse une liste de manifestations interdites, d’arrestations préventives et de violences "disproportionnées" exercées sur des manifestants, survenues après l’instauration de ce régime d’exception, décrété le 13 novembre 2015 au soir des attentats de Paris et Saint-Denis, qui ont fait 130 morts.
Amnesty international montre que "Les mesures d’urgence ont été prises pour restreindre des droits"
D’après des chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur à Amnesty international, les préfets ont eu recours à leurs pouvoirs d’urgence pour signer 155 arrêtés interdisant des manifestations en 18 mois. Quelque 639 mesures restreignant le droit de circuler ont été prises "explicitement" pour "empêcher des personnes de participer à des manifestations", notamment contre la Loi travail.}
Des violences "excessives, disproportionnées et arbitraires"
Selon l’ONG de défense de droits de l’Homme, policiers et gendarmes se sont par ailleurs rendus coupables de "violations des droits humains" lors du maintien de l’ordre de rassemblements publics. Un grand nombre de violences "excessives, disproportionnées et arbitraires" ont été commises par les forces de l’ordre contre les manifestants, affirme Nicolas Krameyer, responsable du pôle liberté chez Amnesty France.
La violence subie par les militants et simples citoyens solidaires induit d’autres violences subies par les forces de l’ordre. Celles-ci ne doivent légitimer cela.
*Dans un document publié à la fin du mois de mai 2013, le géant des banques d’investissement américain JPMorgan Chase réclamait l’abrogation des constitutions démocratiques bourgeoises établies après la Seconde Guerre mondiale dans une série de pays européens et la mise en place de régimes autoritaires.
Le document de 16 pages a été réalisé par le groupe Europe Economic Research de JP Morgan et est intitulé « L’ajustement de la zone euro – bilan à mi-parcours. »
Pour commencer, JP Morgan affirme que des mesures financières sont nécessaires pour garantir que les principales institutions d’investissement comme JPMorgan puissent continuer à engranger d’énormes bénéfices de leurs activités spéculatives en Europe. Ensuite, les auteurs soutiennent qu’il est nécessaire d’imposer des « réformes politiques » destinées à supprimer l’opposition aux mesures d’austérité massivement impopulaires qui sont appliquées au nom des banques.
Pour les analystes de JPMorgan, ceci n’est cependant pas suffisant. Ils exigent de la part de la BCE une « réponse plus spectaculaire » à la crise.
Quelles que soient les inexactitudes historiques contenues dans leur analyse, il ne peut y avoir l’ombre d’un doute que les auteurs du rapport de JPMorgan plaident pour que les gouvernements adoptent des pouvoirs de type dictatorial afin de mener à bien le processus de contre-révolution sociale qui est déjà bien avancé à travers toute l’Europe.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les classes dirigeantes discréditées de l’Europe étaient parfaitement conscientes que la Révolution russe demeurait une inspiration pour de nombreux travailleurs. Elles se sont senties obligées de faire une série de concessions à la classe ouvrière dans le but d’empêcher une révolution – sous la forme précisément de protections sociales et constitutionnelles, dont le droit de manifester, ce que JPMorgan aimerait à présent aujourd’hui voir aboli.
. Afin d’éviter une révolution sociale dans la période à venir, ses analystes préviennent qu’il est indispensable que les gouvernements capitalistes partout en Europe se préparent aussi vite que possible à mettre en place des formes de régime dictatoriales.
C’est la voix authentique du capital financier qui parle. Il faut rappeler que JP Morgan est profondément impliqué dans les opérations spéculatives qui ont dévasté la vie de centaines de millions de travailleurs partout dans le monde. En mars 2013, une commission du sénat américain avait rendu public un rapport de 300 pages documentant les pratiques criminelles et la fraude réalisées par JP Morgan, la plus grande banque des Etats-Unis et le plus grand agent de produits dérivés du monde.
Le macronisme au pouvoir en France n’est qu’une application hexagonale de cette sombre doctrine. Qui a déclaré "qu’il faudrait cracher du sang" ?
Il faudra s’en souvenir au moment de voter dans les semaines à venir.