RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Un peu d’histoire n° 12 : le rôle du Mexique pendant la guerre civile espagnole

Actualité oblige, cet épisode d’histoire ne sera pas la troisième partie du dossier sur la guerre civile espagnole (voir la partie 1 sur l’avant-guerre ; et la partie 2 sur la guerre civile) qui devait être consacrée aux Brigades internationales. Toutefois il s’intègre parfaitement dans ce travail car il sera question du rôle du Mexique dans ce conflit.

Suite au coup d’Etat dont a été victime Evo Morales, le gouvernement mexicain lui a offert l’asile politique, à lui, ainsi qu’à son vice-président. Décision salvatrice car quelques heures à peine après avoir démissionné Evo Morales était visé par un mandat d’arrêt dans son pays. Son crime ? Sans doute avoir multiplié par trois le PIB par habitant de la Bolivie, d’avoir diminué l’extrême-pauvreté de 38% à 15%, d’avoir nationalisé les ressources naturelles et minières du pays, et d’avoir développé une multitude de programme sociaux. Mais cet acte du gouvernement mexicain n’est, en réalité pas une surprise pour quiconque connaît l’histoire de la solidarité dont fait preuve ce pays.

En effet, lors de la guerre civile espagnole, le Mexique fut l’un des seuls pays à venir en aide à la République espagnol (avec l’URSS).

Dès 1931, et la proclamation de la Seconde République espagnole, les deux pays se rapprochent. Il est assez logique donc que le Mexique adopte une position pro-républicaine, lorsque éclate la Guerre civile. D’autant plus que le président Mexicain de l’époque, Lazaro Cardenas, mène une politique similaire à celle du Frente popular (réforme agraire, alphabétisation, nationalisation du pétrole mexicain, augmentation des droits des salariés dans les villes et les campagnes etc.).

Le Mexique va refusé la politique de la non-intervention prônée par les démocraties occidentales. Même si le Mexique n’a pas le poids des grandes puissances européennes, ou des Etats-Unis, il tente d’alerter la communauté internationale à la Société des Nations (SDN). En réalité le Mexique agit à son échelle, ni plus ni moins. Et, s’il n’envoie pas de conseillers ou de chars d’assauts, comme le feront les Soviétiques, il fait parvenir aux républicains de la nourriture, du pétrole, des faux passeports et des papiers, ainsi que des armes légères. Les autorités mexicaines encouragent par ailleurs l’ambassade républicaine à organiser des soirées afin de favoriser l’enrôlement de volontaires. Les sources divergent sur le nombre de Mexicains qui s’engageront au sein des Brigades internationales. Car, si Lois Elwyn Smith estime leur nombre à 150, Thomas Hugh le rabaisse à 90. En revanche Pedro Vives avance lui le nombre, plus important, de 454.

De plus le gouvernement mexicain se décide, rapidement, à accueillir sur son sol des réfugiés de la guerre. L’ambassade mexicaine en Espagne va ainsi accueillir entre 600 et 800 personnes. Parallèlement, des centaines d’orphelins Espagnols sont conduit au Mexique. De même, après la Retirada, c’est-à-dire après l’exil des républicains qui venaient de perdre la guerre civile, le Mexique va prendre en charge des combattants des Brigades internationales, notamment ceux ne pouvant retourner dans leur pays d’origine. Au total plusieurs milliers d’espagnols trouveront refuge au Mexique. Dès 1945 le pays latino-américain accueille le gouvernement républicain en exil. Surtout, jamais le Mexique ne reconnaîtra le régime de Franco. Il faudra attendre 1977, soit deux ans après la mort de ce dernier, pour que les deux nations reprennent des relations normales.

Aujourd’hui le Mexique est encore salué pour ses efforts d’accueil. Le Haut Commissariat des Nations Unis aux réfugiés (HCR) a ainsi récemment félicité le Mexique pour sa politique alors que le pays fait face à une demande d’asile croissante (2 100 en 2014, 48 000 au début de l’année 2019).

Le prochain épisode d’Un peu d’histoire terminera le dossier sur la guerre civile espagnole et sera consacré aux Brigades internationales.

»» https://lesnouvelleslibres.com/2019/11/17/un-peu-dhistoire-12-le-role-...
URL de cet article 35449
  

Même Thème
Figures Révolutionnaires de l’Amérique latine
Rémy HERRERA
Cet ouvrage propose au lecteur sept chapitres consacrés à quelques-uns des révolutionnaires les plus importants d’Amérique latine et caribéenne : Simón Bolívar, José Martí, Ernesto Che Guevara, Hugo Chávez, Fidel Castro et Evo Morales. L’Amérique latine et caribéenne offre depuis le début des années 2000 l’image de peuples qui sont parvenus à repasser à l’offensive, dans les conditions historiques très difficiles qui sont celles de ce début de XXIe siècle. C’est cette puissante mobilisation populaire qui est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Sous une dictature, il y a une chose pour laquelle nous avons plus de chance que vous en Occident. Nous ne croyons à rien de ce que nous lisons dans la presse, à rien de ce que nous voyons à la télévision, parce que nous savons que c’est de la propagande et des mensonges. Contrairement aux Occidentaux, nous avons appris à voir au-delà de la propagande et à lire entre les lignes et, contrairement à vous, nous savons que la vérité est toujours subversive.

Zdener Urbanek

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.