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Le sommet des Amériques 2009

Une Histoire à suivre…

Le sommet des Amériques de Trinidad est terminé. Échec ou réussite ? A suivre ou sans suite ?

Le sommet de Trinidad aura été un sommet des Amériques où le dialogue d’égal à égal aura été un préalable aux discussions. Nos médias disent qu’Obama a tendu la main… Ma perception très personnelle est que Chávez lui a tendu la main, du début à la fin. Il faut voir son intervention pendant la session plénière où il lui a répété : « I want to be your friend ». Obama bien que très sympathique, est tout de même resté sur ses positions. Un discours légèrement moins paternaliste, mais toujours "exigeant".

Est-ce le dernier sommet des Amériques ? Sûrement le dernier sans Cuba. Jamais les présidents et présidentes d’Amérique latine n’accepteront un autre sommet sans Cuba. Évidemment, Obama a en quelque sorte les mains liées pour décider rapidement du sort de l’embargo contre Cuba. Il ne peut se permettre de déclarer sans condition une levée du blocus. Mais, paradoxalement, il doit le faire. L’Amérique latine l’EXIGE.

Le sommet de Trinidad se termine sans unanimité sur la déclaration finale. C’était une évidence dès le début. Ce sommet fut le sommet d’un seul point très important. Le blocus contre Cuba. Quoi que l’on dise, seulement ce point a tout dominé. Quoi que l’on dise, au niveau de l’échec ou la réussite du sommet, peu importe les sourires, le sommet a révélé une impasse vis-à -vis de Cuba. Souhaitons que cette impasse soit temporaire. Obama devra bien manoeuvrer pour satisfaire l’Amérique latine, sinon, toute coopération sera impossible.

La déclaration finale est insignifiante. Par contre, cette rencontre chaleureuse, humaine et franche a permis au président des États-Unis de finalement connaître la bête noire et les amis de la bête noire. Il a pu rencontrer l’indigène chiqueur de coca et toutes ces mauvaises personnes qui n’ont pas à coeur la croissance économique des multinationales. Ces mauvaises personnes qui mettent un peu trop la condition humaine avant les dogmes de l’église économique. Il faut voir la première intervention de Chávez lors du sommet. Quinze minutes. Même sans comprendre l’espagnol, C’EST UN MUST. Pour tous ceux qui veulent SÉRIEUSEMENT connaître un peu mieux cette bête noire et l’Amérique latine, IL FAUT VOIR cette intervention. Cette intervention jamais nos télés et nos médias nous la montreront. Il faut passer par les sites latinos américains (on parle de censure en Chine… !). Quinze minutes qui résument TOTALEMENT tout le sommet. De son Histoire du début à sa fin. Personne de nos vaillants journalistes ne va parler de cette intervention. Si jamais ils en parlent, ils ressortiront hors contexte quelques mots du gros verrat pour nous le faire haïr encore plus. Voilà pourquoi VOUS DEVEZ L’ÉCOUTER dans son intégralité. A défaut de le comprendre, si vous ne connaissez pas l’espagnol, il faut au moins le voir. Sa gestuelle est aussi éloquente. Son horrible faciès de rougeaud mal dégrossi transmet la franchise et le discours direct, sans aucune hypocrisie.

Des discours politiques sans hypocrisie, ici, nous n’avons jamais connu ça. Ceux et celles qui n’ont pas cette hypocrisie ne se font pas élire. Ici, dans nos pays "démocratiques", étrangement, on préfère les mensonges de Bush, de Harper, de Charest, de Ignatief plutôt que la franchise des Chávez, Fernandez, Morales. IL FAUT VOIR CHà VEZ.

http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?23114 Visionnez : « Chávez en su primera intervención en la plenaria »

Je vous en traduis quelques extraits : (passage à 5 minutes 20 secondes du début)

« Je crois que le président [Obama] est un produit du changement qui s’opère dans toute l’Amérique. Je crois que l’Amérique du Nord se "Sud-américanise" !

Il y a des changements véritables : Un noir président des États-Unis (Chávez sourit) !

Il faudrait remercier Evo Morales un président "indien" et Lula un président syndicaliste ou Cristina une présidente "perronista".

Ce changement donne l’espoir d’avoir enfin des États-Unis "beaucoup meilleurs" (mucho mejor) et frère avec nous tous, EN PAIX (Chávez appuie son mot "EN PAZ") et avec beaucoup de respect envers nous tous. »

A 10 minutes du début :

« Nous ne sommes pas une court arrière, nous ne sommes pas une colonie, nous sommes des peuples libres… ça me fait bien plaisir de saluer le président Obama : « I want to be your friend » Venezuela veut être ami des États-Unis. (applaudissements). Nous sommes les amis de tous ici. Tous sont amis, tous sont frères. »

A 11 minutes 20 secondes du début :

« Je vais proposer une espièglerie, une facétie, le prochain sommet des Amériques pourquoi ne le faisons-nous pas à La Havane ? (applaudissements) »

Il faut voir aussi Cristina Fernandez. Quel discours ! Quelle femme ! Quelle présidente

Et Evo Morales. L’indien chiqueur de coca !

Il faut les voir et les écouter. Bizarrement lorsqu’on les écoute bien, on s’aperçoit que contrairement à ce que nous rapportent nos braves médias qui manipulent notre vision du monde, ces gens ne disent pas des niaiseries.

Il faut prendre le temps de les voir et de les entendre, parce qu’ici, jamais on ne vous rapportera fidèlement leur propos et surtout leur sincérité et leur franchise.

http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?23116

Ce fut un excellent sommet. Une réussite sur le plan humain. De voir des "adversaires" se serrant la main, doit être considérée comme une victoire.

Par contre, un échec sur le plan de la déclaration finale décidée d’avance et "indiscutable". Une déclaration insignifiante, comme à peu près toutes les déclarations finales le sont. Quelques mots pour charmer le bon peuple, comme la musique finale jouée par le gros orchestre de ces films US qui finissent toujours bien et où le bon, habillement salit et dépeigné, a réussi à vaincre. Il brandit son poing en l’air, le bon peuple a la larme à l’oeil et retourne s’endormir pendant que le monde continue ses injustices "incontournables" (sic). Malgré cette ridicule déclaration, il faut demeurer optimiste et penser que cette Histoire aura des suites. C’est donc une Histoire est à suivre…

Serge Charbonneau
Québec

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