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Une pensée critique. Dix choses curieuses au temps du coronavirus en Amérique Latine.

Le 15 avril 2020 Confrontés à la pandémie de coronavirus, certains personnages ont curieusement réagi. Cela vaut la peine de relever quelques unes de ces réactions pour mieux comprendre la position de chaque acteur dans la lutte contre le virus :

1. La Chine a envoyé une aide humanitaire à l’Amérique latine. Parmi les pays où la coopération chinoise est arrivée, il y a le Venezuela, qui a reçu une équipe de huit spécialistes chinois pour épauler le pays face à la crise sanitaire. L’équipe était composée de médecins et de scientifiques ayant vécu l’expérience du traitement du virus pendant son pic le plus élevé dans le pays asiatique. Avec eux, 22 tonnes de matériel médical sont arrivées, dont 500 000 tests rapides, des respirateurs, des combinaisons de protection, des lunettes, des masques et des gants. Avant cette dernière aide, 55 tonnes de matériel médical étaient déjà arrivées et d’autres sont attendues.

La Bolivie a reçu de la société chinoise Alibaba un don de fournitures médicales comprenant 100 000 embouts buccaux, 20 000 kits de réactifs pour tests viraux et cinq respirateurs.

L’Argentine a reçu 2 500 tests de diagnostic, 5 000 combinaisons de protection, 66 000 masques, 2 000 gants et 53 thermomètres numériques. 50 000 autres kits de réactifs et 10 respirateurs devraient arriver. La Fondation Alibaba enverra également plus de 50 000 kits, de sorte que l’Argentine pourrait disposer de plus de 150 000 kits de test grâce à l’aide convenue avec le géant asiatique.

Cuba a également reçu d’Alibaba un don de masques, de respirateurs et de tests de coronavirus. Cependant, le blocus maintenu par les États-Unis sur l’île a d’abord empêché l’arrivée du matériel médical dans le pays, imposant des méthodes et des itinéraires alternatifs qui ont rendu l’expédition plus coûteuse.

De même, l’aide annoncée par Jack Ma, fondateur d’Alibaba, comprend deux millions de masques, 400 000 tests rapides et 104 respirateurs à destination de 24 autres pays d’Amérique latine et des Caraïbes, dont le Brésil, le Chili, l’Équateur, la République dominicaine et le Pérou.

De même, une cargaison de 11 tonnes de matériel médical est arrivée au Mexique en provenance de Chine. Dans le deuxième vol pour aider le Mexique à faire face à la pandémie, 1,9 million d’embouts et 820 000 masques chirurgicaux sont arrivés. Le ministre mexicain des affaires étrangères, Marcelo Ebrard, a annoncé qu’un total de 20 vols sont prévus avec des fournitures pour combattre le COVID-19, avec une fréquence de deux à quatre voyages par semaine.

Les Etats-Unis pour leur part, dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, ont envoyé dans la région un groupe de destroyers, 10 navires gardes-côtes, des barges de débarquement, un avion de reconnaissance Awacs, un avion E-8 Joint Stars de soutien et de gestion des combats, des hélicoptères basés sur des destroyers et des gardes-côtes, des avions de surveillance P-8, une brigade de l’armée de terre, un nombre indéterminé de marins des gardes-côtes, des soldats d’infanterie, ainsi que des membres du corps des Marines et de l’armée de l’air. et une force d’opérations spéciales indéterminée dont l’objectif est d’effectuer un blocus naval pour empêcher le libre-échange avec le Venezuela et l’arrivée de fournitures médicales et de nourriture.

2) Teodoro Ribera Neumann, que ses amis appellent Teo, est un type tellement sale et puant que ses camarades de classe du lycée allemand de Temuco, dans le sud du Chili, l’ont appelé Peo Ribera au lieu de Teo (peo=pet en fr NDT). Il s’avère que Peo Ribera, qui est le chancelier de Sebastián Piñera, a déclaré dans une interview qu’il était très inquiet du "désastre" que le coronavirus causait au Venezuela. Regardons les chiffres :

Le Chili :

  • Population. 18 050 000 habitants, 25ème place mondiale en termes de contamination.
  • Total des cas : 7 917
  • Mort : 92
  • Guéris : 2 646
  • Cas par million d’habitants : 439
  • Cas actifs : 5 179
  • Taux de guérison : 33,42%.
  • Nombre de tests par million d’habitants : 4.228

Le Venezuela :

  • Population. 31 980 000 habitants, 119ème place mondiale en termes de nombre de personnes contaminées
  • Total des affaires : 197
  • Nombre de morts : 9
  • Guéris : 111
  • Cas par million d’habitants : 7
  • Cas actifs : 77 (tous hospitalisés, mais la plupart sont bénins)
  • Taux de guérison : 56,35%.
  • Nombre de tests par million d’habitants : 6.873

Quelque chose sent mauvais, M. Peo Ribera, et ce n’est pas exactement le Venezuela.

3. Depuis 2017, une campagne médiatique internationale a été lancée pour dire que des millions de personnes fuyaient le Venezuela en raison de la crise économique créée par le blocus et les sanctions des États-Unis et de l’Europe. Aujourd’hui, des milliers de Vénézuéliens d’Équateur, du Pérou et de Colombie se pressent à la frontière pour rentrer au pays. Si la situation est aussi critique qu’on le dit, pourquoi le font-ils, si des rivières de lait et de miel coulent dans les paradis où ils sont allés ? Pourquoi rentrent-ils ? Les autorités locales en Colombie, de bonne foi, aident à leur rapatriement, mais je me demande, si le Venezuela est un enfer comme ils le disent, leur bonne foi ne les ferait-elle pas participer à un génocide en coopérant pour mener ces migrants à la mort ?

Le maire de Bogotá a déclaré : "Nous ne pouvons pas leur payer le loyer, nous ne le payons pas aux Colombiens, encore moins aux Vénézuéliens. Nous payons déjà leur nourriture, leur naissance, leur crèche, leur maternelle et leur école, avec les impôts des habitants de Bogota. Nous payons cela depuis trois ans. Au contraire, au Venezuela, les plus de 4 millions de Colombiens qui vivent dans le pays et qui ont les mêmes droits sociaux que les Vénézuéliens inscrits dans la Constitution nationale ne retournent en Colombie... et pour cause !

4. Au Brésil, le président Bolsonaro a déclaré que le coronavirus est une simple "petite grippe" Il a dit qu’il était "inquiet (à propos du virus), mais toujours du côté des gens", et a ajouté avec une euphorie débridée que : "Beaucoup l’ont déjà contracté ce [le virus] malgré les précautions prises, cela arrivera tôt ou tard, les transports pleins, les stades pleins, le carnaval avec une foule incroyable. Il y a certainement un intérêt économique à provoquer cette hystérie. Le Brésil a atteint 25 262 contaminés et 1 532 morts. Le ministre de la santé Luiz Henrique Mandetta, ancien membre des forces armées, a appelé au respect de la quarantaine et de la distanciation sociale. Bolsonaro a pris la décision de le licencier. Jusqu’à présent, il n’a pas pu le faire, mais il continue d’insister. Les militaires s’y sont opposés. Qui commande au Brésil ?

5. En Équateur, on compte 7 603 cas de coronavirus, soit 458 par million d’habitants et 369 décès, bien que "le ministre de la santé, Juan Carlos Zevallos, ait présenté un rapport dans lequel il souligne qu’il y a 384 décès probables supplémentaires dus à l’agent pathogène au niveau national. Comme il est d’usage pour un président fort limité mentalement, qui fuit à chaque fois qu’il y a un conflit, le gouvernement équatorien a pris des mesures drastiques... en matière économique. L’Équateur est, sinon le seul, l’un des rares pays au monde où des corps sont jetés dans les rues et brûlés sans être identifiés. Le génie du gouvernement l’a conduit à donner des urnes en carton pour déposer les cadavres en putréfaction vu leur nombre.

6. Le président de la Colombie est un inepte, la nouvelle n’est pas fraîche, il l’a plus prouvé. Mais refuser de coordonner des actions avec le pays avec lequel il a la plus grande frontière, tout en le faisant avec les autres, est simplement criminel. Après avoir été "contraint à la mendicité" par les autorités sanitaires internationales, il a dû l’accepter à contrecœur lorsqu’il est devenu évident qu’il perdait le contrôle sanitaire de la frontière, car l’État colombien a depuis longtemps perdu d’autres types de contrôle au profit des bandes paramilitaires et des trafiquants de drogue qui l’appuient et le protègent, comme l’ont largement rapporté les ONG et les chercheurs indépendants qui ne perçoivent pas d’argent du gouvernement colombien et peuvent conserver leur autonomie.

7. Cuba est un petit pays de 11 millions et demi d’habitants, bloqué depuis 60 ans par la première puissance mondiale, ce qui a empêché l’expansion et le développement du potentiel scientifique et technologique d’un peuple éduqué et cultivé, doté de normes professionnelles élevées et possédant des connaissances irréfutables sur la scène internationale. Malgré cela, Cuba maintient des missions médicales permanentes dans plus de 60 pays et a envoyé des brigades sanitaires dans 31 pays pour aider à combattre le coronavirus. Pouvez-vous imaginer tout ce que cette héroïque île des Caraïbes pourrait faire de plus si le blocus était levé et les sanctions génocidaires injustes auxquelles elle est soumise levées ?

8. Le dimanche de Pâques, le pape François a demandé. "...la fin des guerres, la suspension du commerce des armes et l’annulation de la dette des pays pauvres touchés par le coronavirus". Au Vénézuéla, la Conférence épiscopale a demandé au gouvernement d’autoriser les processions en plein coronavirus et en pleine quarantaine. Quelque chose ne va pas dans la maison du Seigneur.

9. En tant qu’actionnaire du laboratoire français Sanofi, le 19 mars, le président Donald Trump a annoncé que l’hydroxychloroquine produite par ce laboratoire pourrait être une alternative à la pandémie, et a déclaré qu’il avait "fait pression sur la Food and Drug Administration de son pays pour qu’elle supprime les obstacles qui empêchent les patients de recevoir des thérapies contre le coronavirus. Cependant, l’OMS a déclaré que "rien ne prouve qu’il s’agit d’un traitement efficace pour le moment. Nous recommandons que la thérapie soit testée dans le cadre d’essais cliniques approuvés sur le plan éthique afin de démontrer son efficacité et sa sécurité.

Auparavant, M. Trump avait "vendu" l’idée au président Bolsonaro lors de sa visite à Washington où une vingtaine de membres de son entourage, dont plusieurs ministres, ont été contaminés par des coronavirus. En signe de soumission aux États-Unis, Bolsonaro a recommandé l’utilisation de ce médicament dans son pays. Jusqu’à présent, 11 Brésiliens sont morts à cause de la stupidité de deux présidents qui jouent avec la vie de leurs citoyens. L’utilisation de cette drogue a été interdite.

10. Le président chilien Sebastián Piñera a de sérieuses préoccupations humanitaires concernant la propagation du coronavirus dans son pays. C’est pourquoi il a pris la décision de retirer des prisons "cinq étoiles" où sont détenus un certain nombre de génocidaires, d’assassins, de tortionnaires, de chefs de commandos de disparition forcée et de violeurs ayant appartenu aux forces armées de Pinochet qui sont les siennes et qui, aujourd’hui, suivant ces traditions, continuent à faire de même depuis le 18 octobre dernier, date du soulèvement populaire au Chili. Aucun des prisonniers politiques qui ont été arrêtés pour avoir protesté ces derniers mois, des combattants sociaux qui n’ont tué personne, n’ont violé personne, n’ont fait disparaître personne, n’ont torturé personne, n’a été l’objet de la compassion de Piñera. Voila la démocratie et l’état de droit au Chili !

Sergio Rodríguez Gelfenstein

Tous les chiffres donnés dans cet article sont du 13 avril.

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article original en espagnol in Resumen Latinoamericano

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