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Ton bourreau tu aimeras.

Je regardais à la télé une table ronde où des messieurs bien mis s’insurgeaient contre une mesure liberticide du chef de l’Etat : « Maintenant « il » décide même de ce qu’on met dans notre assiette ! « il » choisit nos menus ! » Le journaliste opinait.

Deux ans plus tard, une brave citoyenne d’un quartier pauvre m’interpella et me dit, presque mot pour mot : « « Maintenant il décide même de ce qu’on met dans notre assiette ! Il choisit nos menus ! »

Cela se passait à Caracas. Je lui répondis qu’en France aussi on distribue des repas gratuits aux pauvres et que les « Restaurants du coeur » ne sont pas un sujet de polémique contre le gouvernement.

Et je mesurai la force de frappe des médias vénézuéliens, capables de faire décrier par des déshérités des mesures sociales vitales pour eux et leurs enfants.

Quand, dans des bidonvilles d’Amérique latine des médecins cubains entreprirent de vacciner des dizaines de milliers de bébés et de les sauver d’une mort précoce, un certain nombre de parents prirent le large parce que la seringue salvatrice injectait « le germe du communisme ».

J’imagine que des pauvres états-uniens édentés se sont opposés au projet de sécurité sociale défendu par Obama, comme des ouvriers éreintés, chez nous, sont hostiles aux 35 heures.

Maxime Vivas

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COMMENTAIRES  

04/09/2012 14:15 par Scual

... et une fois de plus, la clé du problème est la propagande... ah pardon ! Ils appellent ça "information".

04/09/2012 15:15 par Anonyme

Pardonnez mon impertinence, mais ce que je retiens le plus de votre propos est la mainmise des médias de la bourgeoisie capitaliste du Venezuela sur la pensée des gens. La dictature médiatique est un microbe virulent qui s’adapte à toutes les situations. Ce n’est pas parce que le parti bolivarien jusqu’ici est parvenu à survivre malgré son action, qu’il ne finira pas par se faire terrasser par elle. Contre un tricheur, contre un menteur, on ne peut pas gagner indéfiniment. Contre ces médias, il n’y a qu’une solution : leur éradication complète et leur remplacement par des médias subventionnés en totalité par leurs lecteurs.

Michel Rolland dit Anonyme malgré lui…

04/09/2012 15:34 par Clyde Barrow

Dans le même ordre d’idée, vous avez en France des ouvriers, des chômeurs et des bénéficiaires du RSA qui votent Sarkozy, ou pire, Marine Le Pen.

Il faut dire que la propagande, qu’ils appelent "information", comme dit Scual, y est pour beaucoup.

J’ai connu un pauvre type comme ça, un petit employé de voirie qui votait UMP et collait des affiches. J’ai bien essayé de lui expliquer, mais il n’a rien compris et m’a traité de rouge. Il faut dire que pour comprendre il faut être équipé d’un cerveau et qu’il semblait en être dépourvu.

Il est là le problème, la propagande n’agit à 100% que sur les cons, mais comme il sont très répandus...

04/09/2012 18:22 par Antar

@Clyde Barrow

Il est tout à fait légitime d’éprouver un profond sentiment de frustration face à de pareilles situations, mais de là à traiter de cons ces modestes gens qu’on est censé défendre, c’est se tirer des balles dans les pieds. Ce qui est con à mon avis, ce n’est pas cet ouvrier ou ce chômeur, victimes de la propagande de leurs usurpateurs, qui votent contre leurs propres intérêts mais plutôt cette ’’gôche’’, et ses intelectuels patentés, qui ne livrent plus les véritables combats et abandonne ainsi le peuple face à ses bourreaux. C’est Einstein qui a dit : ’’Celui qui a le privilège de savoir a le devoir d’agir’’...

04/09/2012 22:02 par Sam

Sans les traiter de crétins, il faut bien reconnaitre qu’il y a une réelle misère intellectuelle chez nous. Habitués depuis l’enfance à avaler des couleuvres, toujours plus grosses. C’est le cercle vicieux dans lequel nous sommes enfermés : sans conscience sociale, pas de révolution sociale.
D’où effectivement l’urgence de se réapproprier les médias.

04/09/2012 22:21 par Lulu

de là à traiter de cons ces modestes gens qu’on est censé défendre

De là à traiter de modestes gens des pauvres cons qui ne veulent pas être défendu et qui ne s’informent sur rien...Qu’ils de débrouillent. Le sous prolétariat n’a jamais rien eu à faire de l’idéologie, il ne vote que pour celui qui gueule le plus fort à la fin du débat. Ils n’ont qu’à demander à le pen d’augmenter leurs salaires, d’empêcher PSA de licencier, de leur trouver du travail et de défendre l’hôpital public, histoire qu’on rigole un peu.

04/09/2012 22:24 par Geb.

J’imagine que des pauvres états-uniens édentés se sont opposés au projet de sécurité sociale défendu par Obama, comme des ouvriers éreintés, chez nous, sont hostiles aux 35 heures.

Avec tout le respect que je dois à Maxime, il me semble bien que le "virus" de la propagande a frappé là aussi.

En effet le "Programme de Sécurité sociale" d’Obama ne concerne aucunement les "pauvres états-uniens édentés". Ceux-ci avaient déjà la "Welfare", soit les soins gratuits entièrement financés par l’Etat fédéral.

Comme les "anciens nécessiteux" bénéficiaient de "Médicare" financé de même.

Avec l’Etat comme interlocuteur unique.

Le "Programme de S.S." d’Obama consiste lui à supprimer l’"Interlocuteur unique de l’Etat", et à contraindre la Classe moyenne qui elle ne bénéficiait de rien, ou ne s’assurait pas du tout par manque de moyens, à s’assurer dans le privé . Il ne faut pas oublier que les gens de la Middleclass aux Etats Unis cumulent souvent deux à trois emplois pour tenter de survivre très mal. Lire Michaël Mooore à ce sujet.

Et sur la base de ce "Programme" on les contraint à s’assurer auprès de sociétés privées et de Big Pharma, en laissant une partie des taxes sur les cotisations obligatoires à l’Etat fédéral qui pourra ainsi reporter la charge du financement de Médicare et de la Welfare sur les cotisations des classes moyennes.

Un peu comme ici on est contraint de s’assurer auprès du Privé si on veut rouler avec un véhicule, même si c’est vital pour travailler et vivre. Et donc que l’assurance automobile devrait être étatisée comme la Sécu.

C’est d’ailleurs "rigolo" parce que l’assurance automobile, par contre, n’est pas obligatoire aux USA.

Evidemment vaut mieux pas avoir d’accident. ((- :

Que les réacs des Tea Parties se soient emparé de ça pour le dénoncer et tacler Obama ne rend pas la mesure plus justifiée ni plus juste pour ceux qui vont encore servir de vache à lait pendant que Obama entame guerre sur guerre, finance le Complexe militaro-industriel, et viole systématiquement la Constitution encor plus que les Bush et Compagnie si c’est encore possible.

Ils exploitent simplement la colère des concernés pour mieux en arriver à mettre en place un système ou on laissera tout simplement crever les gens après avoir supprimé Médicare et la Welfare sans contrepartie.

Et l’avoir fait faire par Obama.

La propagande réussie c’est souvent aussi l’admission des raccourcis ou des omissions dans les analyses.

Geb.

04/09/2012 23:08 par lapindebois

@ Clyde Barrow, Sam, Lulu
On a tous une propension à se sentir supérieur aux autres, mais pour ma part j’ai appris à en rabattre. Un article publié ici récemment (à propos du conspirationnisme) pointait le fait que les personnes les plus éduquées sont parfois aussi les plus bornées, car incapables de se remettre en cause et d’accepter qu’elles ne savent pas déjà tout ce qu’il y a à savoir.
Entre une droite qui ne défend que les intérêts des 1% les plus riches et une gauche qui défend (au mieux) les intérêts de la classe moyenne, le peuple s’en balance et il a raison.
Ceux qui votent UMP sont des crétins, mais il ne s’agit que d’une minorité. Ceux qui votent FN s’expriment contre la mondialisation, ce qui inclut dans leur esprit à la fois le grand marché destructeur d’emplois et l’immigration. Ce n’est pas gentil comme vote, mais c’est cohérent. Les ouvriers pro-FN que j’ai côtoyés n’étaient par ailleurs pas hostiles aux 35 heures.
Quant à la gauche radicale, à elle de faire revenir le peuple en proposant quelque chose de crédible et qui ne soit pas seulement du "Monsieur plus", genre le SMIC à 1700 € auquel personne ne croit.
A mon sens, quelque chose serait à creuser du côté de la décroissance, mot qui actuellement ne risque pas de faire recette auprès du populo mais qui serait pourtant une solution pour s’en sortir par le côté, en arrêtant de se fixer sur la croissance et le partage de ses fruits empoisonnés. Le Front de gauche s’étant ouvert à cette tendance, on peut avoir l’espoir de voir bouger les lignes.

05/09/2012 00:39 par E.W.

Comme vous allez vite en besognes camarades.

C’est à croire que vous découvrez l’ampleur des dégâts.

Voilà plus de 200 ans que l’ennemi (les gens de biens, les possédants, l’oligarchie financière, les lobbys pétro-agrico-pharmaceutiques | de l’armement | religieux | stricto-spéculateurs, la prétendue élite politico-socio-économique, leurs think tanks ultra libéraux-conservateurs -WTF avec cette oxymore ?- ; puisqu’il faut identifier la cible, au cas où ce soit pas clair) a acquis pleinement sa conscience de classe. Même avant cela, de fait il agissait comme tel, instinctivement sûr de sa position dominante, de fait dis-je : cf. féodalité et monarchie.

L’ennemi agit en conscience depuis cette fin de 18e siècle.

Un siècle encore plus tard et Ferry accomplissait les débuts de ce que vous dénoncez avec justesse (l’asservissement de masse) si ce n’est que vous en accusez les victimes et non les auteurs.

Un siècle après, aujourd’hui, cet agrégat informe de loin (infiniment diverse de près), le peuple, ce qu’il en reste une fois le nombre ayant ployé, une autre part ayant littéralement rendu gorge face à tant d’infamie, la part survivante résiste encore et toujours ; oui cela passe par prendre parti pour les victimes, oui cela consiste à reconnaitre comme nôtres les plus faibles, oui cela implique d’assumer toutes les responsabilités, oui la tâche est rude, oui c’est la lutte, ici et maintenant.

05/09/2012 00:57 par emcee

Tout à fait exact : la réforme de santé d’Obama ne bénéficie pas du tout à la population mais aux grands groupes privés : elle leur apporte sur un plateau des millions de personnes en bonne santé et c’est l’état qui prendra en charge ceux dont les assureurs ne veulent pas (en gros, les pauvres, vieux et malades).
D’autre part, ils ne seront contraints à aucune contrepartie, comme le plafonnement des cotisations ou les franchises. Quant aux assurances, elles sont loin de couvrir tous les soins de santé et les contrats de base que prennent la majorité des USaméricains offrent un minimum de prestations.
Pour ce qui est des contrats gérés par l’Etat, ce cher Obama ayant cédé à la pression des évêques catho, ils excluent l’accès à l’avortement. Et ne sera remboursée que la pilule, pas les autres moyens de contraception (quelques exemples en vrac).
Que du bonheur. Elle a tellement bien été vendue, cette reforme, que rares sont ceux en France qui sont au courant.
Si on compare avec l’assurance auto en France, l’assurance de santé d’Obama, ce serait comme si, lors d’un sinistre, malgré le coût de l’assurance et de la’franchise, l’assureur n’acceptait de réparer qu’une aile sur deux, sous prétexte qu’une a déjà été réparée au cours des douze derniers mois et refusait de changer le moteur (par ex), parce qu’on soupçonne qu’il n’était pas en bon état au départ.
Quant aux républicains, il sont bien obligés de faire de la surenchere et prétendent que cette r éforme est "socialiste". C’est dire le niveau des débats.
Et la population braille majoritairement que ses impôts partent pour ces fainéants de pauvres.
C’est désespérant. Et si on n’en est pas encore à ce niveau en France, c’est que nous avons jusqu’à il y a peu des services publics auxquels nous étions majoritairement attachés.
Le travail de sape est largement entamé aujoud’hui, sans que cela émeuve grand monde.
Preuve que l’éducation et la’réflexion font défaut.

07/09/2012 20:10 par Déprise

"Et la population braille majoritairement que ses impôts partent pour ces fainéants de pauvres"

(alors que malheureusement c’est faux, les prêts bonifiés, les soins les plus coûteux (alors que les cotis maladie sont plafonnées), les écoles, les retraites les meilleures et les plus longues, les rentes sur les obligations d’état, le plein accès au droit, bénéficient plus aux mieux nantis...)

La propagande sert surtout à désigner de faux coupables, pour couper court à une recherche sérieuse des causes.

Un revenu universel inconditionnel garanti ruinerait efficacement cette mécanique de déplacement, en donnant à chacun les moyens d’une vie autonome, la possibilité de se soustraire à des rapports aliénants quand ils le sont (famille, couple, patron...) . Cela ruinerait l’idée pernicieuse qu’on doit mériter de vivre ...On peut supposer que plus personne ne se soucierait plus d’exclure qui que ce soit, le socle économique de son existence étant garanti. Et que touTEs défendraient férocement cette base contre toute menace.

08/09/2012 10:18 par JS

En France au niveau propagande les médias sont des experts. Le parti-pris politique de nos journaleux à même était épinglé à plusieurs reprises par les instances internationales...mais de cela nos journaux ne parlent pas.

Les journalistes étrangers estiment généralement que les journalistes français se pensent investi de la mission d’éduquer les Français plutôt que de les informer.

Ces très français au fond : je vais t’expliquer ce qui est bon pour toi car tu es un peu crétin pour comprendre tout seul ce qui est dans ton intérêt !

08/09/2012 10:18 par JS

En France au niveau propagande les médias sont des experts. Le parti-pris politique de nos journaleux à même était épinglé à plusieurs reprises par les instances internationales...mais de cela nos journaux ne parlent pas...

Les jounalistes étrangers estiment généralement que les journalistes français se pensent investi de la mission d’éduquer les Français plutôt que de les informer.

Ces très français au fond : je vais t’expliquer ce qui est bon pour toi car tu es un peu crétin pour comprendre tout seul ce qui est dans ton intérêt !

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