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11 Septembre 2001 : Notes sur un tabou en perdition

Deux membres du Congrès US demandent la publication de 28 pages classifiées du rapport officiel sur le 11 Septembre qui contiennent, selon eux, des révélations "choquantes" sur l’implication de "un ou plusieurs" service(s) de renseignement de pays étrangers dans l’attaque du 11/9.

26 décembre 2013 – Premier point, indubitable, incontournable comme l’on dit : nous-mêmes, bien autant que tant d’autres, avons raté l’affaire. En effet, le récit ici rapporté remonte, pour la première source (chronologiquement) à en faire état, au 11 décembre, et pour une semaine plus tôt que ce 11 décembre pour le fait lui-même. Nous avons raté l’affaire, et de n’avoir pas été les seuls ne nous console pas ; par contre, cela, cette discrétion assez générale ou cette indifférence assez répandue, voilà qui substantifie et même justifie absolument le commentaire ci-dessous.

Songez-y : il y a cinq ans, sept ans, dix ans, la simple hypothèse complètement honteuse impliquée par l’évocation de la possibilité de la proposition d’une résolution d’urgence mettant en cause l’intégrité de la narrative officielle de l’attaque 9/11 par deux parlementaires washingtoniens, un démocrate et un républicain, eut provoqué des évanouissements en série dans les salons. Nos plus belles plumes se fussent étouffées dans leur encre noire de rage. Les éditoriaux auraient fusés comme autant de drones vengeurs et néanmoins civilisés ... Comment, imaginer que 9/11 ne soit pas exactement ce que la presse-Système, les dirigeants-Système, les communiqués-Système en ont dit ? Des sels, vite, les "complotistes" arrivent ...

Non seulement… Bien plus que ce que l’on évoque, le fait de la "résolution d’urgence" des deux parlementaires n’est pas une "simple hypothèse", une "évocation de la possibilité" d’elle-même, mais bel et bien ce qu’elle est. Il s’agit de l’affirmation explicite et officielle qu’une partie d’un document mise sous les scellés de la classification "secret" sur l’intervention documentée du président Bush contient des révélations "choquantes" sur l’implication de "un ou plusieurs" service(s) de renseignement de pays étrangers dans l’attaque du 9/11. Cette "affirmation explicite et officielle" constitue une hypothèse très solide, proche de l’affirmation, qu’il y a eu "complot" hors de la seule machination admise des 18 ou 19 terroristes de la version officielle ... (Le document évoquée comprend les 28 pages d’une partie intitulée "Specific Sources of Foreign Support" du rapport du Congrès de 800 pages établi en 2002 sous l’intitulé officiel de Congressional Investigative Report on 9/11 – Joint Inquiry into Intelligence Community Activities Before and After the Terrorist Attacks of September, 2001, – à ne pas confondre avec le rapport de l’enquête officielle de la Commission spéciale formée pour enquêter sur 9/11).

L’horrible objet du monstrueux délit

C’est donc, pour notre part qui n’est certainement pas celle de la connaissance sans faille des arcanes de cette affaire sans fin, un événement extraordinaire que cette démarche des deux parlementaires de la Chambre des Représentants, le démocrate Stephen F. Lynch du Massachusetts et le républicain Walter B. Jones de la Caroline du Nord. Elle fut donc l’objet, notamment, d’un article du site Examiner.com, ce fameux 11 décembre 2013. La résolution, qui parle de faire la lumière, sinon la vérité sur 9/11, demande à l’administration de déclassifier les 28 pages actuellement couvertes par le secret.

« Deux membres du Congrès sont à l’origine de la résolution, présentée la semaine dernière, qui demande à Obama de déclassifier les 28 pages du « Joint Inquiry into Intelligence Community Activities Before and After the Terrorist Attacks of September, 2001. » (« Enquête conjointe sur les activités des services de renseignement avant et après les attaques terroristes de Septembre 2001 » - NdT) Ces documents auraient été occultés à la Commission sur le 11/9, ainsi que des millions d’autres documents et pièces à conviction, qui pourraient contenir des informations qui permettraient une meilleure compréhension sur les auteurs réels des attaques terroristes du 11/9 à Manhattan, derrière et au-delà des pirates de l’air de citoyenneté saoudienne. Une autre version de ce que l’establishement et ses médias tentent de faire croire au public depuis plus de 12 ans.

 »Le Démocrate Stephen F. Lynch, du Massachusetts et le Républicain Walter B. Jones, de la Caroline du Nord, ont présenté une résolution « bipartite », H. Res. 428, avec une déclaration sur le site officiel de Lynch qui présente une requête adressée au Président au nom des victimes, leurs familles et le peuple américain. Qui, selon l’élu, attendent toujours de connaître la vérité sur les événements de ce jour-là ainsi que les noms des véritables responsables.

 « En tant que coprésident du Groupe de Travail sur le Financement du Terrorisme et la Prolifération (Task Force on Terrorism and Proliferation Financing), Lynch a accès aux documents classifiés et ce qu’il a lu dans ces documents a du le choquer suffisamment pour qu’il demande leur publication, afin que le peuple américain puisse être mis au courant de leur contenu et qu’il puisse en discuter publiquement... [...] Ce n’est pas vraiment une surprise que plusieurs membres du Congrès soient préoccupés, s’ils le sont réellement, par les raisons pour lesquelles une telle quantité d’information sur les attaques terroristes du 11/9, dont ces 28 pages en particulier, n’a pas été communiquée au public. En considérant que même les Président et Vice-Président de la Commission sur le 11/9, Thomas H. Kean et Lee H. Hamilton, ont tous deux admis que la commission avait été un échec prémédité et qu’il fallait clairement une nouvelle enquête, réellement indépendante, sur ces événements. » [...]

 « Selon Lynch, « Douze ans après les horribles attaques du 11 Septembre, il y a encore des questions sans réponse. Ces pages contiennent de l’information vitale pour une compréhension complète des événements et des circonstances qui entourent cette tragédie. Les familles des victimes et le peuple américain méritent mieux ; ils méritent des réponses, ils méritent de connaître toute la vérité, et ce n’est pas encore le cas. » « Je suis très content de travailler avec mon ami et collègue, le député Jones, pour faire en sorte que ces pages soient rendues publiques. J’encourage fortement mes collègues à examiner la section classifiée de la Requête, et de travailler avec moi et Jones pour obtenir sa déclassification. » »

Cover-up pour l’Arabie et Prince Bandar

Les ardents polémistes et critiques de la version officielle autour de l’attaque 9/11 et des multiples contestations qui sont nées à ce propos se sont finalement emparés de l’affaire ; nous disons "finalement" parce qu’il faut bien le constater, eux aussi ont mis du temps à s’éveiller à la nouvelle venue de la Chambre des Représentants. On trouve de ces manifestations, notamment du côté du groupe Veterans Today, accusé de tous les maux par l’habituel concert-Système, avec partition-AIPAC assurée, – accusation d’"antisémitisme" dans toutes ses variations, jusqu’aux insinuations fatales et pourtant courantes de quasi-nazisme.

Assez curieusement, ce qui a attiré l’attention des polémistes et des critiques est un (premier) article de Paul Sperry, expert du Hudson Institute, sur le site Family Security Matters, de tendance Tea Party mais qu’on dit proche de l’AIPAC et pro-israélien. L’article du 16 décembre 2013 cite des sources proches des deux parlementaires (Lynch-Jones), dont on dit qu’ils ont été "absolument choqués" par les révélations contenues dans ces fameuses 28 pages, et révélations concernant essentiellement sinon exclusivement l’implication de l’Arabie dans l’attaque, et particulièrement de Prince Bandar comme organisateur de l’attaque. (« Other al Qaeda funding was traced back to Bandar and his embassy – so much so that by 2004 Riggs Bank of Washington had dropped the Saudis as a client. The next year, as a number of embassy employees popped up in terror probes, Riyadh recalled Bandar... ») Les 28 pages retirées du rapport du Congrès constitueraient donc un véritable cover-up des responsabilités de l’attaque, à l’avantage de l’Arabie.

De l’Arabie à Israël, en passant par l’AIPAC

... D’ailleurs et au fait, – de l’Arabie seulement ? Pas si vite, dit Gordon Duff, de Veterans Today, qui écrit un article repris par PressTV.ir, la chaîne TV iranienne, le 18 décembre 2013. Le 23 décembre 2013, Duff remet cela, toujours dans PressTV.ir. Sa thèse est qu’il ne s’agit pas de l’Arabie, ou plutôt pas seulement de l’Arabie, mais sans doute de l’Arabie et d’Israël travaillant conjointement, et dans tous les cas certainement d’Israël. Le rôle de Sperry, estime Duff, est de dédouaner Israël et le Mossad en impliquant l’Arabie et Bandar. Quoi qu’il en soit, apprécie-t-il, les deux sont sans doute impliqués dans les 28 pages classifiées...

« Des révélations récentes relatives aux événements en Syrie et en Egypte ont mis à jour un niveau de coopération inimaginable entre les services de renseignement Israéliens et Saoudiens. Depuis des années, Israël a désigné l’Arabie Saoudite comme la plus grande menace pour sa sécurité, bien plus grande que l’Irak de Saddam Hussein ou un soi-disant « Iran nucléarisé ». Tout ceci est bien plus de ce qu’Israël a publiquement affirmé faisait partie de sa « mythologie de victimisation » est désormais reconnue comme étant faux. Bien qu’Israël et l’Arabie Saoudite soient tous deux alliés des Etats-Unis, leurs partenariats avec l’Amérique ont été établis à travers des groupes spécifiques, des extrémistes au sein du gouvernement et de l’armée prêts à soutenir des complots désormais au grand jour même au prix du sacrifice d’intérêts US, et même de vies américaines.

« A présent, la relation entre Al-Nosra et autres « succursales » d’Al-Qaeda et l’alliance israelo-saoudienne est révélatrice, une relation qui a fourni à la fois un soutien financier et armé contre la Syrie, le Liban et l’Irak. Les sections du rapport sur le 11/9 qui ont été censurées par le Président Bush pourraient bien contenir une référence à l’axe al-Qaeda/Israël/Arabie Saoudite. Ce qui est clair, c’est que l’administration Bush a faussement accusé Ben Laden et « al-Qaeda », un groupe au mieux factice, mais que ceux cités, Israël, l’Arabie Saoudite ou les deux, bien que désignés comme financiers et soutiens de l’attaque du 11/9, ont toujours été sous le contrôle total de l’administration Bush.  »

Le 23 décembre 2013, donc, Gordon Duff publie un nouvel article dans PressTV.ir, où il développe sa perception de l’affaire Lynch-Jones et de l’intervention de Sperry, – et notamment, et encore plus précisément, à la lumière d’un nouvel article de Sperry, le 23 décembre 2013, cette fois dans le New York Post. (Ce quotidien appartient à Rupert Murdoch, qui est, avec Lockheed Martin, l’un des principaux bailleurs de fonds des néoconservateurs-neocons, par ailleurs très proches d’Israël et donc de l’AIPAC. La connexion apparaît alors évidente à Duff entre Sperry, sa volonté de dédouaner Israël aux dépens de l’Arabie, l’activité de l’AIPAC, Murdoch et les neocons, etc.)

Voici donc Duff, ce 23 décembre 2013 (il parle du New York Daily News, alors qu’il s’agit bien du New York Post, appartenant à Murdoch et qui a publié l’article de Sperry) :

« Plus effrayant sont les articles publiés cette semaine par le New York Daily News de Rupert Murdoch, et écrits par un membre du Hoover Institute et de l’AIPAC, Paul Sperry, qui à présent non seulement accusent le Prince Bandar d’Arabie Saoudite d’être l’instigateur du 11/9 mais impliquent également Bush (43). En fait, tout l’appareil de l’AIPAC, le plus grand groupe de pression à Washington, a décrété une « mobilisation générale » pour empêcher le Congrès de publier le véritable rapport... »

Le même 23 décembre 2013, Kevin Barrett développe le même thème, sur le site VeteransToday.com, mettant en cause l’action de l’AIPAC pour bloquer la législation Lunch-Jones devant la Chambre. Assez aisément, Barrett expose l’hypothèse qu’au travers d’une action qui tendrait à faire croire à une "défense de l’Arabie" (impliquée dans les 28 pages), ce serait plutôt une "défense d’Israël" confirmant implicitement l’implication de l’Arabie qu’on trouverait... En effet, les manœuvres qu’il décrit ne consistent pas à rejeter le contenu probable des 28 pages qui commence à être connu et qui impliquerait au moins l’Arabie, mais plus simplement à faire ce en quoi l’AIPAC est passé maître : influencer le Congrès pour qu’il ne vote pas la résolution Lynch-Jones.

« Ce qui soulève une autre question brûlante : pourquoi l’AIPAC voudrait-elle protéger les Saoudiens ? Les nombreuses « fuites » qui circulent dans les médias mainstream désignent toutes les Saoudiens comme les coupables des attaques contre les Etats-Unis le 11/9, selon les pages classifiées du Rapport conjoint du Congrès. Et pourtant Israël fait pression auprès du Congrès pour enterrer l’affaire. [...] Observez d’où proviennent les fuites qui accusent les Saoudiens. Paul Sperry, auteur d’un article du New York Post sur la requête de Lynch and Jones, travaille pour le Hoover Institute, un groupe de pensée néo-con affilié à Israël... […] Sperry affirme que des « sources anonymes de la CIA » lui ont dit que les pages classifiées du Rapport conjoint impliquaient les Saoudiens. Est-ce que ces « sources de la CIA » pensent réellement que les Saoudiens avaient les capacités, l’influence politique, et les motifs pour attaquer les Etats-Unis et s’en tirer ? Ou est-ce que Sperry, et ses sources réelles ou imaginaires, font ce que le Hoover Institute et le New York Post font toujours : couvrir Israël ? »

L’Arabie, cela peut se plaider

Comme par un hasard qui serait alors bien extraordinaire, ou comme pas du tout par hasard, – aucune des deux explications n’est pourtant évidente, – il se trouve que la Loi qui, depuis une décennie, interdisait à d’éventuels plaignants d’attaquer en justice l’Arabie en arguant qu’elle aurait participé à l’attaque 9/11, autorise désormais cette démarche. Cela est d’autant plus intéressant qu’effectivement divers proches de personnes mortes dans l’attaque ont effectivement manifesté cette intention depuis des années. Certains verront donc dans cette décision juridique une sorte d’arrangement avec le Ciel, d’autres un signe du Ciel, d’autres enfin une circonstance proche de ce que certains nomment du "complotisme", – mais pas vraiment dans le chef de ceux qu’on a l’habitude d’affubler de cette tare épouvantable ...Quoi qu’il en soit, le site BrowardBulldog.org détaille cette nouvelle le 24 décembre 2013 :

« En reconnaissant de façon inhabituelle une erreur commise dans une affaire qui fait grand bruit, une Cour d’appel de New York City a rétabli l’Arabie Saoudite comme accusée dans un procès intenté par des milliers de victimes du 11/9, leurs familles et d’autres. Depuis dix ans, les plaignants affirment que le Royaume finançait Al-Qaeda avant les attaques terroristes du 11/9 à New York et Washington. Ils peuvent désormais poursuivre leur plainte devant un tribunal. [...]

« L’ancien sénateur de la Floride, Bob Graham, qui a co-présidé la commission d’enquête conjointe du Congrès sur les attaques, a salué la décision de la Cour d’Appel de Manhattan. « Il s’agit d’une avancée majeure qui pourrait faire céder le barrage qui occulte l’information sur l’implication des Saoudiens, » a déclaré Graham à BrowardBulldog.org lors d’une interview exclusive. L’Arabie Saoudite, qui a qualifié les accusations de « totalement fausses », avait été écartée du procès en 2005 sur les bases d’une immunité, malgré les exceptions prévues dans le cas d’actes de terrorisme.

« La décision de 16 pages rendues par une Cour d’Appel composée de trois juges est un labyrinthe d’argumentaire juridique. Cependant, le document explique en substance que les décisions contradictoires de la propre cour dans l’application de la loi au cours de différents procès relatifs au 11/9 ont conduit le juge d’un tribunal New Yorkais, George B. Daniels, à commettre une « erreur d’interprétation de la loi » en écartant la responsabilité des Saoudiens dans une affaire où des milliards de dollars sont en jeu. La cour d’appel a décidé de renvoyer l’affaire devant le même juge.

« "Nous sommes très heureux de cette nouvelle et prudemment optimistes," a dit Sharon Premoli, qui fut sauvé des gravats de la tour Nord. "La décision de la cour d’appel est quelque chose que je craignais ne jamais voir de mon vivant," a dit Terry Strada, dont le mari est mort dans la Tour nord, le 11/9. "Notre groupe, 9/11 Families United for Justice Against Terrorism (Familles du 11/9 Unies pour la Justice contre le Terrorisme) est toujours déterminé dans notre combat pour la vérité et la justice. Ce n’est qu’à partir de là que nous serons capables de nous protéger de futures attaques terroristes et de punir les coupables des morts, destructions, douleurs et souffrances qui nous ont été infligés il y a 13 ans." »

La NSA contre la narrative officielle de 9/11

Un autre point intéressant à éclaircir est celui de savoir pourquoi cette affaire apparaît effectivement à ce moment, et plus précisément pourquoi les deux parlementaires Lynch-Jones, et notamment Lynch qui est un des co-présidents d’une commission de la Chambre intéressée aux affaires de terrorisme, ont pu avoir accès, ici et maintenant, au texte classifiée des 28 pages retirées du rapport de 800 pages datant de 2002. Nous parlons là d’une explication technique à trouver, et nullement d’une supputation politique en rapport avec les relations des USA avec l’un ou l’autre des deux pays concernés (Arabie et Israël), et alors on retient une indication, peut-être involontaire pour l’appréciation générale c’est selon, donnée par Duff dans son article du 23 décembre...

« Le 11/9 fut un coup d’état contre la constitution. D’autres rapports publiés cette semaine ont éclairci certaines des raisons pour lesquelles Bush a menti au peuple américain, au congrès, à l’armée et à nos alliés. Le directeur du Renseignement National, James Clapper, a déclassifié de nouveaux documents qui révèlent comment la NSA a initialement reçu le feu-vert pour commencer à collecter en masse les communications dans le cadre de la chasse aux terroristes d’Al-Qaeda après le 11/9. L’administration du président Obama a pour la première fois confirmé en public "l’existence d’activités de collecte autorisées par le Président George W. Bush" telles que des volumes massives de données Internet et téléphoniques, faisant partie du programme de Surveillance du Terrorisme (Terrorist Surveillance Program – TSP). Ces révélations font partie d’une campagne de Washington visant à justifier les activités de surveillance de la NSA, suite aux révélations à la presse sur ces programmes secrets par l’ancien sous-traitant de la NSA, Edward Snowden. Clapper a expliqué samedi que le président George W. Bush a autorisé l’espionnage en Octobre 2001, quelques semaines à peine après les attaques du 11/9." »

Ces indications sont à notre sens beaucoup plus qu’accessoires. Au contraire, elles jouent un rôle qui n’est pas loin d’être essentiel. D’abord, elles sont renforcées par des appréciations diffusées à Washington selon lesquelles la NSA, officiellement avec Clapper mais officieusement de façon beaucoup plus large, est lancée dans une opération désespérée de relations publiques pour faire la promotion de son insaisissable efficacité et de son impalpable nécessité, notamment et particulièrement en appuyant sur son rôle qui serait central dans la période immédiatement de l’après-9/11. Cela conduirait à mettre l’accent de toutes les façons possibles sur toutes les informations concernant l’implication d’agents extérieurs, notamment de services de renseignement et d’action de pays étrangers, et notamment l’Arabie, puisqu’il n’y aurait que de cette façon que la NSA pourrait prouver son utilité et son exceptionnalité.

La NSA est évidemment particulièrement intéressée à tenter de faire accepter l’idée de sa très grande utilité dans la lutte contre le terrorisme, alors que le président Obama, pourtant bien informé et favorablement disposé à l’égard de l’agence, a été incapable de citer lors d’une récente conférence de presse un seul cas où la même NSA a empêché une attaque terroriste. Le paradoxe est alors que la NSA, pour prouver qu’elle est vraiment très utile et exceptionnelle, a tout intérêt à montrer que la narrative officielle sur 9/11 est soit incomplète, soit fausse, puisqu’elle-même, la NSA, doit chercher à montrer qu’elle a réussi grâce à ses moyens et à sa finesse proverbiale à trouver des éléments "utiles et exceptionnels" de grande importance et qu’on ignorait, et qui modifient donc cette narrative.

Pour ce cas, la NSA tente avec zèle de montrer qu’elle a recueilli nombre d’éléments sur l’attaque, au moins immédiatement après l’attaque, pour en déterminer les auteurs. Si cela conduit l’agence à contredire la version officielle, ou ce qui en est rendu public, cela se fera parce que la NSA est aux abois. Ainsi peut-on avancer que l’hypothèse a une certaine solidité, selon laquelle ce sont, au moins en partie, des indications supplémentaires de la NSA qui ont conduit certaines commissions parlementaires et/ou certains parlementaires à avoir communication, dans ce cas, des 28 pages retirées du rapport par l’administration GW Bush. Le raccourci est intéressant.

Un "complot" contre le complot

On arrêtera ici la liste et les citations des diverses indications, commentaires et actes effectifs autour d’une affaire qui constitue de facto une mise en cause officielle, et juridiquement considérée comme telle (quelle que soit le résultat de la résolution Lynch-Jones, dès lors que cette résolution a existé sous forme de texte officiel), de la version officielle de l’attaque du 11 septembre 2001. Ainsi la version officielle de l’attaque devient-elle, officiellement elle aussi, une narrative. L’implication "officielle" d’un acteur extérieur, comme le montrent sans nul doute les 28 pages qui sont au centre de la controverse, sont une indication formelle et juridique qu’il y a "complot" hors de la version officielle qui n’accepte que le "complot" d’al Qaïda sous la forme des terroristes impliqués dans l’attaque ; donc, "complot" subversif contre "complot"-Système politiquement correct.. Tout se passe, pour prendre une analogie, comme si une ouverture officielle acceptant l’hypothèse d’un deuxième, voire d’un troisième tireur dans l’assassinat de Kennedy, était effectivement posée.

Ainsi, le plus extraordinaire n’est-il pas finalement qu’une telle possibilité fasse surface jusqu’à une position d’officialité de la chose, mais bien que cela se fasse sans guère d’écho, sans soulever guère de passion. On ne peut considérer qu’il y a "étouffement" d’une affaire qui est doublement officialisée, notamment par cette "heureuse circonstance" d’une nouvelle attitude de la justice à l’égard des plaintes éventuelles contre l’Arabie Saoudite devant des tribunaux US. On doit simplement constater que cette mise en cause "officielle" de la version "officielle" se fait sans soulever de polémique particulière, ni même d’observations passionnées. Il y a cinq ans, répétons-le, la mise en cause de la narrative officielle était considérée comme un acte d’incorrection politique passible des pires condamnations, un acte proche du négationnisme, dans l’entendement qu’on en a lorsqu’on pense aux personnes qui, selon les accusateurs de la chose, nient l’existence des camps d’extermination nazis. Aujourd’hui, quelle qu’en soit la raison, cette mise en cause se développe sans autre remous qu’une nouvelle parmi d’autres.

Chacun pour soi

C’est ce phénomène qui nous intéresse particulièrement. Bien entendu, on peut attacher cette affaire à la querelle entre les USA et l’Arabie, et affirmer qu’il y a là une manœuvre contre l’Arabie opérée dans divers milieux washingtoniens. Dans ce cas, l’attitude israélienne, telle qu’elle peut apparaître selon le commentaire de l’un ou de l’autre, se trouve étrangement en contradiction avec les bruits nombreux qui ont circulé ces derniers mois sur une alliance objective entre Israël er l’Arabie. Mais ce dernier point a selon nous assez peu d’importance, cette "alliance" restant à démontrer et, de toutes les façons, n’impliquant aucune loyauté de l’un pour l’autre entre ces deux "partenaires" aussi dépourvus de scrupule l’un que l’autre. Dans ce cas, on est plutôt conduit à donner encore plus de crédit à ceux qui jugent que les 28 pages gardées au secret sont objectivement, sans référence à l’actualité, extrêmement embarrassantes, soit pour l’un (l’Arabie), soit pour l’autre (Israël), soit pour les deux.

Et puis, à côté de ces hypothèses concernant des manœuvres ou autres initiatives politico-complotistes, entre Washington, l’Arabie et Israël, il y a aussi l’indication à laquelle nous nous sommes attachés plus longtemps, selon laquelle la NSA a joué et joue un rôle dans cette séquence, parce que, complètement aux abois dans la crise Snowden/NSA, elle tente à tout prix de montrer son utilité, c’est-à-dire sa nécesité. Dans ce cas, ni la prudence, ni les narrative développées par le Système (celle de l’attaque 9/11 des seuls terroristes), n’ont plus d’importance. Nous sommes alors placés devant une indication de plus qu’aujourd’hui, la surpuissante NSA se juge être dans une position où, pressée de toutes parts, elle joue sa puissance, son crédit, son influence, etc. – bref cette position où elle joue littéralement sa tête. Alors, c’est chacun pour soi, et tant pis pour la narrative ; tant pis pour les Saoudiens, pour Bandar, tant pis peut-être pour les Israéliens, etc., – et, finalement, tant pis pour le Système et sa cohésion, dont la narrative officielle 9/11, immuable, vertueuse, unanime et adulée comme un principe divin, est une des poutres maîtresses dans la séquence actuelle.

L’effet "discorde chez l’ennemi"

Ce dernier point de la NSA et du "tant pis pour la narrative du Système", en même temps que l’absence de remous qui a marqué jusqu’ici cette affaire, nous conduit à ce qui constitue notre observation centrale. Cette circonstance où l’on se trouve devant la possibilité que soit modifiée d’une façon radicale la narrative officielle de 9/11, ce texte quasiment sacré avec ce qu’il porte de poids politique et de force symbolique dans le cadre du système de la communication, est une indication remarquable de la situation difficile présente du Système.

Le Système est effectivement plus surpuissant que jamais, sans réelle opposition qui puisse se dresser contre lui nulle part. Alors, il occupe sa surpuissance à se dévorer lui-même. Le constat est que cette dynamique irrésistible de surpuissance entraîne de plus en plus de situations de confrontation entre nombre de ses membres les plus importants (dito, "discorde chez l’ennemi"), à mesure que sont mises à jour, justement à cause des effets de cette surpuissance, les contradictions internes et les querelles qui vont avec. C’est un signe de plus de la même logique sempiternelle dans notre analyse générale, qui est ce lien entre surpuissance et autodestruction. Que cette logique touche aujourd’hui le saint du saint, le texte sacré du Système qu’est la narrative officielle de 9/11 devrait être un motif de grande préoccupation pour ceux qui s’inquiètent de l’équilibre de la chose. Pour les autres, pour nous qui observons, il s’agit d’un spectacle à la fois édifiant et distrayant.

Traduction des parties en anglais par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

»» http://www.dedefensa.org/article-notes_sur_un_tabou_en_perdition_26_12_2013.html
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