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Encore une fois, nous nous heurtons à l’Église (1) (Rebelion)

Plus de deux mille ans après le soi-disant sacrifice de Jésus de Nazareth, au nom du genre humain, ses fidèles partisans et disciples se sont consacrés (il n’y a pas si longtemps encore) à la noble tâche d’évangéliser le monde en apportant à des hommes et à des femmes qui ignoraient absolument tout de ce prophète né à Bethléem (mais qui avaient cependant d’autres divinités bien à eux) une croix et un glaive avec lesquels ils tranchaient les idées et les têtes, respectivement, pour démontrer au monde que le fils de Dieu était arrivé sur la planète Terre pour promettre le ciel et le paradis aux déshérités et l’enfer et le châtiment aux riches, gourmands, pécheurs et immoraux.

Plus de deux mille ans après la supposée crucifixion de ce rabbi, les potentats, dépravés et pécheurs, occupent le paradis terrestre pendant que les pauvres et les déshérités doivent se consoler en pensant qu’on leur a promis qu’après cette vie d’angoisses et de souffrances ils vivraient éternellement auprès du Seigneur. Ils sont nombreux ceux qui ne se satisfont plus d’une telle promesse. Je ne sais pas, mais, à vue de nez, j’ai comme l’impression qu’ils sont nombreux ceux qui doutent qu’après leur dernier soupir ils verront descendre un ange qui les conduira par la main auprès de l’Être Suprême.

Plus de vingt siècles après la fondation de l’Église chrétienne (avec toutes ses variantes, papes, conciles, schismes, hérésies, invasions de nations, de pays, de tribus, de peuples aux quatre points cardinaux), la richesse et l’argent accaparent l’existence des messagers du Dieu des chrétiens dont la plus retentissante activité est un rappel à l’ordre permanent adressé aux gouvernements qui se déclarent socialistes (c’est-à -dire aux systèmes qui se sont fixés comme but l’égalité, la santé, le travail, la culture, le logement pour tous) en les admonestant, avec plus ou moins de courroux, pour leur manque de respect envers cette liberté sacrée que détiennent vingt familles très dévotes de monopoliser les biens d’un pays tout entier. Ah ! j’oubliais, et aussi celle de posséder tous les médias de communication.

Plus de vingt siècles après la présumée mise en croix de Jésus-Christ, cette Église serre les rangs autour de ses comptes en banque et refuse de condamner (même si elle exprime des regrets) les milliers de cas de pédophilie et de violences sexuelles commises sur des mineurs par des représentants de cet envoyé de Dieu. Il se trouve même qu’un partisan d’Hitler, l’actuel pape Benoît XVI, a été choisi pour succéder à Saint Pierre sur terre ; on suppose que c’est pour affirmer la complaisance envers le nazisme du divin rédempteur. Bien sûr, puisque ce sont les Juifs qui l’ont crucifié, me dit ma voisine qui vote pour le Partido Popular (2).

L’expansion du christianisme s’est caractérisée, tout au long de tous ces siècles, par l’invasion, à feu et à sang, au nom de la bonté et de la fraternité, de la moitié du monde, depuis l’Europe jusqu’à l’Amérique Latine, depuis l’Extrême-Orient jusqu’à l’Océan Arctique, massacrant des civilisations, des ethnies, des cultures et des populations qui adoraient d’autres divinités, certes également cruelles par leurs exigences de sacrifices et d’offrandes, mais qui leur convenaient mieux que les coups de fouet et les bûchers de ces moines, prêtres, curés et évêques, tout bouillants de colère devant le paganisme qu’ils découvraient au cours de leurs guerres saintes.

Le cardinal Rouco Varela (3) vient d’avoir des entretiens avec le président Zapatero pour examiner avec lui ce qu’il va advenir de l’argent versé à l’Église Catholique espagnole en ces temps de crise. Moi, je pose les questions suivantes :

Les fidèles, et eux seuls, ne devraient-ils pas subvenir aux besoins financiers de leurs prédicateurs ?

N’est-il pas plus logique que ce soient les supporters madrilènes de l’équipe de football de Madrid qui financent leur équipe ?

Est-ce que ce ne sont pas les citoyens espagnols, quels que soient leur idéologie, leur credo, leur sexe ou leur race, qui financent l’État avec leurs impôts ?

N’est-ce pas l’État qui finance la faillite des banques privées avec l’argent qui appartient à tous les citoyens ?

Ne serait-il pas logique que ce soient les militants seuls qui alimentent la caisse de leur parti politique ?

Alors, pourquoi un chef de gouvernement discute-t-il des fonds alloués à l’Église puisque la tâche de cette multinationale est essentiellement d’ordre spirituel ?

Pourquoi cette multinationale perçoit-elle du Trésor Public espagnol, pas seulement des millions d’euros, mais aussi des immeubles, des terrains constructibles, des exemptions d’impôts, des allègements fiscaux, des remises de taxes et mille autres petits arrangements plus dignes, non d’une collectivité qui se dit chrétienne, mais d’un sabbat de sorciers aussi inutile qu’archaïque ?

Deux mille ans d’imposture, d’hypocrisie, de défense des dictatures les plus criminelles et génocidaires, de soutien accordé aux massacres (mais condamnation de la violence), de mises en garde devant l’immoralité (mais silence et larmes de crocodile face aux cas de pédérastie au sein de l’institution même)...

Deux mille ans de publicité mensongère, de spots gratuits sur toutes les télévisions du monde, de financement par le trafic de la drogue et la spéculation. Et malgré tout cela, il y a de moins en moins de jeunes gens candidats au séminaire pour devenir prêtres et répandre la parole de Jésus parmi les pauvres et les déshérités.

Et il y a de moins en moins de jeunes filles décidées à imiter Mère Thresa de Calcutta. Ca, désormais, c’est devenu l’affaire de quelques ONG et de leurs enfants de choeur, modèle Alejandro Sanz (4) qui frissonne d’effroi à cause des millions d’enfants du Tiers Monde atteints du SIDA, mais qui, sans la moindre pudeur, s’adonne à l’évasion de ses revenus vers des paradis fiscaux ou bien, combles du sarcasme, soutient les multinationales de l’industrie pharmaceutique qui refusent de fabriquer des médicaments génériques bon marché.

Mais, heureusement, il y a de plus en plus de soupçons avérés que l’Église Catholique et toutes les autres sont beaucoup plus que l’opium du peuple. Elles sont sa pollution, ses déjections, son châtiment, sa paranoïa, sa prison et sa mort. Je ne suis pas athée, mais agnostique : je n’ai jamais frappé ou rudoyé une religieuse ni un frère mariste. Je n’ai jamais insulté un prêtre, quand bien même celui-ci serait confesseur de Rubalcaba (5). Je promets que je ne suis pas un anticlérical fanatique, mais ce que je ne supporte pas c’est l’impunité permanente du délit, l’imposture qui dure vingt siècles, le mensonge depuis deux mille ans.

Que Dieu reste clos dans le coeur de chacun et bouclons dans les masures, les chaumières, les bidonvilles, les favelas du monde entier tous ces gens qui ont leurs appartements et leurs aises au Vatican, qui sympathisent avec le pape et ses enseignements pour qu’ils mettent enfin en application ce que leur intima de faire leur leader spirituel. En attendant, ce qui me frappe le plus c’est l’immense indulgence de l’être humain envers ses imposteurs, ses bourreaux, ses tortionnaires.

Moi je dis : il avait raison Jean-Jacques Rousseau qui disait que l’homme est naturellement bon. Un jour, ils ont crucifié le Christ, mais sur les 264 papes connus, seulement vingt sont morts en martyrs, quatre sont morts en exil et un en prison. A cette liste, on peut ajouter neuf autres pontifes disparus dans des circonstances violentes : six ont été assassinés, deux ont péri de leurs blessures au cours d’une émeute et un après l’effondrement d’un plafond. Deux papes sont morts à cause de leur gloutonnerie : Paul II mourut, en 1471, après avoir mangé deux énormes melons et Clément XIV partit dans l’autre monde, en 1774, à cause d’une indigestion.

Ah ! j’oubliais le pape Jean-Paul Ier : il mourut après avoir avalé un bouillon qui lui fut servi, dans son lit, par une innocente religieuse, bouillon confectionné, semble-t-il, dans la cuisine du cardinal Ratzinger. On ne procéda à aucune autopsie, on ne fit aucune analyse du liquide ingéré et cela pour des raisons évidentes que seuls connaissent le Vatican et le Seigneur.

C’est pourquoi, quant à moi, je ne fais confiance à personne, pas même au Bon Dieu. Et encore moins à Rouco Corleone Varela.

Carlos Tena
Rebelión - 23-01-2011 -http://www.rebelion.org/noticia.php?id=120912

Traduction Manuel Colinas

(1) - Citation, presque textuelle, d’une célèbre phrase extraite du Quichotte [Seconde Partie " Chapitre IX]. Don Quichotte et Sancho cherchent le « palais » de Dulcinée ; ils tournent en rond, en pleine nuit, dans El Toboso et se heurtent au mur de l’église du village et don Quichotte dit : « " Sancho, l’Église nous barre le chemin », que chacun peut interpréter, ou non, comme une fine (et prudente) ironie anticléricale de Cervantes…

(2) - Partido Popular : parti politique actuellement dans l’opposition, représentant de la droite conservatrice et cléricale espagnole.

(3) - Antonio Marà­a Rouco Varela, cardinal espagnol, archevêque de Madrid depuis 1994, connu pour ses prises de positions particulièrement réactionnaires, intégristes.

(4) - Alejandro Sanz, musicien et chanteur à succès espagnol, très controversé et pris à partie, en Espagne, par les militants de gauche, pour ses prises de position contre les gouvernements et mouvements progressistes d’Amérique Latine.

(5) - Alfredo Pérez Rubalcaba, ministre de l’intérieur du gouvernement de José Luis Rodrà­guez Zapatero, particulièrement critiqué à cause de sa politique de répression du mouvement politique basque…

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