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Allez-vous vraiment faire ça ? A ceux qui ne mesurent pas le poids de leur "modeste" vote perso - Ariane Mnouchkine, Jacques Richaud.






<BR



Vendredi 4 mai 2007.


Alors, vous allez vraiment faire ça ?


Vous les plus purs que d’autres, les plus intelligents que d’autres, vous les plus subtils, vous les cohérents, vous les fins stratèges, vous allez faire ça ? Vous, les à qui on ne la fait plus, les durs du cuir, vous allez vraiment, en ne votant pas pour elle, voter pour lui ?

Vous allez vraiment faire ça ? Vous allez le faire ?

Vous, les vrais de vrais de la gauche vraie, vous allez faire ça ? Pour cinq ans !
Pour cinq ans, peut-être dix, vous allez faire ça ?

Vous, les toujours déçus de tout, vous les amers, les indécis décidés, les laves plus blancs que blanc vous allez faire ça ?

Mais pourquoi ? Parce que quoi ? Parce que jupe ? Parce que talons hauts ? Parce que voix ? Parce que sourire, cheveux, boucles d’oreilles ? Parce que vraie ?

Il n’y a rien qui vous aille dans son programme à elle, rien ? Pas cinquante propositions sur les cents ? Pas vingt ? Pas dix ? Pas une ? Vraiment, rien du tout ?
Trop de quoi ? Pas assez de quoi ?

Pas assez à gauche ? On voudrait, quitte à tout perdre, une campagne à gauche toute ?

Mais même l’extrême gauche, cette fois-ci, au deuxième tour ne joue plus à ce jeu-là . Peu importe, vous, vous allez y jouer ?

Le résultat du 21 avril 2002 ne suffit pas ? Non. On le refait en 2007, mais en mieux. Pas au premier tour, non, carrément au deuxième. C’est plus chic.

Que ceux qui ressemblent à Nicolas Sarkozy, ou qui croient qu’il leur ressemble, que ceux-là votent pour lui, quoi de plus normal. Que ceux qui lui font sincèrement confiance pour améliorer leurs dures vies, que ceux-là l’acclament et votent pour lui, quoi de plus normal. C’est même estimable.

Que les grands patrons votent Nicolas Sarkozy, pas tous d’ailleurs, loin s’en faut, non, mais par exemple les grands patrons de presse, qu’on a vu si nombreux, si heureux, à Bercy avant hier, qu’ils votent pour leur copain, qui va vraiment améliorer leurs belles vies, c’est moins estimable, mais quoi de plus normal ?

Mais vous, une respiration possible, un air nouveau, un espace de travail politique, une chance espiègle, ça ne vous dit rien ? Vraiment rien ? Mais qu’est-ce qui vous fait si peur ?

Les Italiens ont enfin chassé Berlusconi, les Espagnols, après une grande douleur révélatrice, se sont débarrassés d’Aznar, et voilà que nous, à quelques milliers de voix près, nous allons repasser le plat de la droite dure ?

Il y a un pari à prendre contre une certitude sombre, et vous ne pariez pas ?

Quels désirs obscurs allez-vous satisfaire ? De qui donc, de quoi êtes-vous secrètement solidaires ? Ce ne peut-être du bien de ceux qui ont besoin, vitalement, de mieux être. Vitalement. Maintenant.

Supporterez-vous dimanche soir d’apprendre qu’il lui a manqué une voix ?
Une seule. La vôtre.

Je vous en supplie.

Ariane Mnouchkine




"2002/2007 : Deux enjeux trés différents pour ceux qui voudraient s’ abstenir,


A CEUX QUI NE MESURENT PAS LE POIDS DE LEUR "MODESTE" VOTE "PERSO ", rappelons que 1% des voix font environ 400.000 électeurs, que le score s’annonce très serré, peut-être à un ou deux %...

Rappelons que la victoire de LE PEN sur JOSPIN en 2002 ne représentait en moyenne que UN électeur par bureau de vote en France... Oui, UN électeur, un de ceux qui avait cru pouvoir attendre le deuxième tour pour éliminer Chirac. Même si l’idée de voter Jospin n’était guère plus enthousiasmante hier que celle de voter aujoud’hui Royal, il s’agissait déjà de " choisir son adversaire " , sans consentir à une adhèsion envers son programme....Mais la situation n’est pas la même !

- Rappelons que en 2002 les états d’âme de ceux qui hésitaient à voter contre LE PEN n’étaient pas fondés sur le risque, nul , que celui-ci soit élu, mais sur une position de principe visanr à confirmer le rejet de son programme et donner le plus grand differentiel de voix aux deux candidats ; nul n’en a " voulu " à ceux qui n’ont pas contribué à ce choix, car il s’agissait de principe et non de péril immédiat.

- En 2007 il y a péril immédiat de voir élu celui qui, depuis, a " recyclé " à son profit l’essentiel des thèses que nous condamnions en 2002. L’enjeu n’est pas le même car il y a désormais péril immédiat. L’abstention prendrait, ici, un tout autre sens qui serait seulement d’enlever une voix susceptible de faire barrage a ce projet.

Alors le matin du six mai que CHAQUE HESITANT SE DISE, qu’il est peut-être un de ces deux ou trois citoyens dans sa commune, comme des milliers d’autres partout en France dont dépend que la France ne livre pas le pouvoir à l’homme politique le plus inquiétant, parvenu à ce niveau d’influence, que la France ait connu depuis l’écroulement de Vichy...

Qu’il se dise aussi que barrer de rouge le nom de Royal sur le bulletin ou le remplacer par un vote blanc, c’est AUSSI offrir au plus antidémocrate de nos adversaires l’occasion de continuer à appliquer, en l’amplifiant, son programme de régression et de répression sociale...

Oui, UN ou DEUX par bureau de vote peut-être feront la différence, et ce peut être vous... Vous ne le direz pas... et garderez pour vous cette fierté secrète, d’avoir failli ne pas le faire...

- Quel bonheur si ca marche, et quelle pêche pour les luttes à venir !

- Mais aussi quel pincement si ca ne marche pas, que nous n’ayons pas su convaincre assez de nos proches...

Evitons cela pour que le "tous ensemble" de demain s’épargne cette suspicion réciproque d’avoir peut-être "failli" au matin du six avril 2007...

Jacques Richaud (collectif 31)




A quoi ressemblerait la France de Nicolas Sarkozy ? ( A l’heure où certains à gauche... )


Pourquoi est-il important de bloquer Sarkozy ? par Jean Bricmont.






- Peintures : Margari


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