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Procès de Manuel Noriega en France : Premier verdict.

RAPPEL : L’Invasion du Panama par les États-Unis d’Amérique, nom de code Operation Just Cause, fut l’invasion du Panama par les États-Unis en décembre 1989, sous l’administration du président George H. W. Bush (père). Ceci dix ans avant que le contrôle du canal de Panama ne soit rendu par les États-Unis au Panama. Au cours de cette invasion le dirigeant panaméen Manuel Noriega a été déposé et la Force de défense panaméenne (FDP) dissoute. Ramené aux Etats-Unis, il y fut condamné en 1992 à 40 ans de prison ferme. Sa peine est ensuite ramenée à 30 ans, puis réduite à 17 ans pour bonne conduite. Extradé en avril 2010 vers la France.

Le 7 Juillet La chambre correctionnelle de Paris a condamné Manuel Noriega à 7 ans de réclusion criminelle et à la saisie de plusieurs comptes bancaires pour blanchiment d’argent

Ses avocats vont probablement faire appel.

Le montant des sommes blanchies justifiant cette condamnation s’élève à 2,3 millions d’Euros

La somme fait réfléchir : si comme la presse le relate sans beaucoup s’interroger. MANUEL NORIEAGA s’est, comme elle le dit, trouvé pendant huit ans en positon d’intermédiaire obligé dans l’exportation de la cocaïne colombienne vers le marché étasunien , nous sommes vraiment face à un gagne-petit ou à un second couteau.

A cette aune, un trader indélicat détournant plusieurs milliards d’Euros pourrait être condamné à plusieurs siècles de prison et on peut, comme un des avocats de NORIEGA (M° Metzner par ailleurs avocat de Dominique de Villepin de Jérôme Kerviel et de la fille de Mme Bettencourt), s’étonner qu’il ait été rejugé et recondamné pour les mêmes faits qui l’ont fait juger et condamner à Miami.

Au passage on remarque que cette « grande » presse : les quotidiens et les hebdomadaires nationaux, ne se préoccupe pas trop de la qualité de ses commentaires : pour les uns NORIEGA travaillait pour le cartel de CALI pour d’autres pour son rival celui de Medellin. Peu importe puisqu’il s’agit de « noircir » l’homme qui « blanchit ».

La liste des banques où la famille Noriega déposait l’argent blanchi n’est pas identique d’un journal à l’autre. Si tous s’entendent pour mentionner la BCCI, « mouton noir » de la profession aujourd’hui disparu, tous ne citent pas la très honorable banque de Paris et des Pays Bas et aucun n’explique pourquoi NORIEGA avait choisi la France pour y installer ses filles et pour y réaliser les opérations de blanchiment qui lui sont reprochées. Peut-être lui qui était spécialement bien placé pour cela considérait-il que la France de l’époque était un endroit sûr et tranquille pour le blanchiment. Il est vrai que l’heure n’était pas encore aux assauts (purement verbaux d’ailleurs) de vertu financière qui sont à la mode dans toutes les réunions des « grands « de ce monde.

Cette même « grande » presse ne s’attarde pas sur la médaille de Commandeur de la Légion d’Honneur qu’arborait NORIEGA à l’audience. Elle mentionne le fait comme une simple bizarrerie. Pourtant il est possible d’en tirer quelques leçons politiques : l’attribution de cette décoration par le Ministère des Affaires Etrangères à un chef d’Etat (un quasi chef d’Etat dans le cas de NORIEGA) est une tradition diplomatique. Il est en effet habituel qu’elle le soit à des chefs d’Etat avec lesquels la France entretient des relations normales voire amicales. C’était le cas en 1987 quand M. JEAN BERNARD RAYMOND était le ministre des Affaires étrangères du gouvernement CHIRAC à un moment où l’étoile de NORIEGA commençait à peine à pâlir chez REAGAN à Washington avant que BUSH père élu à la Maison Blanche ne décide de lancer la meurtrière opération militaire « JUSTE CAUSE » contre la Panama qui fit au moins 5000 victimes civiles et contraignit NORIEGA à se rendre à l’envahisseur. Nous étions fin décembre 1989, le mur de Berlin venait de tomber et BUSH se sentait pousser des ailes d’empereur mondial sans adversaire.

Ces rappels historiques ont été absents des derniers articles consacrés à NORIEGA comme l’a été tout rappel de la réalité de l’économie panaméenne (voir ci-après quelques indications en italique extraites du dictionnaire des paradis fiscaux).

Panama Paradis Fiscal

La ville de Panama est le principal centre financier de l’Amérique centrale. La réputation de Panama reste négative du fait de l’absence totale de convention fiscale mais également en raison de ses innombrables trafics.

Prudence est mère de sagesse pour ce " Paradis Fiscal " qui est destiné à une population de connaisseurs.

Spécialité : Panama accueille les sociétés Offshore et les centres de distribution détaxés.

Chiffre Clés : Panama compte 800 groupes installés dans la zone franche de Colon.

Parmi ces groupes, nous pouvons trouver à Panama City : Bouygues, Peugeot (PSA), Sanofi Synthelabo, Alcatel, Alsthom, Total ou la Société Générale. L’intérêt pour ces groupes est de facturer tout ou partie de leurs ventes latino-américaines via une société anonyme panaméenne.

En effet, l’avantage d’une société anonyme panaméenne réside d’une part dans son opacité (aucune obligation de publier l’identité des actionnaires) et d’autre part d’être totalement exonéré d’impôt sur les bénéfices. Un autre avantage est de pouvoir stocker des marchandises en transit vers le marché latino-américain sur la zone franche de Colon (franchise de taxes) à l’extrémité du canal atlantique.

Au printemps 2009, Panama a été classé par l’OCDE dans la liste « gris foncé » des paradis fiscaux. Seul en Amérique latine, son voisin, le Costa Rica est plus mal classé dans la liste noire de l’OCDE.

Ce classement peu honorable a conduit la BNP Paribas à se retirer du Panama en Avril 2010. De son côté le nouveau gouvernement panaméen, pour améliorer son image internationale au moment où il se lance dans l’immense projet de doublement du canal, s’emploie à négocier des conventions fiscales avec divers pays étrangers mais par ailleurs rien n’indique que les flux de cocaïne colombienne aient diminué.

Quel sera le prochain épisode du feuilleton NORIEGA ?

Difficile d’y voir très clair pour l’instant. Quand la justice US a fini par accepter l’extradition de NORIEGA vers la France le gouvernement panaméen a, à son tour, demandé à la France l’extradition de Manuel Noriega. Au Panama il serait poursuivi non pas pour blanchiment d’argent, une activité extrêmement répandue à Panama City et qui n’encombre guère les tribunaux, mais pour corruption et pour des crimes commis pendant qu’il était au pouvoir.

Mais cette demande officielle, si elle peut être satisfaite avant que NORIEGA ait purgé sa peine en France, cache mal de nombreuses réticences venant de personnages ou d’institutions sur lesquels NORIEGA, bien qu’il ait quitté le pays depuis 20 ans, pourrait disposer d’informations très compromettantes. D’autre part le gouvernement MARTINELLI dont le style de travail politique s’inspire de plus en plus de celui du voisin colombien rencontre suffisamment de résistances populaires à ses pratiques et à ses nouvelles législations répressives pour ne pas s’encombrer d’un problème supplémentaire.

Etonnant destin que celui de « NOTRE HOMME AU PANAMA » (traduction française de la biographie qui lui a été consacrée par le journaliste US JOHN DINGES) et aperçu intéressant même s’il est superficiel du monde de la narco-politique internationale car ni les narco trafiquants ni les dirigeants colombiens complices ni les auteurs de crimes de guerre à Panama, BUSH et COLIN POWELL ne se retrouvent eux devant des juges.

Voilà pourquoi nos médias traitent l’affaire NORIEGA avec retenue, comme un simple fait divers !

COMAGUER

voir le reste du dossier sur http://comaguer.over-blog.com

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