RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
« Nous ne voudrions déterminer personne à l’assassinat politique, mais que Jean Jaurès soit pris de tremblements ! ».

97ème anniversaire de l’assassinat de Jean Jaurès

Dirigeant du Parti socialiste de l’époque, député de la ville minière de Carmaux, fondateur du journal L’Humanité, Jean Jaurès consacre les dix dernières années de sa vie à lutter contre la venue de la guerre qu’il pressent.

Dans un discours à la Chambre, le 7 mars 1895, il explique le refus des socialistes de voter le budget du Ministère de la Guerre :

« Tant que, dans chaque nation, une classe restreinte d’hommes possèdera les grands moyens de production et d’échange [...] tant que cela sera, toujours cette guerre politique, économique et sociale des classes entre elles, des individus entre eux, dans chaque nation, suscitera les guerres armées entre les peuples. C’est de la division profonde des classes et des intérêts dans chaque pays que sortent les conflits entre les nations. [...] Toujours votre société violente et chaotique [...] porte en elle la guerre comme la nuée dormante porte l’orage ».

Le 23 janvier 1903, à la Chambre, il avertit :

« Dans les Balkans, les grandes puissances jouent avec les délires nationalistes et les rivalités ethniques ou religieuses les plus barbares. L’Allemagne ne supporte plus notre soif de revanche et le chauvinisme de nos nationalistes. L’allié russe risque de nous entraîner plus loin que nous le voudrions... ».


Le Pré-Saint-Gervais, 25 mai 1913 : Discours de Jaurès contre la loi rétablissant le service militaire à 3 ans.

La presse bourgeoise se déchaîne contre lui, l’accuse de collusion avec l’Allemagne. On l’appelle « Herr Jaurès ». A la Chambre, il est hué par les députés de la droite et de l’extrême-droite.

L’écrivain Charles Péguy écrit : « Dès la déclaration de la guerre, la première chose que nous ferons sera de fusiller Jaurès. Nous ne laisserons pas derrière nous ces traîtres pour nous poignarder dans le dos ».

Paul Déroulède titre un de ses articles dans le journal L’Action française : « TUER JAURES ». Quant à Léon Daudet, le 23 juillet 1914, une semaine avant l’assassinat de Jaurès, il écrit : « Nous ne voudrions déterminer personne à l’assassinat politique, mais que Jean Jaurès soit pris de tremblements ! ».

Le 28 juin 1914, c’est l’attentat de Sarajevo puis l’ultimatum autrichien à la Serbie. La Russie et l’Autriche mobilisent. Le 31 juillet, l’Allemagne présente un ultimatum à la France lui enjoignant de ne pas se solidariser avec la Russie. L’inexorable affrontement des impérialismes européens est en marche.

En fin de journée, Jaurès se rend au siège de L’Humanité pour préparer un article de mobilisation anti-guerre pour l’édition du 1er août. Auparavant, il sort dîner au café du Croissant, rue Montmartre, avec ses collaborateurs. Le groupe est assis, le dos à la fenêtre ouverte et séparé de la rue par un simple rideau. Une main s’avance, un scintillement, deux éclairs, deux claquements [1].

Jaurès ne plaidera plus contre la guerre. Il est tué d’une balle dans la tête.

LA BOUCHERIE EUROPEENNE COMMENCE LE LENDEMAIN. [2]

La mort de Jaurès facilite le ralliement de la grande majorité des socialistes à l’Union sacrée. Le mot d’ordre de grève générale que les socialistes européens devaient opposer au déclenchement d’une guerre ne sera jamais appliqué.

Jean-Pierre Dubois (Le Petit Blanquiste).

URL de cet article : http://lepetitblanquiste.hautetfort.com/archive/2011/07/31/97eme-anniv...

[1] Raoul Villain, l’assassin de Jaurès, est un nationaliste proche de L’Action française. Arrêté, il déclare avoir agi en solitaire pour « supprimer un ennemi de son pays ». Cette thèse de l’acte isolé est reprise telle quelle dans l’acte d’accusation dressé le 22 octobre 1915.

Après cinquante-six mois de détention préventive, Villain est acquitté par la cour d’assises de la Seine, le 29 mars 1919. La veuve de Jaurès doit même payer les frais du procès. Anatole France proteste : « Travailleurs ! Un verdict monstrueux proclame que l’assassinat de Jean Jaurès n’est pas un crime... ».

Raoul Villain s’exile alors à Santa Eulalia sur l’île d’Ibiza dans les Baléares. Peu après le début de la guerre d’Espagne, le 17 septembre 1936, les Républicains l’exécutent pour espionnage au profit de l’armée franquiste.

[2] Boucherie européenne pour laquelle seront sacrifiés par milliers les peuples des colonies d’Afrique.

15:04 Publié dans Mémoire-Histoire

URL de cet article 14286
  

Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, historien, blagueur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La contribution la plus importante d’Obama a été d’embellir, de vendre à l’opinion publique et de prolonger les guerres, et non de les terminer. Ils l’ont bien vu pour ce que sont réellement les présidents américains : des instruments permettant de créer une marque et une image du rôle des États-Unis dans le monde qui puissent être efficacement colportées à la fois auprès de la population américaine et sur la scène internationale, et plus précisément de prétendre que les guerres barbares sans fin des États-Unis sont en réalité des projets humanitaires conçus avec bienveillance pour aider les gens - le prétexte utilisé pour justifier chaque guerre par chaque pays de l’histoire.

Glenn Greenwald

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.