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Désir de luxe et génocide

En Namibie (Afrique), une colonie allemande, vers la fin du 19ème siècle, on découvre d’importants gisements de diamants. La grande bourgeoisie apprécie beaucoup les parures de diamants.

L’Etat allemand va envoyer des soldats en Afrique pour exterminer les Hereros et permettre ainsi l’exploitation des mines de diamants. Grâce à ce génocide des actionnaires vont se bâtir d’immenses fortunes.

Le premier génocide connu du 20ème siècle a eu lieu en Afrique, en Namibie, en 1904, il n’est toujours pas enseigné à l’école...

Les Allemands avaient d’abord mis en place une politique de déplacement et de confiscation systématique des terres dans les territoires habités par les Hereros (dans les régions au centre de la Namibie). Le premier gouverneur civil de la nouvelle colonie, se nomme Heinrich Goering (le père de Hermann Goering qui sera ministre de Hitler).

En 1904, acculés à la famine les Hereros se révoltent. Les Allemands s’engagent alors dans une guerre d’extermination raciale.

Lors de la bataille d’Hamakari, près de 6 000 combattants hereros sont exterminés, ainsi que les 20 à 30 000 civils qui les accompagnent. Le 2 octobre, le général von Trotha promulgue l’ordre d’extermination :

"(...) Tout Herero découvert dans les limites du territoire allemand, armé comme désarmé, avec ou sans bétail, sera abattu. Je n’accepte aucune femme ou enfant. Ils doivent partir ou mourir. Telle est ma décision pour le peuple herero."

Ces derniers doivent quitter leurs territoires (hereroland) pour le terrible désert de Kalahari. Les chances d’y survivre y sont déjà minces en tant normal, or les Allemands ont pris soin d’empoisonner les principaux puits de la région. Près de 30 000 Hereros trouvèrent la mort dans le désert.

Début 1905, la rébellion est mâtée et les Hereros éliminés. On ne compte plus qu’une dizaine de milliers d’individus, réfugiés dans les colonies britanniques voisines.

Face au tollé provoqué par cette guerre d’extermination, Guillaume II doit lever l’ordre d’extermination. Pour autant, le sort des Hereros reste peu enviable, dans la mesure où les individus qui se rendent aux autorités se voient réduits aux travaux forcés dans des camps de concentration, dans lesquels la mortalité atteint des sommets. Hendrik Fraser décrit ainsi les conditions d’existence dans le camp de Swakopmund :

"Les femmes devaient travailler comme les hommes. Le travail était harassant. (...) Elles mouraient littéralement de faim. Celles qui ne travaillaient pas étaient sauvagement fouettées. J’ai même vu des femmes assommées à l’aide de pioches (...). Les soldats allemands abusèrent de jeunes Hereros pour assouvir leurs besoins sexuels."

En Allemagne les députés socialistes, radicaux et centristes anticolonialistes parviennent à bloquer les budgets coloniaux, imposant le démantèlement des camps. Les Hereros ne réintègrent pourtant pas leurs anciens territoires, puisqu’ils se voient dispersés dans des fermes, contraints de porter au cou un disque de métal où figure leur numéro de matricule.

En 1911, les autorités allemandes recensent 15 130 Hereros.

Près de 64 000 Hereros ont disparu en sept ans, soit 80% de la population d’origine !

Il est légitime de parler de génocide dans la mesure où les 4 critères de définition du génocide sont ici réunis :

- la désignation d’un groupe ciblé considéré comme de "trop" ;

- au nom d’une idéologie (racisme, ethnonationalisme, ethnocentrisme) ;

- une décision qui s’accompagne d’une volonté d’exterminer en totalité (l’ordre de von Trotha du 2 octobre 1904) ;

- un crime d’Etat, condition de l’efficacité dans le crime.

En 2004, cent ans après les faits, sortant de son silence, l’Allemagne a enfin reconnu ce génocide.

Dans toute l’Afrique australe, les compagnies minières ont usurpé des terres et déplacé des communautés sans offrir aucune indemnisation aux agriculteurs, qui les travaillaient pour vivre.

Aujourd’hui, dans les zones minières dans lesquelles des terres agricoles sont encore disponibles, les femmes tentent de compléter le revenu obtenu par leur conjoint dans les mines en travaillant la terre. Mais ce sont des terres polluées par les produits chimiques, des terres asséchées par les quantités considérables d’eau utilisées pour la mine.

Le désir des femmes de porter une bague de fiançailles est, en partie, le résultat de décennies de campagnes agressives de marketing réalisées par la compagnie De Beers de Johannesburg qui a rendu célèbre la phrase « un diamant est éternel » en 1947.

http://liberonslamonnaie.blogspot.fr/2012/08/desir-de-luxe-et-genocide.html

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