RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah

Chers camarades, chers amis,

Au début de cette année, il m’est arrivé de penser à certains moments de la nuit, que bientôt, voire très bientôt, je n’aurais plus à m’adresser à vous, amis et camarades, de derrière ces abominables murs. Je me disais que très probablement, ce n’était plus qu’une question de quelques petites semaines et nous aurions alors l’opportunité de nous trouver ensemble, loin de ces sinistres lieux … que je pourrais alors vous saluer tous, et même vous serrer fort et voir vos visages de près, vous écouter et vous parler sans avoir recours à tel ou tel stratagème pour tenter d’échapper quelque peu aux conditions de captivité.

Bien entendu je me disais aussi que l’on aurait largement le temps pour discuter et tirer les leçons de ces initiatives solidaires que vous avez su développer tout au long de mes années de captivité.

Comme beaucoup d’autres camarades et amis, je regardais avec une particulière attention les divers messages et « conseils » et autres exigences adressés aux autorités de mon pays.

Camarades, à partir de mi-février, les manœuvres du gouvernement français ne laissaient plus guère présager une issue favorable à court terme. En effet après quelques mois de tergiversations, le gouvernement a tranché : pas question de libérer Abdallah. Et tout naturellement les magistrats de la Cour de cassation sont toujours là pour habiller et avaliser la décision…et certainement ils ne sont jamais à court de formules lapidaires : « La demande de libération n’est pas recevable. » Ainsi fut prononcé leur jugement ce 4 avril.

Certainement camarades, vous n’êtes pas sans savoir, que durant tous ces derniers mois les initiatives solidaires ont fleuri un peu partout, ici en France et ailleurs de par le monde et tout particulièrement au Liban… et c’est toujours dans le cadre légal des lois envigueur dans ces divers pays. Cependant ou peut-être c’est pourquoi, les autorités impérialistes concernées directement ont estimé qu’il vaudrait mieux casser la décision du tribunal de l’application des peines ainsi que celle de la Cour d’appel et me garder encore ici, dans les geôles de la République.

Comme toujours, ces criminelles autorités réactionnaires estiment, qu’avec le temps, tout finit par s’essouffler, s’épuiser et peut-être même disparaître. Et pourtant elles ont tort et toujours elles ont eu tort à ce propos. Et les faits sont là aussi têtus que l’on ne peut d’aucune façon en faire abstraction. Plusieurs milliers dans les geôles sionistes depuis tant d’années, tant de décennies, et leur résistance est toujours intacte nourrie d’inépuisable élan populaire solidaire.

Camarades comme vous savez, ces jours-ci, on commémore chez nous la Naqba de 1948. Elle est toujours là, une blessure béante…une blessure toujours saignante… tout un peuple y est lié. Elle est partout, elle est dans tout. Elle est les camps des réfugiés et les ruelles de la misère et les massacres et la terreur et l’humiliation à tout moment. Elle est les vieux et les moins vieux attendant toute une vie l’heure du retour, gardant en main avec tendresse des vieilles clés qu’on se passe de père en fils jusqu’à nos jours… elle est le crime qu’on reproduit devant les yeux de tout le monde. Les impérialistes de tout bord y ont participé et continuent à cautionner, d’une manière ou d’une autre, la spoliation et la destruction de tout un peuple…

Comme vous voyez chers camarades, la Naqba, loin d’être un moment douloureux d’un passé lointain qu’on cherche à commémorer par respect aux ancêtres, elle est le vécu quotidien de tout un peuple. De ses entrailles surgissent toujours de longs cortèges de fidayîn et les enfants de l’Intifada. Elle est la Palestine de tous les jours.

Camarades, jadis, un certain Ben Gourion, comme tous les criminels réactionnaires des années quarante, disait à ceux qui l’avertissaient de la révolution palestinienne : « … les causes aussi vieillissent avec le temps et finissent à leur tour par mourir et disparaître. » Cependant plus de six décennies plus tard, la Palestine est toujours là, aussi vivante que résistante. La détermination des masses populaires palestiniennes est plus que jamais inébranlable, en dépit de la terreur et des atrocités de tout genre. Les prisonniers palestiniens aussi, en dépit des longues années, sont toujours là, debout face à leurs geôliers, incarnant la résistance héroïque de la Palestine et prouvant à tous les Ben Gourion que la Palestine non seulement vivra, mais elle vaincra certainement.

La solidarité est une arme, camarades, faisons-en bon usage !

Certainement, ce n’est pas en cherchant des astuces judiciaires ici et là que l’on fait face à leur criminel acharnement, mais plutôt en affirmant une détermination inébranlable dans la lutte contre leur criminel système impérialiste.

À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes !

Gloire aux masses populaires en lutte !

Honneur aux martyrs !

Ensemble camarades, et ce n’est qu’ensemble camarades, que nous vaincrons !

Mes plus chaleureuses salutations à vous tous

Votre camarade, Georges Ibrahim Abdallah
Samedi 18 mai 2013

Ecouter la déclaration : http://www.dailymotion.com/video/x103f8p_declaration-de-georges-ibrahi...

Coup Pour Coup 31
Collectif anti-impérialiste à Toulouse

Blog : http://couppourcoup31.over-blog.com
Facebook : http://www.facebook.com/CoupPourCoup31
Twitter : https://twitter.com/CoupPourCoup31

Samedi 18 mai 2013

»» http://couppourcoup31.over-blog.com/article-declaration-de-georges-abd...
URL de cet article 20694
  

Même Thème
Résistant en Palestine - Une histoire vraie de Gaza.
Ramzy BAROUD
Comprenez, de l’intérieur de Gaza, comment le peuple palestinien a vécu la signature des Accords d’Oslo : les espoirs suscités et immédiatement déçus, la désillusion et la colère suscitée par l’occupation et la colonisation israéliennes qui continuent... La seconde Intifada, et la montée politique du Hamas... Né à Gaza en 1972, Ramzy BAROUD est un journaliste et écrivain américano-palestinien de renommée internationale. Rédacteur en chef de The Brunei Times (version papier et en ligne) et du site Internet (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Une baïonnette est une arme avec un travailleur à chaque extrémité. »

Eugene V. Debs

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.