RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Il n’y aura pas de guerre civile en Égypte

C’est par ces mots que Georges Corm concluait un entretien avec Farid Allouache à Beyrouth, le 24 juillet. (*) Non sans avoir précisé qu’il pourrait y avoir de la violence en Égypte, mais point de guerre civile ouverte.

Dans la révolution en marche, qui n’a plus rien à voir avec le Printemps arabe qui faisait les délices des médias occidentaux, le peuple égyptien a besoin d’une solidarité active 
et non de sombres spéculations favorisant, in fine, l’obscurantisme.

Il y en a un qui se laisse oublier dans les évènements sanglants actuels : le peuple. Et c’est très bien pour lui. Et s’il y a une leçon à tirer des péripéties qui retournent l’ Égypte c’est bien celle, très ancienne, que les mouvements de fond se laissent difficilement prévoir.

Avant la chute de Moubarak, les Frères musulmans et l’armée marchaient de concert.
Les premiers laissaient l’armée disposer des principaux leviers économiques en partenariat avec les investisseurs  étrangers, occidentaux en tête. Pendant que les intégristes avaient largement le champ libre pour faire main basse sur l’aide sociale, étendant un réseau de proximité qui avait le double avantage pour les militaires d’éviter l’émergence 
d’une opposition politique et laïque au pouvoir en place.

L’équilibre a été rompu par l’intervention massive du peuple en janvier 2011, ce qui a provoqué la mise hors jeu de Moubarak, temporairement la mise sur la touche de l’armée, et corrélativement l’élection d’un Morsi peu représentatif, 20% du corps électoral.

Au pouvoir, les Frères musulmans jetaient bas le masque et engageaient le pays dans la voie d’un glissement autoritaire vers l’instauration d’un État islamique. Cependant qu’aucune des raisons, sociales et économiques, qui avaient poussé le peuple à agir en 2011 ne trouvaient de solution.

Dans ces conditions, le mouvement Rébellion (Tamarroud) se voyait soutenu dans son ultimatum lancé à Morsi fin juin par les 22 millions de signataires de sa pétition, par les énormes manifestations du 30 juin et au bout du compte relayé, mais pour d’autres motifs, par les militaires qui destituaient Morsi le 3 juillet.

L’irruption 
de l’armée pour mettre un terme à l’établissement d’un régime islamique et anti-populaire a été vécue par la population comme un soulagement et une réponse provisoire à cet appel populaire et massif. D’autre part le soutien des principaux chefs religieux musulmans et coptes du Caire a participé à sa légitimation, tout comme la mise en place d’un gouvernement civil et la promesse d’élections d’ici à 2014.

En résumé

Pendant très longtemps l’armée aux commandes et les Frères en arrière-plan ont vécu dans une coexistence pacifique pour dévoyer et étouffer les aspirations des masses.

Puis renversement des rôles, avec des Frères qui ne parviennent pas en un si bref délai (2 ans) à noyauter la troupe pour paralyser l’action de dirigeants militaires qui sentaient le vent venir.

Enfin, mais ce n’est pas fini, nouveau retournement et répression sanglante du mouvement islamiste qui n’a pas su, ayant accédé au pouvoir et s’étant révélé pour ce qu’il était : extrémiste, temporiser pour reprendre son travail de sape.

Cependant que se formait une coalition qui représente massivement la classe moyenne, les syndicats ouvriers et toutes les forces de la société civile à tendance laïque.

S’il ne s’agit pas ici d’idéaliser l’homogénéité de cette coalition sur le plan politique : il y a dans Tamarroud des sensibilités très différentes, des libéraux et néo-libéraux, des nationalistes nassériens, et des tendances socialisantes en économie représentées par des groupes révolutionnaires minoritaires, il n’en demeure pas moins que l’avenir de la révolution dépend pour une large part du maintien de sa cohésion.

Sans oublier le rôle qu’a joué dans cette histoire le FMI dont les dogmes ont alimenté les révoltes de la faim, sans oublier non plus l’hostilité profonde des Égyptiens à l’égard de la politique israélo-américaine, ce que l’on observe c’est que des deux anciens complices dans le maintien de l’ordre oppressif, l’un est en train d’étriper l’autre, sous le regard des Occidentaux qui ne savent plus très bien comment garder un semblant de main sur l’Égypte.

Toutes les révolutions ne sont pas victorieuses, mais s’il y en a une qui mérite d’aller heureusement à son terme et de reprendre la ligne inaugurée pour l’ensemble des pays arabes par Gamal Abdel Nasser, c’est bien celle de l’Égypte d’aujourd’hui.

(*) http://www.legrandsoir.info/georges...

URL de cet article 21963
  

« Cuba mi amor », un roman sur le Che de Kristian Marciniak (Rebelion)
Leyde E. Rodri­guez HERNANDEZ
Publié chez Publibook, une maison d’édition française, le roman de Kristian Marciniak : « Cuba mi amor » circule dans Paris ces jours-ci. Dans un message personnel adressé au chroniqueur de ce papier, l’auteur avoue que Cuba a été le pays qui lui a apporté, de toute sa vie, le plus de bonheur, les plus grandes joies et les plus belles émotions, et entre autres l’orgueil d’avoir connu et travaillé aux côtés du Che, au Ministère de l’Industrie. Le roman « Cuba mi amor » est un livre impressionnant de plus de (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

C’est un paradoxe que la nation qui a tant fait pour intégrer les droits de l’homme dans ses documents fondateurs se soit toujours opposé à la mise en place d’un cadre international pour protéger ces mêmes principes et valeurs.

Amnesty International - "United States of America - Rights for All" Oct. 1998

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.