RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La guerre contre les Vénézuéliens (Difunde la Verdad)

Le terrain électoral ne semble pas être fructueux pour déroquer le gouvernement, par conséquence, les gardiens du capitalisme néolibéral ont opté pour un changement dans leur tactique : approfondir la guerre économique contre le peuple vénézuélien.

Cela fait quatorze ans qu’ils perdent des élections, après des multiples candidatures, des tentatives de coup d’État, des grèves pétrolières et d’autres stratégies de déstabilisation. La dernière en date et celle du 14 avril, qui était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour certains pouvoirs économiques et ses représentants politiques au Venezuela. Cette fois, ils n’ont pas perdu face à Chavez mais face au chavisme. Maduro a gagné contre un Capriles qui n’accepte toujours pas les deux défaites consécutives [1].

Le terrain électoral ne semble pas être fructueux pour renverser le gouvernement, par conséquent, les gardiens du capitalisme néolibéral ont opté pour un changement dans leur tactique : approfondir la guerre économique contre le peuple vénézuélien.

Le plan consiste en désapprovisionnement et pénuries, le tout accompagné d’une campagne de communication, interne et externe, qui cherche à créer les conditions objectives et subjectives, pour justifier un coup à la démocratie qui puisse renverser le gouvernement chaviste. À cela il faut ajouter deux armes de destruction massive : l’inflation et le dollar.

Cette manœuvre à plusieurs niveaux, « désapprovisionnement-inflation-dollar-médias », prétend constituer un cercle vicieux qui accomplit la prophétie auto-réalisatrice : une situation insoutenable [2], pour que l’inévitable explosion sociale et la rébellion populaire aient lieu [3], avec des bagarres et des morts pour la nourriture [4].

Lorsque la démocratie s’exerce véritablement, les oligopoles privés ne sont pas totalement satisfaits. Le Venezuela pour tous, proposé par la révolution bolivarienne est l’opposé au patron économique que Capriles défend. Le chavisme a réussi à marquer une ligne de division entre deux modèles : d’une part l’économie capitaliste (néolibérale) et d’autre part l’économie socialiste bolivarienne.

La première alternative est l’économie de marché, du capital, de la concentration pour peu, des décennies perdues. La proposition chaviste en est une autre, celle de l’économie du peuple, de la richesse sociale distribuée, de la décennie gagnée. Au sein de cette discorde, nait inexorablement la dispute. Dans le terrain électoral cela a toujours penché vers l’option chaviste. Cependant, dans le champ économique, l’oligarchie économico-financière n’est pas prête à baisser les bras, et du coup elle s’attaque aux principes démocratiques les plus fondamentaux.

Personne ne nie le fait que la révolution bolivarienne a encore d’énormes défis économique structurels pour rendre durable ce projet émancipateur : une révolution fiscale, une gestion efficace, un changement de matrice de production. Ces politiques sont déjà fixées dans le Plan de la Patrie 2013-19 [5], permettront sans doute contrôler l’inflation, améliorer la gestion du dollar et contribuer avec la provision des biens et des services que le peuple exige.

Néanmoins, non seulement ces politiques sont nécessaires, mais elles doivent être accompagnées d’un frein à la guerre économique, que la partie structurée de l’entreprise privée est en train de jouer depuis quelque temps. Le jihad capitaliste contre le peuple vénézuélien n’a pas comme finalité immédiate d’améliorer son taux de bénéfices en étant capable d’accaparer sans vendre, mais d’avoir une plus grande rentabilité quant au pouvoir politique.

Alors, ils comptent sur un épuisement lors des prochaines élections municipales, pour faire un plus grand assaut lors des législatives ou encore lors d’un referendum révocatoire en 2015. Pour cela, l’inflation est le mécanisme idéal, c’est comme un coup du marché, pour remplacer les coups militaires qui ont renversé des gouvernements démocratiques.

Il est vrai que les prix actuels sont élevés, mais il est également vrai que l’inflation est quelque chose d’hérité. L’inflation moyenne lors des décennies néolibérales (34%) était supérieure à la décennie chaviste (22%). L’inflation ne s’explique pas par des politiques des dépenses, mais par la structure oligopolistique. De plus, l’inflation est étroitement liée à l’accaparement et à la fuite des dollars effectuée par ceux qui devaient les employer pour l’importation des biens nécessaires à la population.

L’opposition au chavisme ne supporte pas que le Venezuela ne soit pas isolé, que nous soyons membres de Mercosur, que la Chine soit notre grande alliée, que les relations économiques avec la Russie, l’Inde et l’Iran augmentent ou encore que les décisions soient prises au niveau régional à travers l’Unasur ou la Celac. Elle ne supporte pas ne pas pouvoir crier au secours au FMI ou aux États Unis […]. Elle ne supporte pas que la démocratie soit aussi la démocratisation de l’économie.
Comme chante Carlos Puebla : “aquí pensaban seguir ganando el ciento por ciento”. [6]

Alfredo Serrano Mancilla

Traduction de Victoria Valdez pour Le Grand Soir.

»» http://www.difundelaverdad.org.ve/opinion/guerra-a-los-venezolanos/#.UmfeevnIbEI

[1contre Chavez le 7 octobre 2012 et contre Maduro le 14 avril 2013, ndlt

[2El Pais -journal espagnol- ndlt

[3La Nacion -journal argentin- ndlt

[4Clarin -journal argentin- ndlt

[5ancien programme de campagne d’Hugo Chavez avant l’élection présidentielle du 8 octobre 2012 et actuel programme du gouvernement de Nicolas Maduro, ndlt


URL de cet article 23060
  

Même Thème
Ainsi parle Chávez
Hugo Chávez, figure du Venezuela et de l’Amérique latine contemporaine, si critiqué et diffamé dans la plupart des médias, était indéniablement le président métisse, issu d’une famille pauvre, avec lequel les classes populaires pouvaient s’identifier. Pendant 13 ans, chaque dimanche, il s’est adressé à son peuple dans une émission appelée « Allô président », fréquemment enregistrée sur le terrain et en public. Ce livre recueille certaines de ses allocutions. Tour à tour professeur, historien, blagueur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Parfois sans le savoir, nous gagnons tous les jours. Ailleurs.

Viktor Dedaj

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.