RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Fraude électorale à Montréal – PQ

Les plumitifs petits-bourgeois montréalais s’en donnent à cœur joie en ce lendemain de campagne électorale municipale. Ils ont une fois de plus fait la preuve que la classe ouvrière ne compte pas, qu’elle est totalement absente, électoralement parlant s’entend, de la politique municipale à Montréal.

Des mois d’une campagne électorale inintéressante, totalement déconnectée, hors de propos en ce qui concerne les problèmes réels, concrets et véritables de la population des quartiers déshérités, des quartiers ouvriers. Débranchée de la vie des chômeurs et des travailleurs menacés, à statut précaire, sous-payés, écrasés de taxes et de charges fiscales. Une campagne très éloignée des milliers d’ouvriers que les patrons malmènent ou jettent à la rue sans pitié. Et que dire des sans-abris, errant par les rues, de gourbi en taudis ; suivis par les travailleurs appauvris, attablés aux cantines charitables, fréquentant les comptoirs alimentaires dévalisés (140 000 pauvres chaque mois) et les friperies dépenaillées.

Au milieu de cette misère populaire, Denis Coderre, héros de la bourgeoisie, et juste derrière l’énergumène, une femme en peine, madame Joly prénommée Mélanie. Les Bobos-scribouilleurs, auteurs de pages de publicité et de propagande, que leur maison d’édition ont le culot d’appeler des « infos » (La Presse, Journal de Montréal, Gazette, Métro, 24 heures) et tous les autres affidés de la télé, ne retiennent plus leur joie affectée – « Le coup fourré a fonctionné ! ».

C’est que la campagne électorale s’annonçait fade au beau milieu de cette débandade de l’ancien Parti du maire Tremblay –l’effarouché, chef des trafiquants ployant sous les coups des enquêteurs de la Commission Charbonneau – enquête de probité publique qui est une véritable « valeur authentiquement québécoise des riches de souche » et qui se répète tous les vingt ans environ ; jusqu’à la prochaine dans vingt ans tout au plus.

Ce n’est pas tout de lancer une fraction de la petite-bourgeoise montréalaise aux trousses d’une autre faction qui s’en est mis plein les poches pendant des années sans partager avec l’opposition. Le risque dans ces guerres de clans étant de discréditer toute la gent politique – le cynisme ambiant risquant d’emporter le bébé « démocratique » dénudé avec l’eau polluée du bain trop plein de purin. Un certain décorum est requis au milieu de ce salmigondis, du moins si ces magouilleurs souhaitent que quelques badauds-électeurs croient toujours aux resquilleurs politiciens.

Derrière Denis Coderre, le rescapé de la politique fédérale (où ils ont leur charge de scandales), trottinait Marcel, le beau Brummell, sortit tout droit des officines de gestion occultes qui dirigent la politique municipale, provinciale et fédérale. L’un de ces hommes en gris, complet-cravate (qu’il retira le temps d’une campagne de fumisterie) se jetait donc dans la mêlée utilisant comme marche pied Madame Harel et son parti Vision Montréal désemparé et floué.

Un mois après le saut dans le vide électoral – la patente à Marcel Côté ne décollait toujours pas. L’homme d’affaire, beaucoup trop compromis avec les vieux partis ne parvenait pas à se donner une image de « virginité » fabriquée. Les stratèges, fins-politiciens, sont trop malins pour se décourager pour un rien. De leur chapeau de magicien ils sortirent une Joly prénommée Mélanie. Et ce fut le début de l’esbroufe. Une meute de faiseurs d’opinion, des paparazzis malappris, se jetèrent sur leur petite amie comme des vautours sur un cadavre flétri. La curée fut de courte durée, un sondage truqué, publié à point nommé, vint crédibiliser le petit minois de la politicienne roublarde avérée. Le frère de Justin vint même sacrer la prénommée du sceau des Trudeau… Même Coderre, et ses exfiltrés-libéraux, ne méritèrent pas cette intronisation au temple de la renommée du Parti Libéral tout puissant.

Car vous devez comprendre camarades ouvriers et travailleurs que ces malversations nous révèlent que le Parti québécois, la CAQ et Québec Solidaire comptent pour presque rien sur la scène politique montréalaise. Depuis quelques temps ce sont les différentes factions du Parti Libéral qui s’entredéchirent et mènent le bal municipal. C’est une contradiction dans leur camp que nous devrons exploiter. Nous, la classe ouvrière et nos alliés, ne sommes que les dindons de cette farce outrancière qu’orchestre des faiseurs d’élections et des groupies poltrons depuis leurs torchons, leurs studios de radio et de télévision où ces petits bourgeois des médias fabriquent l’opinion publique.

Le soir du 3 novembre 2013, il s’est avéré que la manigance électoraliste a fonctionné. Très peu de gens se sont déplacé pour voter, alors que les commentateurs obséquieux parlaient d’une campagne électorale passionnante – pour 40% des électeurs à ce qu’il semble – mais l’important pour eux c’est que les petits-bourgeois se soient déplacés pour voter et tracer leur croix au bon endroit.

Le vieux politicien Coderre l’a emporté (13% des droits de vote), suivi de la soubrette (un « raz de marée » de 11% des votants potentiels) réputation forgée de toute pièce par la publicité des médias à la solde, dans l’indifférence totale des masses populaires dont une majorité ne s’est pas déplacée pour voter (60%). Le lendemain du scrutin chacun d’entre nous peinait à son boulot sachant que rien d’important ne s’était produit la veille si ce n’est que la bourgeoise montréalaise venait de signer une trêve entre ses différentes factions qui devront maintenant se partager la dépouille municipale, les pots de vins, les enveloppes brunes, les dessous de table, les contrats juteux-véreux, mais comme le disait l’ex-maire Vaillancourt de Ville de Laval, seulement après avoir imaginé un nouveau stratagème de prévarication généralisée. Soyez patient ça viendra.

Que doit faire la classe ouvrière, les étudiants et les travailleurs ses alliés au milieu de cette galère dépareillée ? La classe ouvrière doit poursuivre son chemin de résistance. Poursuivre partout sa guerre de classe dans les usines, les bureaux et sur les lieux de travail. Faire grève chaque fois que nécessaire et chaque fois qu’avantageux pour elle. Défendre rageusement ses lignes de piquetage contre les assauts des « scabs », des petits cadres, de la flicaille et de la justice des riches. Refuser les hausses de tarifs ; exiger plus de services publics. Manifester souvent et bruyamment comme les étudiants nos alliés l’ont fait (plusieurs petits-bourgeois paupérisés se joindront à nous pour manifester) et surtout, les ouvriers doivent s’organiser dans les différentes « Assemblée Populaire Autonome » de quartier afin de se concerter pour résister à tous les assauts idéologiques, politiques et économiques que ces serviles politiciens et leurs sous-fifres journalistes organiseront pour le salut de leurs maîtres des Chambres de commerce locales et régionales.

Le résultat véritablement important de cette campagne électorale à Montréal-PQ c’est qu’en majorité les ouvriers, les étudiants et les travailleuses ne croient plus à la fraude électorale bourgeoise et cherche une véritable alternative à ce jeu de coulisse bancal.

Robert Bibeau

http://quebec.huffingtonpost.ca/melanie-joly/greve-etudiante-solution_... et http://www.ledevoir.com/politique/montreal/391758/coderre-aux-commande...


URL de cet article 23211
  

Même Thème
TOUS LES MEDIAS SONT-ILS DE DROITE ? Du journalisme par temps d’élection
par Mathias Reymond et Grégory Rzepski pour Acrimed - Couverture de Mat Colloghan Tous les médias sont-ils de droite ? Évidemment, non. Du moins si l’on s’en tient aux orientations politiques qu’ils affichent. Mais justement, qu’ils prescrivent des opinions ou se portent garants du consensus, les médias dominants non seulement se comportent en gardiens du statu quo, mais accentuent les tendances les plus négatives inscrites, plus ou moins en pointillé, dans le mécanisme même de l’élection. Ce sont (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Ce qui distingue principalement l’ère nouvelle de l’ère ancienne, c’est que le fouet commence à se croire génial.

Karl Marx

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.