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Campagne de diffamation contre Hugo Chavez : Lettre ouverte au Centre Simon Weisenthal.

Destinataire :
Centro Simon Wiesenthal
Maipú 853, 4º - Buenos Aires - Argentina
Tel : (5411) 4313-4743 / Fax : (5411) 4313-3985

E-mail : cswlatin@satlink.com..
copie à information@wiesenthal.net

Paris, le 11 janvier 2006.

Messieurs,

Sur votre site internet www.wiesenthal.com , vous publiez un communiqué intitulé en anglais "SWC CONDEMNS ANTISEMITIC STATEMENTS BY VENEZUELAN PRESIDENT HUGO CHAVEZ - DEMANDS PUBLIC APOLOGY" et en espagnol "EL CENTRO SIMON WIESENTHAL CONDENA DECLARACIONES ANTISEMITAS DE HUGO CHAVEZ Y RECLAMA DISCULPAS PàšBLICAS".

Cet article fait référence à un courrier envoyé au Président du Venezuela, Hugo Chavez, par Shimon Samuels (Directeur des relations internationales du Centre) et Sergio Widder (responsable de l’Amérique latine). Sauf erreur de ma part, ce courrier n’est pas publié sur votre site.

Dans cet article, vous affirmez que le président du Venezuela aurait tenu des propos antisémites le 24 décembre 2005 et vous présentez un extrait tronqué de ses propos. Vous prétendez dans la foulée que Hugo Chavez aurait avancé "les deux arguments habituels pour justifier la persécution et le meurtre des juifs durant deux millénaires".

Dans votre article, vous dites que le courrier envoyé au président Chavez dit ceci : "il est paradoxal que le président du pays qui doit bientôt recevoir la rencontre la plus prestigieuse de la pensée progressiste, le Forum Social Mondial, ait recours à ce langage moyenâgeux et réactionnaire. Vos propos sont très similaires à ceux du président Iranien Mahmoud Ahmedinejad lorsqu’il a nié l’Holocauste, provoquant un rejet de l’écrasante majorité de la communauté internationale."

Vous poursuivez : "Notre centre condamne vos propos antisémites. Une telle offense aux valeurs humanistes universelles exige des excuses immédiates et publiques. Votre silence ne pourra être interprété que comme la réaffirmation d’une pensée raciste."

Et l’article conclut par un appel aux gouvernements membres du Mercosur à "geler le processus d’incorporation du Venezuela" en attendant des excuses publiques de Chavez "pour ses propos antisémites".

Vous n’êtes pas sans savoir que votre article a été repris par la presse française, à sa manière habituelle.

Pour ceux qui connaissent un minimum l’Amérique latine (je ne parle pas des autres), pour ceux qui savent lire un discours prononcé autrement qu’en anglais (je ne parle pas des autres), pour ceux qui suivent de près les événements dans le monde et notamment en Amérique latine depuis environ 25 ans (je ne parle pas des autres), les propos (complets) de Chavez (dans le contexte) ne présentent aucune trace d’antisémitisme.

Basé au Etats-Unis, votre Centre pourra toujours se défendre "avec crédibilité" derrière une ignorance culturelle, notamment pour tout ce qui concerne la théologie de la libération et de la notion du "Christ Guérillero, révolutionnaire et socialiste, assassiné par l’Impérialisme".

Je pense que le Centre serait d’accord pour dire que l’accusation d’antisémitisme est grave. J’en conclus qu’une accusation infondée d’antisémitisme est grave et mérite des excuses. Publiques.

Pour reprendre en partie vos propres termes, il est paradoxal qu’un Centre si rodé à la chasse aux nazis ait pu commettre une telle erreur de jugement, et que l’allusion au Forum Social Mondial n’est qu’une pure coïncidence.

Pour reprendre en partie vos termes, une telle offense à l’intelligence exige des excuses immédiates et publiques. Des excuses du Centre au président du Venezuela. Votre silence ne pourra être interprétée que comme la réaffirmation d’une pensée que se sert de l’antisémitisme comme d’un instrument purement politique.

Cordialement,
Viktor Dedaj
journaliste indépendant
FRANCE

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