RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Onu : Vendons au Qatar la voix de la France

Et si, sur eBay, on mettait en vente la voix de la France au Conseil de sécurité de l’Onu ? Ça ferait des sous pour payer d’autres gardes du corps à Marine Le Pen et d’autres épouses travailleuses à François Fillon. J’ai un ami corse, expert pointilleux en achat et vente de votes, qui pourrait se charger de la transaction. On nous dit que les caisses de la France sont vides ? Très bien. Mais puisque personne, entre les candidats à la succession de Paul Deschanel, ne nous propose de faire revenir en France les 160 milliards de taxes et impôts en cavale, ce droit de suffrage à l’Onu a la qualité d’une voix en or.

Ma réflexion mérite au moins une bonne étude de marché. Il serait judicieux de la confier à Ladreit de la Charrière, un homme qui a de l’entregent, et même de l’entre-François ; qui connaît donc du monde, le monde. Les plus courageux d’entre nous, ceux qui ont perdu de jolies soirées à écouter les moulins à paroles des « primaires » l’ont constaté : pour présider la France, un programme de politique étrangère n’est pas nécessaire. C’est un peu l’option macramé au bac, larguée entre la prolongation du boulevard Saint-Germain jusqu’à la mer et la gratuité des rasoirs.

Avant, l’Europe était à l’étranger... C’est fini. Tant mieux pour l’espéranto et les citoyens du monde : maintenant l’Europe, c’est chez nous. Que vous croyez ! On a oublié de le marquer sur la carte, mais la capitale des 28 n’est ni à Bruxelles ni à Strasbourg, mais à Washington. C’est là, après 1945, que le plan d’un grand marché « libre », d’une grande colonie, a été écrit. Son nom sera Europe. Pour en maçonner les fondations, les Américains ont jadis missionné deux formidables apôtres, Jean Monnet, ami de la CIA, et Robert Schuman, ministre de Pétain, des hommes sûrs. Résultat, aujourd’hui à Bruxelles 40 000 lobbyistes, tels les petits Blancs d’Afrique, veillent au bon déroulement de l’US dessein.

À ce point vous objectez que, si l’Europe est américaine, en débattre est alors causer de politique étrangère ! Pas du tout. Par la magie de la mondialisation mondialisée, il se trouve que la France, c’est l’Amérique. Donc plus besoin de payer au Quai d’Orsay des diplomates, « néocons », qui ne sont que les perroquets de Washington. Fermons le Quai puisque nos choix à l’étranger, hors le sursaut Chirac-Villepin, sont ceux des Bush, Clinton, Obama et Trump aujourd’hui. Voilà une seconde économie, zéro Quai.

Sûrement têtus, vous entendez démontrer que je déraille. Puisque la France bombarde des pans entiers de la planète, c’est bien la preuve que Paris a une vraie géopolitique. À cet instant je suis étonné que vous n’ayez pas remarqué que l’Otan est un outil américain dont nous ne sommes que les mercenaires. Qu’il n’y a pas de bombe « occidentale » larguée sans un OK venu du corral washingtonien. Exemple : quand Hollande, dans une crise de folie peu douce, entreprend de bombarder Damas, Obama dit « no » et le met au piquet (et c’est heureux). Sans juger utile d’informer le vacataire de l’Élysée que les Russes, par leurs radars et contre missiles, avaient déjà rendu le ciel de Damas impénétrable. Non, ce qui est autorisé, recommandé, c’est le farouche soutien aux oligarques néo-nazis ukrainiens. Ça, c’est le paradis assuré. D’ailleurs sur son écran raplapla, Pujadas nous le serine : « L’Ukraine, c’est vital pour l’Europe. » Traduisons : pour l’Amérique. Et pour ses milliardaires de la variété Soros, autrement dit pour Wall Street et les « révolutions » orange. Regardons ailleurs, à Riyad : quand Hollande assiste à une réunion du Conseil de commandement qui regroupe les Saoudiens et les États du Golfe, dont le but est d’écraser le Yémen, il obéit à qui, le président de la République François ?

Heureusement, en cache-sexe de la « politique » étrangère française, nous avons Bachar. Ah ! Bachar ! Celui que l’on appelle par son petit nom comme un ami – ou comme un domestique arabe – sert de cours de rattrapage, type Sciences-Po, à des députés qui prennent le Pirée pour un homme. Observons que chacun d’eux, gauche-droite, en bon godillot, a voté pour la guerre en Libye. Un choix judicieux qui nous indique une grande capacité de visionnaire.

J’allais oublier un axe fondamental, celui sur lequel la France déploie son savoir-faire comme une clématite sur un tuteur : l’Afrique. Boum le Mali ! Pan pan les terroristes ! Ouh là là ! Allez faire un peu de tourisme chez les Dogons ou visiter les Toubous et, dans la foulée, la Centrafrique comme ce n’est pas loin, vous verrez comme tout va bien en Françafrique où on ne fait pas de politique étrangère, mais des affaires. C’est sûr, vous n’en reviendrez pas.

Donc tel un « expert » invité à l’émission télévisée C dans l’air, j’en reviens à ma bonne idée : vendons notre voix à l’Onu, soyons Folamour. Je propose comme client le Qatar, sa sagesse, sa hauteur de vue, sa qualité démocratique qui sont une garantie : notre voix sera aussi bien portée que du Dior par la Cheikha.

Pourtant, espoir, le retour d’une stratégie, d’« une vision pour la France », n’est pas une illusion totalement perdue. Il suffit pour cela de confier les clés du pays à Emmanuel Macron ou à Benoît Hamon. Prenons le Proche-Orient comme exemple, le chaudron où mitonne tant d’injustice. Par rapport à Israël, le banquier Macron qui condamne la colonisation en Algérie, mais l’approuve à Gaza et Cisjordanie, « rejette l’idée que la France reconnaisse la Palestine »... Tandis que Hamon, qui lui ne trouve pas d’aspect criminel à la colonisation, « attend que les pays qui entourent Israël cessent de lui être hostiles »... Face à ces idées fortes exprimées par de tels géants, je retire ma proposition : la voix de la France n’est plus à vendre. Elle est déjà en viager.

Jacques-Marie Bourget

URL de cet article 31693
  

Le Krach parfait
Ignacio RAMONET
Crise du siècle et refondation de l’avenir Le capitalisme connaît en moyenne une crise grave tous les dix ans. Mais un séisme économique d’une aussi forte intensité que celui de l’« automne noir » 2008, il ne s’en produit qu’un seul par siècle. Aucun autre cependant, avant celui-ci, n’avait conjugué une somme de menaces croisées aussi alarmantes. Tout le système financier - banques, bourses, caisses d’épargne, agences de notation, normes comptables - a craqué. Et une doctrine a fait faillite : celle du (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Le rôle d’un bon journaliste est de s’en prendre aux abus de pouvoir des puissants. Et lorsque cela arrive, la réaction est toujours violente.

Julian Assange

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.